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1.1 LES MARCHÉS PUBLICS AU QUÉBEC

2.2 La perspective de la recherche

Ce qui distingue à mon avis cette recherche c’est bien sûr cette perspective d'ethnologie appliquée mais c'est aussi l'approche ethnologique. J'ai abordé l'étude des marchés publics en tenant compte de certains aspects. Avant d'aborder l'analyse de la halle ou du marché à proprement parler, j'observe l'environnement de la place de marché car il ne s'agit pas seulement de sauvegarder des édifices, le marché, c'est d'abord un lieu qui s'inscrit dans l'espace urbain. Une fois que cela est bien établi je décrit la structure (architecture) elle même pour ensuite observer les activités commerciales qui l'animent. C'est ainsi que j'ai distingué des types de marchés publics.

Exemples: les marchés de producteurs (saisonniers)

(rares : Baie-Saint-Paul, North Hatley ...

les marchés mixes

(producteurs et commerçants : Sainte-Foy, Vieux-Port de Québec...

(commerçants, producteurs: Shawinigan, Victoriaville, Montréal ...

les centres commerciaux de l'alimentation (nouvelles Halles...

les marchés privés

(Saint-Chrysostôme, Prévost, Saint-Eustache...

Enfin, j'observe les activités sociales qui gravitent autour du marché et les gens qui s'y pressent. C'est là, je crois, ce qui distingue la perspective ethnologique dans la mesure où nous nous intéressons aux aspects humains.

Nous avons donc tenté dans cette étude de retracer les vestiges des anciennes halles et places de marché de la province. Par ailleurs, pour mieux

comprendre le phénomène des marchés publics, nous avons également tenu compte des nouvelles halles de marché. Bien sûr, ces nouvelles halles n'ont pas fait l'objet d'une évaluation patrimoniale, mais elles contribuent cependant à mieux comprendre la dynamique et le développement des marchés au Québec.

3- MÉTHODOLOGIE

Pour réaliser ce projet de recherche et répondre aux objectifs énoncés dans la problématique, nous avons d'abord procédé à une analyse des différentes études produites sur les foires et places de marché. On retrouvera dans ce rapport une bibliographie exhaustive des foires et marchés en Europe, au Canada et au Québec1. Cette recherche a servi à l'élaboration d'une première réflexion sur les aspects historiques, architecturaux, économiques et sociaux des marchés publics.

1 (voir la partie consacrée au Contexte historique)

2 Voirà ce propos la revue Études rurales (EHESS/CNRS, Paris, avril-décembre 1980, nos 78- 79-80) consacrés aux marchés en France. (Sousla direction de Isac Chiva qui a dirigé un

séminaire à l'EHESS sur les foires et marchés en France.

3 Brian J.L. Berry, Géographie des marchés et du commerce de détail, (...), pp. 13-14

3.1- La recherche sur les marchés publics

Jusqu'à tout récemment, l'étude des marchés publics, tant en Europe qu'aux États-Unis, a surtout suscité l'intérêt des géographes2 qui y voient principalement un espace économique situé au cœur même de la ville et propre à rendre compte de la théorie des systèmes de places centrales :

L'essence de la géographie du commerce de détail et des services est le groupement d'établissements dans des marchés fréquentés par les consommateurs d'alentour. Cette branche de la géographie est donc inséparable de la géographie urbaine et des transports parce que les flux de biens que le géographe des transports étudie dans une économie moderne relient finalement le producteur et le consommateur et s'articulent sur le réseau de villes qu'étudie le spécialiste de géographie urbaine.3

Les premières monographies consacrées aux marchés publics au Québec furent l'œuvres de géographes. Citons au passage les études de Nicole Lepage sur le marché plein air de Saint-Roch1 et de André Moreau sur le marché public de Victoriaville réalisées au début des années soixante-dix.2

1 Nicole Lepage, Le marchéplein air de Saint-Roch, mémoire de licence (géographie), l'Université Laval, 1971.

2 André Moreau, Le marché public de Victoriaville, mémoire de licence (géographie), Université Laval, 1971, 109 p.

3 Rares sont les ethnologues qui se sont intéressé àce sujet. Soulignons simplement le mémoire de Claude Bourguibon sur le marché public de Saint-Jérôme, U.Q.T.R., 1986, 80 p.

4Citons ici le mémoire de Jocelyne Murray, Les marchéspublicsde Trois-Rivières : étude de sociabilité urbaine, 1850-1900, Université du Québec à Trois-Rivières, 1987, 154 p.

Quant aux historiens et aux ethnologues3, ils découvrirent sur la place du marché une série de fonctions non économiques que nous pouvons identifier comme des pratiques de sociabilité.4 Outre l'importance de ces rapports sociaux, l'étude des marchés publics au Québec permet notamment de mettre en lumière les systèmes d'échanges et de distributions des produits agricoles entre le monde rural et le monde urbain.

Il semble qu'il soit particulièrement difficile d'effectuer des études économiques sur le fonctionnement des marchés. Cela tient à plusieurs facteurs. D'abord, par sa définition le marché traditionnel est lieu d'échanges économiques où on n'a jamais réussi à contrôler les volumes de vente et les prix. On ne peut qu'évaluer approximativement le volume des denrées qu'on y transige. D'ailleurs, bien que les marchés doivent en principe se plier à des règlements municipaux qui régissent les heures d'ouverture et de fermeture, il semble qu'hier comme aujourd'hui, on y vend à toutes heures du jour et de la nuit. Depuis toujours, les commerçants se rendent au marché au matin et même parfois en pleine nuit pour y acheter les denrées dont ils auront besoin pour la journée. D'autre part, comme les prix ne sont à peu près jamais affichés et qu'ils peuvent changer plusieurs fois durant la journée, les consommateurs doivent souvent faire, comme on dit, «le tour du marché» pour connaître les prix et finalement marchander avec les producteurs. Finalement, lorsque la transaction s'effectue après négociations les gens paient en argent. Il n'existe pas de preuve de la transaction comme lorsqu'on achète à l'épicerie. Comment évaluer le chiffre d'affaire des vendeurs? La seule façon d'établir

une certaine échelle consiste à faire des relevés quotidiens. Peu de chercheurs ont tenté de telles recherches. L'étude de Philippe Barret, consacrée au marché de Saint-Roch, constitue à cet égard un bel exemple du fonctionnement économique des marchés publics.1 Quoi qu'il en soit, il demeure difficile d'évaluer avec justesse le rôle économique des marchés traditionnels. Les seuls documents d'archives que nous possédons ne permettent pas d'effectuer des recherches exhaustives sur le rôle économique des marchés publics. C'est donc pourquoi, au Québec comme en Europe, les chercheurs se sont plutôt attaché à étudier les fonctions non-économiques des

marchés traditionnels.

1 Philippe Barret, Étude de l'organisation etdu fonctionnement du marché St-Roch, maîtrise,

universitéLaval, 1970, 139 p.

2 Hélène Hébert, Jean-Noël Dion et Albert Rémillard, Le marché de Saint-Hyacinthe et quelques ajnrchés publics du Québec, Saint-Hyacinthe Éditions JML, 1989, 171 p. 3RogerChouinard, Analyse de l'évolution architecturale des halles de marché de la ville de Québec au cours du XIXesiècle, Québec, université Laval, 1981.

En 1989 paraissait un catalogue accompagnant une exposition sur le marché de Saint-Hyacinthe. Ce catalogue bien que consacré à l'histoire des marchés de Saint-Hyacinthe est suivi d'une présentation sommaire des anciens marchés publics du Québec.2

À notre connaissance, il n'existe qu'un mémoire de maîtrise portant essentiellement sur l'architecture des halles de marché. Bien sûr, il arrive que l'on retrouve dans certaines monographies des éléments d'information sur l’architecture des marchés, mais le mémoire de Roger Chouinard sur l’évolution architecturale des halles de marché de la ville de Québec au cours du XIXe siècle3 constitue sans aucun doute la meilleure étude du genre. L'auteur analyse le développement urbain de Québec à travers l'évolution du réseau de marchés publics municipaux.

Au delà de ces quelques monographies, il faut consulter les archives municipales pour reconstituer l'histoire et l'évolution des places de marché. Il faut dire cependant que ces sources sont fort riches. On retrouve dans les archives municipales des documents particulièrement intéressants : cartes et plans des halles, photographies anciennes, règlements des marchés et divers rapports des clercs et des comités de marchés.

3.2- Répartition géographique des marchés et des places de marchés

Lors de la première étape de l'inventaire des anciennes halles et places de marché, nous avons utilisé le répertoire officiel du ministre de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation préparé par Georges Fayad et intitulé Les marchés des produits agricoles du Québec (Marchés Publics). Bien sûr, cette grille ne faisait pas état des anciennes places de marché et des anciennes halles recyclées. Cependant, ce répertoire présentait l'avantage de dresser la liste exhaustive des marchés publics toujours en activité et d'identifier les principales régions où le phénomène des marchés publics esttoujours vivant.

Répartition par région Marchés Marchés et places de

identifiés M.A.P.A.Q. marché inventoriés

02 Saguenay-Lac-Saint-Jean 1 2 03 Québec 2 26 04 Mauricie-Bois-Francs 4 18 05 Estrie 1 7 06 Montréal 27 50 07 Outaouais 1 6 Total 36 1 09

À cette liste officielle de 36 marchés publics, nous n'avons retrouvé en activité aucun des marchés inventoriés en 1987 dans la région 02. De plus, comme le seul marché identifié par le M.A.P.A.Q. était assez récent et ne présentait aucun intérêt patrimonial, le présent rapport ne comporte pas de grille d'évaluation patrimoniale pour la région 02. Cependant, il y a fort à parier qu'il y a déjà eu, comme pour les autres régions du Québec, des marchés publics. Une recherche plus approfondie dans les archives municipales de la région permettrait sans aucun doute d'identifier ces anciens marchés.

Quant à la grande région 03, nous avons inventorié quatre marchés publics en activité. Il s'agit du Marché de la Place à Sainte-Foy, du Marché du Vieux port à Québec, du marché de la Baie-Saint-Paul et des Halles Fleur-de-Lys à Vanier. Établi depuis peu, le marché de la Baie-Saint-Paul est un véritable marché public saisonnier qui accueille des producteurs. Bien qu'inintéressant au point de vue patrimonial, il présente un grand intérêt dans la mesure où il témoigne de la vivacité et du regain de popularité de ce type de commerce traditionnel. Quant aux Halles Fleur-de-Lys, elles s'apparentent plutôt au nouveau modèle de centre commercial de l'alimentation. On y retrouve cependant à l'extérieur des producteurs en saison.

Outre ces marchés toujours en activité, nous avons identifié plusieurs anciennes places de marché localisées à Québec et à Lévis. La ville de Québec a connu au cours des siècles un important réseau de marchés publics répartis dans différents quartiers. Cependant, il ne subsiste aucune structure qui puisse témoigner de cet important phénomène urbain. Quoi qu'il en soit, nous avons localisé et identifié ces anciennes halles et places de marché. Quant à la ville de Lévis, elle se distingue tout particulièrement puisqu'on y retrouve encore aujourd'hui deux des anciennes halles municipales construites au siècle dernier. Il s'agit de la halle Lauzon aujourd'hui transformée en gare intermodale et la halle Notre-Dame qui fut à l'origine de cette étude.

En ce qui concerne la région 04, le M.A.P.A.Q. comptait en 1987 quatre marchés toujours en activité. L'inventaire sur le terrain et la recherche historique ont permis d'identifier au total 18 anciennes halles et places de marché. La plupart de ces marchés sont localisés dans les principales localités de la région. Mentionnons les villes de Drummondville, de Grand- Mère, de Shawinigan, de Thetford Mines, de Trois-Rivières et de Victoriaville. Exceptionnellement, nous avons retrouvé la mention d'un marché «des habitants» à Yamachiche. Sur le plan régional, la ville de Trois-Rivières, tout comme Québec, Sherbrooke et Montréal, compte un nombre important d'anciennes places de marché.

Pour la région 05, le M.A.P.A.Q. ne comptait plus qu'un seul marché toujours en activité à Sherbrooke. C'est donc dire que le phénomène des marchés publics y est marginal. Malgré tout, la ville de Sherbrooke présente un intérêt particulier puisqu'elle a connu différentes places de marché qui furent au cœur du développement municipal. Outre la ville de Sherbrooke, nous avons identifié un marché saisonnier assez récent à North Hatley qui ne présente pas d'intérêt patrimonial mais qui n'en est pas moins significatif.

La région 06 apparaît sans contredit comme la région où le phénomène des marchés publics est le plus vivant. En effet, le M.A.P.A.Q. y recensait près de 27 marchés toujours en activité. Quoique certains aient fermé leurs portes depuis, plusieurs sont apparus ces dernières années. Nous avons finalement identifié une cinquantaine d'anciennes halles et places de marché dans cette région. Un grand nombre se retrouve sur le territoire de Montréal. C'est pourquoi nous avons décidé de morceler cette grande région en sous- régions. La ville de Montréal constitue donc un chapitre particulier. De même, nous avons regroupé les marchés et places de marché localisés au nord et au sud de Montréal. Cette division permet d'effectuer une meilleure analyse par secteur.

Enfin, la région 07 ne compte que 3 marchés encore en activités. Ces marchés qui n'ont rien de traditionnel et qui sont somme toute assez récents ne présentent pas un véritable intérêt patrimonial. Cependant, la recherche a permis d'identifier d'anciennes places de marché. Comme pour la région 02, la région 07 mériterait une recherche plus approfondie de manière à identifier les anciennes halles et places de marché.

C'est donc dans les région 03, 04, 05 et 06 que l’on retrouve les plus anciennes halles et places de marché au Québec.

3.3- Préparation de questionnaires d'enquête

Dans le cadre de notre projet de thèse de doctorat, nous avons travaillé à l'élaboration de questionnaires d'enquêtes qui s'inspiraient de la grille

d'analyse proposée par Clerc-Péchiné dans Essai sur le rayonnement commercial: Les tournées de commerçants en Lorraine.1 Cette étude française a longtemps constitué la principale étude détaillée du commerce périodique.

1 Clerc-Péchiné dans Essai sur le rayonnement commercial: Les tournées de commerçants en Lorraine, Faculté de Droit et des Sciences Économiques et C.R.E.D.E.S., Nancy, 208 p.

2 Une vingtaine d'enquêtes ethnographiques auprès des usagers du marché furent entreprises au printempset à l'automne 1986.

Ayant pris connaissance de l'évolution des marchés publics de Trois-Rivières, nous avons donc élaboré une première grille d'analyse, inspirée du rapport de Clerc-Péchiné, répartie en deux volets: un questionnaire vendeurs et un

questionnaire consommateurs. Le questionnaire d'enquête vendeurs suivait le plan suivant : A -Identité du vendeur, B -Situation générale (vendeur), C - Organisation du marché, D - Les produits, E -La clientèle, F -Les activités non économiques du marché, G -Les anciens marchés de Trois-Rivières, H -La place des marchés publics aujourd'hui. Quant au questionnaire d'enquête consommateurs, il suivait le plan suivant : A -Identification du consommateur, B -Attitude de consommation, C -Les anciens marchés de Trois-Rivières, D -La place des marchés publics aujourd'hui.

3.4- Expérimentation

Ces questionnaires détaillés ont servi à préparer les enquêtes ethnographiques auprès des usagers du marché de Trois-Rivières2. En ce sens, ils ont permis le découpage du préterrain. Cependant, le fait que les questionnaires aient été trop détaillés a posé des problèmes au moment des entrevues. Nous nous sommes rendu compte assez tôt que chaque commerçant constituait un cas particulier et que nous ne pouvions réaliser avec chacun d'eux une entrevue suivant la grille d'analyse préétablie. De plus, la partie consacrée aux anciens marchés avait avantage à être considérée à part puisqu'elle touchait une toute autre réalité historique et vécue.

Les entrevues auprès des marchands et des usagers du marché ont naturellement pris une tangente qui se rapproche de l'histoire de vie puisque c'est là un aspect capital du fonctionnement interne du marché. Chaque commerçant et, à la limite, chaque usager du marché, constitue un élément d'une grande famille. Il semble y avoir un important sentiment d'appartenance au marché physique et au groupe. C'est pourquoi, dans un premier temps, nous avons volontairement laissé chaque informateur nous raconter sa propre expérience de façon à ce qu'il parle du marché comme d'un espace vécu. Par ailleurs, cette technique a permis de sélectionner les meilleurs informateurs.

Une telle méthodologie d'enquête pose certains problèmes. En effet, la qualité des informations recueillies se prête mal à une codification et à une quantification des données. C'est pourquoi nous avons résolu de modifier les questionnaires. Fort de l'expérience du pré-terrain, je me suis inspiré cette fois de la grille d'analyse élaborée par Christina Nordin pour l'étude du commerce non sédentaire de la région parisienne1. Comme le mentionne l'auteure dans l'introduction de son ouvrage, les questionnaires visaient la collecte de données quantitatives2. De plus, ces questionnaires touchaient deux catégories d'usagers des marchés : les marchands forains et la clientèle des

marchés. Pour chaque catégorie d'informateurs, Christina Nordin disposait de deux questionnaires particuliers : un premier, succinct, visant la compilation de données quantitatives alors qu'un second questionnaire semi-directif, plus élaboré, permettait notamment d'investiguer les « aspects qualitatifs et les relations sociales tout en mettant l'accent, dans le cas des C.N.S. (commerçants non sédentaires), sur leur travail et dans le cas de la clientèle, sur leurcomportement d'achat au marché » 3.

1Christina Nordin, Marchés, commerçants, clientèle. CINOR, Valasgatan, 1983, p. 445- 455.

2 Chritina Nordin, Marchés, commerçants, clientèle, (...), p. 29. 3 Chritina Nordin, Marchés, commerçants, clientèle, p. 30. 3.5- Refonte des questionnaires d'enquêtes

La nouvelle formulation des questionnaires a donné lieu à cinq questionnaires distincts : un questionnaire succinct consacré aux commerçants (fiche

d'identification), un questionnaire commerçant semi-directif (longue entrevue), un questionnaire succinct consommateur, un questionnaire semi-directif consommateur et finalement un questionnaire portant spécifiquement sur les

anciens marchés de Trois-Rivières.

La refonte des questionnaires visait essentiellement un meilleur découpage de la réalité. D'une part, les questionnaires succincts devaient permettre d'obtenir des données susceptibles d'être quantifiées de manière à tracer un portrait représentatif du marché de Trois-Rivières en 1986. D'autre part, les entrevues semi-directives constituèrent le cœur de cette étude puisqu'elles facilitaient l'investigation du marché comme espace vécu et de mieux saisir l'importance des rapports de sociabilité au sein du marché. Enfin, le questionnaire consacré aux anciens marchés devrait permettre, grâce à une technique d'entrevue fondée sur l'iconographie, de reconstituer certains aspects des activités non économiques de ces marchés. Dans ce cas bien particulier, il a fallu choisir les informateurs parmi les plus vieux commerçants du marché aux denrées qui avaient travaillé ou fréquenté l'ancien marché situé sur la rue des Forges1.

1 On pourra retrouverles questionnaires suivants : Questionnaire d'enquête: Marchands, Marché-aux-denrées, Trois-Rivières, 1 p.; Questionnaire d'enquête: Clients, Marché-aux- denrées, Trois-Rivières, 1 p.; Entrevue semi-directive:Marchands, Marché-aux-denrées, Trois- Rivières, 4 p.; Entrevuesemi-directive: Clients, Marché-aux-denrées, Trois-Rivières, 3 p.; Questionnaire d'enquête: les anciens marchés de Trois-Rivières, 3 p..; dans Yves Bergeron,

Étude ethnohistoriquedes anciennes halles etplaces de marché au Québec, Bilan des

connaissanceset approche méthodologique avecexpérimentation sur le terrain. Premier rapport,

Québec, M.A.C., 1987.

3.6- Les questionnaires d'enquête destinés à l'étude ethnologique des anciennes halles et places de marché au Québec

En s'inspirant de ces premiers questionnaires d'enquêtes, nous avons mis au point de nouveaux outils adaptés cette fois-ci à l'étude des anciennes halles et places de marchés au Québec. Puisque ces outils étaient destinés à servir de base de données pour l'évaluation patrimoniale, les questionnaires furent principalement axés sur l'architecture des marchés et leur place dans l'espace urbain de manière à rendre compte de la nature vivante des marchés, nous avons également tenu compte des aspects socio-économiques qui constituent le cœur des halles et places de marché.

3.6.1- La fiche d'inventaire architectural

Étant donné que la présente étude visait principalement à élaborer et à expérimenter des outils d'analyse destinés à évaluer le potentiel patrimonial des halles et places de marché, nous avons d'abord mis au point une fiche d'inventaire architectural. Sur la première page, on retrouve les informations générales : nom ou raison sociale de la halle ou de la place de marché, le