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3. Questions et hypothèses de recherche

4.1. Le conflit syrien

4.1.1. Différents récits relatifs au conflit syrien

4.1.1.5.1. Opposition confessionnelle

De la nation en armes à la dérive confessionnelle, de la résistance islamo-nationaliste au djihadisme, fabriqué par la répression ou importé des marges radicales du paysage musulman, spontané ou manipulé par le régime, il n’est pas aisé de proposer une cartographie des composantes idéologiques de l’opposition syrienne armée, très fragmentée.

Pourtant, malgré la reconfiguration constante des forces d’opposition radicales au régime de Bachar al-Assad et la proximité temporelle du conflit qui limite la disponibilité des données scientifiques, il est possible d’établir une typologie idéologique des principales forces combattantes confessionnelles impliquées dans le conflit syrien (Burgat et Caillet, 2013 : 56).

Dans la première catégorie de cette typologie, on trouve les combattants dont les cadres référentiels, les discours et les pratiques font appel au registre islamo-nationaliste déjà mobilisé par les Frères musulmans égyptiens, qui militent notamment pour une transition pluraliste et démocratique (Burgat et Caillet, 2013 : 57). Il convient de distinguer cette catégorie de celle de la mouvance salafiste, dont le discours varie entre les quiétistes et les djihadistes. Contrairement aux djihadistes, les quiétistes « se tiennent traditionnellement à l’écart de tout engagement politique oppositionnel et, a fortiori, de toute entreprise armée » (Burgat et Caillet, 2013 : 57). Leurs discours, plus modéré que celui des djihadistes, n’invoque pas l’exclusion des autres expressions de la religiosité musulmane et s’inscrit, en ce sens, dans une perspective minimaliste du conflit : « celle d’un affrontement circonstanciel avec le régime syrien » (Burgat et Caillet, 2013 : 60).

Ces combattants n’ont pas pris les armes pour des objectifs seulement inhérents à leur appartenance religieuse : ils n’ont franchi le pas que dans le contexte très ponctuel, dans le temps comme dans l’espace, de la révolte contre le régime baasiste, comme l’ont fait, dans une moindre proportion, des combattants musulmans non salafistes, des sunnites non islamistes ou des membres d’autres communautés religieuses (Burgat et Caillet, 2013 : 69).

Majoritairement syriens, les opposants djihadistes regroupent toutefois la majorité des combattants étrangers impliqués dans le conflit (Burgat et Caillet, 2013 : 60). Parmi les brigades djihadistes étrangères, la plus importante est celle des muhajiroun, ou Jaych al-Muhajirin wa-l-Ansar. On peut également citer le groupe Jabhat al-Nosra, qui s’est toutefois délité en 2013 (Burgat et Caillet, 2013 : 60), ou encore souligner le rôle des mercenaires djihadistes tchétchènes issus du Caucase du Nord; selon certaines estimations, ces derniers constituent, en termes d’effectifs, le deuxième groupe de combattants étrangers après les arabes non-syriens (Souleimanov, 2014 : 154).

Pour ces factions djihadistes, qualifiés de mercenaires sionistes par le régime syrien, « cette guerre ne représente qu’un épisode dans une trajectoire militante plus étendue » (Burgat et Caillet, 2013 : 60) et est donc motivé par les valeurs et les idéaux traditionnels inhérents au Djihad. Aussi,

41 ces djihadistes combattent […] par vocation et non par simple nécessité, comme l’immense majorité des autres combattants. […] ni la territorialité ni la temporalité de leur mobilisation ne se limitent à la crise syrienne. Leur agenda est celui de la construction d’un État religieux transnational. […] le projet de Jabhat al-Nosra […] est la construction d’un État à référent religieux qui se démarque expressément des références et des objectifs de la lutte nationale unitaire de l’Armée syrienne libre, c'est-à-dire, de la gauche aux Frères musulmans, de toutes les composantes de l’opposition en exil (Burgat et Caillet, 2013 : 73-74).

Dès lors, la stigmatisation dont les combattants djihadistes font généralement usage ne vise pas uniquement les membres des milices du régime, des services de sécurité syriens ou de l’armée syrienne (considérés comme les « chiens d’Assad », voire comme des apostats lorsqu’il s’agit de sunnites soutenant le régime), mais également les membres d’autres confessions considérées comme allant à l’encontre de l’interprétation de l’islam qu’ils revendiquent (Burgat et Caillet, 2013 : 74). Toutefois, le discours des factions djihadistes semble avoir évolué au cours du conflit, comme en atteste la différence de ton adopté dans leurs différents communiqués : ainsi, malgré la persistance d’un rejet affirmé de toute interaction avec le reste de l’opposition, Jabhat al-Nosra a montré un signe d’ouverture en déclarant, le 27 décembre 2012,

Nous ne sommes pas un parti politique, mais un Front concerné par les affaires des musulmans et la restauration des droits des opprimés. Et c’est pour cela qu’à la base de notre relation avec les autres groupes, il y a le maintien de bonnes relations, la volonté de faire le bien et de ne pas tenir compte de leurs erreurs (cité dans Burgat et Caillet, 2013 : 80).

4.1.1.5.2. Palestine

Dès mars 2011,

les factions palestiniennes les plus liées au régime proclament […] leur soutien indéfectible à Bachar al-Assad, agitant le spectre d'une « ingérence occidentale » dans les affaires syriennes, voire d'un « complot » […]. Mais la majorité d'entre elles, appelant à une « réforme » du régime, vont tenter de s'extraire de la confrontation entre celui-ci et l'opposition : le Hamas, à l'époque, se situe dans une logique de médiation entre les insurgés et le régime de Bachar al-Assad […] (Burgat et Paoli, 2013 : 267).

Ainsi, on dénombre trois récits relatifs au conflit syrien au sein des mouvements nationalistes palestiniens (Burgat et Paoli, 2013 : 273). Le premier, celui des factions palestiniennes ayant oeuvré en tant que groupes armés aux côtés du régime de Bachar al-Assad, consiste à considérer l'opposition syrienne comme un mouvement terroriste et à décrire les palestiniens de Syrie comme une population retenue en otage par des groupes séditieux (Burgat et Paoli, 2013 : 274). Le deuxième récit, celui d'une grande partie de la gauche palestinienne ainsi que par le Mouvement du Jihad islamique en Palestine (MJIP) et une partie du Fatah, est

un récit plus ambivalent selon lequel « l'otage palestinien serait pris entre deux camps armés, régime et opposition. Dans cette optique, les camps palestiniens de Syrie devraient devenir une « région sécuritaire neutre » […] » (Burgat et Paoli, 2013 : 274). Enfin, le troisième et dernier récit a été formulé début 2012 par les dirigeants du Hamas. Selon cette perspective, qui soutient l'opposition syrienne, le départ de Bachar al-Assad serait la seule et unique solution possible à l'égard des palestiniens, qui seraient exclusivement prisonniers du régime syrien (Burgat et Paoli, 2013 : 274).

D'après Burgat et Paoli (2013 : 274),

dans ce débat du mouvement national palestinien confronté à la crise syrienne, c'est bien la question des gains et des pertes face à Israël qui est aussi posée. […] Le débat interne israélien sur la crise syrienne n'est d'ailleurs pas très éloigné de ces mêmes questions stratégiques : pour les uns, c'est la peur du vide qui prime – quid de l'après-Bachar al-Assad et des forces qui dirigeront la Syrie? -, tandis que, pour les autres, c'est l'espoir de voir tomber un soutien régional de leurs ennemis principaux, de l'Iran au Hezbollah, qui joue (Burgat et Paoli, 2013 : 275).

4.1.1.5.3. Al Qaida

Ayant repris la direction d'Al Qaida après l'exécution d'Oussama Ben Laden, Ayman al-Zawahiri s'est prononcé, de manière très virulente, contre le régime de Bachar al-Assad, qu'il considérait comme partie du régime héréditaire allaouite dirigeant selon des lois profanes et ayant mené de nombreuses actions contre les partisans sunnites d'Al Qaida (Lesch, 2013 : 162). Toutefois, en même temps qu'il appelait ses partisans à condamner un régime syrien « à la tête de gangs criminels et protecteur des traîtres », le leader d'Al Qaida enjoignait également ces derniers à ne pas rallier les puissances occidentales, perçues comme des forces colonisatrices et impérialistes sionistes (Lesch, 2013 : 162).

Comme on peut le constater à travers ces exemples (non exhaustifs) de discours ayant été formulés par rapport au conflit syrien, la trame narrative de ce conflit se découpe en quatre principaux récits : le premier, essentiellement porté par le régime syrien et que nous appellerons discours du régime ou « récit 1 », est celui d'une conspiration orchestrée par les ennemis du régime syrien pour renverser celui-ci. Selon ce récit, les rebelles et l'opposition sont perçus comme des terroristes et des ennemis du peuple syrien, tandis que le régime syrien est notamment perçu comme le protecteur des minorités et des frontières régionales. Globalement, on peut qualifier ce récit de positif envers le régime de Bachar al-Assad et de négatif envers les rebelles et l'opposition.

43 Le deuxième récit, notamment formulé par la Chine et la Russie mais également par certaines factions de la résistance palestinienne, dénonce la tentative d'ingérence des pays occidentaux dans les affaires syriennes. Sans nécessairement condamner les rebelles ou l'opposition syrienne, ce discours, que nous appellerons « récit 2 » est généralement positif envers Bachar al-Assad.

Le troisième récit, principalement diffusé par l’opposition modérée et les pays occidentaux, dépeint Bachar al- Assad comme un tyran et soutient l'action des rebelles ou de l'opposition modérés au nom de la démocratie et des droits humains. Ce discours, que nous nommerons « récit 3 », est négatif envers Bachar al-Assad, son régime ou ses partisans, et positif envers les rebelles ou l'opposition modérés.

Enfin, le quatrième récit, que nous appellerons « récit 4 » est celui de l'ambivalence, c'est-à-dire qu'il n'est ni pour un camp, ni pour l'autre, ou bien pour les deux à la fois. Ce récit est donc à la fois positif envers Bachar al-Assad et positif envers les rebelles, ou à la fois négatif envers Bachar al-Assad et négatif envers les rebelles. Il a notamment été exprimé au sein de certaines factions palestiniennes ou de l’opposition confessionnelle, notamment islamiste.

Ces quatre récits, présentés de manière non exhaustive et dans les grandes lignes, constituent autant de récits qui pourraient être présentés par les médias dans leur couverture du conflit syrien. Dans la suite de notre étude, les récits 1 et 2 ont été regroupés dans la mesure où ils sont tous les deux positifs envers Bachar al-Assad. Il est à noter que, dans le cas où certains pays auraient choisi la neutralité (définie comme la « situation d'un État [ou d'un individu] qui demeure à l'écart d'un conflit » (Larousse, 2015)), aucun récit du conflit ne serait identifiable.

À partir de la lecture de plusieurs ouvrages (notamment Burgat et Paoli, 2013; Lesch, 2013; Wieland et al., 2013; Filiu, 2013a et 2013b), nous avons globalement pu distinguer entre les discours relatifs au conflit syrien exprimés par plusieurs États, gouvernements ou organisations selon la répartition suivante :

Tableau 2: récits adoptés quant au conflit syrien13

Récits 1 et 2 Récit 3 Récit 4

Iran États-Unis Yémen

Russie Pays membres de l'Union Européenne Algérie

Chine Qatar Irak

Liban Turquie Hamas

Hezbollah Arabie Saoudite Al-Qaida

Régime syrien Israël Opposition islamiste

Opposition modérée Certaines factions palestiniennes

4.2. Postulat

Comme on le voit dans le tableau 2, nous partons du postulat selon lequel, depuis le début du conflit, le discours politique officiel français notamment constitué par le Président de la République, le gouvernement et l'opposition parlementaire a, dans la très grande majorité des cas, adopté le récit 3. Ce récit consiste d'abord à diaboliser Bachar al-Assad, son régime et ses partisans, notamment en l'accusant ou en le présumant coupable de la majorité des exactions commises dans le cadre du conflit. Ensuite, ce récit consiste à considérer l'action des rebelles syriens (modérés) comme légitime et à soutenir cette action, au moins verbalement. Ici, le terme « rebelle » désigne ce « qui est en révolte ouverte contre le gouvernement [syrien] ou contre [l'] autorité [syrienne] constituée » (Larousse, 2015). L'opposition désigne quant à elle « l'ensemble des partis et des forces politiques qui s'opposent à un moment donné au pouvoir et au gouvernement et dont le programme est opposé à celui de la majorité politique » (Larousse, 2015). Légère, la distinction entre les deux termes souligne le fait que les rebelles constituent un sous-groupe de l'opposition, qui regroupe quant à elle l'ensemble des factions anti-Bachar al-Assad, dont les combattants djihadistes ou autres groupes radicaux. La distinction est nécessaire dans la mesure où, au début du conflit, alors que l'opposition n'existait pas encore en tant que telle, seuls les rebelles ou manifestants modérés étaient impliqués dans les

13 Le récit 1 est positif envers le régime de Bachar al-Assad et négatif envers les rebelles et l'opposition. Le récit 2 est généralement positif envers Bachar al-Assad, sans nécessairement condamner les rebelles ou l'opposition syrienne. Le récit 3 est négatif envers Bachar al-Assad, son régime ou ses partisans, et positif envers les rebelles ou l'opposition modérés. Enfin, le récit 4 est celui de l'ambivalence, c'est-à-dire qu'il est à la fois positif envers Bachar al- Assad et positif envers les rebelles, ou à la fois négatif envers Bachar al-Assad et négatif envers les rebelles.

45 évènements. Or, dans leur discours, les autorités politiques officielles françaises établissent clairement une distinction entre rebelles ou opposition modérés d’une part, et groupes ou opposition confessionnels, notamment islamistes, d’autre part : si ces autorités soutiennent les uns, considérés comme démocratiques, elles condamnent toutefois les autres, bien souvent assimilés au terrorisme. Dans un entretien publié le 5 mars 2015, François Hollande a ainsi

réitéré le soutien politique et opérationnel de la France aux forces de l’opposition [syrienne] démocratique engagées en première ligne contre Daech. […] Il a rappelé que Bachar AL- ASSAD était le principal responsable du malheur de son peuple et de la montée des groupes terroristes en Syrie. Il n’est donc pas un interlocuteur crédible pour lutter contre Daech et préparer l’avenir du peuple syrien (Élysée, 2015).

Dans notre étude, le postulat ci-énoncé se limite donc à l’opposition et aux rebelles modérés, identifiables par leur affiliation au Conseil National Syrien et à l’Armée Syrienne Libre (Burgat et Caillet, 2013 : 73); ceci est d’autant plus valable que la période étudiée (mars 2011 à mars 2014) précède l’entrée des factions les plus radicales dans le conflit. À moins d’une précision contraire, les termes « rebelles » et « opposition » feront donc, dans notre étude, référence aux groupes modérés uniquement.

Notre postulat s'appuie sur une observation non exhaustive de déclarations, communiqués de presse, questions orales, et autres discours officiels prononcés depuis le début du conflit syrien par les présidents de la République Nicolas Sarkozy et François Hollande, leurs ministres des Affaires Étrangères, et les divers députés de l'Assemblée Nationale (de la majorité, mais aussi de l'opposition).

Ainsi, nous avons eu accès à 262 déclarations de Nicolas Sarkozy et François Hollande et 641 déclarations des ministres des Affaires Étrangères récoltées sur le site Internet officiel de l'Élysée pour la période du 24 mars 2011 au 2 octobre 2014.

Afin d'établir notre postulat, nous avons sélectionné un échantillon aléatoire de 5% de chaque type de ces déclarations (soit 13 déclarations de Nicolas Sarkozy ou François Hollande et 32 déclarations de leurs ministres des Affaires Étrangères), puis nous leur avons appliqué la même grille de codage que celle utilisée pour analyser notre corpus (voir section 5.2) afin de déterminer, parmi tous les positionnements possibles, celui qui a effectivement été adopté par ces autorités politiques vis-à-vis du régime de Bachar al-Assad et des rebelles syriens14.

Nous avons également consulté, sur le site Internet officiel de l'Assemblée nationale française, 244 questions orales (incluant les questions sans réponse) formulées par des députés de tous les groupes politiques

14Nous avons codé les déclarations officielles pour les variables relatives au ton du propos uniquement (variables V8 à V10).

confondus lors de sessions à l'Assemblée Nationale entre 2007 et aujourd'hui (soit 87 questions sous la présidence de Nicolas Sarkozy et 157 sous la présidence de François Hollande). En raison de la fragmentation des déclarations entre les différentes formations politiques de l'Assemblée Nationale, nous en avons cette fois-ci sélectionné un échantillon aléatoire de 10% pour avoir une plus grande représentativité des opinions exprimées au sein de l'hémicycle. En excluant les questions antérieures au début du conflit syrien, nous avons retenu 25 questions, dont 10 intervenues durant le mandat de Nicolas Sarkozy et 15 durant le mandat de François Hollande.

Le tableau 3 présente les résultats du codage des déclarations de Nicolas Sarkozy et de François Hollande. Sur 13 déclarations, 5 ont été exclues car la grille d'analyse ne permettait pas d'identifier un positionnement quant au conflit syrien (codage indéterminé). Sur les 8 déclarations restantes, 100% ont été codées comme condamnant Bachar al-Assad, son régime ou ses partisans (8 déclarations sur 8).

Tableau 3 : déclarations de l'Élysée

Ton n Part de

l'échantillon

Récit 3 : négatif envers Bachar al-Assad et positif envers les

rebelles ou l'opposition 8 100 %

Récits 1 et 2 : positifs envers Bachar al-Assad et / ou négatif

envers les rebelles ou l'opposition 0 0 %

Récit 4 : ambivalence 0 0 %

Total 8 100 %

Le tableau 4 présente les résultats du codage des déclarations issues du Ministère des Affaires Étrangères. Sur 32 déclarations, 8 ont été exclues car la grille d'analyse ne permettait pas d'identifier un positionnement quant au conflit syrien (codage indéterminé). Sur les 24 déclarations restantes, 91,67 % ont été codées comme condamnant Bachar al-Assad, son régime ou ses partisans (22 sur 24), et 2 comme présentant une position balancée.

47 Tableau 4 : déclarations du Ministère des Affaires Étrangères

Ton n Part de

l'échantillon

Récit 3 : négatif envers Bachar al-Assad et positif envers les

rebelles ou l'opposition 22 91,67 %

Récits 1 et 2 : positifs envers Bachar al-Assad et / ou négatif

envers les rebelles ou l'opposition 0 0 %

Récit 4 : ambivalence 2 8,33 %

Total 24 100 %

Le tableau 5 présente les résultats du codage des questions orales intervenues lors de sessions à l'Assemblée Nationale. Sur 25 questions, 13 ont été exclues car la grille d'analyse ne permettait pas d'identifier un positionnement quant au conflit syrien (codage indéterminé). Sur les 12 déclarations restantes, 100 % ont été codées comme condamnant Bachar al-Assad, son régime ou ses partisans (12 sur 12).

Tableau 5 : Questions orales

Ton n Part de l'échantillon Députés de droite Députés de gauche Députés non inscrits

Récit 3 : négatif envers Bachar al- Assad et positif envers les rebelles ou l'opposition

12 100 % 3 8 1

Récits 1 et 2 : positifs envers Bachar al-Assad et / ou négatif envers les rebelles ou l'opposition

0 0 % 0 0 0

Récit 4 : ambivalence 0 0 % 0 0 0

Total 12 100 % 3 8 1

Ces résultats viennent donc renforcer le postulat selon lequel le débat officiel français a adopté, depuis le début du conflit, un discours positif envers les rebelles syriens et négatif envers le régime de Bachar al-Assad. Ils mettent également en lumière le fait que l’alternance politique entre les mandats de Nicolas Sarkozy et de François Hollande n’a eu aucune incidence sur la nature du discours officiel à l’égard du conflit syrien : les positions respectives du pouvoir exécutif et de l’opposition parlementaire sont ici convergentes sous les deux présidences. L’unanimité de l’UMP et du PS à soutenir les rebelles syriens tout en condamnant Bachar al- Assad rend le clivage gauche-droite inopérant en l’espèce; ceci n’est pas un problème dans la mesure où, selon le modèle de l’indexation, la couleur de la majorité politique n’a, de toute façon, pas d’incidence sur le traitement médiatique de l’information (l’indexation existe toutes choses étant égales par ailleurs).

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5. Méthodologie