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LE GENRE DES INDESIRABLES

Chapitre 2 - Naviguer en contexte hostile : quotidien de femmes en (bidon)villes

2. Organiser la survie

Une recherche sur le genre et la migration ne doit pas se contenter d’observer le foyer, en focalisant le regard sur la sphère privée (Schrover et Moloney 2013). Cela conduirait à suggérer que le genre ne réside que dans les espaces domestiques, alors que les expériences migratoires des femmes roms en France se nouent avec les institutions, les riverain·es, les

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associations, tout un ensemble de personnes croisées dans le monde extérieur au bidonville, et les rapports de genre travaillent ces interactions. En déplaçant le regard sur les activités qui s’organisent aussi en dehors du foyer, il est possible de comprendre comment le genre est incorporé dans et agit sur les relations avec les institutions, avec les associations, et l’ensemble de l’environnement extérieur à la maisonnée.

Dans le bidonville, la survie impose certaines contraintes quotidiennes, dont l’approvisionnement en ressources nécessaires pour vivre, tout particulièrement pour s’alimenter. Ceci passe par une « combinaison de récupérations et d’achats » (Benarrosh-Orsoni 2015 : 253), activités qui s’organisent autour de points d’ancrage connus sur le territoire.

Si les trajectoires des habitant·es peuvent inclure des déplacements importants entre communes et départements lorsqu’une place en hébergement d’urgence est proposée, envoyant les familles loin du point de départ, je remarque que lorsqu’il s’agit de s’installer en bidonville ou en squat, il y a toujours un territoire favorisé.

Pour les habitant·es du bidonville des Chênes, la Seine-Saint-Denis est devenue le territoire de leurs connaissances, leurs réseaux d’activités, et leurs circulations. Les activités de récupération, de travail informel, tout comme les relations nouées avec les associations, s’ancrent dans ce territoire. Les habitant·es ont des habitudes, « une connaissance précise des lieux et horaires de ramassage des encombrants et un repérage des ressources disponibles comme les fontaines des jardins publics utilisées pour remplir les bidons et faire la lessive. » (Véniat 2019: 131). Sur la commune du bidonville des Chênes, un cimetière à proximité a été identifié comme le meilleur lieu pour accéder à l’eau, et chaque jour, des équipes partent remplir les bidons et récupérer l’eau nécessaire aux besoins quotidiens. Sur le bidonville des Buissons, l’utilisation de fontaines municipales, dans le centre-ville de la commune, est source de tension.

Profitant des grandes chaleurs de l’été 2018, des associations réclament que la municipalité installe un point d’eau sur le terrain, et obtient gain de cause.

La pratique de ferraille est une activité très visible, et fréquente, des habitant·es des bidonvilles. C’est une forme de récupération parmi d’autres, qui se développe peu sur le bidonville des Chênes du fait d’un terrain petit et mal adapté au stockage, mais qui est très importante sur le bidonville des Buissons. La ferraille est vue comme une activité masculine, même si les femmes participent, aussi bien aux tournées pour identifier les objets à ramasser depuis la camionnette, qu’au temps passé à faire le tri. Toutefois, la plus grande partie de

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l’activité est réalisée par les hommes. Le plus souvent, l’économie familiale est diversifiée63. Les femmes sont davantage poussées vers des activités de sollicitation, comme la mendicité, mais aussi la vente, comme au printemps avec la vente de fleurs récupérées dans les forêts franciliennes.

Mon argument est double. En premier lieu, les pratiques de la survie décrites par Olivier Legros (2010) ou Grégoire Cousin (2015) – dans les manières d’obtenir des ressources économiques, dans l’identification et l’installation d’habitat aux marges urbaines, dans les solidarités qui se construisent ou se défont – sont des pratiques genrées. Il y a une répartition genrée des tâches, et des activités qui sont associées à des traits féminins ou masculins. C’est ce que laisse penser cette observation de Norah Benarrosh-Orsoni, dans le cadre de sa thèse sur des Roms vivant à Montreuil :

« Comme nous l’avons vu plus tôt, ce sont les romnia qui font le plus souvent la manche, à des postes fixes, parfois pendant plusieurs années. Ce sont également elles qui arpentent la ville, à pied – souvent accompagnées d’un ou plusieurs enfants – pour la récupération de la nourriture, d’objets et de vêtements. Ce sont encore les femmes qui se rendent dans les services sociaux, administratifs ou de soins infantiles. » (Benarrosh-Orsoni 2015: 276)

Deuxièmement, la situation d’urgence qui découle de l’errance et la précarité économique peut être la base de renégociations de l’ordre familial et conjugal. Pour certaines familles, les femmes, par le biais d’activité de mendicité ou la possibilité d’obtenir un emploi dans des secteurs très féminisés comme le service à la personne ou le ménage, deviennent pourvoyeuses principales des ressources économiques de la famille. À l’intersection des connaissances linguistiques, de la place dans la famille, et des rapports de genre, les femmes peuvent aussi devenir les médiatrices principales de leur couple et de leur famille auprès des institutions et des associations. Dans certains cas, ce rôle de médiatrice s’ouvre vers l’ensemble du bidonville, comme sur le bidonville des Chênes, où ce sont deux femmes, Alina et Nadia qui deviennent les représentantes privilégiées dès lors qu’une personne extérieure au bidonville y entre.

63 Lorsque la survie de la famille dépend entièrement de la ferraille, cela constitue un obstacle pour l’hébergement de l’ensemble du foyer, dans la mesure où il est essentiel de maintenir l’accès à un espace de stockage et de tri.

Une militante d’un collectif de soutien des Hauts-de-Seine m’explique ainsi que sur l’un des bidonvilles où elle fait du soutien scolaire, certaines familles ne sollicitent pas ou plus le 115, car leur activité de ferraille est très importante et leur unique source de revenus.

99 1.1 Économies familiales

Pour permettre la survie de la famille, les femmes participent activement à la production de ressources économiques. Ceci n’est pas en soi une spécificité liée à la migration : de nombreuses femmes occupaient une activité en Roumanie – bien que souvent informelle ou à temps partiel, dans un contexte où le taux de chômage est important, et les femmes plus concernées que les hommes64. En France, elles vont jouer un rôle central dans l’obtention de ressources, aussi bien par l’organisation des sorties dans la ville à la recherche d’objets, vêtements et autres biens nécessaires au foyer (Benarrosh-Orsoni 2015) que dans le travail formel et informel.

Les peines et opportunités de la mendicité

Nous sommes pendant l’été 2018. Alors que j’emprunte le chemin qui conduit vers le bidonville des Buissons, je croise un groupe d’habitantes à quelques centaines de mètre du terrain. Après quelques salutations, elles font mine de repartir : je les croise au moment où elles partent « au travail », c’est-à-dire à divers endroits de la ville et ses alentours pour mendier.

Chacune à un endroit déjà identifié, elles vont consacrer plusieurs heures à la mendicité, espérant revenir avec de quoi acheter un ou plusieurs repas pour leurs familles. La mendicité est une pratique visible de la survie des migrant·es roms (Legros 2011), et plus largement une activité ancrée dans les marges de l’économie formelle pour un ensemble de personnes précaires (Pichon 2014). Pendant la période des mesures transitoires qui restreint l’accès à l’emploi pour les Roumains et les Bulgares c’est une activité de référence, car c’est l’activité qui assure le meilleur rapport bénéfice/risque (Nacu 2010). Même dans la période qui suit les mesures transitoires, pendant laquelle je mène mon enquête, la mendicité reste une activité très pratiquée, dans l’ensemble des bidonvilles que j’ai connus. C’est aussi une activité qui est essentiellement pratiquée par des femmes.

Le rapport à la mendicité chez les Roms fait débat dans la communauté académique, dans la mesure où certaines anthropologues considèrent que c’est une activité liée à l’identité ethnique, qui s’insère donc dans un rapport à la tradition. C’est notamment le cas de Judith Okely, qui place les activités dites de service en dehors du travail, mais en lien avec l’identité

64 Selon l’Index d’Inclusion des Roms de 2015, les Roms ont un taux d’activité (dans le marché formel) de 29%

inférieur à la moyenne, qui passe à 40% quand il s’agit de femmes roms (Neaga 2016).

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ethnique (Okely 1983), ou encore Elisabeth Tauber qui pour comprendre pourquoi des jeunes femmes Sinti dans le Nord de l’Italie continuent à pratiquer une activité qui les expose au mépris de la majorité s’appuie sur le domaine de la tradition et de la transmission générationnelle de savoir- faire (Tauber 2011).

Catalina Tesār s’oppose à cette lecture d’Elisabeth Tauber, tout au moins à sa généralisation à l’ensemble des communautés roms (Tesār 2012). Dans ses études sur des Roms circulant entre la Roumanie et l’Europe de l’Ouest, elle estime qu’il n’y a de la mendicité que depuis 20 ans, dans un contexte économique très spécifique65. De ce fait, la mendicité ne saurait être revendiquée comme une activité liée à l’identité des Roms en question. Mon enquête se situe dans la continuité de cette perspective : aucune femme avec qui j’ai pu échanger au sujet de son travail de mendicité en France ne témoigne de cette activité comme liée à la tradition, ou à des attentes familiales sur de multiples générations. L’attente familiale découle de la survie économique : les femmes doivent participer aux efforts de la survie. Si et quand il sera possible d’obtenir des revenus par d’autres moyens, l’activité de la mendicité pourra prendre fin.

Ceci est bien illustré dans les interventions d’Anina Ciuciu, qui partage son expérience de la mendicité à laquelle s’est raccrochée sa famille à un moment de leur parcours d’installation en France. Dans Je suis Tzigane et je le reste, elle souligne que pour aider à nourrir la famille, sa mère « fait la manche », et que parfois Anina et sa petite sœur l’accompagnent.

C’est une pratique qu’Anina vit difficilement, et dont souffre aussi sa mère :

« Quand nous entendions certaines personnes nous dire que faire la manche, c’est la facilité, nous n’avions qu’une envie : leur répondre que ce n’était pas un plaisir, mais une nécessité, que cela répondait à un instinct de survie et que nous n’avions pas le choix, car on nous interdisait de travailler. Je n’aurais jamais fait la manche si j’avais pu faire un autre choix. » (Ciuciu 2013)

La mendicité dont parle Anina, et celle que me présentent les femmes sur les bidonvilles des Chênes et des Buissons, est liée au contexte migratoire. Catalina Tesār observe une pratique de mendicité spécifique à l’étranger, qualifiée de « manglimo » (Tesār 2012), qui ressemble à ce qui m’a été donné à voir dans les bidonvilles des Chênes et des Buissons. Quand il y a mendicité, on m’explique soigneusement que c’est parce qu’on est en France, parce qu’il n’y a pas le choix, parce qu’il faut bien trouver de quoi faire manger la famille. Gabriel, qui vit sur

65 Présentation orale du 13 janvier 2016, dans le cadre du séminaire Approches interdisciplinaires des sociétés romani/tsiganes à l’EHESS.

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le bidonville des Chênes, m’expliquera lors d’une visite qu’à la différence de l’Allemagne ou l’Angleterre, la mendicité n’est pas interdite en France. Sa compréhension de la possibilité de mendier a directement eu une influence sur son choix de venir s’installer en France, et si j’en crois les réactions des autres participants à notre conversation ce jour-là, qui hochent de la tête de concert, il n’est pas seul.

Ce qui n’apparaît pas clairement dans les analyses de Tesār ou Nacu est l’aspect genré de la mendicité. Pourtant, au cours de mon enquête, c’est une activité essentiellement pratiquée par des femmes, rarement en couple ou parfois en famille. C’est ici une particularité de l’organisation des tâches, dans la mesure où il n’est pas étonnant par ailleurs de croiser des hommes en train de faire la manche dans les rues parisiennes et environnantes. D’ailleurs, lorsque Pascale Pichon déroule différentes modalités de la mendicité dans son enquête Vivre dans la rue, les postures « tape-cul », « la priante », ou « la rencontre »66 ont été élaborées à partir de récits d’hommes (Pichon 2010). Si la figure du sans-abri qui « fait la manche » est une construction qui évoque plus immédiatement l’homme dans le travail de Pascale Pichon, les habitant·es du bidonville confient aux femmes la mission d’obtenir des ressources par cette pratique de sollicitation et de compassion.

Dans son analyse des rapports de genre sur le bidonville La Place, Jean-Baptiste Daubeuf restreint beaucoup l’univers des femmes, et semble nier la possibilité que la mendicité serve de support pour l’ouverture vers le monde extérieur. La majorité des femmes de La Place mendient pour subvenir aux besoins de la famille, mais il contraste l’expérience que font les hommes et les femmes des sorties visant à obtenir des ressources :

« Alors que ces sorties offrent aux hommes la possibilité d’étendre leur réseau de contacts, de valoriser leurs ressources et de profiter d’une certaine liberté par rapport au bidonville, pour les femmes, l’absence de maîtrise du français ou des compétences interactionnelles nécessaires limite leur relation à l’extérieur à quelques habitués lors de la mendicité. » (Daubeuf 2018 : 360)

Je pense aussi que la barrière de la langue complique l’installation et l’appropriation de l’espace en dehors du bidonville, aussi bien pour les hommes que pour les femmes. Par contre, dans mes observations, les femmes n’ont pas moins de compétences interactionnelles, et elles

66 La mendicité “priante” s’organise devant les lieux de culture, dans une position de recueillement ; le « tape-cul » sollicite l’attention des passants par le biais d’un carton qui donne des indications biographiques visant à justifier l’appel à l’aide ; la « rencontre » sollicite spontanément les passants pour ensuite exposer son besoin.

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construire des savoirs et compétences à partir de leurs sorties régulières dans l’espace public.

Les compétences liées à la mendicité découlent d’une constante analyse de ce qui est susceptible de provoquer la compassion, et de s’organiser en fonction, que ce soit dans la posture physique, le lieu ou l’horaire d’installation sur un lieu67, ou même le vêtement. Les femmes qui se voilent la tête avant d’aller mendier réagissent à un contexte où elles sentent que la compassion s’est dirigée vers les personnes identifiées comme réfugiées : pour être associées à ce vent de solidarité, elles s’adaptent.

La pratique régulière de la mendicité développe aussi un espace dans lequel les femmes peuvent construire une meilleure connaissance de la ville, et de ses habitant·es. L’installation dans un lieu précis rend aussi possible de former des liens de reconnaissance avec des passant·es qui empruntent régulièrement le même chemin. Sylvie, une militante dans un collectif de soutien aux Roms de sa commune des Hauts-de-Seine, travaille dans le cœur de Paris, et croise régulièrement une femme rom qui mendie sur le trottoir, à quelques de son bureau. Repliée physiquement dans une position plutôt proche de la figure « priante », cette femme n’en est pas moins en interaction avec les passant·es. Son français limité ne l’empêche pas d’aller chercher le regard des personnes, de communiquer de manière non-verbale, par des hochements de tête ou des sourires. Elle aura suffisamment d’échanges avec Sylvie pour que celle-ci remarque son absence plusieurs jours de suite. Cette femme s’appelle Marina, et je la rencontre lors d’un café avec Sylvie. Elle a tissé des liens privilégiés avec Sylvie, qui lui apporte des vêtements, ou à manger, et prend régulièrement de ses nouvelles. Leurs échanges aident Marina dans son apprentissage du français.

La pratique de la mendicité donne aussi aux femmes un accès direct à l’argent qu’elles gagnent, et la possibilité d’en assurer la distribution entre différents postes de dépense.

L’essentiel de l’argent va souvent directement vers des besoins urgents, comme de pouvoir acheter à manger. Un après-midi ensoleillé, j’assiste Monica dans la préparation du repas. Elle m’explique que ce repas – des haricots verts – est financé par les 15 euros qu’elle a gagné le matin en mendiant. De cette somme, elle a alloué une partie vers la nourriture. Elle a aussi choisi de mettre 8 euros vers l’achat de comprimés « anti-stress »68, pour l’aider à dormir

67 Grégoire Cousin souligne par exemple que la mendicité devant des lieux de cultes demande une connaissance des calendriers religieux, puisque certaines fêtes ou périodes poussent les fidèles à donner davantage (G. Cousin 2015).

68 Carnet de terrain, 16.09.2018.

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pendant une période difficile (nous sommes en septembre, et les discussions autour de l’expulsion probable du bidonville reprennent depuis la fin de l’été).

Je ne cherche pas à dire que la mendicité est une activité facile, ni physiquement, ni mentalement. Les femmes ne viennent pas spontanément me parler des compétences qu’elles ont l’impression de développer. La question des compétences vient souvent de l’extérieur.

Comme nous le verrons dans la section suivante, la transition de la mendicité vers la recherche d’emploi formel peut poser des difficultés. Quand les femmes sont reçues par les salariées d’Accueil pour Tous69 dans le cadre d’une aide à l’insertion professionnelle, elles ne présentent pas la mendicité comme un travail, plutôt comme le moyen qu’elles ont à disposition pour obtenir des ressources. Il n’est pas facile de valoriser cette activité, dont elles se plaignent beaucoup. Ce sera le rôle des salariées, qui de la même manière qu’elles valorisent les compétences acquises par l’activité de ferraille, cherchent à souligner que les femmes qui mendient ont aussi des compétences du fait de cette activité.

Comme l’explique Anna, salariée de l’association, la mobilité dans la ville fait partie des compétences fortes qui viennent de la mendicité, et ce sens de l’orientation et les connaissances des transports sont très utiles.

« Elles s'en plaignent quand même beaucoup. Après, c'est vrai, effectivement, on leur fait la remarque, "attends, mais tu vas bien à Châtelet, donc pour venir chez nous c'est pareil, tu prends la ligne, tu apprends un nouveau parcours." Voilà, on part aussi de ce qu'elles vivent pour les faire venir vers ici, ou vers une démarche qu'elles doivent effectuer. »

Il y a donc des compétences qui se développent dans l’activité de la mendicité, notamment l’orientation dans l’espace public, les connaissances des transports en commun, le développement de liens avec certaines personnes qui passent régulièrement. Cette pratique revêt la difficulté d’être imposée par la grande précarité économique, et expose à l’épuisement physique, au mépris et au jugement. Toutefois, c’est aussi une pratique par laquelle les femmes repoussent un peu les frontières de leur quotidien, en s’ancrant dans un espace en dehors du foyer.

69 Le nom de cette association a été modifié, pour préserver l’anonymat des membres avec qui j’ai réalisé un entretien, ou auprès de qui j’ai réalisé des séquences d’observation de leur travail.

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Travailler, entre recherche d’autonomie et contraintes du marché de l’emploi

Pendant l’hiver 2016, je me rends régulièrement en visite avec des personnes vivant sur un terrain situé à Montreuil, afin de les aider dans l’apprentissage du français. Sur ce terrain assez petit, où vivent une poignée de familles, quasiment toutes les femmes sont inscrites à Pôle Emploi. Le terrain est dans une situation relativement stable, avec un accord avec les propriétaires de la parcelle permettant d’envisager une installation sur l’année au moins. Après la formation et l’intervention d’un collectif de soutien, les habitant·es bénéficient d’un accompagnement social par une association, où deux salariées gèrent le suivi des démarches et

Pendant l’hiver 2016, je me rends régulièrement en visite avec des personnes vivant sur un terrain situé à Montreuil, afin de les aider dans l’apprentissage du français. Sur ce terrain assez petit, où vivent une poignée de familles, quasiment toutes les femmes sont inscrites à Pôle Emploi. Le terrain est dans une situation relativement stable, avec un accord avec les propriétaires de la parcelle permettant d’envisager une installation sur l’année au moins. Après la formation et l’intervention d’un collectif de soutien, les habitant·es bénéficient d’un accompagnement social par une association, où deux salariées gèrent le suivi des démarches et