• Aucun résultat trouvé

HALLE NOTRE-DAME

1 Continuité, hiver 988, p 9.

2 Daniel La Roche, Évaluation du potentiel archéologique du Marché Finlay, Québec, ville de Québec, 1986, p. I.

1.4.2.5- Évaluation patrimoniale

L'actuelle Place de Paris peut être considérée comme l'une des plus anciennes places de marché de Québec. L'ancienneté de la place de marché doit être tenue en considération dans la présente évaluation. En fait, il faut surtout souligner le fait que la place du marché Finlay fut le prolongement de la Place

Royale comme place de marché. Aménagée au début du XIXe siècle, cette place urbaine a conservé ses fonctions commerciales et portuaires pendant plus d'un siècle. D'ailleurs, dans le rapport sur L'évaluation du potentiel archéologique du Marché Finlay, on soulignait en 1986 que «le cas présent constitue un exemple de site où le potentiel archéologique est élevé et qui offre la perspective de trouver des installations du domaine public représentant les fonctions portuaires et commerciales.»2

Le nouvel aménagement de la Place de Paris confère au site un intérêt supplémentaire puisqu'il assure à cette place urbaine son rôle de place publique.

1.4.3- La halle du marché Champlain (1858-1912)

La halle du marché Champlain apparaît dans le paysage de la basse-ville de Québec au milieu du XIXe siècle alors que se créent entre les rives sud et nord du fleuve des échanges commerciaux plus fréquents grâce au chemin de fer. La compagnie de chemin de fer du Grand Tronc qui dispose déjà d'une gare à Lévis établit à partir de 1856 un terminus sur le quai du cul-de- sac.

La construction de la halle Champlain débute en 1858. L'architecte Lecourt pose la pierre angulaire le 21 octobre 1868.1 Au cours de la construction, l'architecte modifie les plans originaux de la halle qui s'inspiraient du marché Bonsecours de Montréal construit quelques années plus tôt.

1 QQAV, Procès-verbal du comité des marchés, 21 octobre 1858. 2 J.-M. Lemoine, (1876), Quebec, past and présent, p. 424.

3 Roger Chouinard, «Analyse del'évolution architecturale des halles de marché delaville de Québec au cours du XIXe siècle», Québec, Université Laval, mémoire de maîtrise en architecture, 1981, p. 147.

4RogerChouinard, «Analyse de l'évolution architecturale des halles de marché de laville de Québec au cours du XIXe siècle», Québec, Université Laval, mémoire de maîtrise en architecture. 1981, p. 148.

Ce qu'il y a de particulier dans le cas de la halle Champlain, c'est que l'édifice fut construit avec de la pierre récupérée de l'incendie du parlement.2 La place du marché Champlain dessine une forme trapézoidale :

«Le côté ouest qui est longé par la rue Champlain mesure 360 pieds. Le côté nord de la place mesure 400 pieds et est bordé par les habitations du quai Napoléon. Le côté sud du marché mesure 280 pieds et le côté est mesure près de 430 pieds. Ce dernier côté est un quai qui donne sur le fleuve et permet l'accostage des embarcations.»3

Le 30 avril 1860, la construction est complétée. Les bouchers et les regrattiers envahissent la vaste halle de trois étages. Elle mesure environ 225 pieds de longueur sur 100 pieds de largeur. La façade principale qui, tout comme la halle Finlay d'ailleurs, donne sur le fleuve est située à 144 pieds de la rive. «Le côté nord de la halle est à 50 pieds des habitations du quai Napoléon et il se situe directement dans le prolongement de la rue Notre-Dame; une rue qui longe la plus ancienne place de marché de la basse-ville.»4

Au milieu du XIXe siècle, alors que l'on construit la halle Champlain, la ville de Québec connaît un développement démographique important. L'arrivée du chemin de fer annonce un accroissement des échanges économiques. Aussi, la ville de Québec connaît une période de prospérité. C'est pouquoi on entreprend la construction d'un édifice comme la halle Champlain qui traduit les aspirations des autorités municipales.

La place du marché Champlain un jour de marché.1 Le marché Champlain sera détruit par un incendie en 1899.

Cependant, les autorités de la ville surestimèrent les besoins de ce quartier. C'est ainsi que les étages supérieurs de la halle ne furent jamais loués. Ce fut une erreur de vouloir reproduire le modèle du marché Bonsecours de Montréal puisque la topographie du terrain était bien différente. Du côté du fleuve, on avait accès directement au rez-de-chaussée du marché alors que du côté de la rue Saint-Paul on accédait au premier plancher. Ce qui n’était pas le cas à Québec. D’ailleurs, il faut souligner que les services municipaux de Montréal occupaient l’étage supérieur du marché Bonsecours.

«On s’est gravement trompé quand on a cru dans le temps construire cette halle (la halle Champlain) sur le plan du marché Bonsecours à Montréal, l’architecte oubliait entièrement que le public a de plain-pied accès au second étage de la halle Bonsecours par la rue St-Paul, et que la rue Commerciale donne également accès de plain-pied au premier étage; tandis que pour la halle du marché Champlain on ne parvient au second étage qu’en pénétrant d’abord dans la bâtisse et en montant ensuite au long escalier. Le comité des marchés devrait attentivement examiner s’il ne vaudrait pas mieux consacrer les deux étages supérieurs de cette bâtisse qui a coûté tant d’argent et donne si peu de revenus pour le montant dépensé à autre chose qu’à emmagasiner de vieux meubles et autres rebuts. J’ai démontré comment parvenir à ce résultat et comment construire un escalier en fer pour atteindre du dehors le second étage.»1

Charles Baillargé (1874), Rapport de l'ingénieur de la cité pour l'année 1872-1873, Québec. Bien que ce vaste édifice témoigne de la prospérité de la ville, il ne sera jamais utilisé à sa pleine capacité. Ainsi, lorsqu'il fut victime d'un incendie en

1911, la municipalité décide de le démolir et d’abolir le marché bien qu'on ait déjà fait disparaître la halle Finlay quelques années plus tôt (1906).

1.4.3.1- Évaluation patrimoniale

Il ne subsiste plus aujourd'hui dans la trame urbaine de Québec que le nom de la place du marché Champlain. Nous n’avons pas fait figurer cette ancienne place de marché dans la grille d'évaluation patrimoniale. La place du marché Finlay qui se trouve à quelques centaines de pieds présente à notre avis plus d'intérêt puisqu'on y retrouve encore une place publique.

1.4.4- Les marchés de la Haute-Ville

1.4.4.1- La première halle du marché de la Haute-Ville (1806-1815)

Jusqu'à la fin du XVIIIe siècle, les bouchers et les regrattiers aménagent des étaux privés sur la place du marché de la Haute-Ville. Ce n'est qu'au début du XIXe siècle que les autorités décident de faire disparaître ces étaux pour y construire une halle. C'est un major de l'Artillerie Royale du nom de William Robe qui dresse les premiers plans d'une halle qui a la particularité de présenter une forme circulaire mesurant alors 300 pieds de circonférence.1

1 Roger Chouinard, «Analyse de l'évolution architecturale des halles de marché de la ville de Québec au coursdu XIXe siècle», Québec, Université Laval, mémoire de maîtrise en architecture. 1981, p. 25.

2 A. Drolet, La ville de Québec - Histoire municipale II, 1759-1833, Québec: S.H.Q.. p. 107.

Après avoir examiné plusieurs plans, le projet du major Robe retient l'attention des autorités municipales. C'est ainsi que furent entrepris les travaux d'édification de cette halle pour le moins originale sur la place du marché devant la cathédrale française. En 1806, la place du marché de la Haute-Ville prenait une toute nouvelle dimension avec l'apparition de cette halle presque aussi impressionnante que la cathédrale.

Avec l'apparition de la nouvelle halle, on change le nom de la place Notre- Dame pour celui de Place du Marché.2 En 1807, les autorités municipales décident de revoir les plans de manière à simplifier la construction. C'est ainsi que l'on réduit de deux à un seul étage en pierre.

La démolition de l'église des Jésuites en 1808 permettra d'aménager un marché à bois à proximité de la halle.

1.4.4.2- La seconde halle du marché de la Haute-Ville (1818-1844)

Après la disparition de la halle circulaire, il faudra attendre trois ans avant que ne soit érigée la nouvelle halle. C'est ainsi que les travaux de construction débutent en septembre 1818 et se terminent au printemps de 1819.

Sur cette maquette de la ville de Québec, on peut voirla halle circulaire de la Haute- Ville.1

1 Maquette Duberger, Service canadien des parcs, Lieu historique national du Parc de i'Artiiler e. Québec.

•?sî V

CW

La nouvelle halle sera localisée cette fois du côté nord de la place du marché: «Elle sera érigée en ligne parallèle à 98 pieds Nord des Maisons sur la Rue Buade, à 80 pieds Sud (à son centre) des Maisons sur la Rue de la Fabrique, à 48 pieds Est du Front des Casernes, et à 97 pieds Ouest du Portail de l'Eglise Romaine. Aura 116 pieds de longueur, 24 pieds de largeur et 11 pieds de hauteur au quarré, et 5 pieds d'enfaitage au-dessus.

«N.B. les égouts des toits déborderont de 6 pieds tout autour1.»

1 Gazette de Québec, 25 mai 1818, (Devis de construction des nouveaux étaux du marché