• Aucun résultat trouvé

ANALYSE MULTISCALAIRE DES MODES DE CONSTRUCTION

II. EMPLOI ET PRODUCTION DE MATÉRIAUX À L’ÉCHELLE DE SITES DE RÉFÉRENCEDE SITES DE RÉFÉRENCE

1) L’oppidum de Bibracte : un emploi précoce des matériaux de construction de type romainde type romainde type romain

L’oppidum de Bibracte, implanté sur le mont Beuvray, est le chef-lieu du territoire des Éduens durant la période gauloise et les décennies suivant la conquête romaine. Ce territoire, vaste et axé sur le Morvan, s’étend sur une grande partie du sud de la région actuelle de Bourgogne (Nièvre, Saône-et-Loire, sud de la Côte-d’Or et quart sud-est de l’Yonne). La position de Bibracte par rapport à cet espace est centrale : l’emplacement de la ville, bien desservie par les voies de communication, donne accès à trois bassins-versants d’importance (la Loire, la Seine et la Saône).

Les plus anciennes traces d’occupation de cette ville, mises en évidence par les fouilles archéologiques, datent de la fi n du IIème siècle avant J.-C., comme l’attestent la découverte et l’étude d’un dépotoir d’amphores vinaires de type Dressel, probablement constitué d’objets remaniés, dans une cave mise au jour sur le chantier de PC1 (Olmer, Paratte et Luginbühl 1995). Cette structure appartient au premier état de construction du lieu, occupé entre 130/120 à 90/80 avant J.-C., et qui se défi nit par un ensemble de trous de poteau, de cloisons, de sols, de foyers et d’autres structures excavées (Paunier et Luginbühl 2004, p. 45-46).

Le site (Fig. 63), établi en hauteur, est entouré de deux remparts monumentaux. Le premier, largement décrit et étudié depuis le XIXème siècle, comme nous avons déjà pu le voir, est un murus gallicus qui ceinture une surface de près de 130 hectares. Ce rempart, encore visible, correspond à un des derniers états. En eff et, les fouilles de la Porte du Rebout ont montré plusieurs phases de construction qui se succèdent depuis La Tène D1b jusqu’à la période augustéenne (Buchsenschutz, Guillaumet et Ralston 1999). Le second, bien plus étendu puisqu’il défi nit un espace d’environ 200 hectares, a été détecté par les campagnes de microtopographie menées par F. Schubert (Buchsenschutz, Ralston et Schubert 1998 ; Guichard 2003, p. 48). Son tracé a pu ensuite être confi rmé par le relevé LIDAR analysé en 2007. Les fouilles ont, quant à elles, montré que le rempart est lui aussi de type murus gallicus (Dhennequin, Guillaumet et Szabó 2008, p. 13 ; Bessière et Guichard 2010, p. 213).

Les diff érents aspects de la vie quotidienne sont représentés par les structures découvertes sur le site et touchent aux facettes multiples d’une société. Nous pouvons illustrer ceci par plusieurs exemples, sans faire ici l’inventaire exhaustif des structures découvertes sur l’oppidum de Bibracte, qui sont régulièrement publiées nationalement et internationalement sous forme de chroniques (Beck et alii 1987 ; Almagro-Gorbea et alii 1989 ; Almagro-Gorbea et alii 1991 ; Flouest et alii 1993 ; Barral et alii 1996 ; Gruel et Vitali 1998 ; Guichard 2003 ; Guichard 2007 ; Dhennequin, Guillaumet et Szabó 2008 ; Bessière et Guichard 2010 ; Guichard et Paris 2013). De nombreux aménagements ont été observés, nécessaires pour l’occupation durable d’un tel site, notamment en ce qui concerne les fontaines et les sources qui alimentent en eau l’oppidum (fontaine Saint-Pierre, fontaine du Loup Bourrou, aqueduc de la Côme-Chaudron, etc.). Les pratiques collectives religieuses, politiques et économiques semblent bien représentées sur l’oppidum. En eff et, des bâtiments cultuels ont été identifi és, dont la fréquentation a pu être observée sur un temps long. La Chapelle Saint-Martin (Goudineau et Peyre 1993), la fontaine Saint-Pierre (Barral et Richard 2009) et le Theurot de la Roche (Luginbühl et alii 2012) en sont les exemples les plus représentatifs. La question des institutions politiques des Éduens a été posée avec la découverte, sur la parcelle de l’Îlot des Grandes Forges, d’un édifi ce à plan basilical, dont l’interprétation première en tant que basilique civile (Szabó, Timár et Szabó 2007 ; Szabó et Timár 2008), bien que très discutée (Marc 2011b), repose principalement sur le plan des vestiges immobiliers, la monumentalité incontestable du bâtiment et la précocité

des modes de construction méditerranéens. L’artisanat métallurgique est, quant à lui, bien attesté à Bibracte, principalement en lien avec les découvertes eff ectuées sur les chantiers de la Côme-Chaudron et du Champlain (Bulliot 1899 ; Guichard 2007, p. 131 ; Mölders 2010). Les ateliers fouillés montrent la présence de forgerons qui travaillent notamment le bronze (Hamm 2005), et qui produisent de nombreux objets, comme les fi bules dont l’étude a permis d’affi ner les typologies existantes (Guillaumet 1993). Nous pouvons noter par ailleurs que la grande majorité de ces bâtiments fouillés a été découverte à l’intérieur du rempart interne, à l’exception d’un édifi ce de ce type mis au jour juste à l’extérieur de la Porte du Rebout. Il s’agit d’un atelier de forge, classique dans sa structuration, et en continuité avec ce qui est déjà connu pour l’oppidum (Duval et Lacoste 2014). Pour terminer avec ce tour rapide des vestiges rencontrés sur l’oppidum de Bibracte, diff érents bâtiments caractéristiques de l’habitat privé sont présents. Explorés principalement par J.-G. Bulliot et J. Déchelette au XIXème siècle, ils sont localisés sur les parcelles du Parc aux Chevaux, de la Pâture du Couvent et de la Pierre Salvée, et possèdent des modes de construction très variés. Ces maisons peuvent être édifi ées en terre et bois, quand certaines mettent en œuvre les matériaux classiques du monde méditerranéen. Pour ces dernières, les plans des structures ainsi que le soin et les innovations apportés à l’édifi cation permettent même de les cataloguer comme de véritables domus. La plus célèbre d’entre elles, dite PC1, trouve d’ailleurs des points de comparaison avec les maisons de Pompéi fossilisées par l’éruption du Vésuve. La fouille de cette demeure luxueuse a permis d’observer des phases de construction se scandant sur un temps très court, des premières occupations de l’oppidum (au IIème siècle avant J.-C.) jusqu’aux premières décennies de notre ère (Paunier et Luginbühl 2004). Les cinq phases de bâtiments se succédant dans ce secteur montrent l’évolution des modes de construction et l’apparition des matériaux de type romain sur ce site particulier (Zwald 1996 ; Oberli 1998).

Le site de Bibracte est abandonné progressivement et voit son statut de capitale transféré au profi t de la ville d’Autun-Augustodunum. Les phases les plus récentes d’occupation de l’oppidum semblent confi rmer un départ de la population dans les premières décennies de notre ère (Paunier et Luginbühl 2004 ; Timár, Szabó et Czajlik 2005). Toutefois, il faut noter de rares témoins de passages après l’abandon du site, notamment là où les pratiques cultuelles ont perduré, notamment à la Chapelle Saint-Martin et à la fontaine Saint-Pierre (Goudineau et Peyre 1993 ; Barral et Richard 2009 ; Barrier 2014a). L’analyse des céramiques dites tardives sur le Mont-Beuvray (postérieures à 10 avant J.-C.) montre particulièrement bien quels sont les secteurs qui perdurent après l’abandon de l’oppidum (Barrier 2014a, p. 339-341). Le site est ensuite réoccupé au XIVème siècle avec la fondation d’un couvent franciscain à la Pâture du Couvent, qui perturbe profondément les structures plus anciennes (Timár, Szabó et Czajlik 2005). Une foire aux bestiaux prend également place sur le mont Beuvray tous les ans le premier mercredi de mai, évènement que la tradition rapporte comme remontant au Moyen Âge et qui s’est arrêté avec la Première Guerre mondiale (Bulliot 1899, p. 14 ; Goudineau et Peyre 1993).

La fouille de ces secteurs a ainsi permis la mise en évidence de l’emploi de matériaux de construction et de couverture romains sur de nombreux bâtiments de l’oppidum. Le récolement des études portant sur ce sujet, depuis la reprise des fouilles en 1984, a largement mis en évidence un besoin d’uniformisation des nomenclatures (cf. supra), notamment en ce qui concerne les descriptions pétrographiques des matériaux (lithiques et en terre cuite). La disparité des échantillonnages ressort aussi particulièrement, malgré la mise en place d’un protocole pertinent pour les terres cuites architecturales. L’implication de plusieurs spécialistes a permis la constitution de corpus conséquents pour certains chantiers en cours de fouilles, mais inégaux selon l’accessibilité au mobilier concerné et les intérêts variables portés à l’objet d’étude. La mise en place de référentiels et de protocoles d’étude est un pré-requis nécessaire pour une homogénéisation des données. C’est à partir de cette étape que des tendances peuvent être dégagées à l’échelle de l’oppidum et non plus individuellement pour chaque secteur de fouilles.

L’étude de l’ensemble des données disponibles et mises à notre disposition a pour objectif de permettre de comprendre, en premier lieu, comment ces nouveaux matériaux, et les savoir-faire associés, sont employés dans les bâtiments d’un oppidum prééminent chez les Éduens. La découverte de tegulae et d’imbrices en contexte laténien très précoce (Barthèlemy et alii 2009) sur le territoire de ce peuple (Sennecé-lès-Mâcon, fi n du IIème siècle avant J.-C.) pose la question du moment d’apparition de modes de construction allogènes dans la capitale et de la façon dont ceux-ci sont adoptés dans les normes architecturales au cours du temps.

La défi nition des ressources naturelles mobilisées permet d’évaluer quelle « attraction » un site d’importance comme Bibracte a pu avoir sur son environnement naturel. En eff et, les matériaux de type romain font tous appel à des produits géologiques spécifi ques, nécessaires à leur fabrication. Ces connaissances permettent de défi nir comment les Éduens ont pu appréhender leur territoire et gérer leurs ressources pour établir des circuits de diff usion pour les matériaux de construction.

Enfi n, il est nécessaire de déterminer les vecteurs qui infl uencent les choix faits dans l’emploi de ces matériaux. Cette question est inévitable pour mettre en avant les enjeux économiques, techniques, mais aussi culturels, inhérents aux transformations qui s’opèrent dans le « paysage » de la ville et qui marquent visuellement les bâtiments concernés. Les solutions proposées ont ainsi pour dessein de chercher à comprendre les intentions qui dirigent les acteurs à l’origine de la mise en place de ces nouveaux programmes architecturaux. L’étude précise de certaines catégories de mobilier est à développer pour défi nir la transmission et l’instauration des nouveaux savoir-faire, et illustrer quelles libertés ont pu être prises par rapport aux canons architecturaux alors en vigueur.

Les matériaux considérés peuvent être divisés en trois catégories distinctes : les terres cuites architecturales, les éléments lithiques et les liants de maçonneries en mortier de chaux. Pour

des raisons pratiques, seuls les deux premiers ont pu être traités. En eff et, les problèmes de conservation de la chaux en milieu acide, les restaurations récentes pour la mise en valeur du site archéologique et les diffi cultés liées à l’échantillonnage sont autant de freins et de biais qui empêchent une caractérisation sûre de ce matériau à l’échelle de l’oppidum. De plus, les terres cuites architecturales et la pierre ont connu un intérêt certain, grâce à la mobilisation de plusieurs chercheurs et étudiants, et ce dès les premières fouilles de 1984. Ces types de mobilier ont ainsi bénéfi cié d’un échantillonnage plus ou moins normé qui permet d’avoir des lots accessibles et étudiables.

Nous nous sommes donc intéressé à ces matériaux lors de ce travail qui se découpe en trois parties logiques. La première considère l’ensemble des terres cuites architecturales avec la mise en place du référentiel pétrographique, suivi de leur étude par chantier. Ensuite, la pierre suit le même processus d’analyses. Enfi n, l’ensemble des données acquises permet de mettre en avant les modalités d’apparition et diff usion de ces matériaux de construction.

1. Analyses et caractérisations des terres cuites architecturales

1. Mise en place des corpus et des référentiels

L’étude des matériaux de construction en terre cuite s’appuie sur des corpus conséquents, constitués pour les plus récents d’entre eux à l’aide du protocole d’échantillonnage établi par F. Charlier et F. Meylan (1999). Il est donc possible d’avoir un inventaire exhaustif de tous les matériaux découverts sur les chantiers archéologiques du Mont-Beuvray, hormis les tuiles pour lesquelles seuls les angles et les éléments atypiques sont conservés. La prépondérance de ces éléments de couverture est donc appréhendée principalement par le nombre d’individus, estimé par les angles comptabilisés, plus que par la masse, nécessairement tronquée par la sélection des fragments lors de la fouille. Les contextes stratigraphiques de découverte de ces matériaux ont une importance capitale pour comprendre leur apparition et mettre en avant les tendances à l’échelle de l’oppidum à partir de l’analyse de plusieurs chantiers. Ceux-ci ont fourni un ensemble de 10397 fragments, dont l’étude a permis de défi nir les matériaux selon leur fonction architecturale et selon leurs caractéristiques pétrographiques.

Les diff érents matériaux reconnus, lors de l’inventaire exhaustif de ces corpus, peuvent être classés dans plusieurs catégories distinctes. L’intervention de F. Charlier sur les matériaux de Bibracte a permis de défi nir ces groupes en fonction de la position des matériaux dans la construction, point qui lui a été nécessaire dans la conception d’une fi che d’inventaire des terres cuites architecturales (Charlier et Meylan 1999) :

- les matériaux de toiture correspondent aux éléments les plus rencontrés lors de cette analyse (75,6 % de tous les fragments). Les trois types récurrents sur les diff érents chantiers de Bibracte, étant les constituants typiques des couvertures, correspondent aux tegulae, aux imbrices et aux antéfi xes ;

- les briques sont des matériaux caractérisés par une épaisseur importante. De formes carrées ou rectangulaires, elles possèdent des dimensions assez variables (Charlier et Meylan 1999). Certaines mesures semblent normées et peuvent être rapportées à des matériaux antiques connus tels que, les briques bessalis ou encore les briques bipedalis (Charlier 2000a). Nous pouvons distinguer à l’intérieur de cette catégorie des éléments spécifi ques que sont les briques de pilettes d’hypocauste et les briques de suspensura. Il est intéressant de noter par ailleurs que certaines briques possèdent des « boulettes » sur les angles ou au centre, c’est-à-dire un amas d’argiles appliqué à la main avant cuisson pour obtenir une forme circulaire en relief (Charlier 2000a). Il n’est cependant parfois pas évident de préciser l’appartenance d’un fragment à une brique, surtout lorsqu’il possède des dimensions de l’ordre du centimètre. La mise en œuvre de ces matériaux peut être très variée et prendre divers aspects dans la construction, sous forme d’éléments de sol, de mur, d’hypocauste, etc. ;

- les claveaux sont des briques rectangulaires, moulées en forme de biseau (Charlier 2000a). Nous avons fait le choix de les dissocier de la catégorie précédente en raison de leur emploi très spécifi que dans la construction. En eff et, ces matériaux participent à l’élaboration de voûtes, qu’il s’agisse de l’ouverture des praefurnia ou des arcatures dans les maçonneries ;

- les briquettes d’opus spicatum sont de petits pavés parallélépipédiques en terre cuite, qui sont caractéristiques d’un revêtement de sol. La mise en œuvre de ces matériaux sur leur tranche et leur disposition forment un motif dit « en arêtes de poisson » qui donne son nom à l’élément (Zwald 1996 ; Paunier et Luginbühl 2004) ;

- les éléments de colonnes sont des briques spécifi ques en forme de secteurs avec le côté extérieur en parement arrondi pour dessiner le fût des colonnes. Leur assemblage en assises superposées et séparées par des joints de mortier de chaux rayonnants permet d’élever ces colonnes qui sont entièrement enduites (Delencre et Martini 2014) ;

- les tubulures correspondent à un système de chauff age par circulation d’air chaud dans des conduits en terre cuite à section quadrangulaire. Elles sont maçonnées à l’intérieur des murs grâce au mortier de chaux qui s’accroche aux faces, striées avant cuisson à l’aide de peignes en bois donnant les motifs caractéristiques de ce type de matériaux (Charlier 2000a).

Un premier référentiel pétrographique a été mis en place à partir des données issues des fouilles de PC1 (Delencre et Garcia 2012) et correspond aux observations strictement macroscopiques. Il a ensuite été confi rmé et complété avec la prise en compte de la totalité des corpus étudiés. Neuf types de pâtes ont ainsi pu être distingués par la confrontation de ces diff érents critères visuels. Ceux-ci ont été nommés selon la nomenclature BIB.1 à 9, chaque numéro attribué ne correspondant toutefois pas à un classement des pâtes. En eff et, cette dénomination s’est faite au cours de l’étude et est liée à l’ordre d’observation des pâtes au fur et à mesure de la

caractérisation des matériaux.

La pâte BIB.1 (Fig. 64a) correspond à une gamme de couleur de matrice qui varie de l’orange clair à l’orange foncé. Cette matrice est plutôt hétérogène avec des linéations marquées. Les éléments fi gurés sont plutôt bien triés avec une granulométrie fi ne dominante (taille des sables fi ns ; entre 0,063 et 0,25 mm) et de rares graviers (> 2 mm et < 2 cm). Les grains sont émoussés à arrondis et ont une proportion autour de 10-20 %. Il est possible d’observer parmi eux des quartz, des feldspaths, de la biotite (micas noirs), des oxydes ferriques (dont certains peuvent être centimétriques) ainsi que des nodules et des lits argilo-silteux de couleur jaune.

La pâte BIB.2 (Fig. 64b) concerne des matériaux dont la couleur matricielle évolue de l’orange au rouge. La matrice est homogène. Les grains sont bien triés avec des tailles évoluant du silt au sable grossier (entre 0,004 et 2 mm). Ils sont émoussés et présents dans la pâte avec une proportion proche de 30 %. Leur détermination permet de mettre en évidence des quartz, des feldspaths, des oxydes ferriques de l’ordre du millimètre et une très grande richesse en muscovite (micas blancs) dans la fraction fi ne de la pâte. Il faut aussi noter pour quelques matériaux la présence très rare de fragments de roches pouvant se rapporter aux microgranites ou aux granites à muscovite présents dans l’environnement proche du mont Beuvray.

La pâte BIB.3 (Fig. 64c) est caractéristique de matériaux de construction en terre cuite dont la matrice hétérogène, avec des linéations très marquées, présente d’un objet à l’autre une couleur variant du rose à l’orange. Les éléments fi gurés sont assez mal triés avec une granulométrie allant du silt au sable grossier (entre 0,004 et 2 mm). Ils sont émoussés à arrondis et ont une proportion supérieure ou égale à 30 % dans la pâte. Leur nature variée permet d’observer des quartz, des feldspaths, des oxydes ferriques millimétriques, des nodules et des lits argilo-silteux de couleur jaune. Cette pâte est très proche dans sa texture de la pâte n°1 et s’en diff érencie principalement par l’abondance des éléments présents.

La pâte BIB.4 (Fig. 64d), dont la matrice argileuse et homogène présente une couleur exclusivement orange, est constituée d’éléments bien triés dont la taille varie du sable fi n au sable grossier (compris entre 0,063 et 2 mm). La proportion de ces grains peut être estimée à 10 %. Les éléments déterminables sont émoussés et leur nature permet de mettre en évidence la présence de quartz, de feldspaths, d’oxydes ferriques de l’ordre du millimètre et une richesse en muscovite dans la fraction fi ne de la pâte. Cette pâte est très proche dans sa texture de la pâte n°2 et s’en diff érencie principalement par la plus faible abondance des éléments présents.

La pâte BIB.5 (Fig. 64e) correspond à des matériaux dont la matrice présente des couleurs variant de l’orange au rouge. Elle est plutôt hétérogène avec des linéations très marquées. Les éléments fi gurés sont très mal triés avec une granulométrie comprise entre le sable moyen et

le gravier (entre 0,25 mm et 2 cm), leur taille étant plus fréquemment de l’ordre du centimètre. Les grains sont émoussés et ont une proportion supérieure ou égale à 30 % dans la pâte. Il est possible d’observer parmi eux des quartz, des feldspaths, des muscovites très abondantes et dont la taille peut être de plusieurs millimètres, des oxydes ferriques de taille variée, des nodules et des lits argilo-silteux de couleur jaune qui peuvent être pluricentimétriques.

La pâte BIB.6 (Fig. 64f) réunit des matériaux dont la couleur matricielle évolue du rose au rose orangé. La matrice est homogène. Les grains sont très bien triés et possèdent une granulométrie fi ne, celle des sables fi ns (entre 0,063 et 0,25 mm). Ces éléments sont émoussés et présents dans la pâte avec une proportion proche de 5 %. Les quelques éléments visibles permettent de mettre en évidence des quartz, des feldspaths et des oxydes ferriques.

La pâte BIB.7 (Fig. 64g) est caractérise par des matériaux de construction en terre cuite dont la matrice hétérogène présente de légères linéations et est d’une couleur blanche. De rares éléments fi gurés sont visibles, de la taille des sables et ils sont très bien triés. La proportion de ces grains est inférieure à 5 %. Les éléments visibles sont exclusivement des oxydes ferriques.