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Les Nord-Vietnamiens changent de position et rejettent les négociations

Les approches internationales et les relations sino françaises d’une guerre à l’autre concernant le

Chapitre 4 : L’opposition de la Chine aux propositions gaullistes sur le Vietnam

4.4 Les Nord-Vietnamiens changent de position et rejettent les négociations

Il semble que le changement de la position du Nord-Vietnam le 18 mai 1965 améliora la situation diplomatique.

A la fin d’avril, l’Ambassadeur de l’URSS aux États-Unis indiqua que si Washington arrêtait les bombardements, Moscou pourrait jouer un rôle de médiateur entre les États- Unis et le Nord-Vietnam afin de réaliser une négociation. A l’initiative du gouvernement de l’URSS, pour prendre contact avec Hanoi et explorer les possibilités de conférence, Washington proposa le projet « Mayflower » et décida de suspendre les bombardements

1 Document 144, Memorandum of Conversation, February 19, 1965, FRUS, 1964–1968, Volume II, Vietnam,

1965, pp.331-336.

2 Chen Jian, Yue Zhan Chu Qi Zhong Mei Zhi Jian Te Shu De Xin Xi Chuan Di (Une filière de contact entre

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depuis le 12 mai 1965, mais entre le 12 et le 18 mai. Le gouvernement du Nord-Vietnam et le gouvernement chinois pensaient que c’était un « complot » et un « chantage » du gouvernement américain pour se soustraire à la responsabilité de la guerre, et pour miner la volonté vietnamienne en préparant une nouvelle escalade des hostilités1. En fait, d’après

les Chinois et les Vietnamiens, les États-Unis n’avaient pas arrêté les bombardements contre le Nord-Vietnam. D’après les Vietnamiens, entre le 12 et le 18 mai, les États-Unis avaient encore lancé une campagne aérienne au Nord-Vietnam. Le 14 mai 1965, les Américains ont effectué 186 sorties pour frapper des cibles vietnamiennes2. La propagande

chinoise indiquait que la suspension des bombardements américains traduisait un fléchissement de leur volonté ; L’administration de Johnson était réduite à l’impuissance et le peuple vietnamien remporterait la victoire3.

Le 16 mai, Ho Chi Minh, qui était en train de faire une cure en Chine, demanda une entrevue avec le président Mao. D’après les archives chinoises, pendant ce long entretien,

1 Mei Guo Bi Xu Che Chu Nan Yue Fou Ze Jiu Bu Hui You He Ping (Pour rétablir la paix, il faut que les États-

Unis retirent leurs troupes du Sud-Vietnam), Le Quotidien du Peuple, le 15 mai 1965; Yue Dong She Jie

Lu Mei Guo Wan Nong Qi Pian Ba Xi (L’Agence vietnamienne d’information dénonce le complot

américain), Le Quotidien du Peuple, le 17 mai 1965; Yue Nan « Ren Min Bao » Jie Lu Yue Han Xun Zheng

Fu Zan Ting Hong Zha De Pian Ju (Nhan Dan dénonce le complot de l’administration de Johnson

concernant la suspension des bombardements), Le Quotidien du Peuple, le 21 mai 1965.

2 Yue Nan Yi An Jun Min You Ji Luo Mei Ji Yi Jia, He Wen Lou Da Xiao Kang Yi Mei Wei Ji Xu Hong Zha Bei

Fang (Une avion militaire américain est abattu au-dessus de Nghe An, le colonel Ha Van Lau dénonce les

bombardements américains au Nord-Vietnam), Le Quotidien du Peuple, le 13 mai 1965 ; Yue Nan Jun

Min You Ji Luo Mei Ji Liang Jia, He Wen Lou Da Xiao Qiang Lie Kang Yi Mei Wei Zai Ci Hong Zha Bei Fang (Deux avions militaires américains sont abattus au-dessus du Nord-Vietnam, le colonel Ha Van Lau

dénonce fortement les bombardements américains au Nord-Vietnam), Le Quotidien du Peuple, le 14 mai 1965 ; Yue Nan Jun Min You Ji Luo Mei Ji San Jia Ji Shang Duo Jia, He Wen Lou Da Xiao Qiang Lie

Kang Yi Mei Wei Ji Tuan Xi Ji He Sao Rao Bei Fang (Trois avions militaires américains sont abattus et

certains sont blessés au-dessus du Nord-Vietnam, le colonel Ha Van Lau dénonce fortement les attaques américains au Nord-Vietnam), Le Quotidien du Peuple, le 15 mai ; He Wen Lou Da Xiao Qiang Lie Kang

Yi Mei Ji Ji Xu Hong Zha Bei Fang (Le colonel Ha Van Lau dénonce fortement les bombardements

américains au Nord-Vietnam), Le Quotidien du Peuple, le 20 mai 1965.

3 Mei Guo Bi Xu Che Chu Nan Yue Fou Ze Jiu Bu Hui You He Ping (Pour rétablir la paix, il faut que les États-

Unis retirent leurs troupes du Sud-Vietnam), Le Quotidien du Peuple, le 15 mai ; Yue Tong She Jie Lu Mei

Guo Wan Nong Qi Pian Ba Xi (L’Agence vietnamienne d’information dénonce le complot américain), Le Quotidien du Peuple, le 17 mai ; « Zan Ting Hong Zha » De Chou Ju (« Suspendre les bombardements »

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ils ont échangé leurs points de vue concernant la guerre du Vietnam. Ho Chi Minh dit au président Mao que le gouvernement du Nord-Vietnam avait décidé d’envoyer des troupes plus nombreuses au Sud-Vietnam. Il espérait donc que la Chine pourrait envoyer des ingénieurs pour se charger du soutien logistique et aider le Nord-Vietnam à réparer des autoroutes. Le président Mao décida de satisfaire la demande de Ho Chi Minh. Mao Zedong fit une blague. Il dit que les États-Unis étaient « les commandants » des Chinois et des Nord-Vietnamiens. « Maintenant, les Américains commandent à nos soldats de lutter contre eux » dit le président Mao1. Le Nord-Vietnam et la Chine continuaient à prolonger

la guerre et ignoraient évidement le signal d’une opportunité de négociation émis par les Américains.

En considérant que la France pourrait discuter du projet « Mayflower » avec les Chinois dans un avenir proche, le 15 mai, le ministère des Affaires étrangères de la Chine donna donc des instructions à l’Ambassade de Chine en France : « Exercez une surveillance étroite des actions diplomatiques françaises concernant le problème vietnamien. Ecoutez les paroles des Français et informez-vous sur la position française. Ne dévoilez volontairement pas notre position et prenez garde au « complot » français qui pourrait miner la révolution vietnamienne »2. Le 18 mai 1965, Song Zhiguang demanda de

discuter du problème vietnamien avec Manac’h. Song posa plusieurs questions : quelle était, aux yeux des Français, la signification politique de l’arrêt des bombardements américains ? Le Quai d’Orsay pensait-il que la politique américaine se rapprochait de la position française ? Sur le premier point, le Directeur de l’Asie supposait que les Américains essayaient de créer une atmosphère plus favorable à une négociation.

1 Qu Aiguo, Yue An Zhan Zhen Qi Jian De Zhong Guo Yuan Yue Kang Mei Jun Shi Xing Dong (Les opérations

militaires chinoises dans la guerre du Vietnam),Sous la direction de Shen Zhihua et Niu Dayong, Len

Zhan Yu Zhong Guo(La guerre froide et la Chine), Pékin :World Affaires Press, 2004, p.356.

2 AMAEC, Exécrez une surveillance étroite des actions diplomatiques des Français concernant le problème

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Concernant la seconde question, Manac’h pensait qu’il y avait un véritable rapprochement entre la France et les États-Unis à propos de l’arrêt des bombardements et de l’ouverture de négociations. Manac’h indiqua aussi la divergence entre la France et la Chine sur le statut du FNL. Il pensait que pour une conférence internationale sur l’avenir, il était difficile de considérer le FNL comme le seul représentant du Sud-Vietnam. Les Français s’étonnèrent que les Chinois ne présentent pas leur position cette fois-ci1.

Suite à l’absence de signal positif, Washington décida de recommencer à bombarder le Nord-Vietnam le 18 mai 1965. Le même jour, Hanoi changea cependant sa position. Le délégué général du Nord-Vietnam à Paris, Mai Van Bo, demanda un entretien avec Manac’h. « Le gouvernement de la RDVN estime que la position exprimée ci-dessus constitue la meilleure base pour trouver la solution la plus juste au problème vietnamien. La reconnaissance de ces principes créerait des conditions favorables pour trouver une solution pacifique au problème vietnamien et ouvrirait la possibilité de réunir une conférence internationale à l’exemple de celle de Genève en 1954 sur le Vietnam » déclara Mai Van Bo après avoir expliqué les quatre points de la déclaration de Pham Van Dong du 8 avril 19652. Le Directeur d’Asie lui demanda si le Nord Vietnam souhaitait le retrait des

troupes américaines une fois les négociations terminées ? « Exactement » précisa le Délégué général du Nord-Vietnam « si nous sommes d’accord sur les bases, on trouvera les voies et les moyens pour la mise en application des principes. En tout cas, une conférence internationale serait alors possible. Nous estimons qu’il convient de trouver une porte de sortie pour les États-Unis. La position que nous suggérons, de toute façon,

1 AMAE, 148QO/143, Entretien de M. Manac’h avec M. Sung au sujet du Vietnam et du Cambodge, le 18

mai 1965.

2 Qui exigent: 1) le retrait de toutes les forces américaines et alliées du Vietnam ; 2) le respect, en attendant

la réunification, des dispositions militaires des accords de Genève de 1954 ; 3) le règlement des affaires du Sud-Vietnam par son peuple suivant le programme politique du FNL ; 4) la réunification par « accord pacifique entre les deux zones » (et non par des élections)

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n’humilie personne »1 . Le gouvernement du Nord-Vietnam accepta soudain une

négociation sans conditions préalables avec les États-Unis. Cette position était très différente de la Chine. On ne sait pas les raisons pour lesquelles Hanoi a pris ce tournant politique. Il faudrait pouvoir consulter les archives vietnamiennes qui ne sont pas décryptées à ce jour. Il semble que le gouvernement du Nord-Vietnam n’ait pas voulu fermer définitivement la porte à une éventuelle négociation. Pendant une interview en 2001 organisée par Pierre Journoud, historien français, Mai Van Bo indiqua que Hanoi a compris qu’il était difficile de faire l’apprentissage de la diplomatie d’équilibre entre les deux grands rivaux du camp socialiste, la Chine et l’Union soviétique. C’était une politique du gouvernement du Nord-Vietnam pour montrer qu’il avait à cœur de se montrer flexible et qu’il était prêt à entretenir à Paris une filière de contact exploratoire et indirecte avec les États-Unis, ce qui fut confirmé par Bo en 20012.

En revanche, cette position ne fut pas acceptée par les États-Unis et la Chine. En fait, à cause du décalage horaire, Hanoi avait prescrit cette démarche à Mai Van Bo après la reprise des bombardements. Quand Washington a reçu cette information transmise par la France, c’était le 20 mai. Le gouvernement américain pensait que Hanoi était loin de se préparer à des négociations sérieuses. Sans doute, il n’était pas absolument certains que les Français transmettraient les messages dans un sens ou dans l’autre avec exactitude et sans préjudice pour la position américaine3. En outre, Hanoi n’a pas donné cette information

aux Chinois. Pendant l’entretien entre le maréchal Chen Yi et Paye, le 14 juillet 1965, le Ministre des Affaires étrangères confirma que le gouvernement du Nord-Vietnam mettait comme condition préalable à toute négociation le départ des forces américaines du Sud-

1 Note, no 134/AS, Démarche du représentant du Nord-Vietnam, le 19 mai 1965, N232, DDF, 1965, Tome I,

op.cit., p.607.

2 Pierre Journoud, De Gaulle et le Vietnam(1945-1969), op.cit., p.211. 3 Ibid., p.213.

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Vietnam et il ne pouvait être question pour Hanoi et Pékin d’abandonner la condition préalable d’un départ effectif. L’Ambassadeur de France pensait que l’attitude de la Chine allait à l’encontre de ce qu’avait déclaré Mai Van Bo à Manac’h, le 18 mai 19651. Chen Yi

précisa une fois de plus la même chose quand il a reçu André Malraux, ministre français chargé des affaires culturelles, huit jours après la conversation avec Paye, invité officiellement le 17 juillet par les autorités chinoises. Le Ministre des Affaires étrangères souligna que selon les informations parvenues à sa connaissance, le Nord-Vietnam était résolu à subordonner toute négociation à un retrait effectif des Américains. Quand André Malraux lui dit que selon les informations françaises, Hanoi accepta une négociation avec Washington avant un retrait des troupes étrangères, Chen Yi répondit que la Chine n’avait pas reçu cette information et que ce n’était pas vrai. Ensuite le Maréchal évita d’évoquer les divergences des informations chinoises et françaises. Finalement, il confirma qu’il fallait lutter contre les États-Unis pour résoudre le problème et la Chine soutenait la lutte du Nord-Vietnam2.

Cette transmission de l’information entre la France et les États-Unis n’a pas réussi, le gouvernement américain ignora le signal positif de Hanoi et a continué l’escalade guerrière. En fin d’année 1965, Washington envoya 200,000 hommes au sud. Evidemment, la Chine influença les décisions du Nord-Vietnam. Le président Mao espérait conserver la position chinoise du monopole dans le problème des affaires révolutionnaires vietnamiennes. En juin 1965, la Chine envoya des corps ferroviaires de technologie au Nord-Vietnam pour réparer les chemins de fer détruits par les États-Unis depuis le printemps 1965, et construire de nouveaux nœuds ferroviaires3. En juillet 1965, la Chine et le Nord-Vietnam signèrent

1 AMAE, 119QO/530, Télégramme à l’arrivée, 2002/2004, le 16 juillet 1965.

2 AMAE, 119QO/530,Communication de Pékin, le 22 juillet 1965 ; AMAEC, Entretien entre M. Chen Yi et

M. André Malraux, le 22 juillet 1965,106-01268-04.

3 Qu Aiguo, Yue Nan Zhan Zhen Qi Jian De Zhong Guo Yuan Yue Kang Mei Jun Shi Xing Dong, Len Zhan

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un traité d’aide économique et technologique. Hanoi s’est appuiera sur une assistance financière et matérielle du gouvernement chinois, non remboursable, et équivalente à dix cents millions de yuans. La Chine fournit au Nord-Vietnam de l’alimentation, des matériaux ainsi que des ensembles complets d’équipement1 . Le 6 juillet 1965, le PCC

décida de créer des régiments spéciaux de génie commandés par les officiers qui avaient reçu le baptême du feu pendant la guerre de Corée pour aider les Nord-Vietnamiens. Bien que la mission des régiments fût de réparer les autoroutes, l’état-major général de l’Armée populaire de libération (APL) leur fournit les armes les plus performantes dont disposait l’armée chinoise à ce moment-là. Le PCC pensait que si c’était nécessaire, ces régiments de génie pourraient combattre directement les Américains 2 . Cependant, selon la

propagande chinoise, ils n’étaient pas des forces de combat. Après la demande du Nord- Vietnam, en août 1965, la Commission militaire centrale du PCC décida de fonder un commandement de la construction d’autoroutes au Vietnam (Yuan Yue Zhu Lu Gong Chen Zhi Hui Bu) et d’envoyer quatre-vingt mille soldats du génie au Nord-Vietnam3. Pendant

ce temps, les troupes de défense anti-aérienne étaient arrivées au Nord-Vietnam afin de protéger les chemins de fer, les autoroutes et les usines sidérurgiques4. En outre, le PCC

envoya aussi des troupes au Nord-Vietnam pour aider les Vietnamien à établir des aéroports, des tunnels de fouille et des fortifications5. Grâce à l’aide du PCC, Hanoi pouvait

prolonger la guerre. Il reprit donc sa position la plus dure, tout comme Pékin.

1 AMAEC, Le traité de l’aide économique et technologique pour le Vietnam, 106-01295-04.

2 Deng Lifeng,Yuan Yue Kang Mei Shu Lue, (La politique chinoise concernant la guerre du Vietnam), Dang

Contemporary China History Studies, 2002, No.2

3 Ma Jing’ an, Kang Mei Yuan Yue Qing Li Ji (La mémoire concernant la guerre du Vietnam), Dong Nan Ya

Zong Heng (Les affaires de l’Asie du Sud-est) , 2001(9).

4 Dang Dai Zhong Guo Cong Shu Bian Ji Bu (La rédaction de La Série de l’Histoire contemporain de la

Chine), Dang Dai Zhong Guo Jun Dui De Jun Shi Gong Zuo, (Des opérations de l’armée chinois contemporain) volume I, Pékin :China Social Sciences Publishing House, 1989, pp.546-547.

5 Ibid., p.542 ; Sous la direction de Xu Nonghe, Jie Fang Dang An-Zhong Guo Ren Min Jie Fang Jun Zheng

Zhan Ji Shi( L’histoire des opérations militaires de l’Armée populaire de libération), Pékin : Zhong Gong

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En outre, la position de l’Union soviétique n’était pas claire concernant les propositions du général de Gaulle. Le Quai d’Orsay considère que l’URSS ne désirait pas pour le moment voir s’accélérer brutalement le processus de discussion de l’Indochine, mais que, devant l’éventualité d’une évolution accélérée de la guerre, elle tenterait de ramener à son obédience l’équipe de Hanoi et de ralentir le film des opérations au Sud-Vietnam1 . Le

gouvernement soviétique confirma aux Français qu’il était favorable à une solution politique aux problèmes du Sud-Vietnam2. Lorsque Léonid Brejnev accéda au pouvoir, les

Russes dirent encore au gouvernement français que l’application des accords de Genève de 1954 sur l’Indochine et ceux de 1962 sur Laos étaient une condition nécessaire au règlement pacifique de la situation indochinoise3 . Les vues de la France et de l’URSS

étaient proches concernant l’Indochine. Le Quai d’Orsay estima qu’il y avait donc un terrain d’entente pour les actions de la France et de l’Union soviétique, qui contribueraient au règlement des problèmes et au renforcement de l’indépendance des pays de cette région4. Cependant, au début de l’escalade de la guerre du Vietnam en février 1965, le

gouvernement soviétique décida d’offrir une aide accrue, non seulement politique et économique mais également militaire à Hanoi5. Le gouvernement soviétique, comme la

Chine, estimait également que les États-Unis devaient, au préalable, cesser toute intervention militaire dans le Nord du Vietnam pour la réunion d’une conférence internationale sur le conflit. Le gouvernement français ne pensait cependant pas qu’il était réaliste de poser des conditions préalables à la réunion de la conférence6. Cette divergence

entre l’URSS et la France influença les négociations bilatérales sur une solution politique. Le 10 avril 1965, pendant l’entretien entre Andreï Gromyko et l’Ambassadeur de France à

1 Télégramme, n° 1034/1042, T123, DDF,1964, Tome I, op.cit., pp.260-261. 2 Télégramme, n° 6064/6070, T131, DDF,1964, Tome II, op.cit., p.324.

3 Document remis au général de Gaulle par M. Vinogradov, CR39, DDF, 1965, op.cit., 2003, pp.96-97. 4 Ibid., p.96.

5 Télégramme, n° 680/692, T94, DDF, 1965, Tome I, op.cit., pp.232-234. 6 Télégramme, n° 3067/3073, T98, DDF, 1965, Tome I, op.cit., pp.242-244.

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Moscou, le Ministre des Affaires étrangères de l’URSS souligna qu’il n’y avait pas d’issue pacifique dans le problème vietnamien en l’absence d’une cessation de l’agression américaine. Il s’était montré fort peu tenté de poursuivre les conversations avec les Français en ce qui concernait le Sud-est asiatique1. En fait, à ce moment-là, l’influence de Pékin

était forte sur Hanoi et sur Phnom Penh. Bien que Moscou ait finalement approuvé une conférence pour le Cambodge qui s’élargirait au problème vietnamien afin d’obtenir le retrait des troupes américaines2, le Prince Sihanouk changea d’avis après son entretien avec

Zhou Enlai à Djakarta et ne proposait plus une conférence internationale après sa déclaration du 25 avril 19653. Le prince Sihanouk estima que le projet de conférence était

dépassé et inutile4 . Lors que le gouvernement français informa la Chine de la position

soviétique afin de connaitre l’attitude chinoise sur la conférence internationale sur le problème indochinois proposée par la France et l’URSS. Aux yeux des Chinois, il s’agissait un « complot » franco-soviétique pour réprimer la révolution vietnamienne. Le gouvernement chinois insista encore sur le fait que le but de cette conférence était d’assurer à une garantie de la neutralité du Cambodge5. Bien que l’Union soviétique indique que sa

position était très proche de celle des Français concernant le problème vietnamien et que la France voulait vraiment une collaboration franco-soviétique6 , Brejnev préférait

finalement coopérer avec les États-Unis pour une solution politique. Cependant, le projet « Mayflower » proposé par les Russes échoua le 18 mai 1965, moment où la Chine et le Nord-Vietnam ignoraient l’intention des États-Unis.

1 Télégramme, n° 1362/1345,T168, DDF, 1965, Tome I, op.cit., pp.433-434. 2 Télégramme circulaire, n° 87, T201, DDF, 1965, Tome I, op.cit., pp.534-537. 3 Télégramme, n° 7460/7469, T226, DDF, 1965, Tome I, op.cit., p.593. 4 Télégramme, n° 469/503, N210, DDF, 1965, Tome I, op.cit., pp.556-558.

5 AMAEC, La coopération franco-soviétique sur le problème du Vietnam. 106-00886-01, pp.9-12 ; Entretien

avec le Conseiller de l’ambassade de Chine, N217, DDF, 1965, Tome I, op.cit., pp.571-575.

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