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De La Rochelle à Tours : l’établissement des Sammies dans le Centre-Ouest de la France

Carte 1- Organisation logistique américaine à partir de 1917.

Avant de débarquer dans les ports de la côte atlantique, les Américains traversent l’océan. Cet épisode est souvent relaté par les soldats dans leurs mémoires de guerre. La trace personnelle est la principale source pour se pencher sur le temps de la traversée des soldats américains vers l’Europe. Ce voyage transatlantique est un lieu d’expérience pour ces nouveaux

soldats mais également un territoire de l’attente100. Il s’agit d’un lieu d’attente physique et moral

où le Sammy vit l’éloignement et la séparation avec son pays et sa famille. Ainsi, un jeune aviateur, W.C. King, raconte son voyage en mer des États-Unis à l’Europe avant de s’installer durant trois mois dans la commune de Montmorillon, dans la Vienne. Il a passé deux semaines à bord avant de débarquer en Angleterre, étape habituelle avant de poursuivre vers les côtes françaises. Tous les huit jours, des bateaux quittent les ports de New York, de Baltimore ou de Philadelphie vers l’Angleterre. La majorité des hommes, presque deux millions, partent pour la France depuis le port de New York101. Du fait de la guerre sous-marine, les navires américains

sont escortés par des cuirassés et croiseurs essentiellement britanniques102. Malheureusement,

de nombreux passages de ce journal sont censurés par les autorités américaines dans les mémoires de W.C. King, nous privant de données pour comprendre la vie quotidienne à bord des navires. Étonnamment, c’est dans la presse locale que nous trouvons quelques informations sur la traversée atlantique. Les autorités américaines semblent prendre des mesures d’hygiène pour prévenir les épidémies à bord, en plus d’examiner les soldats avant d’embarquer sur le bateau. De plus, pour combattre l’ennui mais aussi pour continuer la formation militaire, des exercices de gymnastique d’une heure et demie au minimum sont imposés aux soldats sur le pont du navire103, ainsi que d’autres divertissements comme des bibliothèques ou des séquences

cinématographiques. Ennui, conditions insalubres, manque de confort et prise de conscience du danger qui les attend expliquent cette censure imposée aux soldats quant au récit de leur traversée atlantique. En effet, ce voyage ne correspond pas à l’idée que peuvent se faire les soldats de la guerre et plus encore des luttes héroïques véhiculées par la propagande américaine.

Une fois ce trajet terminé, les soldats débarquent sur le sol français. Le choix américain de ports sur la côte atlantique et non des ports de la Manche s’explique par la présence de l’armée britannique dans ces derniers. Quant aux ports de la Méditerranée, ils sont tout simplement trop éloignés du front ainsi que de la Côte Est américaine et embouteillés par les mouvements créés par l’expédition de Salonique. Cependant, accoster sur la façade atlantique ne résulte pas d’un choix par défaut, les Américains sont exigeants quant à la qualité des ports dans lesquels doivent débarquer leurs troupes et leurs marchandises. Les ports doivent répondre à plusieurs caractéristiques comme : être faciles d’accès, aisément défendables contre les attaques des

100 Le terme a été défini par Laurent Vidal et Alain Musset dans, VIDAL Laurent, Musset Alain (dir.), Les

territoires de l’attente. Migrations et mobilités dans les Amériques (XIXe-XXe siècle), Rennes,

Presses universitaires de Rennes, 2015.

101 FAULKNER Richard, Pershing's Crusaders… Op.cit., page 162. 102 HARTER Hélène, Les États-Unis…Op.cit., page 232.

sous-marins allemands, pouvoir accueillir des bateaux à fort tirant d’eau et un flux important de navires. Face aux prévisions d’un trafic considérable, les capacités de stockage de marchandises et la disponibilité de camps pour abriter les soldats doivent être jugées suffisantes par les autorités américaines104. Par ailleurs, afin de pouvoir mettre en relation toutes leurs

installations, les Américains sont également intransigeants sur la qualité du réseau de transport local. Une course est lancée entre les différents ports de la côte atlantique qui n’ignorent pas le souhait américain de s’installer dans leurs rades ; la Charente-Inférieure cherche à mettre en avant ses atouts, tout comme ses concurrents nantais ou bordelais. Trois communes du département se portent candidates pour accueillir des troupes américaines : La Rochelle et son quartier de La Pallice, Royan et Rochefort. Toutefois, pour le gouvernement français, en juin 1917, il n’y a pas lieu « d’attirer tout spécialement l’attention du gouvernement des États-Unis sur les ports de la Charente105 ». Les ports de Nantes et de Bordeaux ont des qualités

plus appréciables.

S’il est possible de dresser une chronologie de l’arrivée américaine, ce n’est que grâce aux fonds américains et à quelques données éparses trouvées au sein des archives françaises. En effet, la discrétion est de rigueur. Face aux maladresses provoquées par certains acteurs locaux, le général commandant la base n°2 met en garde les chefs de service des ports qu’une remarque « imprudente » concernant le débarquement des troupes américaines peut « causer la perte d’un transport et de plusieurs centaines de vies humaines106 ».

Dès le 27 avril 1917, le maire de La Rochelle, Eugène Decout, transmet au préfet une demande des élus municipaux de voir débarquer les soldats américains dans le port de La Pallice107. Cela a fait l’objet d’une séance du conseil municipal deux jours auparavant.

Comment se justifie le maire ? Outre l’aspect topographique, indiquant que la rade du port de La Pallice est « sûre » et que de nombreuses casernes sont disponibles pour recevoir les soldats, le maire de la cité maritime insiste sur les vieilles relations d’amitié entre la ville et les États- Unis. L’histoire commune de la Révocation de l’Édit de Nantes entre les deux nations est très souvent évoquée. La lettre envoyée au préfet reprend l’histoire du commerce avec le Nouveau Monde, le Refuge des protestants rochelais aux États-Unis pendant la Révocation de

104 NARA, 120 2736/2740: AEF Service of Supply. Base Section n°7. Historical Headquarters et 120 28640: AEF Service of Supply. Base Section n°7. Historical Headquarters.

105 CADLC, P/1047, Lettre du sous-secrétaire d’État aux Transports au Président du Conseil, 13 juin 1917. 106 AD 17, 43 J 188, Note confidentielle du général commandant la Base Section n°2 aux chefs de service, 9 mai 1918.

107 Ibid., 4 M 2/74, Lettre du maire de La Rochelle Eugène Decout au préfet de la Charente-Inférieure, 27 avril 1917.

l’Édit de Nantes et la fondation par ceux-ci de New Rochelle en 1688. Il évoque aussi l’amitié plus générale franco-américaine et les « luttes héroïques soutenues en commun108». L’élu

rochelais évoque également l’épisode de La Fayette et de l’aide française aux combattants américains pour leur indépendance. Les articles de presse sont unanimes : si les Américains entrent en guerre, c’est qu’ils doivent payer une « dette » suite à l’aide française durant la guerre d’Indépendance. Pour le Journal de Royan, « le pays de Washington [leur] devait […] ce geste d’amitié », c’est une « dette de reconnaissance109 ». Le sénateur de la Charente-Inférieure

Eugène Réveillaud donne d’ailleurs une conférence dans le Temple de l’église américaine de Paris en mai 1917 autour de « La Révolution française dans ses rapports avec la Révolution américaine110 ».

Eugène Decout insiste également sur le lien bicentenaire qui unit les villes de La Rochelle et de New Rochelle lors du déclenchement de la Première Guerre mondiale. New Rochelle a été fondée en 1688 par des protestants rochelais ayant trouvé Refuge sur le sol américain suite à la Révocation de l’Édit de Nantes. La relation avec New Rochelle se poursuit en cette année de 1917 et tout au long de la guerre puisque les correspondances entre le maire de New Rochelle Edward Stetson Griffing et Eugène Decout ne sont pas rares. D’ailleurs, Edward Stetson Griffing annonce au maire de La Rochelle que « plus de deux cents de nos jeunes gens ont déjà rejoint [les régiments américains] et beaucoup d’autres les suivront d’ici peu 111». Cette amitié

avec la ville de New Rochelle surgit lors de l’entrée des États-Unis dans le conflit par le biais de drapeaux américains et français en soie qui ornent les fenêtres de la salle du conseil municipal. Ces drapeaux ont été offerts par New Rochelle en 1911 lors de l’inauguration du monument dédié à Jean Guiton, figure du protestantisme en France au XVIIe siècle.

Les relations entre les deux côtés de l’Atlantique sont donc anciennes. Des Américains sont également présents à La Rochelle en 1907. En effet, cette même année, une réception est organisée en l’honneur d’une escadre américaine. L’escadrille américaine est composée des deux croiseurs cuirassés Tennessee et Washington et accoste dans le port de La Pallice. Des fêtes publiques ont lieu en leur honneur, comme le 4 juillet ou le 7 juillet où deux bals sont organisés. Après cette visite américaine, le maire de La Rochelle remercie l’amiral Stockton d’être venu à La Rochelle « avec autant d’empressement et de bonne grâce112 ». Il signale les

108 Le Courrier de La Rochelle, 26 avril 1917. 109 Journal de Royan, 8 avril 1917.

110 L’Écho saintongeais, 6 mai 1917. 111 L’Écho rochelais, 20 juin 1917.

« délicates attentions » et « la parfaite courtoisie des officiers et des équipages du Tennessee et du Washington ». Il termine par le souhait de les « saluer encore dans les eaux de La Pallice ou tout au moins d’y recevoir d’autres navires de l’admirable marine américaine ».

L’amitié entre La Rochelle et les États-Unis est aussi palpable par l’existence depuis 1910 d’un comité France-Amérique, soit un an après celui créé à l’échelle nationale et fondé dans le but de promouvoir les États-Unis auprès de l’opinion publique française et de valoriser les relations culturelles entre les deux pays. Le comité rochelais considère qu’il participe « au développement des relations politiques, économiques et financières entre la France et les différents pays d’Amérique113». L’existence depuis le début du XIXe siècle d’un consulat des

États-Unis à La Rochelle rappelle aussi les vieilles relations entre la cité maritime et le pays de la bannière étoilée. Cette présence est commerciale, La Rochelle représente la porte d’entrée des marchandises américaines.

Sont-ce des raisons historiques qui poussent une commission d’officiers américains et français vers La Pallice le 15 juin 1917 pour visiter le port, en compagnie d’un ingénieur en chef des Ponts et Chaussées français ? Il est évident que la réponse est non. En juin 1917, l’Académie des Sciences à Paris propose la lecture d’une note des travaux du Directeur du service hydrographique de la Marine dans laquelle il vante les atouts des ports de La Pallice, du Havre et du Verdon. Selon lui, ces zones bénéficient d’un « grand plan incliné [qui] relie les abîmes de l’Océan aux petits fonds qui précédent le rivage » entre le Finistère et la Gironde114.

Les Américains retiennent donc essentiellement des raisons pratiques pour s’installer sur les côtes de la Charente-Inférieure. Ce sont pour les mêmes motifs qu’ils s’établissent en premier lieu à Nantes et à Saint-Nazaire. Ces deux ports ont de nombreux atouts comme une meilleure accessibilité, un outillage plus important et une région agricole plus riche.

La commission américaine, accompagnée par deux officiers français, se rend dans plusieurs ports selon l’ordre suivant : Nantes, Saint-Nazaire, La Pallice, Bordeaux, Bassens, Pauillac et Le Verdon115. La commission évalue plusieurs points, tout d’abord la profondeur de l’eau, les

possibilités d’amarrage, la présence de lignes de chemins de fer, les facilités dans l’approvisionnement en eau, le nombre d’hôpitaux et de campements disponibles. Les voies de transport sont importantes puisque les Américains divisent les ports de la côte ouest en deux

113 Ibid., 3 K 13, Lettre du Comité France-Amérique au maire de La Rochelle, 4 novembre 1918. 114 L’Écho rochelais, 16 juillet 1917.

115 NARA, 120 2736/2740, « Description de certaines installations (services à l’arrière) rédigée à l’attention du Maréchal Pétain et des officiers qui l’accompagnent ».

zones d’où partent une ligne de chemin de fer jusqu’à l’est près des lieux d’entraînement américain. Le nord de la zone correspond aux ports de Nantes et de Saint-Nazaire et le sud à ceux de la Gironde. Les deux lignes traversent la ville de Nevers où les Américains installent un grand magasin pour leur ravitaillement. Le port de La Pallice présente de nombreux inconvénients et le manque d’entrepôts, ainsi que d’hôpitaux et de campements disponibles, ne joue pas en sa faveur. Le commandant Hue de la mission militaire française près de l’armée américaine décrit en juillet 1917 le port de La Pallice comme manquant de hangars et de magasins où « les dégagements et les voies d’accès sont insuffisantes » et où la main-d’œuvre manque terriblement116. Par ailleurs, le quartier de La Pallice est jugé trop petit par les

Américains avec peu d’hôtels et donc de nombreux bâtiments à construire. Pour les autorités américaines, le port n’est donc pas prêt à recevoir le flux important d’hommes et de marchandises prévu par les États-Unis. D’ailleurs, même la Mission Joffre-Viviani lors de sa visite aux États-Unis entre le mois d’avril et le mois de mai 1917 reconnaît le manque de bâtiments, tout en vantant les qualités du port. Toutefois, le port de La Pallice jouit de conditions topographiques favorables pour accueillir du matériel volumineux et des navires à fort tirant d’eau, il dispose d’espaces de stockage pour conserver le pétrole et le port est moins encombré que ceux de Nantes et de Saint-Nazaire. Par ailleurs, le caractère récent du port de La Pallice les séduit, sa construction remonte à la fin du XIXe siècle et en 1913117, il est le

cinquième port de pêche français et un port d’escale pour les grandes lignes transatlantiques à destination de l’Amérique du Sud et du Sénégal.

Dans un premier temps, le port de La Pallice est une annexe de la base de Bordeaux, destinée à recevoir les cargaisons volumineuses et devient le depot quatermaster n°2 créé le 2 novembre 1917, avant de devenir un port indépendant à partir du mois de mars 1918. Le 7 novembre 1917, le premier navire américain accoste à La Pallice118. Pour les marchandises, La Pallice ne reçoit

avant le 1er janvier 1918 que du charbon et du pétrole, avant de se diversifier et d’accueillir des

marchandises diverses, sans que les sources à notre disposition nous précisent exactement de quoi sont constituées les cargaisons. Il s’agit aussi d’un port d’embarquement qui constitue une

116 SHD Vincennes, 16 N 3209, « Résumé des observations faites par le commandant Hue de la mission militaire française près l’armée américaine, au cours de sa visite aux bases américaines », 26 juillet 1917.

117 MARNOT Bruno, Les grands ports de commerce français et la mondialisation au XIXe siècle, Paris, PUPS, 2011, pages 46-51.

118 NARA, 120 2736/2740, « Description de certaines installations (services à l’arrière) rédigée à l’attention du Maréchal Pétain et des officiers qui l’accompagnent ».

zone de passage pour certaines unités. Par exemple, le 9 mai 1918, le 15e régiment de cavalerie

quitte le port de La Pallice pour rejoindre Is-sur-Tille119.

Malgré l’installation des soldats américains dans le port de La Rochelle-Pallice, le port reste dans un premier temps vierge de tout débarquement américain en raison d’une opposition de la mairie. En effet, accueillir les troupes américaines ne se fait pas sans quelques hésitations. La consultation des archives de la Chambre de Commerce de La Rochelle permet de comprendre les doutes du maire quant à recevoir les troupes américaines. Pour lui, les avantages à tirer de ce débarquement ne sont pas limpides et les inconvénients dominent. L’élu s’inquiète d’une hausse des prix et donc de la cherté de la vie qui ne peut qu’avoir des conséquences sur la population rochelaise. Par ailleurs, même si la création d’une base peut faire croître le trafic commercial de la ville, le port est déjà encombré pour les besoins de guerre français. De plus, l’afflux de nouveaux hommes risque de faire croître la population et donc faire augmenter les difficultés d’approvisionnement. Le Président de la Chambre de Commerce qui s’interroge également sur l’intérêt de créer une base, entend et approuve les hésitations du maire. Aucune démarche n’est donc entreprise en avril 1917120.

L’enthousiasme patent de l’entrée en guerre américaine révèle tout de même des inquiétudes quant aux conséquences que cela peut engendrer sur la population. Usés par trois ans de guerre, les civils ne doivent pas subir d’autres conséquences du conflit. Mêmes préoccupations du côté de la presse rochelaise qui est plus encline à accueillir ces nouveaux alliés. Dès le mois d’avril 1917, L’Écho rochelais précise que le projet de voir débarquer des troupes américaines à La Rochelle, peut « servir les intérêts particuliers de la cité rochelaise », tout en assurant « un excellent point d’arrivée pour les troupes, le matériel et les marchandises des États-Unis121 ». Lors de la visite d’une commission d’officiers franco-américains dans les

ports de Nantes et de Saint-Nazaire en mai 1917, L’Écho rochelais se demande : « pareille visite ne pourrait-elle pas être faite à La Rochelle 122 ? ». Une concurrence naît donc

entre les différents ports. Cette compétition est mal perçue par certains observateurs, comme par le député de la Loire-Inférieure, Delaroche-Vernet qui explique qu’« il ne faudrait pas transformer cette question qui a un caractère nettement général de Défense nationale en une

119 SHD Vincennes, 7 N 2230, Mission française régionale près la base américaine n°2, départs de troupes du port de La Pallice, 15 mai 1918.

120 AD 17, 47 ETP 402, Séance du 19 avril 1917 de la Chambre de Commerce de La Rochelle. 121 L’Écho rochelais, 25 avril 1917.

affaire d’intérêt quasi local », il appelle à « faire cesser ce conflit 123». Il est vrai que l’arrivée

des troupes américaines représente un facteur de développement économique qui explique cette entreprise de séduction de la part des ports atlantiques.

Par ailleurs, le maire de La Rochelle et son commissaire central considèrent en décembre 1917 que les logements disponibles dans la cité maritime ne sont pas suffisants pour accueillir une grande quantité de soldats américains124. Les hésitations du maire attristent Washington

Lopp125, délégué de Pershing au nom de l’armée américaine et chargé de la réception dans les

ports. Il regrette que le port de La Rochelle-Pallice ne soit pas suffisamment utilisé en raison du rôle important que ce dernier peut jouer dans les transports de marchandises américaines. Il conforte les inquiétudes rochelaises en reconnaissant une possible hausse de prix comme à Nantes et à Saint-Nazaire mais rassure quant à la crainte des autorités locales de voir des problèmes de main-d’œuvre naître suite aux salaires trop importants accordés par les Américains, il garantit de faire de son mieux pour éviter une telle situation à La Rochelle. Le Président de la Chambre de Commerce semble séduit par les propos de Washington Lopp puisqu’il convainc les autres représentants que faciliter les importations américaines en France est l’occasion d’améliorer l’outillage ou les chemins de fer de la ville. Par ailleurs, pour le Président, c’est un devoir patriotique. La Chambre pose tout de même ses conditions : les Américains doivent respecter les taux de salaire du port et importer leur propre main-d’œuvre. Les autorités locales sont donc méfiantes et ne sont pas complètement soumises aux desideratas américains et doivent y trouver des intérêts économiques, commerciaux et financiers.

Autre port important du département, Rochefort émet le 2 mai 1917 le vœu de créer dans sa rade un point d’accès à la flotte des États-Unis. Selon les élus locaux, le bassin de Rochefort