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Quant aux types d’instruments, trois outils de la recherche qualitative ont été employés : la carte associative, l'entrevue semi-dirigée et la fiche signalétique. Le premier outil, la carte associative (Annexe 2), fait partie d'un ensemble de démarches associatives et réflexives à partir de stimuli variés, utilisée couramment dans l'étude des représentations sociales (Moliner, et al., 2002). Le caractère spontané de cette production facilite l’accès rapide à des éléments qui constituent l’univers sémantique de l’objet étudié (Abric, 2011) ainsi que l’identification des images spontanées que les participants ont à l’esprit en pensant aux troubles mentaux. Celle-ci permet donc de découvrir des relations significatives entre les éléments (images, mots) produits à l'aide d'un stimulus (le mot « maladie mentale »10). La carte associative de cette étude s’inspire de celle

présentée par Moliner et ses collaborateurs (2002) en ayant réduit le nombre de séries d’association de trois à deux séries. Ce qui permet la hiérarchisation des termes associés en deux séquences. Ceux inscrits à la première série, nommée le premier tour, présentent les mots les plus proximaux en ayant le plus de liens ou définissant le mieux le stimulus énoncé, alors que la seconde série fait référence aux termes périphériques.

Concernant le second outil, l’entrevue semi-dirigée, dont le guide d’entrevue (voir l’Annexe 3) a été constitué à partir du tableau d’opérationnalisation présenté ci-dessous, Deslauriers la définit comme étant « une interaction limitée et spécialisée, conduite dans un but spécifique et centrée sur un sujet particulier » (1991, p. 33). Cette méthode de collecte de données permet au chercheur de maîtriser, dans une certaine mesure, la production verbale du participant (Moliner, et al., 2002), et ce, à l'aide d'un guide d'entrevue comportant les thèmes généraux de la recherche (Flick, 2009; Mayer, et Saint- Jacques, 2000). La combinaison des deux outils permet de colliger des informations complémentaires l’un à l’autre, car comme Fortin (2006) indique, le type d'entrevue semi-dirigée est utilisé afin d'obtenir davantage d'informations propres au sujet étudié, que le questionnaire et l'entrevue non-dirigée peuvent plus difficilement faire ressortir (Flick, 2009). En plus, selon de Rosa (1988), l’association serait plus apte à sonder les noyaux centraux des représentations sociales, alors que les techniques plus structurées, dans ce cas l’entrevue, permettraient de relever des dimensions plus périphériques de ces représentations, plus sensibles aux variations individuelles. Ce qui permet, par conséquent, de faire une triangulation de méthodes de collecte de données en obtenant des données différentes sur le sujet étudié et ainsi, assurer une plus grande crédibilité à l’analyse

10 Pour la carte associative, le terme maladie mentale a été favorisé au terme trouble mental pour son caractère plus large et compréhensible pour la population en général. D’ailleurs, plusieurs documents gouvernementaux s’adressant au public emploient le terme maladie mentale (Gouvernement du Canada, 2006 ; MSSS, 2015 ; Santé Canada, 2002).

(Morse, 2015). Quant au dernier outil utilisé, la fiche signalétique (Annexe 4), il sert à décrire le profil sociodémographique des « lecteurs ».

3.4.1 Les étapes de la collecte de données

La collecte de données a été effectuée en deux temps. D’abord, il y a eu la passation de la fiche signalétique ainsi que la carte associative pendant l’activité et, ensuite, cette carte a été utilisée une seconde fois, un mois après l’activité, à la suite de l’entrevue. Il est à noter que la carte associative a été complétée par les « lecteurs » avant de réaliser l'entrevue afin d'éviter que les questions posées en entrevue viennent induire des réponses à l'exercice associatif. Ceci a été fait dans le but de préserver le caractère spontané de cette technique de recherche. En plus, plusieurs « lecteurs » ont émis avoir de la difficulté à remplir la deuxième série de la carte associative au moment de la première passation de cet outil. Il a alors été convenu avec eux de remplir seulement la première série de cette carte en nommant les trois premiers mots en lien avec le terme inducteur, la maladie mentale. Une telle association favorisait le maintien de la spontanéité des réponses tout en nécessitant moins de temps à produire pour les participants et a été suffisante pour l’analyse. D’ailleurs, cette opération nécessite un minimum de trois réponses dans le cadre d’une association (Flament et Rouquette, 2003).

Plus spécifiquement, pendant la journée de la BV, après avoir effectué le recrutement et fait signer le formulaire de consentement (voir l’Annexe 5) aux 38 « lecteurs » qui n’avaient pas encore rencontré de « livres vivants » ou qui venaient d’en rencontrer un, je leur ai distribué une carte associative qu’ils ont remplie, en plus de répondre à une fiche signalétique. À la fin de cette exécution, je les ai informés que j’allais reprendre contact le mois suivant avec ceux qui aimeraient poursuivre leur engagement dans la recherche en réalisant une seconde étape. Ainsi, ceux qui témoignaient d’un intérêt envers cette proposition étaient invités à me fournir leurs coordonnées afin que je communique à nouveau avec eux. Ce qui consistait à être la première étape de la collecte de données. Ensuite, un mois après la BV, j’ai contacté tous les participants ayant manifesté le désir de faire la seconde étape. Ainsi, j’ai rencontré ou téléphoné aux 16 « lecteurs » parmi les 38 ayant participé à la première étape individuellement et ayant accepté de poursuivre la seconde étape de la collecte de données pour leur faire compléter la carte associative à nouveau et réaliser une entrevue semi-dirigée avec eux. Ces participants ont également eu à signer un second formulaire de consentement (voir l’Annexe 6). À noter que ceux qui ont été contactés par téléphone, ce formulaire leur a été acheminé par la poste et m’a été retourné par ce même service d’expédition de courriers.