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PARTIE II. CLARIFICATIONS CONCEPTUELLES ET PRESENTATION DE

4.1 De la notion de culture

4.1.1 Retour sur l’origine

Considérant que le sens d’un mot est dans son usage (Wittgenstein, 2006 [1976]), nous nous pencherons sur l’évolution de cet usage dans le temps47 puis sur sa définition en anthropologie, afin d’en clarifier le sens.

A l’origine, culture et culte ont le même sens, un seul mot désigne les deux concepts. Le premier sens de colture apparaît en 1150 pour désigner un « champ labouré, terre cultivée et ensemencée ». Son sens moderne ne sera en usage qu’à partir du 16e. La culture désigne

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Notamment à partir de : Rey, A. (2012), Dictionnaire historique de la langue française : tome 2, Paris :Le Robert.

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alors l’action de cultiver la terre et la terre cultivée elle-même, ainsi que les méthodes agricoles (culture irriguée, culture sèche…) qui en découlent. Par extension, culture désignera l’action de faire pousser un végétal et, plus tard (1845), l’élevage de certains animaux puis de certains micro-organismes (1878) (cultures bactériennes, bouillons de culture). Si ces premiers éléments sont encore éloignés de la conception que l’anthropologie donnera à la culture, nous pouvons retenir le dualisme du mot qui désigne à la fois une action et le milieu sur lequel cette action se porte.

C’est au 16ème

siècle que le mot culture prendra le sens moral du latin de « développement des facultés intellectuelles par des exercices appropriés » (1549) puis, à la fin du 18ème, la traduction de l’allemand Kultur, chez Kant, introduit le sens de « caractères collectifs d’un groupe humain envisagé dans ses spécificités intellectuelles » qui rentre en concurrence avec civilisation, terme qui implique une hiérarchisation.

Les deux termes de culture et civilisation ont été, un temps, confondus et cela notamment à cause des usages différents qui en étaient faits en France et en Allemagne. La culture est présente partout, la civilisation ne l’est que dans les sociétés les plus développées, à savoir en Europe pour les penseurs occidentaux du début du 20ème siècle. C’est ainsi qu’en 1914, Thomas Mann écrit dans la Neue Rundschau,

« La culture est fermeture, style, forme, attitude, goût, elle est une certaine organisation du monde, et peu importe que tout cela puisse être aventureux, bouffon, sauvage, sanglant et terrifiant. La culture peut inclure des oracles, la magie, la pédérastie, des sacrifices humains, des cultes orgiastiques, l'inquisition, des autodafés, des danses rituelles, de la sorcellerie, et toute espèce de cruauté. La civilisation, de son côté, est raison, lumières, douceur, décence, scepticisme, détente, Esprit (Geist). » (Mann, 1914, in Kaufmann, 2015, § 1).

Une autre distinction entre civilisation et culture nous éclaire sur le sens de cette dernière. La culture peut désigner « l’ensemble des moyens collectifs dont dispose l’homme ou une société pour contrôler et manipuler l’environnement physique, le monde naturel » (Rocher, 1992 [1969], p. 107). Elle correspond ici surtout à la science, la technologie et leurs applications. La civilisation est alors un « ensemble des moyens collectifs auxquels l’homme peut recourir pour exercer un contrôle sur lui-même, pour se grandir intellectuellement, moralement, spirituellement » (id, p. 107), désignant les arts, la philosophie, la religion, le droit. Le même auteur propose également la distinction inverse. La civilisation serait alors dans les « moyens qui servent des fins utilitaires et matérielles de la vie humaine collective » (ibid., p. 107) tandis que la culture serait dans les « aspects plus désintéressés et plus spirituels de la vie collective, fruit de la réflexion et de la pensée "pures", de la sensibilité et de l’idéalisme » (op. cit., p. 107).

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Nous retiendrons de ces définitions l’aspect collectif de la culture (la culture n’existe que partagée), son rôle dans le contrôle du milieu dans lequel on vit, sa fonction d’organisation du monde, ainsi que la part de la réflexion intellectuelle dans sa conception et sa mise en œuvre.

Le terme civilisation est peu employé aujourd’hui en sociologie et en anthropologie au profit de celui de culture même si la définition la plus citée aujourd’hui de la culture, y compris par l’UNESCO, mêle les deux termes. Pour Tylor, la culture ou la civilisation est "that complex whole which includes knowledge, belief, art, morals, law, custom, and any other capabilities and habits acquired by man as a member of society"48 (Tylor, 1871, p.1). Nous retiendrons l’aspect descriptif et non normatif de cette définition, son caractère « ouvert », et la conception de l’homme comme « être social ». Si l’on regarde à présent la définition de Franz Boas en 1911, la culture

« may be defined as the totality of the mental and physical reactions and activities that

characterize the behavior of individuals composing a social group collectively and individually in relations to their natural environment, to other groups, to members of the group itself and of each individual to himself. It also includes the products of these activities and their role in the life of the groups. The mere enumerations of these various aspects of life, however, do not constitute culture. It is more, for its elements are not independent, they have a structure. »49 (Boas, [1911] 1938, p. 149).

De cette définition, nous pouvons retenir que la culture est observable dans les réactions à la fois mentales et physiques, la réflexion et les actions d’un individu appartenant à un groupe, et dans les interactions qu’il développe avec son environnement naturel, avec les autres groupes et les membres de son propre groupe. Pour autant, la culture n’est pas la somme de tous ces éléments observables, mais davantage à rechercher dans la structure sous- jacente à ces éléments.

Avec Margaret Mead, nous abordons un autre point nécessaire à la compréhension de la culture : la façon dont elle se construit. Ici, la Culture « means the whole complex of traditional behavior which has been developed by the human race and is successively learned

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« Un ensemble complexe incluant les savoirs, les croyances, l’art, les mœurs, le droit, les coutumes, ainsi que toute disposition ou usage acquis par l’homme en société » (trad. personnelle, VF)

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La culture « peut se définir comme l’ensemble des réactions et activités mentales et physiques qui caractérisent le comportement des individus qui composent un groupe social collectivement ou individuellement en relation avec leur environnement naturel, d’autres groupes, les membres de leur propre groupe et de chaque individu face à lui-même. Cela inclut également les productions de ces activités et le rôle qu’elles jouent dans la vie des groupes. Toutefois, la simple énumération de ces différents aspects de la vie n’est pas de nature à constituer une culture. Ces éléments n’étant pas indépendants, ils sont davantage constitutifs d’une structure. » (trad. personnelle, VF)

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by each generation. »50 (Mead, 1937, p.17). La culture s’apprend, de génération en génération. Ce que reprendra John Dewey :

« Social efficiency as an educational purpose should mean cultivation of power to join freely and

fully in shared and common activities. This is impossible without culture, while it brings a reward in culture, because one cannot share in intercourse with others without learning--without getting a broader point of view and perceiving things of which one would otherwise be ignorant. And there is perhaps no better definition of culture than that it is the capacity for constantly expanding the range and accuracy of one's perception of meanings.»51 (Dewey, 1916, p. 123).

De ces différentes visions de la culture, nous retenons que la culture :

- peut être décrite, observée et apparaît dans les interactions de l’individu avec son environnement, avec d’autres groupes ainsi qu’avec des membres de son propre groupe ;

- désigne des actions, des réflexions et le milieu sur lequel elle porte (la culture est ce que l’individu pense et fait mais également le milieu dans lequel il évolue) ainsi que les productions liées à l’activité d’un individu et l’usage qu’il fait de ses productions ;

- est nécessairement collective, partagée ;

- a pour fonction de pouvoir agir sur son milieu et permet de contrôler ce milieu ; - est conçue et mise en œuvre par la pensée, s’acquiert par apprentissage et est nécessaire à tout projet d’éducation ;

- est une structure sous-jacente à tous les éléments observables.

4.1.2 De quelques limites de la notion de culture

« Une culture est ce à quoi on reconnaît que l’autre est bien autre. C’est une représentation, plus ou moins élaborée, que "nous" nous donnons de l’altérité des autres. » (Bazin, 2008, p. 46)

Cette définition de la culture peut paraître essentialiste et enfermer l’autre dans sa différence. Pour échapper à ces écueils, nous nous baserons sur des écrits plus récents d’anthropologues afin d’affiner le sens de la culture et ne pas la réduire à une « personnalité de base » (Linton, 1999, [1945]). Il s’agit de ne pas céder à la facilité d’un « emprisonnement de la diversité des situations dans des totalités culturelles aussi hermétiques que typiques [qui]

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La culture « représente cet ensemble infiniment complexe de comportements qui ont été développés par l’homme et que chaque génération va acquérir à son tour ». (trad. personnelle, VF)

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« La finalité sociale d’un projet éducatif devrait s’entendre comme la capacité de se regrouper librement et complètement au sein d’activités partagées et vécues en commun. Ce qui est impossible en l’absence d’une culture, bien que la culture en soit enrichie dans la mesure où un individu ne peut pas entrer en relation avec les autres sans apprendre quelque chose, sans acquérir une vision plus large et sans devenir capable de percevoir des choses dont il resterait, autrement, ignorant. En conséquence de quoi il n’y a peut-être pas de meilleure définition de la culture que cette capacité, pour quelqu’un, de percevoir tout ce qu’il vit de manière plus étendue et plus précise. » (trad. personnelle, VF)

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nourrit l’impression que finalement, aux différences de comportements correspondraient des différences de mentalités » (Bensa, 2008, p. 11). Nous ne nous plaçons pas dans la continuité de ce que l’on peut nommer, avec Bazin, le paradigme ethnologique qui considère « que non seulement les us et coutumes varient, ce que chaque voyageur, même pressé, peut aisément constater en passant, mais qu’il y a plusieurs variétés d’hommes » (Bazin, 2008, p. 40). Cette variabilité culturelle doit être prise en compte mais ne pas amener à réduire les individus à une différence stricte. Et cela même si, aujourd’hui encore, cette différence fondatrice est mise en avant comme ici dans la Déclaration universelle de l’UNESCO sur la diversité culturelle de 2001 :

« La culture doit être considérée comme l’ensemble des traits distinctifs spirituels et matériels, intellectuels et affectifs qui caractérisent une société ou un groupe social et qu’elle englobe, outre les arts et les lettres, les modes de vie, les façons de vivre ensemble, les systèmes de valeurs, le s traditions et les croyances. »

La critique de la définition anthropologique de la culture est d’autant plus nécessaire à notre étude, que « la notion de culture ne saurait détenir la moindre légitimité à expliquer quoi que ce soit » (Bensa, 2008, p. 8). En effet, en décrivant une culture, les anthropologues ne participent-ils pas à la créer, tout comme la désignation de la personne handicapée fait exister le handicap (Mac Dermott, Varenne, 1995) ? Autrement dit, ne peut-on pas se demander avec Bazin si « [l]es ethnographes n’étudient pas des cultures, ils en écrivent » (Bazin, 2008, p. 45-46) ? En classant les individus en fonction de leur appartenance présumée à telle ou telle culture, ne participe-t-on pas à la création de ces cultures ?

« Tout ceci montre que des unités supposées définissables par et en elles-mêmes – en l’occurrence des ethnies – ne fournissent pas la base d’une classification, mais en sont au contraire les produits. On ne classe pas parce qu’il y a des choses à classer ; c’est parce qu’on classe qu’on en découvre. Cette conclusion ne déprécie pas l’activité classificatoire, n’en fait pas un illusionnisme, elle en relativise simplement les résultats et met en garde contre leur réification. » (Pouillon, 1993, p. 122).

Nous nous garderons donc d’ériger en modèle fermé les cultures pédagogiques que nous mettrons au jour, en gardant toujours en tête que cartographier des cultures par leur description permet de mieux les percevoir mais les enferme également. En prenant en compte les limites soulevées par l’anthropologie critique, nous nous mettrons à l’abri de toute vision essentialiste de la culture tout en utilisant cet « outil » pour conceptualiser des différences et des ressemblances entre individus.

Ainsi, il ne s’agira pas d’expliquer un comportement par une appartenance à une culture comme le faisait Ruth Benedict (par exemple en 1935), qui voulait démontrer que chaque individu d’une culture déterminée se comportait en fonction d’un « patron » actualisé

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par cette même culture. Cette vision simplificatrice amène à considérer que le comportement de tous les individus est déterminé, strictement, par sa culture et ne laisse pas de marge aux différences entre individus d’une même culture. Pour nous, notre identité ne se réduit pas à notre culture, même s’il y a un lien d’interdépendance entre ces deux éléments.

4.1.3 Eléments pour un essai de définition opératoire

« Une culture est simplement ce qui est considéré comme ordinaire, comment sont les choses, ou ce qui va de soi ». (Bruner, 2006, p. 121)

Nous allons à présent voir ce que l’on entend par culture en prenant en compte les limites posées par l’anthropologie critique. Pour cela, nous partirons de la définition de Rocher qui entend par culture « un ensemble de manières de penser, de sentir et d’agir plus ou moins formalisées qui, étant apprises et partagées par une pluralité de personnes, servent, d’une manière à la fois objective et symbolique, à constituer ces personnes en une collectivité particulière et distinctes » (Rocher, 1992 [1969], p. 109).

Les « manières de penser, de sentir et d’agir » font référence à Durkheim. Elles permettent de prendre en compte à la fois l’action et la réflexion, le ressenti et l’agi. Elles mettent en avant les interactions entre l’individu et son environnement. Ces « manières » sont « plus ou moins formalisées ». Elles le sont beaucoup dans les codes de lois, les cérémonies, rituels, et moins dans l’art ou les règles de politesse. Cette faible formalisation permet qu’une grande part d’interprétation soit permise voire requise. La culture n’est donc pas figée et il peut y avoir des variations au sein d’une même culture, même si on la reconnaît principalement par ce qu’elle présente de commun entre des individus. Ces « manières » sont « partagées par une pluralité de personnes » et cela quel que soit le nombre d’individus. Une culture peut être propre à un groupe restreint ou à une large communauté. Au sein de ce groupe, ces « manières » apprises seront considérées comme normales ou « a-normales ».

La notion d’« ensemble » utilisé par Rocher amène à s’intéresser à la structure de la culture, à sa vision comme système. Pour Durkheim la culture est un ensemble structuré de normes qui contraint les individus d’une même société à se comporter d’une certaine façon. On peut se demander, avec Bensa, si ces normes sont véritablement un « ensemble » (Bensa, 2008), un ensemble fermé qui se suffise à lui-même ; si les cultures sont, comme l’anthropologie l’a souvent expliqué, des « systèmes globaux d’interprétation du monde et de structuration des comportements » (Cuche, 2010, p. 126). Nous avons déjà expliqué que nous n’établissons pas un lien de causalité stricte entre culture et comportement. Ce n’est pas :

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« Dis-moi qu’elle est ta culture, je te dirai comment tu agis » ; mais plutôt, « dis-moi comment tu agis, pense et ressens, je te dirai ce qui te distingue et te rapproche des autres ».

Nous retiendrons néanmoins cette idée de système, d’« ensemble lié » pour Rocher car les « différents éléments qui composent une culture donnée ne sont pas simplement juxtaposés l’un à l’autre. Des liens les unissent, des rapports de cohérence les rattachent les uns aux autres » (Rocher, 1992 [1969], p. 113) et tout changement dans un secteur en entraîne dans d’autres. Cette cohérence est vécue de façon subjective, et pas forcément logique, par les membres d’une communauté. Pour comprendre la cohérence d’une culture, il faut donc passer par la perception qu’en ont des membres de la communauté, en se gardant de tout relativisme culturel qui postule « que tout ensemble culturel tend vers la cohérence et une certaine autonomie symbolique qui lui confère son caractère original singulier ; et qu’on ne peut analyser un trait culturel indépendamment du système culturel auquel il appartient, qui seul peut en livrer le sens » (Cuche, 2010, p. 145). On peut appartenir à différentes cultures, se sentir américain parfois et français à d’autres moment, appartenir à la communauté des motards en Harley Davidson à un moment donné et à celle des amateurs de hip hop à un autre.

Bref, la culture n’est pas une et si on peut encore parler d’une culture particulière, comme d’une culture des professeurs appartenant au mouvement Freinet par exemple, on ne peut la considérer que dans ce qu’elle a de partiel (elle ne concerne pas tous les domaines de la vie), et d’évolutif (elle ne s’exprime pas toujours de la même façon). Dans la culture, il faut donc rechercher les « dissonances » (Lahire, 2004), les permanences, et ce qui s’invente :

« Il y a d’une part les lenteurs, les latences, les retards qui s’empilent dans l’épaisseur des mentalités, des évidences et des ritualisations sociales, vie opaque, têtue, enfouie dans les gestes du quotidien, à la fois les plus actuels et millénaires. D’autres part, les irruptions, les déviances, toutes ces marges d’une inventivité d’où des générations futures extrairont successivement leur « culture cultivée ». La culture est une nuit incertaine où dorment les révolutions d’hier, invisibles, repliées dans les pratiques – mais des lucioles, et quelques fois de grands oiseaux nocturnes, la traversent, surgissements et créations qui tracent la chance d’un autre jour. » ((De Certeau, 1993, p. 211).

Déviances et inventivité font partie de la culture : « Chaque culture prolifère sur ces marges. (ibid., p. 213). Et dans ces marges, il nous faudra également aller voir ; comprendre le « jeu » dans le système. Si la culture peut être ramenée à une structure, c’est donc une structure mouvante, ouverte sur le monde, complexe, dont on ne peut rendre parfaitement compte puisque toute tentative de description sera une simplification. Pour autant, la décrire, même partiellement, est déjà un moyen d’approcher de sa compréhension dans sa complexité.

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La culture est pour nous un outil conceptuel nécessaire à la connaissance des individus. En pensant la culture comme système, on s’autorise à mieux comprendre les individus.

« La difficulté vient de ce que chaque action humaine s’exécute sur la base d’une multitude de considérants et de réquisits qui n’ont pas normalement à être dits, sans pour autant qu’on puisse les réputer ni indicibles ni inconscients, et qui ne forment pas système pour autant qu’aucune pensée ne les pense » (Bazin, 2008, p. 49).

Il s’agit donc de penser l’impensé et pour cela, le concept d’habitus tel que défini par Bourdieu nous sera utile. Pour l’auteur, les habitus fonctionnent

« en tant que principes générateurs et organisateurs de pratiques et de représentations qui peuvent être objectivement adaptées à leur but sans supposer la visée consciente de fins et la maîtrise expresse des opérations nécessaires pour les atteindre, objectivement ‘réglées’ et ‘régulières’ sans être en rien le produit de l’obéissance à des règles, et, étant tout cela, collectivement orchestrées sans être le produit de l’action organisatrice d’un chef d’orchestre » (Bourdieu, 1980, p. 88-89).

Ces habitus permettent donc d’accéder à une partie non consciente de la culture, celle qui permet d’évoluer naturellement dans un milieu, sans avoir à réfléchir à tous ses faits