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DE LA TERRITORIALISATION DES AÎNÉS

7.1 LES DÉTERMINANTS SOCIO-ÉCONOMIQUES ET SANITAIRES DES 75 ANS ET PLUS

7.1.1. La perception du niveau de vie

Selon l’INSEE, le niveau de vie d’un ménage s’identifie par les revenus (pensions) et par le patrimoine foncier. Nous avons posé deux questions pour évaluer la perception du niveau de vie, l’une portant sur le statut du logement, l’autre portant sur la perception des revenus (en termes de satisfaction).

Sur l’ensemble de l’échantillon, 47,2% sont propriétaires, 49,1% sont locataires et 3,7% sont logés à titre gratuit. On retrouve dans notre échantillon une proportion identique aux statuts d’occupation du logement des 75 ans et plus dans l’arrondissement169

. La répartition par quartier (Graphique n° 12) met en exergue les grandes disparités spatiales de l’arrondissement : dans le quartier de la Porte de Vanves, 77% des 75 ans et plus sont locataires qu’ils habitent en résidences-services ou dans le parc locatif public ou privé170 ; le quartier Alésia - rue de la Tombe Issoire regroupe quant à lui une majorité de propriétaires (70,1%). Une seule personne

169 INSEE(2011), Paris résiste au vieillissement, INSEE PREMIERE, février 2011

170 Dans le recensement de 2007, la part des résidences principales occupées par les propriétaires est de 25, 3% celles des résidences principales occupées par des locataires est de 70.2% dans le quartier administratif Plaisance

175 a évoqué un viager171. Les célibataires se retrouvent davantage en résidences-services (p>0,006). La part des propriétaires est plus élevée chez les personnes ayant répondu par correspondance (57,3%), celle des locataires est plus élevée chez les personnes vues en entretien (62.3%) (p>0,012). La part des propriétaires est plus élevée dans les quartiers Montparnasse et Alésia-Tombe Issoire, celle des locataires dans le quartier Porte de Vanves-Plaisance

Graphique n° 12 - Statut d’occupation du logement des 75 ans et plus par quartier

Ces contrastes se repèrent aussi dans la perception des revenus (Graphique n° 14) : sur l’ensemble de l’échantillon, 10,7% estiment être à l’aise et ne pas faire attention, 63,5% estiment être à l’aise mais devoir faire attention, 8,2% s’estiment en difficulté et 17,6% s’estiment dans une position inconfortable entre le « devoir faire attention » et « être en difficulté » : ainsi pouvons-nous considérer que 25% de l’échantillon connaît des difficultés financières. Celles qui s’estiment en difficulté habitent dans les résidences services et touchent le Minimum Vieillesse. Si le montant de la pension n’était pas demandé, certaines personnes ont tenu à évoquer leurs faibles revenus et ont détaillé les difficultés au quotidien : les loyers de la Résidence sont bas mais représentent une part considérable. Irma, 78 ans,

171

« Réglementé par les articles 1964 à 1983 du Code civil ainsi que par la loi du 29 mars 1949, le contrat de vente en viager est un contrat écrit de vente par lequel un individu, appelé crédirentier, échange un bien immobilier ou mobilier ou un capital, contre une rente que lui devra jusqu’à sa mort un individu apppelé débirentier. La vente en viager de son appartement ou de sa maison permet à une personne âgée d’augmenter ses ressources de façon significative tout en restant dans son logement » (F. Drosso, 2006)

0% 10% 20% 30% 40% 50% 60% 70% 80% 90% 100% 11 18 26 13 7

Le logement des 75 ans et plus par quartier sélectionné

Logé à titre gratuit /Autre Locataire parc public ou privé propriétaire

176 évoque volontiers les fins de mois difficiles « Depuis que le miminum vieillesse a augmenté, je ne peux plus avoir la CMU, et je n’ai pas les moyens d’avoir une mutuelle donc je ne peux pas me payer ma prothèse pour ma main, je souffre de polyarthrite ». (Irma souhaite se procurer une orthèse pour sa main). 5% des personnes en difficultés financières sont propriétaires (Graphique n° 13). Les 10,7% qui estiment avoir des revenus confortables disposent d’une double résidence, en province, où elles vivent durant la période estivale. Ces situations opposées sont emblématiques de la mixité sociale de l’arrondissement également visible au grand âge. La perception des revenus par quartier illustre le différentiel existant entre le quartier de la Porte de Vanves - où les difficultés financières sont davantage exprimées - et le quartier Alésia - rue de la Tombe Issoire, où la part des personnes estimant ne pas devoir faire attention est nettement supérieure à celle des autres quartiers (plus de 2 points).

Graphique n° 13 - Perception des revenus en fonction du statut d’occupation du logement

En croisant les mêmes données sans les résidences-services, le tri croisé fait apparaître dans le quartier de la porte de Vanves des difficultés chez les locataires (PEM 30%).

0 10 20 30 40 50 60 70

Perception des revenus en fonction du statut d'occupation des logements

Vous ête à l'aise et vous ne faite pas attention Vous êtes à l'aise mais vous faites attention Vous avez des difficultés /Autre réponse

Source : Enquête B.Nader/Déplacements et bsoins des 75 ans et plus dans le 14ème 2008/2009

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Graphique n° 14 - Perception des revenus des 75 ans et plus en fonction des quartiers

Des difficultés sont évoquées chez les célibataires locataires dans le parc privé où le poids des loyers est considérable par rapport aux revenus. Certaines difficultés sont également perçues par des femmes, veuves, propriétaires, dont la pension de réversion du mari décédé ne suffit pas à payer les charges de la copropriété et le tout-venant : il s’agit de femmes de commerçants ou d’artisans qui ont travaillé mais n’ont jamais cotisé, n’ayant pas été déclarées par leur mari. Propriétaires de leur appartement, elles ne peuvent pas bénéficier d’une aide sociale. Si ces personnes ne représentent qu’une petite frange de notre échantillon, ce cas de figure renvoie à une situation bien plus importante en France 172.