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Lévis 125 ans d'histoire 1861-1986, p 13.

LES MARCHÉS DE LA RÉGION

4 Lévis 125 ans d'histoire 1861-1986, p 13.

«La gare du Canadien National à Lévis a été construite en 1901 pour la "Intercolonial Railway Company". Le Lévisien Joseph Gosselin se chargea de la construction du bâtiment, selon les plans fournis par le gouvernement fédéral. Le nouvel immeuble remplaçait une première gare datant de 1884.» 2

Cependant, Pierre-Georges Roy soutenait dams une note historique publiée en 1920 que «notre premier hôtel de ville existe toujours. C'est la gare actuelle de l'intercolonial.» 3 De plus, on peut lire dans Lévis, 125 ans d'histoire 1861-1986 que le Conseil municipal vendit la Halle Lauzon à la compagnie de chemin de fer Intercolonial qui transforma le marché public en gare :

«Le Conseil déménagea en janvier 1865 dans la Halle Lauzon récemment construite près de la traverse (gare intermodale actuelle). Il devait y rester jusqu'en 1885. En 1876, la ville avait toutefois vendu, la halle Lauzon à la compagnie du chemin de fer Intercolonial qui s'en servit comme gare de trains. Cette vocation devait lui rester par la suite.»4

De plus, si on observe l'iconographie ancienne, il semble que l'actuel bâtiment de la gare ressemble étrangement au premier hôtel de ville de Lévis. Il serait fort possible que l'édifice auquel on fait référence dans le rapport du ministère des Affaires culturelles concerne une tout autre gare. Il s'agirait de la gare

principale du chemin de fer Intercolonial construite en 1902 et détruite par le feu en 1914.1 Nous serions portés à croire que la gare de Lévis serait effectivement l'édifice qui abritait le premier hôtel de ville de Lévis. D'ailleurs, l'évaluation architecturale effectuée par la ministère des Affaires culturelles en 1979 arrive à la conclusion que l'édifice correspond au type d'édifice commercial que l'on retrouvait au XIXe siècle. Quoi qu'il en soit, l'édifice actuel de la gare est la propriété de VIA Rail.2 La gare intermodale VIA Rail sert aussi de débarcadère pour le traversier Québec-Lévis.

1 Voir à cet effet la photographie publiée dans Lévis 125 ans d'histoire 1861-1986, p.19. Cette gare devait être située dans l'anse Tibbit.

2 Le siège social dela compagnie estle suivant :2 Place Ville-Marie, Montréal, Québec, Tel.: (514) 871-6000.

On accède à la gare par la côte Labadie et la rue Commerciale ou encore par le traversier qui relie Québec à Lévis. La rue Commerciale présente un alignement de commerces et de services (hôtels et tavernes, restaurants de type casse-croûte, garage, fleuriste, etc.). On retrouve du côté ouest de la gare

le bureau de poste.

Il n'y a plus de place de marché à cet endroit depuis 1876 alors que la ville de Lévis cédait le marché à la compagnie de chemin de fer Intercolonial. Au moment de son incorporation en 1861, la ville de Lévis possède plusieurs quais. L'une des premières actions qu'entreprit la nouvelle municipalité fut de choisir le quai Lauzon comme seul et unique débarcadère des traversiers qui faisaient la navette entre Québec et Lévis :

«Le Lauzon et le New-Lauzon accostèrent toujours, à Lévis, au quai Lauzon bâti par le Seigneur Caldwell. Puis les traversiers qui les remplacèrent se servirent tout à tour des quais Lauzon, Barras et Couture. Le 2 septembre 1861, le Conseil de ville de Lévis, par une voix de majorité, choisissait comme place de débarcadère pour les bateaux de la traverse la grève entre les quais Barras et McKenzie. Ceci aurait nécessité un nouveau quai. Trois mois plus tard, le 30 décembre 1861, le Conseil de ville revenait sur sa décision et choisissait le quai Lauzon pour ériger le débarcadère. Ce qui était la propriété du gouvernement depuis la déconfiture de Caldwell. On demanda donc au gouvernement de céder à la ville de Lévis le quai Lauzon, la grève et le terrain nécessaire pour ériger le débarcadère. Le 24 avril 1862, la ville offrait cinq cent louis au gouvernement pour le quai Lauzon. Le gouvernement accepta

cette offre, et, le 27 octobre 1862, Louis Fréchette obtenait le contrat pour réparer le quai Lauzon au prix de seize cent vingt-cinq louis. Enfin, le 18 avril 1864, le Conseil de ville de Lévis décidait que le quai Lauzon serait à l'avenir le seul débarcadère auquel les bateaux de la traverse pourraient toucher et accoster.1

1 P.-G. Roy, La traverse entre Québec et Lévis, Lévis, 1942, pp. 106-107.

Voir également Roger Bruneau, La petite histoire de la traverse de Lévis, Québec, Éditeur officiel, 1983, 99 p.

2 P.-G. Roy, Glanures Lévisiennes, Lévis, premier volume, 1920 p. 164.

Le 6 juin 1864, un journal de Québec (Le Canadien) signale que «Plusieurs quais ont été construits depuis l'année dernière et plusieurs autres sont en voie de l'être. Bientôt on va commencer la construction d'un quai qui devra servir comme marché devant la nouvelle halle. Ce quai s'avancera de 60 pieds dans le fleuve et sa largeur mesurera au moins 150 pieds. »2

On peut voirce quai sur la photographie montrant Lévis à vol d'oiseau en 1881. Il est fort probable qu'il existait un marché à Lévis près des quais bien avant l'incorporation de la ville en 1861. Selon le témoignage de l'article cité par Pierre-Georges Roy, il existait effectivement un marché sur le quai situé à l'arrière de l'hôtel de ville qui servait en même temps de marché.

Aujourd'hui, il ne subsiste rien de l'ancien quai. Le remplissage et les nombreux travaux ont considérablement transformé le port de Lévis. On retrouve maintenant un stationnement du côté ouest entre la gare et le bureau de poste.

Vue à vol d'oiseau de Lévis en 1881.1

1 Reproduction : Gaétan Paquet.