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ANALYSE MULTISCALAIRE DES MODES DE CONSTRUCTION

II. EMPLOI ET PRODUCTION DE MATÉRIAUX À L’ÉCHELLE DE SITES DE RÉFÉRENCEDE SITES DE RÉFÉRENCE

1) Analyses et caractérisations des terres cuites architecturales 1. Mise en place des corpus et des référentiels

Plusieurs corpus nous ont été accessibles pour les diverses fouilles archéologiques récentes qui se sont déroulées dans la ville antique d’Autun-Augustodunum et dans ses environs proches. Liés à plusieurs opérateurs en archéologie, leur constitution n’est pas uniforme faute de protocole d’échantillonnage établi. Ils sont, par conséquent, moindre en termes de quantité par rapport à ce que nous avons pu étudier à Bibracte dans un cadre d’archéologie programmée. Il nous a toutefois été possible d’assurer l’inventaire ainsi que l’étude pétrographique en rétablissant les liens entre ces matériaux de construction en terre cuite et leur contexte chronostratigraphique. Ces corpus ont permis de réunir un ensemble de 928 fragments de terres cuites architecturales, dont l’étude a permis de défi nir les matériaux selon leur fonction architecturale et leurs caractéristiques pétrographiques.

Lors de cet inventaire exhaustif, nous avons classé ces matériaux en plusieurs catégories distinctes, identiques à celles que nous avons défi nies dans le cadre de l’étude des terres cuites architecturales de l’oppidum de Bibracte (cf. supra) : matériaux de toiture (tegulae, imbrices, antéfi xes), briques (de diff érentes formes, striées, à boulettes, de pilettes d’hypocauste), briquettes d’opus spicatum, tubulures et éléments de colonne.

La constitution du premier référentiel pétrographique des matériaux de construction en terre cuite d’Autun-Augustodunum prend appui sur le protocole d’étude mis en place à Bibracte (Delencre et Garcia 2012). Sept types de pâtes ont ainsi été défi nis par la reconnaissance des divers critères visuels qui permettent de les diff érencier. Ceux-ci ont été nommés selon une nomenclature qui se caractérise par les trois premières lettres du nom de la commune actuelle et par l’ordre d’observation des pâtes lors de l’étude des matériaux : de AUT.1 à AUT.7.

La pâte AUT.1 (Fig. 144a) concerne des matériaux dont la couleur de matrice appartient à diff érentes teintes orange foncé. La matrice est homogène et présente de rares nodules argileux qui peuvent atteindre la taille des graviers (supérieure à 2 mm). Les grains sont bien triés avec des tailles évoluant du silt au sable grossier (entre 0,004 et 2 mm). Ils sont émoussés et présents dans la pâte avec une proportion inférieure à 30 %. Leur détermination permet de mettre en évidence des quartz, des feldspaths, des micas blancs inframillimétriques et de rares oxydes ferriques noirs. Dans la pâte de certains des matériaux appartenant au type AUT.1, il faut aussi noter la présence très rare de fragments de roches pouvant se rapporter aux microgranites ou aux granites à muscovite.

La pâte AUT.2 (Fig. 144b) correspond à des matériaux dont la couleur matricielle varie du rose à l’orange. Cette pâte est hétérogène avec des linéations bien marquées, en raison du mauvais malaxage des argiles. Les éléments fi gurés sont assez mal triés avec une granulométrie grossière dominante et des tailles évoluant du silt au sable grossier (0,004 à 2 mm). Ils sont émoussés à arrondis et sont présents dans la pâte selon une proportion supérieure ou égale à 30 %. La nature de ces éléments est variée. Nous pouvons y reconnaître des grains de quartz et de feldspaths, mais aussi des oxydes ferriques de tailles variées (avec parfois des éléments de la taille des graviers) ainsi que des nodules et lits argilo-silteux de couleur jaune.

La pâte AUT.3 (Fig. 144c) regroupe des matériaux de construction en terre cuite dont la matrice, peu homogène, présente d’un objet à l’autre une couleur variant du rose à l’orange. Les éléments fi gurés sont assez bien triés avec une granulométrie allant du silt au sable grossier (entre 0,004 et 2 mm). Ils sont émoussés à arrondis et ont une proportion proche de 20-30 % dans la pâte. L’observation de leur nature variée permet de déterminer des quartz, des feldspaths, des micas blancs (principalement inframillimétriques et plus rarement millimétriques), de rares oxydes ferriques noirs et de rares fragments de roches.

La pâte AUT.4 (Fig. 144d), dont la matrice argileuse et homogène est perçue dans une gamme de couleur entre l’orange et le rouge, est constituée d’éléments bien triés. La taille de ces derniers varie du silt au gravier (0,004 à 20 mm). La proportion des grains peut être considérée comme proche de 30% et ils sont émoussés. La détermination de leur nature permet

de mettre en évidence la présence de quartz, de feldspaths, de rares fragments de roches (granite à muscovite ?), d’oxydes ferriques plurimillimétriques et de muscovites inframillimétriques très abondantes.

La pâte AUT.5 (Fig. 144e) caractérise des matériaux de construction à la matrice homogène. Cette dernière se défi nit par une gamme de couleur qui évolue du beige au rose orangé. La pâte est constituée d’éléments bien triés dont la taille varie du silt au sable grossier (0,004 à 2 mm). La proportion des grains peut être estimée comme étant proche de 20% et ceux-ci sont émoussés. L’étude de leur nature pétrographique permet de déterminer des quartz, des feldspaths, des oxydes ferriques peu abondants, des nodules argileux rares, des fragments de granite à muscovite et de très abondantes muscovites inframillimétriques à millimétriques.

La pâte AUT.6 (Fig. 144f) est tout à fait identique au type AUT.2 hormis la présence de fréquents graviers de mortier de chaux avec quartz.

La pâte AUT.7 (Fig. 144g) inclut des matériaux dont la couleur matricielle évolue du rose au rose orangé. La matrice est homogène. Les grains sont très bien triés et possèdent une granulométrie fi ne, celle des sables fi ns (entre 0,063 et 0,25 mm). Ces éléments sont émoussés et présents dans la pâte avec une proportion proche de 5 %. Les quelques éléments visibles permettent de mettre en évidence des quartz, des feldspaths et des oxydes ferriques.

2. Caractérisation des matériaux employés sur les diff érents secteurs considérés

L’ensemble des données étudiées à travers les 928 fragments échantillonnés dans des contextes stratigraphiques appartenant à la capitale antique, ou au quartier périphérique de la Genetoye, ont été sélectionnés à partir de huit corpus distincts. Ces derniers sont issus des opérations archéologiques ayant pris place dans les dernières décennies et accessibles au Service Archéologique de la Ville d’Autun ou au sein de la base Grand-Est sud de l’Inrap. Nous nous sommes donc intéressé aux sites du Lycée militaire (141 fragments), du Faubourg d’Arroux (138 fr.), de la tranche A du parking de l’Hexagone (89 fr.), des tranches B et C du même site (80 fr.), du Nouvel Hôpital Civil (84 fr.), de la rue Carion (35 fr.). De plus, nous avons enregistré des informations provenant du temple dit de Janus (248 fr.) et du théâtre de La Genetoye (113 fr.) dans le cadre du Programme Collectif de Recherches mené dans ce quartier.

À l’instar de la méthode de représentation employée pour les données de l’oppidum de Bibracte (cf. supra), les informations obtenues pour les sites d’Autun ont été mises en forme dans deux tableaux. Le premier révèle le rapport entre la fonction des terres cuites architecturales dans les bâtiments considérés et leur présence/absence selon les phases de construction défi nies pour le site. Le second met en évidence les moments d’apparition, pour les mêmes phasages chronologiques, de chaque type de pâtes.

- Le Lycée militaire

Les fouilles archéologiques, sous la direction de P. Chardron-Picault, ont permis de mettre au jour sur ce site la partie d’un îlot de la capitale où les ateliers artisanaux se sont succédé entre le milieu du Ier siècle après J.-C. et la fi n du IIème siècle après J.-C. (Fig. 145). Cinq phases chronologiques ont été mises en évidence : l’état 0 daté de la période augusto-tibérienne, l’état 1 de 40-70 après J.-C., l’état 2 de la fi n du Ier-début du IIème siècles après J.-C., l’état 3 du milieu du IIème siècle après J.-C. et l’état 4 du IIIème siècle après J.-C. (Chardron-Picault et Pernot 1999). La représentation des données (Annexe.66) issues de l’étude des matériaux de ce chantier permet de les caractériser en termes de fonction architecturale et de nature pétrographique (Fig. 146 et 147).

Des indices résiduels montrent une occupation, toutefois non associées à des structures immobilières, de la période augusto-tibérienne. Parmi ces éléments ponctuels, deux fragments d’antéfi xes sont présents et témoignent de la première utilisation de matériaux de construction en terre cuite. Ces antéfi xes présentent un décor dit « de palmettes » assez proche de celui mis en œuvre à la même époque sur l’oppidum de Bibracte.

C’est avec l’état 1 que les terres cuites architecturales sont assurément associées à des bâtiments, sous forme de tegulae. Aucun autre élément de construction n’a pu être attesté lors de cette phase de construction en dehors de ces matériaux de toiture.

Enfi n, à partir de l’état 2, une diversifi cation importante dans les fonctions mises en jeu dans la construction est observée et reste vraies pour les phases chronologiques qui suivent. Ainsi, conjointement aux matériaux de toiture (tegulae, imbrices, antéfi xes), des briques de diff érents formats sont associées avec la présence d’éléments particuliers comme les briques à boulettes ou encore les briques striées. Par ailleurs, l’existence d’hypocaustes est certifi ée dans ce quartier par la présence de briques de pilettes et de tubulures.

Pour ce qui concerne la nature pétrographique de ces terres cuites architecturales, le premier type de pâte employé correspond à celui nommé AUT.2. Il concerne à la fois les antéfi xes de l’état 0, mais aussi les tuiles mises en œuvre dans les bâtiments de l’état 1. C’est à partir de la fi n du Ier-début du IIème siècles après J.-C. (état 2) que de nombreuses pâtes sont identifi ées (AUT.2, AUT.3, AUT.4, AUT.5). Si le type AUT.2 regroupe une très grande diversité de matériaux, aussi bien des tuiles que diff érentes formes de briques, les autres sont beaucoup plus spécifi ques. Ainsi, les pâtes AUT.3 et AUT.4 ne concernent exclusivement que les éléments de toiture, tandis que la pâte AUT.5 caractérise les tubulures. Enfi n, le type AUT.1 n’est reconnu que pour les matériaux de toiture de l’état 3.

- Le Faubourg d’Arroux

Le Faubourg d’Arroux est un site localisé près de la Porte du même nom à l’intérieur du rempart (Fig. 148). Il a été fouillé en 2010 par l’Inrap sous la direction de S. Alix (Alix 2014a). Plusieurs bâtiments ont été mis au jour dans un quartier occupé dès la période augustéenne jusqu’au milieu du IVème siècle après J.-C. où les constructions emploient tout d’abord la terre et le bois, se pétrifi ant ensuite à partir du milieu du Ier siècle après J.-C. Au cours du temps, cet espace est réaménagé de nombreuses fois avec l’implantation de structures domestiques et artisanales. Six phases de constructions antiques et deux datant de l’époque médiévale, notées de A à H, ont été défi nies : l’état A augusto-tibérien, l’état B entre 40 et 70 après J.-C., l’état C entre 70 et 110 après J.-C., l’état D au IIème siècle après J.-C., l’état E au IIIème siècle après J.-C., l’état F de la fi n du IIIème siècle au début du IVème siècle après J.-C., et les états G et H médiévaux.

L’analyse des matériaux de construction en terre cuite a permis de constituer un corpus conséquent (Annexe.67) réunissant les informations architecturales et pétrographiques associées (Fig. 149 et 150).

Les premiers matériaux de construction en terre cuite mis en œuvre sur ce site correspondent à des éléments de toiture (tuiles et antéfi xes), mais aussi à des fragments de tubulures pour la période augusto-tibérienne. Par ailleurs, ces mêmes éléments ont été observés pour l’état de construction suivant.

Avec la phase C, qui débute avec l’époque fl avienne, nous pouvons observer une diversifi cation dans l’emploi des matériaux de construction en terre cuite. En eff et, si nous retrouvons à nouveau des éléments de couverture et des tubulures, des briques de diff érentes formes et de fonctions variées apparaissent.

Cette même diversité est présente aux phases de construction suivantes avec l’apparition des briques de pilettes à la phase D et des briques de suspensura à la phase E. Les états suivants confi rment l’emploi de tous ces matériaux.

Notons par ailleurs l’existence d’une briquette d’opus spicatum, seul exemplaire découvert hors stratigraphie.

Trois ensembles pétrographiques seulement ont pu être identifi és parmi tous les échantillons de matériaux de construction en terre cuite. Les pâtes AUT.2 et AUT.5 apparaissent dès la période augustéenne avec une répartition spécifi que : les tuiles et antéfi xes sont exclusivement façonnées dans la pâte AUT.2, tandis que les tubulures correspondent au type AUT.5.

Pour la phase suivante, les mêmes types de pâtes ont été reconnus pour les fonctions déjà identifi ées avec cette fois des antéfi xes façonnées dans la pâte AUT.5.

À partir de l’état de construction C, la diversifi cation des fonctions s’accompagne de l’emploi de la pâte AUT.2 pour tous ces nouveaux matériaux et par l’apparition du type AUT.4 dans le

façonnage des éléments de toiture et des briques.

Ces mêmes observations sont vraies pour toutes les phases suivantes. La briquette d’opus spicatum découverte hors stratigraphie est, quant à elle, façonnée à partir du type AUT.2.

- Le parking de l’Hexagone, tranche A

Les vestiges mis au jour en 2010 lors de sondages du Service Archéologique de la Ville d’Autun sur le parking de l’Hexagone, sous la direction de Y. Labaune, sont localisés en plein cœur de la capitale antique à proximité de l’espace public (Fig. 151). Il s’agit d’une domus très luxueuse édifi ée au IIIème siècle après J.-C. implémentée dans la trame urbaine qui délimite les îlots (Labaune 2013a ; Labaune et alii 2013). Les pièces mises au jour sont particulièrement luxueuses, semblant correspondre à des salles d’apparat et à des bains privés (Labaune 2011b). Quatre phases chronostratigraphiques ont été établies. La première, datée des Ier et IIème siècles après J.-C., correspond à des observations ponctuelles en profondeur. Les autres témoignent des moments de vie de la domus, de son édifi cation à sa ruine.

Les données réunies (Annexe.68) concernant les aspects architecturaux et pétrographiques des matériaux de construction en terre cuite permettent de caractériser les moments d’apparition et de diff usion de ces éléments (Fig. 152 et 153).

Seules des tubulures ont été échantillonnées dans le remblai de la canalisation appartenant à la phase de construction 1. Aucun autre matériau n’est donc attesté.

Les autres phases, liées à la maison de cet îlot, montrent une plus grande diversité des fonctions des matériaux de construction en terre cuite avec l’emploi de tuiles et de briques, striées ou non.

En termes pétrographiques, les tubulures de la première phase sont exclusivement concernées par la pâte AUT. 5. Ce type de pâte est ensuite mobilisé pour tous les autres matériaux (tuiles et briques) aux phases suivantes. Pour l’ensemble AUT.2, des tuiles et des tubulures ont été recensées, alors que seules des tuiles ont été identifi ées pour le type AUT.4.

- Le parking de l’Hexagone, tranches B et C

En 2011, les sondages ayant pris place au parking de l’Hexagone se sont ensuite intéressés à un autre îlot que celui concerné par la tranche A. Un bâtiment monumental a été mis au jour sur cette parcelle (Fig. 151). Construit au début du IIème siècle après J.-C., il se surimpose à d’anciennes habitations. Le bâtiment - de grandes dimensions, à l’architecture monumentale et à l’ornementation luxueuse - semble correspondre à l’édifi ce mentionné dans les sources antiques comme étant les écoles méniennes (Labaune 2011b, 2013a ; Labaune et alii 2013). Cinq états de construction ont été défi nis par les fouilles archéologiques. Les deux premiers, du Ier siècle après J.-C., correspondent aux maisons précédant l’édifi ce qui occupe la majorité de

l’îlot, les trois autres sont en rapport avec ce dernier.

Les terres cuites architecturales échantillonnées ont à nouveau permis de constituer un courpus suffi sant (Annexe.69) pour mettre en évidence les caractéristiques fonctionnelles et pétrographiques de ces matériaux (Fig. 154 et 155).

Seules des tuiles (tegulae et imbrices) ont été répertoriées dans les contextes du Ier siècle après J.-C. appartenant aux habitations privées de cet îlot.

L’édifi ce monumental fait appel, quant à lui, à une plus grande diversité de matériaux de construction en terre cuite avec l’emploi, en plus des éléments de couverture, de briques de divers formats, pouvant être striées ou posséder des boulettes au niveau des angles. C’est aussi avec ce bâtiment qu’apparaissent les briquettes d’opus spicatum, témoignant d’un des types de pavement de sol mis en œuvre. Ces éléments sont tous de taille similaire avec une longueur de 6,8-7 cm, une largeur de 4,5-5 cm et une épaisseur de 1,8-2 cm.

Dès les phases de construction du Ier siècle après J.-C., une grande diversité pétrographique peut être observée pour les pâtes. En eff et, les tuiles identifi ées sont concernées par les ensembles AUT.2, AUT.3, AUT.4 et AUT.5.

Pour l’édifi ce monumental, tous les matériaux énoncé plus haut sont principalement façonnés dans les pâtes AUT.2, AUT.4 et AUT.5. Seules quelques tuiles présentent le faciès AUT.1, tandis qu’une brique striée se caractérise par la pâte AUT.6.

- Nouvel hôpital civil

Les fouilles menées par l’Inrap en 2001 à l’ouest de la ville antique et à proximité du rempart ont permis, sur une surface restreinte, de dégager plusieurs phases de construction d’habitations (Fig. 156). Si les opérations archéologiques ont mis au jour des structures datées de l’époque augustéenne, notamment un bâtiment en terre et bois associé à une cave, aucune terre cuite architecturale ne nous est parvenue par l’échantillonnage (Bet et alii 2004 ; Labaune et Meylan 2011). Les matériaux sélectionnés (Annexe.70) ont pu être inventoriés en fonction de leurs attributs architecturaux et pétrographiques (Fig. 157 et 158). Ils appartiennent à quatre phases distinctes : trois sont antiques (du IIème au IVème siècles après J.-C.), la dernière est postérieure à l’époque gallo-romaine.

Dès la phase du IIème siècle après J.-C., une grande diversité des fonctions existe sur ce site. Les diff érents états de construction voient l’emploi des tuiles (tegulae et imbrices) associées à des briques, striées ou non, présentant des boulettes aux angles ou non, et des tubulures. Des briques de pilettes sont aussi répertoriées, attestant de la présence d’un hypocauste à proximité pour la phase du IIIème siècle après J.-C.

En ce qui concerne la détermination pétrographique des pâtes façonnant ces matériaux de construction, seuls les types AUT.2, AUT.4 et AUT.5 ont été observés pour ces diff érentes phases. La pâte AUT.2 concerne seulement des tuiles et des briques de pilettes et la pâte AUT.5 est mobilisée pour des tuiles et toutes les tubulures enregistrées. Enfi n, le type AUT.4 est reconnu dans la quasi-totalité des fonctions associées à ces terres cuites architecturales, exceptées les tubulures.

- 17B, rue Carion

La fouille archéologique menée au 17B de la rue Carion est liée à un aménagement sur cette parcelle, qui a amené en 2013 l’intervention du Service Archéologique de la ville d’Autun, sous la direction de Y. Labaune (Labaune 2015b). Les structures mises au jour correspondent à des habitations privées luxueuses datées de la période augustéenne au IVème siècle après J.-C. (Fig. 159). Trois phases chronostratigraphiques ont été défi nies : la première datée de la période augusto-tibérienne, la deuxième de la première moitié du Ier siècle après J.-C. et la dernière du IIIème siècle après J.-C.

En ce qui concerne les matériaux de construction en terre cuite mis au jour, il n’a pas été possible de les mettre en relation selon leurs diversités fonctionnelles et pétrographiques au cours du temps. En eff et, l’échantillonnage, avec 35 fragments recensés (dont seulement 17 ont pu être remis en contexte), a fourni un nombre de données bien trop faible pour en tirer des conclusions pertinentes (Fig. 160 et Annexe.71).

En plus des tuiles romaines (tegulae et imbrices) produites dans les types de pâte AUT.2, AUT.4 et AUT.5, nous pouvons observer deux catégories de matériels particuliers : les briques de pilettes et les briquettes d’opus spicatum. Les briques de pilettes sont particulièrement homogènes du point de vue pétrographique. En eff et, les 17 éléments échantillonnés appartiennent tous au type de pâte AUT.2. Dans un contexte stratigraphique précoce, daté de la période augusto-tibérienne (phase 1), 5 briquettes d’opus spicatum ont pu être échantillonnées, auxquelles nous pouvons ajouter un exemplaire provenant de la phase 2. Ces matériaux en terre cuite, excepté un, appartiennent à un ensemble pétrographique commun : le type AUT.7, qui n’a été identifi é que sur ce site et seulement pour ces éléments. La dernière briquette authentifi e l’utilisation de la pâte AUT.2.

- Quartier de la Genetoye, temple dit de Janus