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A.3 Croissance des informal settlements : causes et conséquences sur le modèle urbain

Dans le document Lieux de vie, lieux de luttes (Page 63-65)

PRÉCARITÉ ET INFORMALITÉ DANS LES INFORMAL SETTLEMENTS DE CAPE TOWN

II- A.3 Croissance des informal settlements : causes et conséquences sur le modèle urbain

II-A.3 - Croissance des informal settlements : causes et conséquences sur le modèle

urbain

Chaque informal settlement est le résultat de faits historiques, culturels, économiques et

politiques différentes. On peut toutefois observer une caractéristique commune : la forte croissance du nombre d’informal settlements, et de la population y résidant, en particulier dans les villes des pays en développement. Néanmoins il est important de faire la différence entre les réfugiés internationaux , qui sont chassés de leurs lieux de vie ou de leur pays par des conflits 69

ou des catastrophes naturelles, et les populations qui «  choisissent » de s’installer dans ces 70

quartiers (Perlman, 2016).

Les villes sont les espaces des opportunités économiques, l’espoir d’une source de revenus. Mais les populations des informal settlements ne disposent de moyens suffisants, ni pour acheter ni pour louer sur le marché foncier formel, et doivent donc construire elles-mêmes leur logement. La pauvreté est un des facteurs de l’existence de ces informal settlements, mais il n’est ni le seul ni le plus important. En effet, si la pauvreté était la seule en cause, nous n’assisterions pas à la croissance des informal settlements, puisque sa proportion a globalement diminué dans le monde (Observatoire des inégalités, 2015). Cette diminution ne concerne 71

toutefois pas les inégalités économiques, qui se sont creusées davantage. Couplées à l’augmentation des prix du foncier, à la hausse de la population urbaine, à la discrimination et aux politiques urbaines lacunaires, elles ont largement contribué à l’expansion des informal

settlements (Gilbert, 2007). La mondialisation et la métropolisation engendrent des espaces

urbains de plus en plus peuplés et étalés, qui concentrent la grande majorité des emplois et structures économiques. Néanmoins, l’offre de logement ne suit pas la demande. Le logement est pourtant un des droits fondamentaux décrétés par l’ONU et est présent dans de nombreux traités. Mais pour les différents gouvernements, il existe souvent un écart important entre leurs

Le statut de « réfugié » est défini et encadré par la Convention de Genève. Il s’agit d’un statut particulier qui ouvre à

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des droits, notamment d’asile.

Une grande partie des habitants des informal settlements s’installe dans ces quartiers par choix, en ayant quitté une

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autre ville ou village. Néanmoins, ce choix est contraint par leur situation précaire (sans emploi, absence de revenus) ce qui les restreint à ces quartiers tout aussi précaires.

La tendance concerne surtout l’extrême pauvreté (moins d’1,90 dollar par jour/personne) mais les résultats sont à

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modérer : les mesures des revenus comporte de nombreuses lacunes - dans les pays développés, et encore plus dans les pays en développement dont certains n’ont aucune donnée officielle récente. De plus les outils de mesure varient entre pays : il faut donc garder à l’esprit qu’il s’agit d’une tendance globale.

engagements pour la réduction du déficit du logement et leur capacité réelle à mettre en place des politiques urbaines adéquates . Par conséquent, les informal settlements se développent, 72

parfois au cœur des centres urbains (sur les flancs d’une colline, le long d’une voie de chemin de fer), souvent en périphérie.

Les populations y sont ségréguées, à l’image de leurs quartiers spatialement marginalisés. En l’absence d’une adresse officielle, il devient ainsi très difficile pour les habitants des informal settlements d’obtenir un emploi, de scolariser leurs enfants ou d’accéder au système de santé, souvent onéreux. Stigmatisées, ces populations de moyens de pression politique limités pour faire entendre leur cause et sont invisibles vis à vis du reste de la ville 73

(Arundhati Roy, 2009). Les informal settlements se développent, sans aucune planification. Cette situation ne laisse pas indifférents les grands acteurs du développement et les acteurs locaux, pour qui les informal settlements représentent des espaces urbains désordonnés et incontrôlés. On a ainsi pu observer l’émergence du slogan « Villes sans bidonvilles » , devenu par la suite un 74

programme de l’Alliance des villes en 1999 avant d’intégrer les Objectifs du Millénaire de l’ONU (Janice Perlman, 2016). Les objectifs de réduction de la pauvreté, des inégalités et de l’exclusion sociale sont indéniables. Néanmoins, ces programmes sont souvent associés à « pacification », « mises en ordre » et « homogénéisation », qui font l’impasse sur le capital culturel, social et les réseaux économiques qui se sont formés dans les informal settlements, en calquant le modèle urbain dominant dans ces quartiers. Enfin, de nombreux gouvernements et ONG pensent que la lutte contre les informal settlements revient à lutter contre la pauvreté. Il est pourtant crucial de réaliser que les informal settlements sont le plus souvent la conséquence, plutôt que la source, de la pauvreté et des opportunités économiques concentrées dans les centres urbains (Huchzermeyer, 2004).

Ibid

72

Les manifestations peuvent avoir un impact sur les décisions politiques.

73

Cities without Slums

74

Fig.15. Cet ensemble d’habitations a été détruit par un incendie déclenché par accident par une échoppe de restauration rapide.

engagements pour la réduction du déficit du logement et leur capacité réelle à mettre en place des politiques urbaines adéquates . Par conséquent, les informal settlements se développent, 72

parfois au cœur des centres urbains (sur les flancs d’une colline, le long d’une voie de chemin de fer), souvent en périphérie.

Les populations y sont ségréguées, à l’image de leurs quartiers spatialement marginalisés. En l’absence d’une adresse officielle, il devient ainsi très difficile pour les habitants des informal settlements d’obtenir un emploi, de scolariser leurs enfants ou d’accéder au système de santé, souvent onéreux. Stigmatisées, ces populations de moyens de pression politique limités pour faire entendre leur cause et sont invisibles vis à vis du reste de la ville 73

(Arundhati Roy, 2009). Les informal settlements se développent, sans aucune planification. Cette situation ne laisse pas indifférents les grands acteurs du développement et les acteurs locaux, pour qui les informal settlements représentent des espaces urbains désordonnés et incontrôlés. On a ainsi pu observer l’émergence du slogan « Villes sans bidonvilles » , devenu par la suite un 74

programme de l’Alliance des villes en 1999 avant d’intégrer les Objectifs du Millénaire de l’ONU (Janice Perlman, 2016). Les objectifs de réduction de la pauvreté, des inégalités et de l’exclusion sociale sont indéniables. Néanmoins, ces programmes sont souvent associés à « pacification », « mises en ordre » et « homogénéisation », qui font l’impasse sur le capital culturel, social et les réseaux économiques qui se sont formés dans les informal settlements, en calquant le modèle urbain dominant dans ces quartiers. Enfin, de nombreux gouvernements et ONG pensent que la lutte contre les informal settlements revient à lutter contre la pauvreté. Il est pourtant crucial de réaliser que les informal settlements sont le plus souvent la conséquence, plutôt que la source, de la pauvreté et des opportunités économiques concentrées dans les centres urbains (Huchzermeyer, 2004).

Ibid

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Les manifestations peuvent avoir un impact sur les décisions politiques.

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Cities without Slums

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Dans le document Lieux de vie, lieux de luttes (Page 63-65)

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