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L’origine de l’engouement, du centre d’intérêt ou de la passion

1. Les facteurs à l’origine de l’activité professionnelle artistique ou culturelle

1.1. L’origine de l’engouement, du centre d’intérêt ou de la passion

La pratique artistique ou l’aspiration vers une activité artistique ou culturelle naît plus ou moins tôt dans un parcours de vie et s’exprime plus ou moins précocement comme amorce d’un projet professionnel.

D’une part, il y a les personnes qui sont pour ainsi dire « tombées dedans » très tôt et qui n’ont cessé de développer et consolider leur activité artistique parallèlement à leur cursus scolaire académique. D’autre part, il y a les personnes dont la distance entre leur pratique ou leur centre d’intérêt artistique et le débouché professionnel est plus grande et dont le rapprochement ne s’est opéré que chemin faisant, par l’intermédiaire de formations techniques, de stages et d’expériences aux franges du marché du travail, lesquels ont rendu possible le parcours qui mène au métier.

Parmi le premier groupe, on trouve les personnes dont les métiers sont liés à des domaines artistiques emblématiques tels que la danse, la musique ou la comédie. L’attrait pour cette pratique a débuté très tôt notamment pour les danseurs et les musiciens, c’est-à-dire à l’occasion d’initiations et d’apprentissages en école ou en conservatoire. Parce que ce sont des disciplines qui demandent un long apprentissage technique et corporel et des centaines d’heures de pratique, la plupart des danseurs et instrumentistes de musique savante ont débuté tôt leur apprentissage. Le degré de précocité de l’entrée dans la carrière et la part des apprentissages « académiques » est notamment ce qui caractérise les professionnels de musique savante (Coulangeon 2004). La formation de danseur, comme celle de musicien savant, est également balisée et nécessairement outillée par le passage par des écoles de danse ou des conservatoires.

Pour Sabine, violoncelliste professionnelle, à la fois enseignante et tuttiste contractuelle dans un orchestre symphonique, son initiation a débuté à huit ans. Fille de parents enseignants et mélomanes, elle a bénéficié très tôt comme ses sœurs d’un enseignement musical dans une école de musique municipale où elle a débuté la pratique du violoncelle. Ce n’est qu’après le baccalauréat qu’elle entre au conservatoire de musique de Lille et obtient son prix de conservatoire deux ans plus tard, en consacrant auparavant six mois à temps plein à la pratique de son instrument. Elle passe ensuite par le centre de formation des musiciens intervenants (CFMI) pour pouvoir enseigner la musique dans des écoles maternelles et primaires. En parallèle, elle suit pendant un an les cours de l’École normale de musique de Paris, puis pendant trois ans se perfectionne en classe de violoncelle dans un conservatoire de la capitale. Plus tard, elle passera par l’Institut de formation à l’enseignement musical en école primaire (IFEDEM) pour obtenir en deux ans le diplôme d’État de violoncelliste lui permettant d’enseigner en conservatoire.

Pour Béatrice, la danse a été une révélation, elle y est tombée dedans à 3 ans et n’a cessé ensuite d’organiser sa scolarité autour de ses cours de danse, deux fois par semaine en primaire, trois fois par semaine au collège. Après la troisième et alors qu’elle était admise en seconde générale, elle opte pour une filière professionnelle bureautique jusqu’au bac professionnel afin de se ménager le plus de temps possible pour la danse…

Cet entraînement assidu et les progrès qui s’ensuivent amènent naturellement à la question du devenir de la pratique : simple loisir, pratique amateur ou pré-professionnalisation. Pour Béatrice, tout s’est joué à la fin de ses études secondaires : « Et puis c’est venu d'un seul coup, le déclic il est venu l’année où j'ai passé mon bac. Je l'avais certainement au fond de moi, mais le déclic... La décision, je l’ai vraiment prise là. » Mais, si elle souhaite vivre de sa passion, elle abandonne l’idée de percer en tant que danseuse pour intégrer un ballet ou une compagnie, non seulement à cause de la concurrence et de la nécessité de passer des auditions, mais aussi car cela aurait impliqué le statut d’intermittent du spectacle qui ne lui convenait pas. Son origine sociale est modeste et elle sait que sa famille n’aurait pu la soutenir dans une démarche de professionnalisation au long cours.

Au milieu des années 90, elle prépare en un an et demi le diplôme d’État de danse dans une école privée à Paris et, en parallèle, elle commence à enseigner la danse dans un centre culturel municipal et au cours d’interventions en écoles primaires.

Ces deux exemples montrent qu’une formation technique très poussée n’est pas simplement spécifique à la priorité qu’elles ont donné toutes les deux à l’enseignement dans leur devenir professionnel.

Cela dit, un investissement formatif important n’est pas réservé au domaine de la musique savante. Ainsi Pierre, pianiste de variété, a commencé lui aussi très tôt, dès l’âge de 7 ans, par trois années de conservatoire. Il s’arrête, un peu dégoûté par les exercices, et s’y remet au collège grâce à un professeur de

musique. C’est à partir de ce moment que cela devient une vraie passion. Il étudie par le biais de cours particuliers, puis dans des écoles privées, notamment une école de musique spécialisée de la région parisienne pendant 5 ans, parallèlement à ses années de lycée et ses années d’université en DEUG de Musicologie à la Sorbonne.

Ces données se retrouvent à un degré moindre chez les comédiens. D’abord, il existe une plus faible institutionnalisation du parcours de formation. Certes, de grandes écoles existent comme le CNSAD, l’ENSATT ou l’école du TNS3, mais elles ne concernent qu’une extrême minorité des gens qui arrivent dans la profession et ne sont accessibles bien souvent qu’au-delà du baccalauréat. Ensuite, il existe une pléthore de cours privés principalement concentrés à Paris et en Île-de-France par lesquels sont passés les trois quarts des comédiens ayant reçu une formation à l’art dramatique (Menger 1997, p. 58), mais l’âge moyen d’entrée se situe autour de 21 ans. Avant cela, une vingtaine de classes d’art dramatique se répartissent dans les conservatoires nationaux de région et une soixantaine d’autres existent, dispersées dans des écoles nationales de musique et écoles municipales agréées (ibid. p. 60). Une partie de la formation s’acquiert donc sur le tas avec l’expérience. Il n’est d’ailleurs pas rare que les jeunes comédiens s’inscrivent dans un cours privé après avoir débuté dans la profession. Pour devenir interprète de musique savante, a contrario, il est quasiment impensable de ne commencer à s’initier qu’à l’adolescence.

Si les techniques liées à la gestuelle, à la diction… sont nécessaires, elles sont peut-être, à l’instar de ce qui se passe pour la musique populaire comparativement à la musique savante, moins essentielles ou moins suffisantes à l’accès à un bon niveau de pratique. La voix, l’allure, le talent oratoire, l’éloquence, la présence pour un comédien, comme la capacité d’improvisation et l’adaptabilité dans la musique populaire, sont au moins aussi importantes que la technique et peuvent peut-être plus aisément contrebalancer des déficits techniques que dans la danse ou la musique savante.

Les deux comédiens interrogés témoignent ainsi d’une pratique qui s’est forgée sur le tas et de compétences qui se sont construites en articulation avec d’autres qui relèvent davantage de la technique (lumière, mise en scène) ou de l’administration (communication, marketing, montage budgétaire…).

François, comédien, a commencé à faire du théâtre au collège. C’est au club théâtre en quatrième qu’il a le déclic et se dit qu’il sera comédien. Le spectacle qu’il présente en fin de troisième lui vaut d’être orienté en seconde section théâtre alors que ses résultats académiques sont par ailleurs très justes. En seconde, l’effet d’entraînement4 de sa passion pour le théâtre sur son travail dans les autres matières fonctionne. Cependant en première, il surinvestit les enseignements de théâtre au détriment des autres disciplines. À l’issue de son redoublement en première, l’accès en terminale lui est refusé. S’étant beaucoup impliqué dans le travail théâtral, il intéresse la compagnie qui intervient dans la formation : elle lui propose alors de l’engager pour des cachets de comédien en intermittence. Il débute ainsi sa vie professionnelle avec des expériences diverses et notamment de la figuration dans une pièce du festival off d’Avignon au cours de laquelle il noue une relation d’amitié avec le metteur en scène qui deviendra quelques années plus tard son associé.

En tant qu’objecteur de conscience, il est recruté au service communication d’une scène nationale où il se familiarise aux méthodes de communication et de promotion de l’activité, développe un esprit critique sur les spectacles et la forme théâtrale et passe six mois avec l’équipe technique pour s’initier aux régies son, lumière, plateau…

Pour Igor, sa passion pour le théâtre a démarré encore plus tôt avec des fables qu’il joue devant sa classe en CM1. Dès cet âge, il exprime le souhait de devenir comédien. Repéré par son instituteur, il est encouragé à persévérer dans cette voie. Cet instituteur le suit par la suite et l’aide à monter des pièces de théâtre pendant sa scolarité dans le secondaire. Après un bac A1, il s’inscrit en lettres modernes et continue à s’investir dans une activité théâtre. En 1990, il monte une pièce à grand spectacle comportant beaucoup de comédiens à partir d’un texte de Brel. Refroidi par cette expérience où il a beaucoup investi de lui-même, mais aussi financé le spectacle sur ses propres deniers, il enchaîne en 1991 avec une pièce plus intimiste. L’expérience est déterminante dans le sens où le spectacle marche bien (joué une trentaine de fois) et le conforte dans ses aptitudes et son souhait d’en faire son métier. En maîtrise, il fait un stage de trois mois comme assistant du directeur artistique de ce théâtre au cours duquel il apprend par osmose et côtoie nombre de professionnels reconnus. Il interrompt ensuite sa maîtrise pour se lancer comme intermittent du spectacle à l’occasion d’une proposition de contrat en tant que marionnettiste dans une petite compagnie. Il est ainsi lancé…

3 CNSAD : Conservatoire national supérieur d’art dramatique ; École nationale supérieure des arts et techniques du théâtre ; TNS : Théâtre national de Strasbourg.

4 Effet d’entraînement attendu par l’institution scolaire et ses parents.

Ces deux parcours illustrent bien l’aspect empirique et moins outillé pédagogiquement du devenir professionnel de comédiens, qui rappelons-le, ont la particularité de s’être formés et de travailler en province, alors que Paris et sa région concentrent près des trois quart des professionnels du spectacle (Menger 1997).

Ce qui réunit danseurs, musiciens et comédiens, c’est dans tous les cas la précocité de leur projet professionnel qui apparaît comme la traduction directe de leur passion artistique. La proximité de ces métiers avec les pratiques et situations artistiques vécues en tant qu’amateur font que la projection de l’individu dans ces métiers est rendue possible, et ce, éventuellement dès le plus jeune âge. Ce n’est évidemment pas le cas dans les métiers artistiques, y compris ceux à caractère plus technique, dont les situations de travail ne sont pas visibles pour le public. Certes, la partie apparente du travail du comédien, du danseur ou du musicien est un aboutissement, le résultat de centaines d’heures de pratique et de répétition qui restent invisibles au commun. Reste que le produit fini, révélé le temps d’une représentation, est la meilleure promotion pour l’art qui le rend possible.

Cependant, la plupart des productions artistiques sont complexes et mettent en œuvre une kyrielle de métiers plus ou moins techniques, mais qui ne peuvent être saisis qu’après une introduction au domaine d’activité. Par exemple, dans une production audiovisuelle interviennent des techniciens de l’image, du son, de l’éclairage, du décor, de la mise en scène, de la direction d’acteurs, du montage… Il est ainsi difficile d’imaginer qu’un jeune se dise à l’adolescence qu’il sera caméraman, à moins de baigner dans « le milieu » depuis sa plus tendre enfance.

Ces autres itinéraires manifestent pour la plupart un intérêt de la personne pour un ou plusieurs domaines artistiques à l’adolescence et une orientation de la formation après le bac qui s’articule à la sensibilité artistique personnelle. La formation suivie ensuite, nourrie de stages et de situations pratiques d’apprentissage variées, permet d’affiner le projet professionnel qui ne se concrétisera réellement que sur le marché du travail avec le premier contrat, le premier cachet...

Souvent, le projet apparaît d’abord comme un choix d’orientation scolaire. La projection de soi dans la sphère professionnelle n’est pas alors aussi claire que pour les pratiques artistiques décrites plus haut. Avant de visualiser un métier, ces individus ont suivi une logique d’entonnoir, précisant peu à peu leur orientation scolaire pour aboutir à la formation susceptible de correspondre le mieux à leurs aspirations. À ce stade, ces aspirations concernent plus un domaine d’activité ou d’univers professionnel qu’un métier précis. Le projet professionnel en tant que tel, émerge peu à peu au cours de la formation choisie et conditionne par la suite la recherche d’un premier emploi et éventuellement la suite du parcours professionnel.

Le projet professionnel a parfois pu être très structurant du parcours professionnel. C’est le cas de Cécile qui s’est accrochée à son projet de journaliste de presse dans un magazine féminin, qui a émergé pendant son DESS de Journalisme bilingue français-anglais ou de Natacha dont l’ambition de devenir traductrice d’italien découle d’abord d’un amour de la culture et de la langue italienne, environnement qu’elle a côtoyé tout au long d’une thèse en histoire médiévale.

Il arrive aussi que le projet professionnel s’élabore de manière stratégique en tenant compte de la concurrence et des contraintes du marché. Il en est ainsi pour Fabrice dans son projet de devenir journaliste de télévision qui s’est manifesté lorsqu’il suivait sa formation de journaliste : « J’avais comme idée de devenir journaliste ou, tout au moins, de travailler dans la communication depuis mon baccalauréat [bac A1 lettres et maths]. » Après avoir envisagé un temps de faire hypokhâgne pour intégrer Sciences Po, la peur de rater le concours le pousse à choisir la fac de droit : « J’ai fait du droit et je me suis rendu compte que ce qui m’intéressait, ce n’était pas les matières juridiques, c’était surtout tout ce qui avait attrait justement à la presse, à la politique, donc je me suis plus orienté en sciences politiques. » Après sa réussite au concours d’entrée dans une grande école de journalisme, il choisit en deuxième année de se spécialiser pour la télévision : « À l’époque j’ai choisi la télévision à cause de plusieurs choses. Il n’y avait pas beaucoup de candidats, c’était après 1990, la guerre du Golfe, etc. La TV n’avait pas très, très bonne presse auprès des journalistes. Je me suis dit qu’en presse écrite, je n’aurais pas de stage au Monde ou à Libération, je vais me retrouver en PQR [presse quotidienne régionale] parce que je savais que je ne faisais pas partie des meilleurs, tandis qu’en TV c’était quelque chose que j’aimais bien. Il y avait peu de place et je me suis dit que forcément je vais avoir un stage dans une chaîne nationale. Parce qu’on va être très peu et du coup cela va être plus valorisant ma sortie en TV. C’est un peu stratégique et puis aussi parce que j’aime bien la TV.

[…] J’ai eu un stage de deux mois à la sortie du [nom de l’école] à TF1, où j’avais demandé. C’était un stage

où tout de suite, dans les trois jours, j’ai fait mon premier JT. C’est ce que m’avait apporté la formation du [nom de l’école], c’est-à-dire de pouvoir être tout de suite opérationnel sur le marché du travail… »

Lorsque la formation suivie n’est pas spécialisée au point de cibler un éventail de métiers mais plutôt un domaine d’activité, ce sont aussi le marché et les opportunités qui façonnent les destins professionnels.

Gilles a développé plusieurs cordes à son arc durant son adolescence : passionné par la musique, il joue de plusieurs instruments en amateur sans oublier le chant. Il fait partie d’une classe d’orchestre à l’école de musique locale, joue dans une harmonie municipale, a monté un orchestre de bal, est responsable d’une chorale de village… Parallèlement, il est bricoleur et se plaît à démonter et « bidouiller » les appareils électriques, attirance qui coïncide avec son orientation en filière F2 électronique au lycée. Il démontre par ses multiples investissements musicaux un attrait pour la gestion d’équipe, l’organisation, l’animation et une capacité à mener de front plusieurs activités. Ce cocktail se retrouvera mis à contribution dans son parcours professionnel.

Il fait d’abord un choix d’études, le BTS Audiovisuel, et n’a pas hésité a redoublé sa terminale alors qu’il avait obtenu le bac afin d’améliorer son dossier de candidature pour intégrer cette section sélective, toute récente à l’époque et qui comptait un admis pour cinq candidats. À l’occasion de son BTS, il fait des stages dans une télé locale et y travaille bénévolement le week-end. Il pense alors travailler dans une chaîne de télévision locale ou régionale à la fin de ses études. À l’issue de son BTS, on lui propose effectivement un poste dans la chaîne pour laquelle il a travaillé, mais il ne peut l’accepter, étant rappelé par ses obligations militaires. À son retour du service national, le poste est pourvu et il démarche des chaînes de TV et des sociétés de production. Suite à la recommandation d’un ami, il est finalement recruté par un grand parc d’attraction de la région parisienne. Il s’y développe une cellule de production audiovisuelle susceptible de mettre à profit ses compétences. Il entre ainsi comme technicien opérateur spécialisé avant de devenir très vite chef d’équipe spectacle, puis régisseur d’une grande scène de spectacles et il continue ensuite d’évoluer en matière de responsabilités. L’environnement artistique de l’activité professionnelle est bien présent, mais le souhait de fin d’études de travailler pour la télévision est remis en cause par l’opportunité d’embauche.

Lorsque c’est le dessin qui a été le centre d’intérêt de l’individu à l’adolescence et que ce loisir a pu orienté la formation, les emplois occupés s’articulent plus étroitement à la formation que dans le domaine de l’audiovisuel. En effet, la formation est d’autant plus légitime et structurante dans le ciblage de l’activité professionnelle qu’elle a été poursuivie en lien direct avec l’activité artistique pratiquée en loisir. Ainsi, pour Fanny, styliste tissus dans une PME de Lyon, son orientation s’est organisée en cohérence avec sa pratique hebdomadaire du dessin et de la gravure lorsqu’elle était au collège.

« Je faisais du dessin et de la gravure aux Beaux-Arts le mercredi… J’aimais bien… En troisième, j’ai eu une prof de dessin super bien, c’est elle qui m’a dit que ça existait [la filière F12 arts appliqués]. Pourquoi pas ? C’est un bac qui préparait à différents trucs : stylisme, archi, design, etc. »

Elle poursuit alors sa scolarité en internat pour préparer un bac F12, puis est admise en BTS Stylisme-textile pendant lequel elle fait son stage dans une entreprise de tissage. Elle débute ensuite comme coloriste dans une entreprise qui achète des dessins et les adapte pour des impressions.

Fleur a également commencé très tôt à dessiner. Au collège, elle suit des cours de dessin dans une école des Beaux-Arts en province. Ne pouvant préparer un bac A3 (latin-mathématiques) dans son lycée, elle

Fleur a également commencé très tôt à dessiner. Au collège, elle suit des cours de dessin dans une école des Beaux-Arts en province. Ne pouvant préparer un bac A3 (latin-mathématiques) dans son lycée, elle