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PARTIE I. HISTOIRE D’UNE DISTINCTION ENTRE PREMIER ET SECOND

2.3 Conseil école-collège et nouveaux cycles : un exemple de cristallisation des enjeu

Notre objectif sera ici d’analyser les positions des syndicats sur la place de l’école et du collège. En effet, elles ont joué un rôle important dans l’évolution du système éducatif (voir point 1.5.2.3). Nous avons vu que les décisions politiques concernant l’évolution du système éducatif sont tributaires de l’influence des syndicats enseignants, notamment de ceux regroupés dans la « forteresse enseignante » (Aubert et al., 1985) qu’est la FEN. Mais cette forteresse s’est « fissurée » (Aebischer, 2012) à partir des années 1980. Elle s’est scindée et, même si l’une de ses héritière, la FSU, est aujourd’hui majoritaire dans le premier comme dans le second degré, son influence ne semble plus aussi importante.

Pour autant, nous considérons que les syndicats enseignants sont « encore très près de l’identité enseignante » (Robert, 2006, p. 7). Comprendre le discours des syndicats, ici sur la relation école-collège, c’est donc accéder à ce à partir de quoi « se reconstruit en permanence l’identité du groupe » (Geay, 1999, p. 88), à l’identité professionnelle des enseignants, tout en considérant que « les différences de catégories, de statuts36, de rémunérations, de services, de formations et de reconnaissance sociale doivent demeurer en permanence à l’esprit » (Girault, 2004, p. 15).

La loi pour la refondation de l’école de juillet 2013 a partiellement remis en cause la distinction maternelle-primaire d’un côté, collège-lycée de l’autre, au travers de la création du conseil école-collège et du rattachement de la 6ème au CM1 et CM2 dans un même cycle dit « de consolidation »37.

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Si le statut des enseignants est défini par la loi (temps de service, missions, etc.), il est également à prendre en compte comme « le concept weberien de statut fondé sur le prestige et le titre [qui] correspond à la distinction entre certifiés et agrégés, voire entre instituteurs et professeurs » (Frajerman, 2004, p. 96).

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MEN (2013a), Décret N° 2013-682 Du 24 Juillet 2013 Relatif Aux Cycles D’enseignement À L’école Primaire

PARTIE I : Histoire d’une distinction entre premier second degré

Ce sont deux décrets, parus au Journal Officiel du 28 juillet 2013, qui ont mis en place ces nouveautés. Le premier décret modifie les cycles d’enseignement jusque-là en vigueur, en instaurant des cycles de trois ans (PS-MS-GS, CP-CE1-CE2, CM1-CM2-6e, 5e-4e- 3e) mis en œuvre de manière échelonnée à partir de la rentrée 2014. Ainsi, CM1, CM2 et 6e sont regroupés dans un même cycle dit « de consolidation » modifiant sensiblement l’organisation précédente qui associait CM1 et CM2 au CE2 dans un cycle « d’approfondissement » ; la 6ème, à part, étant le cycle « d’adaptation » ; la 5ème et 4ème le « cycle central » ; la 3ème, le cycle « d’orientation ». Le second décret définit la composition et les modalités de fonctionnement du « conseil école-collège » qui doit permettre de « renforcer la continuité pédagogique entre les deux degrés, au profit notamment des élèves les plus fragiles »38 en incitant les professionnels d’un collège et des écoles de son secteur de recrutement à travailler ensemble. Les membres de ce conseil sont nommés par les chefs d’établissements (directeurs d’école et Principaux de collège), sur proposition du conseil des maîtres pour le premier degré et du conseil pédagogique pour le second. Ils se réunissent deux fois par an au minimum sous la direction de l’Inspecteur de l’éducation nationale chargé de la circonscription et du Principal du collège, arrêtent un programme d’action et procèdent à un bilan des réalisations.

La réaction des principaux syndicats du premier et du second degré à ces décrets, qui vont dans le sens d’un rapprochement de l’école et du collège, peut apporter un éclairage sur la façon dont ils perçoivent la structuration du système éducatif et notamment sur la place qu’ils accordent au collège entre primaire et lycée. L’analyse du discours syndical sur ces deux décisions permet de mesurer à quel point le débat sur le rattachement du collège au premier ou au second degré est toujours aussi vif.

2.3.1 Présentation des corpus utilisés

Les positions des syndicats enseignants sur la relation école-collège ont été mises au jour par une analyse de contenu de deux corpus.

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Ministère de l’Education nationale (2013), Décret N° 2013-683 Du 24 Juillet 2013 Définissant La

Composition et Les Modalités de Fonctionnement Du Conseil École-Collège, [En ligne], [Consulté le 9

PARTIE I : Histoire d’une distinction entre premier second degré

Le premier corpus est constitué des réactions39 des syndicats majoritaires des professeurs des écoles et des professeurs certifiés suite à la publication de la loi de juillet 2013. En conformité avec les votes obtenus aux commissions administratives paritaires nationales (CAPN) lors des élections professionnelles de 2011, les syndicats suivants ont été retenus :

- pour les instituteurs et professeurs des écoles : SNUIPP-FSU (48,15%)40, SE- UNSA (25,32%), FO-SNUDI (9,38%), SGEN-CFDT (6,70%), SUD-Education (5,10%)41

- Pour les professeurs certifiés et les adjoints d’enseignement : SNES-FSU (50,79%), SGEN-CFDT (9,85%), SE-UNSA (8,92%), SNALC (8,68%), SN-FO-LC (8,68%), SUD- Education (6,47%)42

Notons que ces syndicats sont parfois spécifiques à un degré d’enseignement mais rattachés à une organisation regroupant des syndicats du premier et second degré (SNUIPP et SNES dans la FSU ; FO-SNUDI et SN-FO-LC dans FO ; SNALC et SNE-Syndicat national des écoles dans la CSEN-Confédération syndicale de l’Education nationale) mais qu’ils peuvent également rassembler des enseignants des deux niveaux (SGEN, SUD et UNSA).

Le deuxième corpus est constitué par les professions de foi des syndicats enseignants lors des élections professionnelles de décembre 2014, toujours pour les professeurs des écoles et les professeurs certifiés. Ces professions de foi n’évoquent pas toujours la relation école- collège, mais leur analyse de contenu permet de dégager quelques éléments de compréhension supplémentaires de la vision syndicale de cette relation école-collège.

De ces deux corpus, réactions syndicales à la loi de juillet 2013 et professions de foi, 55 unités de sens ont été dégagées43. Une analyse de contenu classique (Mucchielli, 2006) a permis de catégoriser et d’interpréter le discours des différents syndicats.

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L’ensemble des réactions analysées ont été consultées, sur les sites internet des syndicats sélectionnés, entre juillet et décembre 2014.

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Ces pourcentages sont ceux obtenus par chaque syndicat aux CAPN de 2011. Les syndicats ayant obtenus moins de 5% de voies n’ont pas été retenus.

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SNUIPP-FSU : Syndicat national unitaire des instituteurs, professeurs des écoles et professeurs d’enseignement général de collège (PEGC) de la Fédération syndicale unitaire (FSU), nommé SNUIPP dans la suite de l’article ; SE-UNSA : Syndicat des enseignants de l’Union nationale des syndicats autonomes nommé UNSA dans la suite de l’article ; FO-SNUDI : Syndicat national unifié des directeurs, instituteurs et professeurs des écoles de Force ouvrière, nommé FO dans la suite de l’article ; SGEN-CFDT : Syndicat général de l'éducation nationale de la Confédération française démocratique du travail nommé SGEN dans la suite de l’article ; SUD-Education : Fédération des syndicats SUD Education (Solidaires-Unitaires-Démocratiques), nommé SUD dans la suite de l’article.

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SNALC : Syndicat national des lycées et collèges ; SN-FO-LC : syndicat national Force ouvrière (FO) des lycées et collèges, nommé FO dans la suite de l’article.

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2.3.2 Principaux éléments dégagés de ces analyses de contenu

Les positions affichées par les syndicats font apparaître trois catégories de réactions : les réactions favorables (SE-UNSA et SGEN-CFDT, premier et second degré) ; l’abstention (SNUIPP, syndicat de la FSU du premier degré) ; le refus (la FNEC-FP-FO et SUD- Education pour les deux degrés, et le SNES, syndicat de la FSU, pour le second degré). Le graphique suivant fait apparaître les positions des différents syndicats concernant les deux décrets étudiés. Ces votes ont été recueillis pour avis par le Conseil supérieur de l’Education. Ils ont ici été pondérés par le pourcentage de voix obtenu par chaque syndicat aux CAPN de 2011.

Figure 5 : Position des syndicats par rapport au conseil école-collège et au cycle CM1-CM2-

6e

Ce graphique met en avant une distinction, voire une opposition, entre les positions des syndicats du premier et du second degré. Si les premiers sont favorables au rapprochement entre le primaire et le collège (le SNUIPP s’abstient mais exprime son accord sur le fond), tel que proposé dans les deux mesures étudiées, les seconds y sont majoritairement opposés. Cette différence de positionnement est particulièrement visible dans les réactions de deux syndicats appartenant à la même fédération, la FSU, mais dont l’un, le SNUIPP, concerne les enseignants de maternelle et de primaire et l’autre, le SNES, ceux de collège et lycée. Ces deux syndicats sont chacun majoritaires dans leurs niveaux respectifs, le

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Par exemple : « pour un alignement des salaires » ; « contre des échanges de service » ; « pour la défense des disciplines ».

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poids de leurs décisions est donc important dans le graphique. Le SNUIPP s’abstient, soulignant les aspects positifs des deux décrets mais également leurs limites et risques. Le SNES se positionne contre. Cette différence de point de vue n’est pas sans rappeler les affrontements entre le SNI et le SNES, appartenant à l’époque tous les deux à la FEN, à propos du rattachement du collège au premier ou au second degré. On peut retrouver en partie cette distinction dans les réactions de FO qui, bien que contre les décrets dans les deux degrés, a un discours beaucoup plus extrême dans les messages à destination des professeurs des collèges (SNFOLC) que dans ceux pour les collègues des écoles (FO-SNUDI) comme nous allons maintenant le voir.

Le SNUIPP, le SE-UNSA ainsi que le SGEN-CFDT sont favorables au conseil école-collège et au cycle CM1-CM2-6e. Ils saluent l’occasion de rapprochement entre les deux degrés, notamment afin de « se forger une culture commune des métiers d’enseignants, opérer un rapprochement entre les cultures du premier et du second degré pour mieux prendre en charge les élèves tout au long de leur parcours scolaire » (SNUIPP, 2013a), le SE-UNSA allant jusqu’à préciser que ces projets « marquent une étape importante dans les évolutions de notre système éducatif » (SE-UNSA, 2013). Notons que SUD-Education, bien que contre la réforme, évoque également les avantages d’échanges de pratiques entre professeurs des écoles et des collèges : « SUD-Education, syndicat intercatégoriel, est bien sûr favorable à des échanges de pratiques et à un travail commun entre enseignant-e-s du 1er et du 2nd degrés » (SUD-Education, 2013).

Les arguments positifs ne sont pas repris par les autres syndicats. Au contraire, le SNES et le SNFOLC perçoivent le rapprochement de la sixième avec le primaire comme un pas en arrière. Pour le SNES « un tel continuum structurel dénaturerait le collège avec des effets majeurs sur les conditions de service des personnels » (SNES, 2013). Dans le même temps, ce même syndicat regrette que « l’articulation collège/lycée [soit] par ailleurs totalement occultée » (SNES, 2013). Quant au SNFOLC, partie de FO pour les enseignants des lycées et collèges, l’opposition au conseil école-collège s’explique notamment par le refus de « la mise en pièces de l’Education nationale » (SNFOLC, 2013). Ces deux syndicats spécifiques au second degré, le SNES et le SNFOLC, sont donc en opposition sur le fond de la réforme et dénoncent « l’école du socle » avec un enseignement « fondé non plus sur la transmission de connaissances disciplinaires mais seulement sur l’acquisition de compétences

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de base » (SNFOLC, 2013). Le rapprochement du second degré avec le primaire serait donc ici le signe d’une dégradation de l’enseignement dispensé au collège.

Les autres points négatifs cités par les syndicats, y compris ceux qui sont favorables sur le fond à la réforme, concernent surtout la forme et soulignent le manque de moyens supplémentaires prévus pour la mise en place des diverses réunions entre professeurs des deux degrés. On relève, parmi les reproches adressés au conseil école-collège par les syndicats des professeurs des écoles et des collèges, les éléments suivants : la composition du conseil, avec la nécessité de « veiller au strict respect du volontariat » (FO-SNUDI, 2013) et le rôle laissé au conseil pédagogique des collèges ; le fait qu’il soit présidé par la hiérarchie et l’inquiétude d’un empiètement sur la liberté pédagogique des enseignants, le conseil devant « être au service de projets pédagogiques élaborés librement par nos collègues » (SNUIPP, 2013b) ; la crainte de territorialisation de l’Education nationale avec la possibilité que le conseil accueille en son sein des membres extérieurs, ce qui pourrait, pour le SNFOLC, amener le conseil école-collège au « triste privilège d’organiser localement la ‘déscolarisation’ de l’école » (SNFOLC, 2013) ; le manque de discussion pour l’élaboration de ce texte ; la non rémunération des heures de réunion et des frais de déplacement. C’est surtout la possible remise en cause des statuts des enseignants qui mobilise l’énergie des syndicats. Ici, on trouve principalement la crainte que le statut des professeurs de collège soit aligné sur celui des collègues du premier degré : temps de présence devant les élèves plus important, « tentative d’imposer des formes de polyvalence » (SNES, 2013), missions différentes, règles d’affectation, etc. Cette inquiétude trouve son origine dans le fait que le conseil école-collège, tout comme le cycle CM1-CM2-6e, vont de pair avec une volonté d’accroître la collaboration entre les deux degrés notamment par des projets communs, des échanges de service, etc.

D’autres éléments concernant la liaison école-collège apparaissent dans les professions de foi des syndicats aux élections professionnelles de décembre 2014. Trois points sont mis en avant par les syndicats du premier degré : une reconnaissance identique à celle des enseignants du second degré (SGEN, SNUIPP, UNSA) ; un rapprochement du temps de travail des professeurs des écoles de celui des professeurs des collèges (CGT, SNUIPP) et un rapprochement des salaires (FO, SNUIPP). L’UNSA écrit par exemple « Envie d’être

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reconnu comme un vrai prof. Les enseignants du 1er degré réclament la même considération que leurs homologues du 2d degré ».

Les syndicats des certifiés du second degré mettent en avant trois éléments différents : la réaffirmation d’un enseignement disciplinaire (FO, SNALC, SNES), le rapprochement avec le lycée (SNES) et des craintes quant à un rapprochement de statut avec les professeurs du premier degré (FO, SNALC, SNES). On pourra ainsi lire sur une profession de foi : « Nous sommes professeurs dans une discipline, nous le défendons avec FO » ; et sur une autre, du SNES : « Face aux tentatives de réintroduction de la bivalence, nous avons obtenu la réaffirmation de notre identité professionnelle, fondée sur l’enseignement disciplinaire ».

Nous voyons donc, au travers de l’étude de ces deux corpus, des syndicats du premier degré souhaitant un rapprochement de l’école et du collège notamment pour un alignement des statuts des enseignants et une même reconnaissance. Par contre, ceux du second degré s’opposent majoritairement à un tel rapprochement.

2.3.3 Implications pour notre étude

De cet argumentaire pour ou contre la mise en place des conseils école-collège et du cycle CM1-CM2-6e, nous retiendrons que c’est surtout le second degré qui s’oppose à ce rapprochement par peur que le travail des professeurs de collèges ne devienne semblable à celui de ceux du primaire. Il n’y a qu’un pas pour aller jusqu’à dire que les professeurs des collèges, au travers des syndicats qui les représentent majoritairement, perçoivent leurs collègues du premier degré comme faisant un autre métier que le leur. Nous avons, ici, une volonté d’affirmer une identité professionnelle des professeurs de collège distincte de celle des professeurs des écoles, plus proche des collègues exerçant en lycée que de ceux du primaire. Cette première analyse pose différentes questions :

- les syndicats représentatifs des professeurs des collèges mettent en avant des distinctions entre collège et primaire et se positionnent contre un rapprochement entre les deux degrés. Ces idées sont-elles représentatives de celles des enseignants qu’ils représentent ?

- les syndicats représentatifs des professeurs des écoles souhaitent un rapprochement entre le premier et le second degré. Est-ce la position des enseignants du primaire ? Comment est-ce que cela peut influencer leurs pratiques professionnelles ? Assiste-t-on à une dilution

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d’une culture propre au premier degré qui, historiquement, a été fondé sur la prise en charge des enfants des classes les plus populaires de la population, tandis que les « petites classes » des lycées du 19ème siècle, rattachées au second degré, scolarisaient les enfants de la bourgeoisie dans des écoles payantes ? La culture de l’excellence scolaire et de l’élitisme est- elle en train de prendre toute la place chez les enseignants, expliquant alors les découragements constatés chez des professeurs qui doivent prendre en charge tous les élèves ? - comment s’actualisent dans l’action, lors des rencontres entre professeurs, ces deux dynamiques qui semblent se dessiner, le primaire souhaitant se rapprocher du collège et ce dernier le fuyant ? Est-ce l’existence d’une culture pédagogique différente qui fait naître chez les professeurs du second degré cette crainte d’un rapprochement avec le premier degré ? Ou bien ce mouvement de recul est-il le fruit d’une histoire marquée par des luttes de pouvoir politiques et syndicales pour la mainmise sur le niveau collège par le lycée ou l’école ? Est-on en présence d’un glissement de la culture de l’école vers celle du collège qui lui-même tend vers le lycée et donc d’une influence toujours très grande du modèle classique de transmission des savoirs ?

Au-delà des questions qu’elle pose, et auxquelles nous nous attacherons à répondre, cette première analyse nous permet également de mettre en avant quelques points qui semblent différencier les professeurs des écoles et des collèges, et qui peuvent contribuer à forger leur identité professionnelle44 : la disciplinarisation / la polyvalence ; le temps de service devant les élèves et sa justification (en effet, si les professeurs de collèges estiment devoir assurer un temps de présence moindre devant les élèves, comment le justifient-ils si ce n’est par une conception différente de leur métier ?) ; le statut et les missions de chacun ; la vision de la place du collège dans le système éducatif ; le rôle attribué à l’école (former l’élite ou tous les élèves, statut donné aux disciplines et à la formation professionnelle, etc.).

Nous avons donc vu que le rapprochement entre l’école et le collège n’est pas une évidence, au regard du nombre de textes (circulaires principalement) qui l’ont encadré depuis 1977 sans que leurs effets ne se fassent sentir, du peu d’intérêt pour cette question dans la revue les Cahiers pédagogiques, et des oppositions (historiquement situées) entre syndicats enseignants des premier et second degrés. Il s’agit à présent de s’intéresser aux professeurs des écoles et des collèges en activité aujourd’hui afin d’analyser les points communs et les

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Ces éléments ont été pris en compte dans l’élaboration des questionnaires à destination des enseignants (voir point 5.2).

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divergences qui se font jour entre les deux groupes et de prendre en compte le poids des cultures pédagogiques dans la construction de leur identité professionnelle. Pour cela, il nous faut à présent définir ce que nous entendons par « identité professionnelle » et « culture pédagogique » et détailler les outils mis en œuvre pour les saisir.