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La halle du marché d'en Haut, à la basse-ville (1805-1817)

HALLE NOTRE-DAME

1.4.1.2 La halle du marché d'en Haut, à la basse-ville (1805-1817)

Au tout début du XIXe siècle, les autorités de la ville établissent un nouveau système d'approvisionnement en viande. Pour la première fois, on regroupe sous un même toit les étaux de bouchers qui étaient jusque là sujets au soleil et aux intempéries comme les autres commerçants. \L'apparition de la halle sur la place du marché constitue un fait inusité, dans le sens que pour la première fois, un bâtiment isolé occupe une portion de la place du marché.»3

Cette halle disparaîtra en 1817. Quoi qu'il en soit, la place du marché continuera cependant à être fréquentée par les habitants et les commerçants jusqu'à ce que le marché se déplace finalement, faute d'espace, vers le marché d'en Bas, aussi appelé marché Finlay.

1.4.1.3- Évaluation patrimoniale

La Place Royale apparaît comme la première place de marché de Québec et de la colonie. À ce titre, elle mérite une place toute particulière dans cette évaluation patrimoniale.

Située dans le plus ancien noyau urbain de la Nouvelle-France, la Place Royale joie d'un environnement bâti exceptionnel au cœur d'un arrondissement historique dont la vocation première est de rappeler l'histoire de la colonie et les origines françaises du Québec. La restauration du quartier en fait aujourd'hui l'un des principaux attraits touristique de Québec.

En plus d'être la plus ancienne place de marché du pays, la Place Royale apparaît également comme la plus ancienne place publique de la colonie. C'est sur le parvis de l'église et sur la place du marché entre autres que le crieur public annonçait les nouvelles et les proclamations et c'est là aussi qu'étaient punis les condamnés.

Bien qu'on ne retouve plus aucune trace des anciennes halles du XIXe siècle, la place a conservé son caractère publique depuis plus de 300 ans.

Scène d'hiver sur la place Notre-Dame-des-Victoires en 1830. 1

1 Tiré de Jean Trudel et Christina Cameron, Québec au temps de James Patterson Cockburn, (...), p. 62.

1.4.2- Le marché Finlay et la place de Paris 1.4.2.1- Le marché d'en Bas (1817-1836)

Démolie en 1817, la halle du marché d'en Haut, établie depuis le début du Régime français sur la Place Royale et devenue trop étroite, sera remplacée par une nouvelle halle inaugurée la même année sur le marché d'en Bas que l'on nomme aussi la place de débarquement.

La nouvelle halle, dessinée par l'architecte François Baillargé, tout comme la première est en bois et ne présente qu'un seul étage. Longue de 49 pieds et large de 9 pieds, elle longe le bord de la plate-forme qui descend au fleuve. Cette halle abrite à la fois les étaux de bouchers et de poissonniers. Voici comment se présentait la halle Findlay en 1816 :

«La nouvelle halle est une construction d'un étage en bois. Elle occupe le côté est du nouveau marché, ne laissant qu'un étroit passage de quatre pieds entre la halle et le bord de la plate-forme. Deux escaliers permettent aux gens de monter sur la place du marché et d'accéder à la halle. Les étaux de bouchers sont regroupés sous un toit à quatre versants de 49 pieds de longueur sur 9 pieds de largeur. D'après le relevé de Jean-Baptiste Larue effectué en 1824, le projet de marché de l'architecte François Baillairgé pour «l'emplacement vacant sur le quai derrière les maisons de Mc Callum, Samson et Blumhart à la basse-ville de Québec» a été légèrement modifié. La halle est plus rapprochée du bord de la plate-forme et les escaliers menant à la grève sont plus éloignés de la halle : ces deux modifications permettent de laisser un espace libre plus commode pour la population du côté ouest de la halle devant les habitations qui bordent le marché.»

Avec ses dimensions modestes, cette nouvelle halle aux formes simples s'inspire de la première halle et sert d'abord à abriter la rangée des étals de bouchers. Cependant, une nouvelle innovation fait son apparition. Pour la première fois, une halle incorpore «un espace intérieur qui permet l'accès au public et aux poissonniers.»1

1 Roger Chouinard, Analyse de l'évolution architecturale des hallesde marché de la ville de Québecau cours du XIXesiècle, Québec, université Lavai, 1981,p. 41.

Détruite par le feu en 1836, la halle sera reconstruite en 1837 selon les plans dressés par l'architecte François Baillargé.

1.4.2.2- La halle du marché d'en bas aussi appelé marché Finlay (1837-1851)

À la suite d'un don substantiel de de £ 1 000 pour l'amélioration du marché de la Basse-Ville, de la part de l'ex-président de la Chambre de commerce de Québec, William Finlay, le Conseil municipal passe une résolution pour changer le nom du marché qui s'appellera dorénavant «Place du Marché Findlay».1

1 Roger Chouinard, Analyse de l'évolution architecturale des halles de marché de la villede Québec au cours du XIXe siècle, Québec, université Laval, 1981, pp. 80-81.

2 Roger Chouinard, Analyse de l'évolution architecturale des hallesde marché de la ville de Québecau cours du XIXesiècle, Québec, université Laval, 1981, p. 118.

1.4.2.3- La halle du marché Finlay (1851-1906)

En 1851, on décide de remplacer la vieille halle construite en 1837. Les plans seront dessinés par les architectes Georges Brown et J.P. M. Lecourt. Les travaux réalisés par l'entrepreneur Germain Saint-Pierre seront complétés le

1er mai 1852.

La nouvelle halle est cette fois construite en pierre et en brique. Elle se compose d'un corps central de deux étages surmonté d'un fronton triangulaire. On y retrouve aussi deux ailes latérales à un étage que l'on a soin de surmonter d'un lanterneau.

Ce qui est remarquable dans l'aménagement de cette nouvelle halle, c'est sa proximité avec le fleuve. C'est ainsi que «les entrepreneurs P. & J. Julien prolongent le quai du marché Finlay et y ajoutent une série de marches en bois afin de contrer le jeu des marées et permettre le débarquement des embarcations.»2

Vue de l'activité portuaire et de la halle de marché Finlay construit en 1851. On peut notamment remarquersur cette gravure, la place de débarquement et les

marches de bois reliantla place du marché au fleuve.^

1 Archives de la ville de Québec. Larevue Cap-aux-Diamants achoisi cette gravure pour lancer sa campagne d'abonnement en 1985.

Entre 1856 et 1906, on ne rapporte pas de changements majeurs dans l'organisation spatiale du marché. En 1880, on érigea quelques étaux supplémentaires.1

1 Daniel La Roche, Évaluation du potentiel archéologique du Marché Finlay, Québec, ville de Québec, 1986, p. 9.

2 Règlement adopté pour l'abolition du marché Finlay, A.V.Q., Règlement 401, novembre 1906. 3 Daniel La Roche, Évaluation du potentiel archéologique du Marché Finlay, Québec, ville de Québec, 1986, p. 10.

4 Émilia Boivin-Allaire, Née place Royale, Ottawa, Éditions Leméac, 1984, p. 186. 5 A.V.Q., Atlas Canadian Underwriters, 1957.

Puis, la municipalité a décidé de ne plus tenir de marché dans ce secteur de la ville. Ainsi, même après l'incendie de la halle du marché Champlain en 1899, on choisit, en 1906, de démolir la halle du marché Finlay.2 «À la fin de décembre, la halle est démolie pour faire place à un stationnement, vocation que conservera la place jusqu'à nos jours.»3

«Le contrat de démolition est signé en 1906, mais l'auteur a connu une certaine petite fille que grand-mère envoyait là pour chercher une pomme de laitue, deux tomates, des petits oignons; elle lui donnait vingt-cinq sous et disait: «rapporte du change!», et elle en rapportait! C'était autour de 1920.»4

Bien qu'il n'y ait plus de halle, les citoyens demandent que la place conserve en partie sa vocation de place de marché. Le Conseil municipal acquiesce à la demande des citoyens. La partie ouest et sud-ouest de l'ancien marché Finlay pourra servir de place de marché jusqu'en 1957 alors que cet espace public ne servira plus que de stationnement.5

1.4.2.4- La Place de Paris

Cette vocation de stationnement demeurera pendant une trentaine d'années; jusqu'à ce que la ville décide de redonner une vocation de place publique à cet espace urbain. C'est ainsi que fut inaugurée en 1988, la nouvelle Place de Paris :

«C’est à l'occasion du passage de M. Jacques Chirac, premier ministre de France et maire de Paris, qu'a été inaugurée la place de Paris à Québec. La Ville de Québec, en transformant l'espace formé par l'intersection des rues de la Place et de l'Union en une

place publique, fait écho à la place du Québec réalisée à Paris en 1984. L'œuvre d'art fort controversée qui orne cette place publique est une création de Jean-Pierre Raynaud, artiste français de renommée internationale. Intitulée Dialogue avec l'Histoire, ce monolithe de marbre blanc et de granit noir évoque, selon l'artiste, l'émergence de la première forme humaine en ce lieu historique. C'est l'architecte Jean Jobin, du Service de l'urbanisme de la ville de Québec, qui a conçu l'aménagement du site.»1