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CHAPITRE I : Approche théorique des écritures de soi

I. 3. B. Plan général

Notre étude suivra les étapes de la quête qui fonde la mise en forme plurielle du « je » de Rezzori et grâce à laquelle l’auteur met en lumière tant ses déchirures et ses limites que les failles de l’écriture elle-même.

Aussi commencerons-nous par nous intéresser aux éléments à l’origine de sa démarche. Jouet de l’Histoire, l’individu vit, selon Rezzori, dans un monde soumis à un inexorable processus d’éclatement déclenché par les deux Guerres mondiales, qui ont profondément

marqué l’itinéraire de l’auteur lui-même134, et à une implacable logique du vide.

Fragilisé par cette instabilité et par le danger d’être réduit à l’anonymat, le sujet vit sur le mode d’un décentrement qui revêt deux aspects. D’une part, il ne peut plus prétendre s’inscrire dans quelque espace-temps identitaire dont l’Histoire modifie constamment les lignes. Déterritorialisé, le sujet est d’autre part en proie à un décentrement ‘intérieur’, synonyme de désenchantement, de doute, de peur et de repli sur soi. La capacité de l’individu non seulement à s’ancrer et à s’affirmer, mais aussi à (sur)vivre dans le présent s’avère menacée.

Loin de céder à un pessimisme radical face à la fragilisation du sujet, Rezzori décide d’entrer en résistance contre le pouvoir d’effacement qu’exerce l’Histoire. Cette quête d’un mode d’affirmation de soi en tant qu’être déterritorialisé implique la recherche d’un nouvel espace-temps identitaire qui échappe au chaos du réel et se prête à un retour intransigeant sur soi dans et grâce à l’écriture de l’intime. L’instrument de cette pensée dynamique du

décentrement est la stratégie mémorielle de l’Epochenverschleppung. L’auteur la

développe à la fois dans l’autobiographie hypothétique La mort de mon frère Abel et dans

le triptyque autobiographique, afin de penser et d’assumer, de manière critique, à la

133 Par exemple, la parution en 1994 de Murmures d‟un vieillard, la seconde partie de son triptyque autobiographique, et du récit autofictionnel Le Cygne, qui a valeur de testament littéraire, semble prouver le désir de Rezzori de croiser deux modes différents de l’écriture de l’intime, qu’il ne considère pas comme des voies strictement antithétiques, afin de donner de nouvelles impulsions à sa réflexion identitaire.

134 Obsédé par la perte de sa terre natale, la Bucovine, mais aussi par l’expérience de l’Anschluss et de la Seconde Guerre mondiale, pendant laquelle il a été confronté à la peur et à l’incertitude, Rezzori est convaincu de partager le destin et les désillusions de ses contemporains. Aussi entend-il s’exprimer en leur nom.

lumière du présent désubstantialisé, ses déchirures identitaires, toutes liées à la perte de réalités passées infligée par l’Histoire.

Se pose alors la question de la redéfinition du sens et des moyens de l’écriture de soi, et en premier lieu de l’autobiographie inscrite au cœur de l’œuvre de l’auteur et de notre corpus. En effet, cette quête scripturaire articulée à un travail de mémoire exacerbe la conscience que le « je » a de ses failles et des dépossessions dont il a été victime. Elle semble finalement redoubler les conditions d’un décentrement, qui, initialement, était subi. La dimension paradoxale d’un tel positionnement nous amènera par conséquent à examiner les résultats de l’entreprise mémorielle de Rezzori. Il nous faudra interroger la réalité et le sens des traces que l’auteur a ainsi tenté de laisser, à titre d’individu, de témoin de l’Histoire et d’écrivain, et au-delà, la légitimité de sa parole et du défi qu’il accepte de relever : celui d’une quête attestant de l’effacement du sujet dans le but d’ouvrir ainsi, progressivement, la voie à l’affirmation de soi qui passe par la prise de conscience et par la revendication de la part de négativité de son être. En effet, l’écrivain tente de répondre du décentrement qu’il a subi en inventant une autre forme, dynamique, de décentrement par son entreprise mémorielle. En exploitant les potentialités de l’écriture de soi et en acceptant qu’elle lui échappe parfois, Rezzori réussit à proposer une lecture lucide du monde et de lui-même.

ChapitreII : La complexité du monde de l’enfance : entre enracinement et dés-ancrage

La nécessité que Gregor von Rezzori a ressentie d’interroger, dans le cadre des écritures de soi, les fondements de son identité d’homme et d’écrivain lui a été dictée par l’expérience qu’il fit de la réalité. En effet, les événements majeurs du vingtième siècle, dont l’auteur, comme nous aurons l’occasion de le voir plus précisément, n’a eu de cesse de témoigner, ont profondément bouleversé la manière dont non seulement lui, mais aussi l’ensemble de ses contemporains, perçoivent le temps. La répétition des crises et des conflits qui modifient, voire éliminent des systèmes géopolitiques et qui remettent en cause les valeurs qui y sont associées rend caduques les notions de progrès et de progression linéaire. Le présent est désormais marqué du sceau d’une discontinuité qui génère angoisse et incertitude. De fait, la relativité liée à une telle fragmentation temporelle contient la menace de l’éclatement du monde.

Dans l’œuvre de Rezzori, la fragilité et l’inconstance dont la réalité est frappée et qui fondent son projet d’écriture transparaissent dans le traitement qu’il réserve aux espaces-temps qui l’ont forgé, c’est-à-dire Czernowitz d’abord, Vienne, Hambourg, Berlin, Paris, New York et l’Italie ensuite, autrement dit, l’Est et l’Ouest, un territoire périphérique et de grandes métropoles. En leur réservant une place importante, allant parfois jusqu’à dédier

une œuvre entière à l’un d’entre eux135, l’écrivain montre la conscience aiguë qu’il a de la

relativité de son propre « je » devenu incapable de s’identifier à des lieux subissant en permanence des changements.

Parce que leurs frontières et leur contenu sont transformés, ils ne correspondent plus à des entités pouvant servir de lieux d’ancrage. Au contraire, ils le mettent au défi de cerner le noyau invariable de son identité en se confrontant à une altérité apparemment inconciliable avec un tel projet, dont l’accomplissement est censé présider à son intégration dans le présent et dans le réel.

Pour prendre la mesure des conséquences de la dislocation de la réalité, due en grande partie aux soubresauts de l’Histoire, sur la perception de l’espace, ou, plus précisément, sur

la quête d’un espace où l’individu puisse s’affirmer en tant que tel, il nous faut commencer par le point de départ de l’itinéraire jalonné de méandres qu’a suivi Rezzori.

Par conséquent, nous étudierons d’abord, à partir de Neiges d‟antan, l’espace-temps de ses

origines, Czernowitz, capitale de l’ancienne Bucovine, située aujourd’hui en Ukraine. Le rapport de Rezzori à Czernowitz s’avère complexe. De fait, deux types d’éléments qui sont intimement liés rendent la perception et la définition de Czernowitz délicates à l’auteur : d’un côté, les crises historiques qui ont ébranlé l’ancienne Bucovine tout au long du vingtième siècle, de l’autre côté, l’héritage que Rezzori a reçu de sa famille elle-même durement touchée par les transformations politiques et sociales que cette région connut à partir de la Première Guerre mondiale.

Après l’examen de ces éléments, nous devrons nous poser une question essentielle : celle de la réalité même de Czernowitz. La ville de son enfance peut-elle réellement constituer une Heimat pour l’écrivain ? Est-elle un ailleurs ou un lieu d’ancrage ?

II. I. Le poids de l’héritage familial dans la construction d’un lien avec Czernowitz

Son héritage familial a exercé une influence déterminante sur le positionnement de Rezzori par rapport à Czernowitz, la ville où il passa les toutes premières années de son enfance.

II. I. A. Les origines de Rezzori

Un bref rappel des origines de l’auteur nous permettra d’éclairer ce point.

Ni son père ni sa mère ne sont nés en Bucovine, mais en Europe de l’Ouest. Sa mère, dont les parents avaient vécu un temps dans cette région, mais avaient finalement rejoint Vienne avant 1914, était rattachée à la Bucovine par une lignée d’origine grecque, devenue

roumaine au fil des siècles136. Toutefois, elle ne faisait que peu de cas de ce lien par le

sang. Quant au père de Rezzori, il descendait d’une lignée dont le fief était jadis situé en Sicile. Après qu’un ancêtre fut venu à Vienne, en 1750, « via la Lombardie, terre d’Empire

à cette époque, l’austriacisation de la famille se fit rapidement137 ».

Seules des causes extérieures ont amené les proches de l’écrivain à séjourner aux confins de l’empire austro-hongrois. Les affaires de son grand-père maternel, qui travaillait dans le

136 En effet, la grand-mère maternelle de Rezzori était la fille d’un général d’origine irlandaise. Elle avait des ancêtres grecs du côté maternel.

137 NA, p. 204. Ici, BS, p. 160: Nachdem ein ebenso armer wie ambitiöser Sprössling namens Ambrogio 1750 über die damals gleichfalls kaiserliche Lombardei nach Wien gekommen war, ging freilich die Austriazisierung rasch vor sich.

commerce du bois, l’avaient conduit à élire domicile avec les siens en Bucovine, de manière transitoire. Le premier séjour du père de Rezzori hors de la métropole autrichienne correspond à une mission et s’avère par conséquent lui aussi limité dans le temps. Fonctionnaire de l’administration austro-hongroise, il avait tout d’abord été appelé à participer au développement du chemin de fer en Herzégovine, « contrée qui venait d’être annexée et était jadis aussi éloignée de la civilisation que le Kurdistan sauvage de Karl

May »138, avant de regagner Vienne et de se voir confier une nouvelle mission. Elle devait

le conduire en Bucovine. En tant qu’architecte et historien d’art, il se retrouva en charge de l’administration des biens de l’Église orthodoxe. C’est donc à Czernowitz auquel il n’était relié par aucun lien évident ni intime qu’il s’installa avec son épouse.

On déduit de cette histoire familiale que rien ne prédestinait Rezzori à se définir par rapport à cette cité située à la périphérie de l’Autriche-Hongrie. Dans la mesure où sa naissance en Bucovine est le fruit du hasard, parce que son père aurait pu être amené à servir l’empereur ailleurs qu’à Czernowitz, la relation qu’il allait développer avec ce premier espace semble d’emblée avoir été soumise, sous l’influence de ses parents, à une extrême relativité.

Quant au choix des parents de l’auteur de rester à Czernowitz après la Première Guerre mondiale, il ne traduit aucunement un changement dans leur perception de cet espace. À l’inverse, la ville leur devint plus insignifiante encore qu’auparavant parce que ce territoire échoua à la Roumanie en novembre 1918. Comme le père de Rezzori perdit son statut de serviteur d’une administration disparue, qui seul justifiait sa présence en Bucovine auparavant, sa famille ne disposait plus d’aucun élément grâce auquel elle aurait pu définir ou redéfinir son positionnement par rapport à Czernowitz de manière positive. Si le père prit la résolution de rester en Bucovine en 1918, c’est uniquement par commodité. Assuré d’obtenir un poste dans l’administration roumaine similaire à celui qu’il occupait avant la guerre, d’y bénéficier de la modicité des prix et de pouvoir continuer à se livrer à son activité favorite, la chasse, dans les immenses forêts que compte la région, l’existence lui apparut plus facile en Bucovine que dans une Autriche à la superficie fortement réduite et en proie à de graves difficultés économiques.

La signification de la présence prolongée de la famille à Czernowitz se mesure donc strictement à l’aune de critères matériels plus favorables en Bucovine qu’à Vienne après la

138 NA, p. 206. BS, p. 161: […] in die kürzlich erst erworbene Herzegowina, die damals so zivilisationsfremd war wie Karl Mays Wildes Kurdistan.

guerre. On envisageait ce lieu en fonction du profit que l’on en retirait immédiatement139. Fondée sur des avantages liés aux circonstances, une telle présence vide de toute volonté

de s’intégrer, privait a priori Rezzori de toute possibilité de considérer ce territoire comme

un véritable espace-temps identitaire.

II. I. B. Czernowitz dans le prisme des parents de Rezzori

De fait, l’image de la ville que les parents entendaient imposer à leurs enfants s’avère empreinte de la distance intrinsèque qu’eux-mêmes ressentaient par rapport à Czernowitz.

II. I. B. 1. Czernowitz : un ailleurs

Loin de les encourager à forger une relation dynamique avec cette région, dans la logique d’un ancrage, les parents de l’auteur s’attachaient à souligner au contraire l’étrangeté irréductible de la Bucovine.

Il s’agissait de répéter sans cesse le caractère fortuit et provisoire de leur séjour dans cette ville, afin de signifier qu’il était inutile de manifester un intérêt quelconque pour ce monde, simple étape transitoire dans leur parcours :

Mais aussi longtemps que nous vécûmes là-bas, […], ce pays où nous étions nés, ma sœur et moi, n’eut pour nos parents qu’un caractère fictif et provisoire ; et comme on attirait toujours notre attention sur le fait que nous n’étions nés là que par hasard, et n’y avions pas nos racines, nous-mêmes n’étions nous pas indemnes de scepticisme à l’égard d’un environnement dont le caractère balkanique se renforçait à vue d’œil sous les nouveaux maîtres du pays140.

En se définissant non pas par rapport au présent et à leur insertion momentanée dans la ville, mais par rapport au jour où ils la quitteraient, soit pour s’installer dans une autre possession habsbourgeoise, soit pour regagner Vienne, ils avaient conscience de ne pas appartenir à Czernowitz. La ville était ainsi apparemment condamnée à jouer le rôle insignifiant d’un ailleurs qu’on ne devait par conséquent pas s’attarder à reconnaître, ni à analyser.

139 Le grand-père maternel de Rezzori avait développé une approche similaire de la Bucovine. Il avait regagné Vienne après avoir bouclé ses affaires dans une région où il n’avait jamais eu l’intention de rester.

140 NA, p. 49-50. BS, p. 41: Aber solange wir dort lebten, […], hatte die Heimat, in der wir, meine Schwester und ich, hineingeboren worden waren, für unsere Eltern einen provisorischen und fiktiven Charakter; und auch wir selbst, immer wieder darauf aufmerksam gemacht, dass wir nur zufällig dort geboren und nicht bodenständig waren, blieben nicht frei von Skepsis gegen eine Umwelt, deren balkanesicher Charakter unter den neuen Landesherren sich zusehends verschärfte.

Mais les parents de Rezzori ne se contentaient pas de se projeter déjà dans un autre espace et de faire abstraction de la ville qui constituait pourtant leur univers. Ils se plaisaient également à invoquer le passé jugé plus important que cette phase bucovinienne en martelant le fait que les véritables racines de leurs enfants, tous deux nés à Czernowitz, se trouvaient à l’Ouest. Vienne, dont ces derniers étaient éloignés par des milliers de kilomètres, était présentée comme l’unique centre auquel ils devaient se référer.

Une telle mise en abyme du passé et du futur avait pour conséquence d’extraire les enfants du présent et de les priver de toute chance de nouer un lien immédiat avec la ville.

II. I. B. 2. Czernowitz : une colonie

La fierté avec laquelle il revendiquait son enracinement à l’Ouest conduisit le père de Rezzori à calquer sa propre vision de la Bucovine sur l’image que le pouvoir central avait arrêtée et véhiculée de ses possessions, sans la soumettre à un regard critique. L’identification au modèle habsbourgeois était si forte qu’il lui était impossible de percevoir Czernowitz autrement qu’à travers le schéma de pensée importé de Vienne, qui fonctionnait comme un miroir déformant de la réalité bucovinienne.

Pour comprendre les enjeux d’une telle approche de cet espace périphérique, il convient d’examiner tout d’abord les causes et les implications de la présence autrichienne en Europe centrale et orientale en nous appuyant sur des travaux portant précisément sur la culture et l’histoire de ces régions avant de nous intéresser à la lecture qu’en propose Rezzori dans son œuvre.

Le principal objectif de Vienne était de renforcer la cohésion de ses territoires disséminés dans le centre et à l’est de l’Europe, et plus encore peut-être celle de la Bucovine à cause de son statut original.

District cédé en 1775 par la Russie à l’Autriche, restée neutre lors de la guerre russo-turque (1768-1774) et désireuse d’en faire un corridor entre la Transylvanie et la Galicie, puis doté, en 1848, du statut de province à part entière disposant d’une constitution et d’une diète, la Bucovine apparaît comme un espace « sans aucune autre identité historique, culturelle ni géographique que celle, créée de toutes pièces, qui s’est formée durant la

période de [son] intégration dans la monarchie austro-hongroise141 ». Le pouvoir central

141 LE RIDER, Jacques, La Mitteleuropa. Paris, PUF [1994]. Deuxième édition corrigée, 1996, p. 86. A. Corbea-Hoisie souligne lui aussi l’absence de critères distinctifs évidents de la Bucovine qui ne « [ne bénéficie] pas de frontières « naturelles » et même pas d’un « dénominateur commun » en matière de paysage, car on y trouve aussi bien des régions montagneuses, boisées, que de grandes plaines et des surfaces faiblement ondulées ».

s’appuya ouvertement sur ses sujets autrichiens dont il encouragea et facilita

l’installation142 pour contrôler, organiser et unifier cette province singulière issue des

délimitations délicates des frontières entre l’Autrice-Hongrie, l’Empire russe et la Moldavie que J. Le Rider conçoit comme « une invention territoriale de la monarchie

habsbourgeoise, un regroupement artificiel d’ethnies et de cantons143 ».

L’argument avancé pour justifier le rôle dynamique attribué à ces nouveaux habitants originaires de l’Ouest était, en théorie, celui d’une communauté de destin avec les peuples des confins de l’empire.

De fait, la présence autrichienne était officiellement destinée à prouver la solidarité de

Vienne avec les autochtones en vertu d’une mission prétendument historique144. Nourris

par la philosophie du dix-huitième siècle qui prônait les idéaux de liberté, de tolérance et de raison ainsi que la nécessité de réformes et condamnait le fanatisme, la violence et

l’inégalité au nom de l’intérêt général145, les acteurs germanophones de ce programme

danubien affirmaient envisager leur engagement dans une perspective humaniste. Ils revendiquaient une vocation : celle de s’établir dans des contrées jugées archaïques, afin d’y introduire le progrès et la modernité et d’améliorer le sort d’êtres qui, grâce aux lumières de la civilisation qu’ils entendaient incarner, pourraient s’extraire de leur

ignorance et de leur misère146.

La stratégie d’implantation autrichienne dans les régions périphériques reposait sur le déploiement de moyens importants destinés à imposer une organisation susceptible de CORBEA-HOISIE, Andrei, La Bucovine. Éléments d‟une histoire politique et culturelle. Paris, Centre d’études et Institut d’études slaves, 2004, p. 11.

142 Les nouveaux arrivants étaient provisoirement exempts d’impôts et dispensés de service militaire. De plus, l’État facilitait l’accès à la propriété, en mettant des terrains à leur disposition.

143 LE RIDER, Jacques, La Mitteleuropa, op. cit., p. 90.

V. Glajar insiste elle aussi sur le fait que la Bucovine correspondait à une entité créée artificiellement en 1775 et qu’elle revêtait une dimension particulièrement exotique en vertu de son passé et de ses liens à la Moldavie et à l’empire ottoman.

GLAJAR, Valentina, The German legacy in East Center Europe as recorded in recent German-language literature, op.cit.

144 J. Le Rider met en exergue « la croyance en un messianisme du peuple allemand, présenté comme le seul capable d’apporter l’ordre dans le chaos des nationalités », c’est-à-dire la « conviction que le peuple allemand a une mission particulière en Europe centrale ». Il précise que le roman de Gustav Freytag Soll und