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3. Durer ou tirer sa révérence ?

3.3. La parenthèse désenchantée

La parenthèse sans lendemain se caractérise par une expérience neutre pour la vie active ultérieure. Qu’on cherche à l’oublier ou qu’on l’idéalise, elle a été vécue sur le registre du provisoire et sur un mode ludique, dans un rapport incertain à l’avenir. Mais la transition dans l’hôtellerie-restauration peut revêtir des enjeux de stabilisation pour des jeunes sans « vocation » pour ce secteur. Ici, la transition a été amorcée très précocement dès le parcours scolaire : les jeunes concernés ont dû commencer à travailler très tôt au cours de leur études, soit par nécessité familiale, soit à la suite d’un échec scolaire conduisant à une orientation subie dans l’hôtellerie. Ce travail exercé à côté de l’école, ou faute de n’avoir pas pu poursuivre, devient leur seule et unique perspective. Leur diplôme – ou leur absence de diplôme – les y enferme faute de représenter une ressource pertinente pour changer d’activité. L’hôtellerie-restauration les accueille alors jusqu’à saturer leur horizon. Ils sont pris en sandwich entre le travail d’une vocation qu’il leur faut construire en situation et la perspective d’une transition vers un ailleurs qui n’est pas à leur portée immédiate, partagés entre la nécessité d’un ancrage dans ce secteur et le rêve, plus ou moins censuré, d’une évasion possible.

Tous les jeunes réunis ici sont privés de ressources locales susceptibles de les aider à se mouvoir sur le marché du travail. Ils sont rattrapés par une forme de désenchantement vis-à-vis de ce secteur et, au bout de douze ans, quelque chose s’est dessiné : ils finissent par prendre position – quand il n’a pas été pris position pour eux. En effet, le travail du désenchantement fait son chemin de trois manières différentes. Il résulte d’un désir de stabilisation dans l’emploi plus fort que tout et se traduit, pour Saïd et Samia, par une « carrière » évolutive (1), tandis que pour Patrick, il se traduit par un échec et une reconversion qui, pour avoir été forcée, s’est avérée fructueuse (2). En revanche, pour Sara, il conduit à une défection : Sara est la seule à

avoir entrepris « positivement » une reconversion vers sa « vraie » vocation, au prix d’un retour en formation longue (3).

3.3.1. Faire carrière dans les « petits boulots » ?

L’hôtellerie-restauration change ici de statut au cours du parcours des jeunes : de pourvoyeuse de petits boulots, elle devient un horizon unique d’évolutions. Ce processus se déclenche bien souvent dans le cadre d’un « travail du désenchantement » (Eckert 2005) pour des jeunes titulaires de bac pro. C’est ainsi que Saïd a activement cherché une autre issue professionnelle, mais rien n’y a fait. Titulaire d’un bac pro Maintenance des systèmes mécaniques automatisés (MSMA), il a tout d’abord tenté de poursuivre en BTS, mais sans succès. Les trois dossiers qu’il a déposés ont été refusés. Il a alors cherché à valoriser son bac pro en trouvant un emploi dans sa branche, mais au bout de huit mois de recherches infructueuses, il a fini par se décourager : « J’allais souvent à l’ANPE et en fin de compte, les entreprises qui m’intéressaient et tout c’était des refus. C’était des refus. Au bout d’une dizaine ou quinzaine de refus, ou sinon je recevais aucune réponse. Final on en a un peu marre... On se dit on va tenter ailleurs, on va tenter un travail un peu plus simple et on verra ce que l’avenir va nous donner. » Avec cette recherche d’un « travail un peu plus simple », le « travail du désenchantement » commencé avec l’impossibilité de poursuivre en BTS et de valoriser son bac pro, se poursuit donc ici pour Saïd.

Il commence par trouver un emploi de gérant dans une station service, par l’intermédiaire d’un copain qui lui propose cela pour le dépanner : « En fin de compte, j’ai travaillé dans une pompe-service en tant que gérant. On était trois là-dedans. […] C’était assez difficile, il fallait se lever à 6h du matin, travailler des fois jusqu’à 15h, voire jusqu’à la fermeture, tout dépendait des journées. On gérait aussi leur magasin. Mais au bout de… je suis resté combien, trois, quatre mois, je commençais à en avoir marre parce que je me disais que ce n’était pas un travail pour moi. » L’amplitude des horaires est telle qu’il estime que « c’était pas cher payé. On ne gagnait même pas 5 500. On travaillait pas huit heures, on travaillait vers les… on faisait douze heures par jour, cinq jours sur sept pratiquement. En plus, on s’occupait aussi de tout ce qui était… ils avaient un petit magasin où ils vendaient les huiles, les trucs comme ça, mais on n’avait aucun pourcentage, rien du tout. C’était tout pour leur pomme. Et on était seul. Ça c’était chiant, embêtant. C’était douze heures par jour. Et puis on repartait à la fin du service, ça sentait l’essence. Ça c’est vraiment… C’est un travail épuisant et puis sans aucun intérêt en fin de compte. »

Saïd a démissionné, « sur un coup de tête », de cet emploi de dépannage, et ceci d’autant plus facilement qu’il savait qu’il avait une issue : « J’avais ma petite idée même au niveau de mon père. Je me disais que même si j’allais galérer encore un mois ou deux mois, je peux demander à mon père parce qu’il m’avait déjà pistonné et j’avais déjà fait mes preuves [dans son entreprise] et tout. Et en fin de compte, c’est comme ça que ça s’est passé. » Saïd est ainsi rentré dans la restauration ferroviaire, chez un sous-traitant de la SNCF : « J’ai complètement changé totalement de branche. J’ai été pistonné un peu par mon père, c’est lui qui m’a fait rentrer là-dedans. […] À partir de là ça a continué. Jusqu’au jour d’aujourd’hui, je suis toujours dans cette branche. » Entrer dans cette « branche » n’était pas entièrement nouveau pour lui : il y avait déjà travaillé durant ses études : « J’ai commencé à travailler en parallèle de mes études. Quand même c’était un bien parce que moi je trouve que, dans un sens, je gagnais de l’argent par la sueur de mon front en fait. Je faisais un petit boulot, je travaillais dans… à la plonge. Les vacances, juillet-août, je travaillais pour gagner de l’argent de poche pour après pour pouvoir aller en vacances. »

Ce petit boulot est devenu pour lui le tremplin d’une carrière. Signe de son désir d’insertion durable, il s’est syndiqué d’emblée, à la CFDT « comme [son] père ». Il vient en outre se faire élire comme délégué syndical, juste un mois environ avant l’entretien : « C’est vrai, dans des grosses boites, la première chose c’est les syndicats. Après, y’en a qui disent : "Faut être à FO, t’inquiète pas, on va te pistonner, etc.". » Ce n’est pas que le travail le passionne (voir encadré), mais il estime avoir gagné la stabilité et la disponibilité grâce aux trente-cinq heures. Et il est conscient que sa situation de délégué le protège : « Ça j’avais remarqué depuis longtemps en fin de compte. Et dès qu’on siège surtout à un délégué syndical comme on le dit souvent, le délégué syndical il est intouchable quoi qu’il arrive, il est intouchable. Il faut vraiment lui trouver une faute… une grosse faute le vol ou… il faut vraiment le… mais sinon il est pratiquement intouchable. Et puis les responsables te parlent autrement en fin de compte, ils sont plus à l’écoute envers toi parce que voilà. […] Donc comme je dis toujours, la première chose en tant que délégué syndical "sois irréprochable au niveau de ton travail", ça c’était mon père qui me disait ça, pour pouvoir parler devant un patron. »

Encadré 7

SAÏD :UNE CARRIERE DANS LA RESTAURATION FERROVIAIRE ?

Saïd a fini par intégrer l’entreprise de restauration sous-traitante de la SNCF où travaillait son père et où il travaillait lorsqu’il était au lycée. Il a été embauché en 1993 tout d’abord en CDD, pour s’occuper de la préparation des produits froids pour trois gares, un emploi sédentaire. Ce travail de préparateur consistait à charger les armoires de marchandises (sandwiches, jus de fruit, croque-monsieur, etc.) entreposées dans des chambres froides. Un travail que Saïd trouvait très répétitif, « Tous les jours, pendant huit heures, on fait toujours la même chose. [...] Je savais quand je me réveillais le matin je commençais à quelle heure et je savais ce que j’allais faire. » Mais l'entreprise se fait racheter en 1997. Le personnel est repris, Saïd y gagne un CDI mais change de gare d'affectation : « J’étais magasinier, je m’occupais du magasin et je faisais la préparation des produits pour tout ce qui concerne les trains d’Italie. » Mais contrairement à son emploi précédent, il ne travaille plus en chambre froide : « Moi je m’occupais surtout de tout ce qui était "sec". [...] Je préparais tout ce qui était vins, confiseries, les gâteaux, les alcools, la même chose que je faisais avant en fin de compte...[...] Le poste de magasinier, c’est ce qui m’a toujours branché : réceptionner les marchandises, vérifier, faire les commandes. » Il dispose toutefois de davantage d’autonomie que dans son emploi précédent, car il fait fonction de gestionnaire de stocks : « Si vous voulez il y avait un supérieur quand même pour pas que je fasse n’importe quoi. Mon supérieur, j’allais le voir, je lui disais : « Voilà, il manque ça, ça et ça comme produits, il faut absolument les commander avant tel jour au niveau sec, au niveau boissons, au niveau alcools, au niveau… Je connaissais par cœur en fait, au fur et à mesure des années… Comme c’était une boite qui venait juste d’être créée, je suis venu même pas quatre mois après, alors je dirais c’est comme si c’était mon petit bébé. » Depuis 2002, Saïd travaille toujours dans la même entreprise mais il a un nouveau contrat de travail: désormais, les salariés sont tous « multipolyvalents ». « Ça veut dire demain je peux préparer des trains comme [...] je faisais [au tout début], ou je peux avoir la fonction de contrôleur, c’est-à-dire que les retours qui viennent je dois les contrôler, etc. Ou soit je suis préparateur, je dois préparer tous les départs pour le lendemain des trains, ou soit tractoriste, ça varie en fait. Tout en étant quand même… parce que si vous voulez cette société elle nous laisse autonome. Elle nous laisse l’autonomie. On n’a pas le titre de responsable mais on a quand même une responsabilité de faire attention à ce qu’on doit faire, etc., etc. » Et il a confiance en l’avenir.

L’entreprise pour laquelle il travaille depuis 1997 s’est accrue, elle a remporté de nombreux appels d’offre et est passée de 30 personnes à 400 personnes en sept ans. « Bon voilà, à partir de là, j’ai pas bougé de cette boite. Tout en ayant l’espoir d’évoluer, ce qui est faisable avec cette société en fait. »

Il demeure que la stratégie syndicale de Saïd est avant tout défensive. Si son intégration statutaire est désormais assurée, son intégration relationnelle avec ses collègues reste fragile. Il ne les fréquente pas en dehors du travail. Il estime que les relations sont difficiles, il y aurait, selon lui, beaucoup de rivalités autour des promotions : « Mais la vie active, c’est terrible. Les gens, ils sont cruels. Les personnes se "bouffent"

entre elles. Ce sont pas des lâches mais… ils parlent trop par derrière. [...] Si une personne m’aime pas, c’est pas mon problème. J’avance tout droit, je sais ce que j’ai à faire et cela s’arrête là. Mes vrais amis c’est qui ? Ce sont mes amis d’enfance. [Mes collègues], je les fréquente pas tellement. J’ai des amis du boulot, je viens les voir, on va discuter un peu de boulot mais ça va s’arrêter là. »

Saïd pratique donc une séparation étanche entre son travail et sa vie privée. Il s’est marié, il vient d’acheter un appartement pour lequel il a emprunté sur vingt ans, et tient avant tout à profiter de la vie. Il se félicite d’avoir beaucoup de temps libre : « Cinq semaines de congés payés, on a une semaine de RTT, on a onze jours fériés. [...] Donc on a onze jours fériés, quatre jours sous-sol comme on travaille dans les sous-sol on n’a pas la lumière du jour donc on a quatre jours dans l’année plus les fameux repos-reports » qui sont accordés en cas de dépassement d’horaire après minuit (dix-huit jours par an) sans compter les primes qui leur sont associés (quinze euros par repos-report). À l’arrivée : « On peut aller en vacances, on a envie de sortir, on sort, quand on a envie d’aller au restaurant, on va au restaurant, quand on a envie d’aller au cinéma, on va au cinéma. Quand j’ai un long week-end, on va en week-end. C’est vraiment passer du temps ensemble. Pour moi c’est ça le plus important. »

Le même souci de stabilisation a guidé Samia dans la carrière qu’elle a réalisée chez McDo. Mais à la différence de Saïd, elle ne se voit pas vieillir chez McDo. L’expérience McDo se présentait pourtant pour Samia sur le registre d’une vocation qu’elle regrette de ne pas pouvoir réaliser jusqu’au bout. Avec son bac pro Commerce et services, elle a préféré « le speed » de McDo à celui de la grande distribution et s’est lancée dans l’aventure à corps perdu. Se présentant comme quelqu’un qui se « donne à fond », elle a commencé comme équipière et est passée manager confirmée en 2000, seule femme à ce niveau dans son restaurant. Samia s’est totalement convertie à la culture McDo dont elle apprécie plus que tout la

« logique » et la rigueur. Elle se montre d’une vigilance sans faille sur le respect des procédures : « Surtout chez nous, c’est l’hygiène. L’hygiène, sécurité alimentaire, sécurité du personnel, qu’il travaille dans de bonnes conditions. Et gérer le maximum le personnel à ce qu’il nous rapporte le maximum d’argent (silence). En fait, pendant neuf heures de temps, on devient gérant. On gère carrément le resto de A à Z.

Mais s’il y a quoi que ce soit qu’on n’a pas fait, on se fait taper sur les doigts, ça, c’est normal. On peut pas

se permettre de louper quelque chose. On se loupe une fois, d’accord, on nous le dit, et la deuxième fois, c’est pas logique. » Samia met un point d’honneur à ne pas « se manquer » et se montre également inflexible vis-à-vis de l’absentéisme des équipiers : « Il faut que le personnel prenne conscience que c'est leur boulot, et que nous on a besoin d’eux comme eux ils ont besoin de nous. Eux, quand ils sont pointés, ils sont payés, il n'y a rien qui est fait gratuitement. Donc on demande qu'ils soient là au moins les jours où ils sont planifiés. Si vraiment elles ne peuvent pas, qu'elles ont une bonne excuse, la veille, ou même le midi pour le soir, eh bien là, si on peut la remplacer, ça va, ça va être accepté. Mais si elle me le dit une heure avant, ce n’est pas accepté. Tout est logique. »

De fait, Samia se présente comme une employée modèle. Elle se félicite de n’avoir jamais reçu le moindre avertissement : « Ah non, non. Non parce que moi, je me dis que quand y a un enfant qui mange, ça pourrait être le mien qui mange un truc comme ça. Ça me plairait pas. Donc je me mets toujours à la place de la mère qui va amener ses enfants. Par rapport à ça... En fait, comme ils disent, j'ai trop de conscience professionnelle, parce que des fois tellement… J'en fais un peu trop parce que je me dis peut-être parce qu'ils l'ont pas fait, moi je leur en veux pas… Peut-être qu'ils ont eu du monde, donc je suis obligée de le faire. » Elle apprécie le caractère rationnel de l’organisation McDo où rien n’est laissé au hasard, jusqu’à la progression des apprentissages du personnel : à chaque emploi, ses tâches spécifiques et ses formations spécifiques. C’est ainsi que Samia a pu faire le tour du fonctionnement d’un restaurant. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle elle défend la promotion interne pour les affectations sur les postes de manager. Elle se demande comment font les managers externes recrutés avec un bac+2 : « Moi, c'est le fur et à mesure. J'ai appris les températures des grills, il faut connaître la température de la plaque inférieure, la plaque supérieure, la température des frites, la température des nuggets. Il y a beaucoup de choses à apprendre. [...]

Mais en fait, quand c'est interne, c'est vachement plus facile ». Il reste que le niveau d’exigences de l’école de formation de McDo à Paris est élevé : « Mais après, quand on doit monter à Paris, il faut... Je les connais les températures mais je peux par exemple dire les frites, c'est 168. Ah ben non, c'est 171. Pourquoi je me suis embrouillée ? Ah oui, c'est les nuggets, 171. En fait, c'est des conneries comme ça, mais il faut pas que je me permette de me manquer, parce que là-bas, c'est juste, c'est juste, c'est faux t'as pas d'autres choix. Si tu te plantes aux tests, tu redescends [dans ton restaurant], la honte ! »

Fière de sa réussite, elle n’en arrive pas moins à un moment charnière de son parcours. Le désenchantement la guette dans la mesure où, malgré sa compétence avérée, elle se sait bloquée dans sa progression. Elle refuse de sacrifier sa vie de famille à son travail et ne veut plus travailler le soir, pour pouvoir aller chercher ses enfants à l’école : « Grâce à ce système, parce que je finis à 15h15, à l'extrême, je finis à 15h30 et après je me sauve. Si y a vraiment du monde, je me sauve, mais c'est moi qui récupère mes enfants. Comme je dis, si vraiment... Si j'avais pas eu d'enfant ou quoi que ce soit, à l’heure d'aujourd'hui, peut-être que je serais directrice. » Samia avait déjà hésité avant de devenir manager, à cause de l'investissement que cela demandait et qui risquait de perturber une vie familiale en cours de construction : « Mais après coup j'ai accepté. Au début, je voulais pas parce que ça demandait beaucoup plus de responsabilités et je pouvais pas assumer justement. Je commençais à faire ma vie, quoi, j'ai eu des enfants et tout, c'est pas trop pour une femme avec des enfants le poste de manager. Mais ça me plaisait ! »

Elle estime que son parcours McDo lui a apporté énormément : « En fait, sans le faire exprès, j’ai choisi un travail qui était adapté à ma façon d’être, parce que comme je suis quelqu’un qui veut se donner à fond et qu’aime pas le train-train, on m’a proposé le travail de secrétaire à McDo. J’ai dit : "Ah non, m’enfermer dans une bulle, ce n’est pas mon fort, donc…". Il y a tout. Le travail que je fais, là, il y a tout, c’est aussi bien physique que moral. Beaucoup de réflexion, d’anticipation, tout ça, ça me plait. Et voilà. » Elle tire son plus grand plaisir de ses fonctions de management : « Je me dis que si j'avais pas fait ce travail, j'aurais jamais pu connaître... Je n'aurais jamais pu connaître le plaisir, je le dis bien, de commander parce qu'on est obligé de commander, surtout les mecs. Donc je pense que même si mon travail à moi était en principe travailler dans

Elle estime que son parcours McDo lui a apporté énormément : « En fait, sans le faire exprès, j’ai choisi un travail qui était adapté à ma façon d’être, parce que comme je suis quelqu’un qui veut se donner à fond et qu’aime pas le train-train, on m’a proposé le travail de secrétaire à McDo. J’ai dit : "Ah non, m’enfermer dans une bulle, ce n’est pas mon fort, donc…". Il y a tout. Le travail que je fais, là, il y a tout, c’est aussi bien physique que moral. Beaucoup de réflexion, d’anticipation, tout ça, ça me plait. Et voilà. » Elle tire son plus grand plaisir de ses fonctions de management : « Je me dis que si j'avais pas fait ce travail, j'aurais jamais pu connaître... Je n'aurais jamais pu connaître le plaisir, je le dis bien, de commander parce qu'on est obligé de commander, surtout les mecs. Donc je pense que même si mon travail à moi était en principe travailler dans