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A.1 Les ONG en Afrique du Sud, un cas à part ?

Dans le document Lieux de vie, lieux de luttes (Page 96-99)

IIIA ONG et participation citoyenne à Cape Town

III- A.1 Les ONG en Afrique du Sud, un cas à part ?

Les Organisation non gouvernementales sont des organismes publics qui ne relèvent pas d’institutions étatiques ou supra-étatiques, qui peuvent exercer leur action au niveau local (une ville, un pays) ou international. Apparus dans la seconde moitié du XIXème siècle, leur nombre n’a cessé d’augmenter depuis. Pour les ONG internationales seulement, on est passé 125

de 1000 à la fin des années 1940, à pas moins de 60 000 en dans les années 2000. Le phénomène est encore plus saisissant avec le nombre total d’ONG, estimé à plus de 10 millions dans le monde (FIP-IFP, 2016). Leurs domaines d’actions varient de la défense environnementale, en passant par l’aide sociale, la santé publique, l’éducation, l’humanitaire ou encore l’aide au développement. Les ONG ne constituent qu’une part (certes importante) des organismes à but non lucratif, aux côtés des associations, des fondations, et des organisations à but non lucratif . Ceux-ci occupent une place importante dans le paysage sud-africain, avec 126

pas moins de 120 000 organisations à but non lucratif (Stats SA, 2014). Celles-ci se répartissent en différentes catégories :

-

Culture et loisirs

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Education

-

Santé

-

Action sociale

-

Environnement

-

Développement et logement

-

Droit et politique

-

Philanthropie et placement de volontaires

-

Organisations internationales

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Religion

-

Economie, associations et unions professionnelles

Dont les quartiers généraux sont généralement situés dans les grandes villes occidentales. Paris, Genève et New-

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York comptent parmi les villes comprenant le plus sièges d’ONG internationales.

Les organisations à but non lucratif, tout comme les fondations, peuvent disposer d’un capital qu’elles doivent sans

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IIIA- ONG et participation citoyenne à Cape Town

III-A.1 Les ONG en Afrique du Sud, un cas à part ?

Les Organisation non gouvernementales sont des organismes publics qui ne relèvent pas d’institutions étatiques ou supra-étatiques, qui peuvent exercer leur action au niveau local (une ville, un pays) ou international. Apparus dans la seconde moitié du XIXème siècle, leur nombre n’a cessé d’augmenter depuis. Pour les ONG internationales seulement, on est passé 125

de 1000 à la fin des années 1940, à pas moins de 60 000 en dans les années 2000. Le phénomène est encore plus saisissant avec le nombre total d’ONG, estimé à plus de 10 millions dans le monde (FIP-IFP, 2016). Leurs domaines d’actions varient de la défense environnementale, en passant par l’aide sociale, la santé publique, l’éducation, l’humanitaire ou encore l’aide au développement. Les ONG ne constituent qu’une part (certes importante) des organismes à but non lucratif, aux côtés des associations, des fondations, et des organisations à but non lucratif . Ceux-ci occupent une place importante dans le paysage sud-africain, avec 126

pas moins de 120 000 organisations à but non lucratif (Stats SA, 2014). Celles-ci se répartissent en différentes catégories :

-

Culture et loisirs

-

Education

-

Santé

-

Action sociale

-

Environnement

-

Développement et logement

-

Droit et politique

-

Philanthropie et placement de volontaires

-

Organisations internationales

-

Religion

-

Economie, associations et unions professionnelles

Dont les quartiers généraux sont généralement situés dans les grandes villes occidentales. Paris, Genève et New-

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York comptent parmi les villes comprenant le plus sièges d’ONG internationales.

Les organisations à but non lucratif, tout comme les fondations, peuvent disposer d’un capital qu’elles doivent sans

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cesse réinvestir pour éviter tout profit.

On peut noter que les organisations sociales représentent la part la plus importante (près de 40%), suivies des organismes spécialisées dans le développement et l’habitat (20%). Les organisations non gouvernementales sud-africaines se sont développées pendant l’apartheid, luttant en premier lieu pour l’abolition du régime ségrégationniste et la création d’un Etat démocratique déracialisé. Après l’arrivée du pouvoir de l’ANC dans les années 1990, ces organisations ont connu de profonds changement, notamment celles liées aux populations démunies dans une nouvelle Afrique du Sud néolibérale. En effet, l’ANC du passer d’un mouvement de libération militant à un parti politique à la tête d’un pays de 40 millions d’habitants (en 1995), ancré dans une économie mondialisée. La première mission fut alors de «  pacifier  » les townships, rendus ingouvernables pendant l’apartheid. La transition fut aussi brutale pour les ONG et les mouvements sociaux, passant d’un climat quasi-révolutionnaire pendant des décennies de régime autoritaire à une société de droit commun. Devant l’immense défi qui lui incombait de relever, il n’est alors pas surprenant que l’Etat post-apartheid vit les ONG, associations et mouvements sociaux comme des acteurs privilégiés pour accompagner la transition. Aux balbutiements de la démocratie sud-africaine, on a donc pu observer de nombreux organismes non lucratifs locaux être impliqués dans la construction de logements, l’approvisionnement en eau/électricité, le développement social et les services de santé. Mais ce ce qui devait être un accompagnement temporaire a progressivement basculé vers un état permanent : le nombre d’ONG augmenté de 25% en seulement 4 ans (de 2010 à 2014, StatsSA 2014), en particulier dans le domaine du développement et de l’action sociale. Cette croissance est à mettre en perspective avec l’augmentation d’habitat informel et de la précarité, ainsi que le creusement des inégalités. Le résultat est à double-tranchant : d’un côté on dénombre une augmentation de l’engagement citoyen dans les domaines de la solidarité et du développement (ce qui dans les faits compense l’action avérée mais insuffisante du gouvernement pour réduire la pauvreté), mais la surabondance d’organisations n’est pas sans conséquences. Premièrement, le nombre élevé d’ONG/associations - notamment dans les townships - peut avoir un impact négatif sur la qualité de l’engagement des citoyens (notamment les plus démunis), qui sont tentés de s’affilier à plusieurs organisations sans jamais complètement s’engager, pour augmenter le nombre d’opportunités d’emplois ou de revenus (Robins, 2008).

Deuxièmement, la distribution géographique des organismes à but non lucratif est souvent déséquilibrée : certains quartiers sont tellement choisis comme terrain d’action par des ONG/associations, que les communautés ont le choix de qui choisir pour développer un projet, à la manière d’un supermarché d’organisations. Lors d’un entretien avec un résident de Lotus Park à Gugulethu, j’ai rencontré un homme d’une quarantaine d’années qui était impliqué - du moins inscrit - dans pas moins de 10 organisations à but non lucratif, même si dans les fait il ne travaillait régulièrement qu’avec une. L’abondance d’organisations dans un même lieu n’impacte donc pas nécessairement positivement la communauté ou le quartier dans lesquelles elles s’inscrivent, et le juste milieu entre une politique urbaine menée par une forte volonté politique et un accompagnement/participation citoyenne demeure la clé du développement des quartiers les plus démunis de Cape Town.

Deuxièmement, la distribution géographique des organismes à but non lucratif est souvent déséquilibrée : certains quartiers sont tellement choisis comme terrain d’action par des ONG/associations, que les communautés ont le choix de qui choisir pour développer un projet, à la manière d’un supermarché d’organisations. Lors d’un entretien avec un résident de Lotus Park à Gugulethu, j’ai rencontré un homme d’une quarantaine d’années qui était impliqué - du moins inscrit - dans pas moins de 10 organisations à but non lucratif, même si dans les fait il ne travaillait régulièrement qu’avec une. L’abondance d’organisations dans un même lieu n’impacte donc pas nécessairement positivement la communauté ou le quartier dans lesquelles elles s’inscrivent, et le juste milieu entre une politique urbaine menée par une forte volonté politique et un accompagnement/participation citoyenne demeure la clé du développement des quartiers les plus démunis de Cape Town.

III-A.2 ONG et volontariat : dérives du « volontourisme » des organisations à but non

Dans le document Lieux de vie, lieux de luttes (Page 96-99)

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