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La divergence franco-américaine concernant l’attitude chinoise sur une conférence internationale

Les approches internationales et les relations sino françaises d’une guerre à l’autre concernant le

Chapitre 4 : L’opposition de la Chine aux propositions gaullistes sur le Vietnam

4.1 La divergence franco-américaine concernant l’attitude chinoise sur une conférence internationale

Le gouvernement français continuait à tenter de connaître la position chinoise précise et de dissiper les préoccupations de Pékin, parce que la position du PCC était un enjeu important pour convaincre Washington d’accepter une conférence internationale pour résoudre le problème vietnamien. Le 3 février 1965, Manac’h eut un nouvel entretien avec Song Zhiguang. Le Directeur de l’Asie au Quai d’Orsay a ouvert l’entretien en déclarant au Premier Conseiller de l’Ambassade de Chine que le gouvernement français n’estimait pas, d’après les informations dont il disposait et les analyses françaises, que les États-Unis cherchaient réellement à donner une extension géographique au conflit du Sud-Vietnam. Manac’h cita, non pour preuve mais comme indication, le passage suivant de la déclaration de William Bundy du 23 janvier. Avec la déclaration du Conseiller des affaires étrangères de l’administration de Johnson à l’appui, il souligna qu’il y avait seulement deux choix pour les États-Unis au Vietnam ; Soit le retrait, soit la poursuite de l’escalade vers la guerre, il fallait néanmoins, aux yeux des Américains, éviter un effondrement du moral des Sud- Vietnamiens et de la volonté de continuer la lutte contre le communisme. Les paroles de William Bundy concernant les intentions américaines au Vietnam étaient donc ambigües. Song répondit donc : « Il nous est difficile d’estimer, sur la foi de cette déclaration, que les États-Unis sont disposés à négocier ». Manac’h ne montra cependant pas d’autre information qui conduisait à sa conclusion. Le Premier Conseiller précisa une fois de plus que le gouvernement chinois n’avait pas de langage commun avec les États-Unis, si la Chine avait des idées nouvelles, elle ne manquerait pas de prendre contact avec la France.

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Ensuite, le Directeur choisit de faire porter la conversation sur la prochaine mission d’Alexis Kossyguine, président du conseil des ministres de l’URSS, à Hanoi et le rôle de l’URSS dans les affaires vietnamiennes, mais Song répondit avec netteté qu’il ne pensait pas que l’Union Soviétique puisse jouer un rôle important dans cette région1.

Les Français soulignèrent plusieurs fois devant les Chinois que les Américaines ne cherchaient pas une extension du conflit au Vietnam, mais les Français n’expliquaient pas les raisons pour lesquelles ils tiraient ces conclusions. Bien que les Français n’aient pas montré pas de preuves concernant l’attitude américaine, les Chinois pensaient que les Américains voudraient peut-être ouvrir une négociation d’après les informations françaises2. Le gouvernement chinois devait confirmer son analyse de la situation, c’est-à-

dire, l’impossibilité de l’ingérence américaine à grande échelle, et le planning de la réunification par la force pourrait continuer à être exécuté comme prévu. En fait, la France fut un seul pays où la Chine pourrait obtenir directement des renseignements relatifs à « l’impérialisme américain » dans le cœur du Bloc occidental à ce moment-là3. La Chine

pouvait retarder son accord précis à une conférence internationale et continuer à profiter du conflit franco-américain. En même temps, selon l’entretien entre Manac’h et Song Zhiguang, l’Ambassade de Chine considérait que la France se hâtait de jouer un rôle important dans le problème du Vietnam, et s’inquiétait que le gouvernement américain négocie seulement avec l’URSS et la néglige. C’était la raison pour laquelle Manac’h avait demandé les avis de Song concernant la mission de Kossyguine à Hanoi4. Les Chinois

1 AMAE, 148QO/165, Note, no 35/AS, Entretien avec le premier conseiller de l’Ambassade de Chine

(Vietnam), le 4 février 1965 ; AMAEC, Quelques actions diplomatiques de la France sur le problème du Vietnam, le 4 février, 1965, 106-01314-01, pp. 25-26.

2 AMAEC, Quelques actions diplomatiques de la France sur le problème du Vietnam, le 1er février, 1965,

106-01314-01, p. 25.

3 AMAEC, La lettre de Chen Dingmin à Chen Yi, le 21 janvier 1963, 110-01984-03, pp.8-15.

4 AMAEC, Quelques actions diplomatiques de la France sur le problème du Vietnam, le 4 février, 1965,

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pensaient que le général de Gaulle n’avait pas un « projet » concret concernant le problème vietnamien, seulement quelques idées, par exemple, « la neutralisation » et « l’indépendance », mais que la France devrait proposer publiquement un « projet de paix » pour le Vietnam dans un avenir proche1.

Maurice Couve de Murville devait se soucier de sa mission aux États-Unis le 19 février 1965. D’après le planning, le principal sujet fut les positions chinoises et nord- vietnamiennes relatives à la conférence internationale proposée par la France. Cependant, jusqu’à ce moment-là, le Quai d’Orsay ne connaissait pas encore la position précise de la Chine. En revanche, la situation du Vietnam s’était aggravée. Le 7 février 1965, le gouvernement américain décida de bombarder Quang Binh, une province du Nord- Vietnam, pour se venger d’une attaque de Viêt-Cong sur une base aérienne américaine au Sud-Vietnam. C’était la première fois que les forces américaines avaient attaqué le nord. Quand l’Ambassadeur de la RPC revint en France, Maurice Couve de Murville se hâta de demander un entretien avec lui.

Pendant la conversation du 13 février 1965, le Ministre des Affaires étrangères français indiqua que, face à l’aggravation de la situation, le problème était d’abord d’empêcher les opérations qui s’étendaient au nord, et en second lieu, d’arrêter la guerre. Afin que s’arrêtent les opérations et que disparaissent les risques auxquels il fallait faire face, il pensait qu’il fallait ouvrir une conférence sans conditions préalables, dont la première tâche serait l’établissement d’un cessez-le-feu. Au contraire, Huang Zhen considérait qu’arrêter la guerre était l’affaire des États-Unis, puisque c’était eux qui avaient commencé à étendre le conflit. « La Chine était depuis longtemps disposée à participer à une telle conférence »

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dit Huang, mais il indiqua qu’en vertu des accords de Genève de 1954, il fallait que le gouvernement américain arrête les opérations et retire ses personnels militaires et que la question se résoudrait ensuite d’elle-même1 . Le Ministre français ajouta donc que la

réunion d’une conférence sans conditions préalables donnerait une solution aux problèmes vietnamiens par un retour aux accords de 1954, lesquels constituaient la seule base possible de négociations. Cependant, l’Ambassadeur de la RPC ne répondit pas à cette proposition. Il dit seulement qu’il fallait procéder à des négociations sur la base des accords de Genève, et que le gouvernement chinois soutenait toujours le retour aux accords de 1954 pour résoudre le problème du Vietnam par les Vietnamiens eux-mêmes et se verrait obligé de prendre les mesures comme il était indiqué.2 Le même jour, le gouvernement américain

décida d’étendre l’opération « Rolling Thunder » qui fut une campagne de bombardements aériens intensifs qui visait principalement des cibles stratégiques comme les industries et les infrastructures portuaires du Nord-Vietnam. Cette opération symbolisa le commencement de « la guerre américaine ».

« De cette conversation, il est difficile de lui attribuer une valeur trop formelle » répondit Maurice Couve de Murville, à la demande de George Ball, sous-secrétaire d’État des États-Unis lorsqu’ils parlèrent à la Maison Blanche le 19 février 1965 de l’entretien du 13 février à Paris. Cependant, le Ministre ajouta qu’il paraissait résulter que les Chinois étaient d’accord pour parvenir à une solution politique en réaffirmant les principes de 1954, et aussi pour la réunion d’une conférence sans conditions préalables3 . D’après les

1 AMAE, 148QO/143, Télégramme, n° 523/30, le 16 février 1965 ; AMAEC, Entretien entre M.

Maurice Couve de Murville, le Ministre des Affaires étrangères de la France, et M. Huang Zhen, l’Ambassadeur de Chine, le 13 février, 1965, 106-01314-01, pp. 27-29.

2 AMAE, 148QO/143, Télégramme, n° 523/30, le 16 février 1965 ; AMAEC, Entretien entre M.

Maurice Couve de Murville, le Ministre des Affaires étrangères de la France, et M. Huang Zhen, l’Ambassadeur de Chine, le 13 février 1965, 106-01314-01, pp. 27-29.

3 Télégramme, n° 1185/1199, le 19 février 1965, T83, DDF, 1965, Tome I, Bruxelles, Bern, Berlin,

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informations françaises, Maurice Couve de Murville considéra qu’il en allait de même pour le Nord-Vietnam, mais Hanoi était plus impatient que Pékin1. Le président Johnson indiqua

que les informations américaines différaient beaucoup de celles provenant du côté français. Ensuite, il donna la lecture d’un rapport des services de renseignements au Ministre. D’après ce texte, la Chine et le Nord-Vietnam n’accepteraient de parler qu’après le retrait préalable et complet des forces américaines et décidèrent à continuer les combats jusqu’au départ des troupes américaines et l’établissement d’un régime communiste dans le sud2.

« Nous pensons toujours qu’une négociation est utile, mais il faut que les autres acceptent aussi cet avis » commenta Johnson3 . Le Président pensa qu’il devait tenir compte de

l’agressivité du Nord-Vietnam, la réaction américaine ne pouvait donc être que de poursuivre et riposter. George Bundy, conseiller à la sécurité nationale des États-Unis, demanda alors si la position des Chinois était que les Américains devaient se retirer du Vietnam avant toutes négociations. Maurice Couve de Murville répondit qu’il ne le croyait pas. Ce dont les Chinois parlaient, c’était du retour aux principes de Genève de 1954. Le retrait américain serait une conséquence et ne serait pas une condition. Le Ministre confirma qu’il faudrait chercher à commencer par l’établissement d’un cessez-le-feu. Alors seulement une vie politique pourrait reprendre au Sud-Vietnam. Ceci n’impliquerait pas un retrait préalable des forces américaines. Cependant, le président Johnson douta encore des idées françaises, il pensait que la réunion d’une conférence ne ferait qu’exciter l’appétit des communistes. « Si le Vietnam tombe aux mains des communistes, ce serait ensuite le tour du Laos, de la Thaïlande, de la Birmane, de la Malaisie, etc. Nous n’accepterons pas

1 Document 144, Memorandum of Conversation, February 19, 1965, FRUS, 1964–1968, Volume II,

Vietnam, 1965, pp.331-336.

2 Télégramme, n° 1185/1199, le 19 février 1965, T83, DDF, 1965, Tome I, op.cit., p.204.

3 Document 144, Memorandum of Conversation, February 19, 1965, FRUS, 1964–1968, Volume II,

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un nouveau Munich » ajouta le Président1 . Cet entretien franco-américain fut encore

infructueux. Aux yeux des Français, les Américains pensaient : « Une conférence, si elle se réunissait, n’ait qu’une durée éphémère et l’on se retrouverait rapidement dans une situation encore plus embarrassante »2.

Cette conversation entre le Ministre des Affaires étrangères de la France, le président des États-Unis et les fonctionnaires du gouvernement américain eut un grand point de doute qui était présenté dans le jugement français sur l’attitude chinoise. Maurice Couve de Murville indiqua deux fois que le gouvernement chinois avait accepté une conférence internationale pour participer à une négociation avec les États-Unis, bien que des troupes américaines soient encore dans le Sud du Vietnam. Cependant, d’après les entretiens franco-chinois, les fonctionnaires chinois montrèrent que leurs positions sur une conférence internationale sans conditions préalables étaient ambiguës. Maurice Couve de Murville dit qu’il avait fait un résumé selon sa propre compréhension de son entretien avec l’Ambassadeur de Chine du 13 février, et avait demandé si l’Ambassadeur s’est opposé à toute partie de celui-ci, ce à quoi l’Ambassadeur avait répondu par la négative3 .

Évidemment, ce résumé n’est pas le télégramme n°523/30, le 16 février 1965, parce que Huang Zhen n’y révéla pas son consentement dans ce télégramme. Il y a un autre document intitulé le Compte-rendu de l’audience accordée par le Ministre à l’Ambassadeur de Chine, M. Huang Chen, 13 février 1965. Mais le contenu du compte-rendu est même que le télégramme n°523/304. Comment le Ministre des Affaires étrangères français en arriva-t-

1 Télégramme, n° 1185/1199, le 19 février 1965, T83, DDF, 1965, Tome I, op.cit., pp.205-207;

Document 144, Memorandum of Conversation, February 19, 1965, FRUS, 1964–1968, Volume II, Vietnam, 1965, pp.331-336.

2 AMAE, 148QO/162, Télégramme circulaire, no43, le 25 février 1965.

3 Documents 144, Memorandum of Conversation, February 19, 1965, FRUS,1964–1968, Volume II

Vietnam, 1965, pp.331-336.

4 AMAE, 119QO/529, Compte-rendu de l’audience accordée par le Ministre à l’Ambassadeur de Chine, M.

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il à cette conclusion ? Le Quai d’Orsay altéra-t-il la position chinoise pour persuader le gouvernement américain de participer à une négociation avec la Chine en vue de jouer un rôle médiateur et rebâtir le statut de grande puissance de la France ? Le Quai d’Orsay pensait-il que la Chine acceptait une négociation sans conditions préalables parce que les dirigeants chinois mentionnaient plusieurs fois le retour aux accords de Genève de 1954 ? En effet, le retrait des troupes étrangères fut exécuté après la signature des accords, c’est- à-dire à la fin de la conférence en 1954. Aux des Français, lors du temps des conversations ,« les troupes américaines demeureraient, du moins en partie sur place », et les accords de Genève de 1954 assureraient l’évacuation de toutes les forces étrangères. le PCC pourrait accepter une négociation dans cette condition1. En effet, selon un télégramme élaboré par

le Quai d’Orsay à envoyer à Paye le 27 février (finalement non envoyé), il croyait que la Chine voulait réunir une nouvelle conférence de Genève, qui devait être le prélude au départ des forces américaines, et que ce départ ne devait pas être entendu comme un préalable2.

4.2 « Une conférence consacrée au Vietnam est impossible »3

Entre février et mars 1965, le gouvernement américain décida de bombarder le Nord- Vietnam. Washington décida également d’envoyer de nombreuses troupes américaines dans la région du Sud-Vietnam pour aider les soldats vietnamiens contre le Viêt-Cong. L’escalade du conflit fut inattendue pour le gouvernement de la Chine populaire. Mao et les dirigeants du PCC étaient obligés de revoir leur politique vis-à-vis des Américains, afin d’établir la nouvelle politique diplomatique de la Chine.

1 AMAE, 148QO/162, Télégramme circulaire, no43, le 25 février 1965.

2 AMAE, 119QO/143, Télégramme à Pékin, projet, non envoyé, le 27 février 1965.

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Après le commencement de l’opération « Rolling Thunder », la position de la Chine était devenue intransigeante. Le 9 février, la déclaration du gouvernement chinois laissait entendre que l’agression américaine contre le Nord du Vietnam équivalait à une agression contre la Chine1. Le 10 février, le PCC organisa une manifestation de 1.5 million personnes

sur la place de Tian An Men pour dénoncer l’escalade de la guerre du Vietnam et appuyer la lutte vietnamienne contre l’intervention américaine. Tous les dirigeants chinois important, inclus le président Mao, participèrent à la manifestation pour montrer la position intransigeante de la Chine avant les opérations américaines2 . Le 13 février, le Comité

central du PCC envoya un télégramme à Léonid Brejnev, premier secrétaire du Comité central du Parti communiste de l’URSS. Dans ce télégramme, le PCC indiqua que la Chine et l’Union soviétique devaient s’unir comme un seul homme contre l’impérialisme américain et aider ensemble les Vietnamiennes de lutter contre « les agresseurs américains »3. Il semble que la Chine populaire pense que cette fois était différente des

incidents du golfe du Tonkin d’août 1964. L’administration de Johnson interviendrait sérieusement dans les affaires vietnamiennes par la force à grande échelle.

Au cours de la visite du Ministre des Affaires étrangères français aux États-Unis, le 23 février, le Premier Conseiller de l’Ambassade de Chine a été reçu, sur sa demande, par Manac’h. La question du Vietnam ayant été évoquée à la fin de l’entretien. Song a connu la visite de Maurice Couve de Murville aux États-Unis duquel il s’attendait à recevoir quelques informations sur le résultat, mais il déclara nettement que les conditions n’étaient pas réunies pour l’ouverture de pourparlers, parce que le gouvernement américain ne voulait pas négocier. Le Premier Conseiller indiqua que les Américains voulaient

1 Sous la direction de Wang Taiping : Zhong Hua Ren Min Gong He Guo Wai Jiao Shi, 1957-1969 (L’histoire

diplomatique de la Chine populaire, 1957-1969), Pékin : World Affairs Press, 1998, p.36.

2 CCCPC Party Literature Research Office, Mao Zedong Nian Pu, 1949-1976,volume V, op.cit., pp.477-478. 3 Ibid., pp.478-479.

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seulement modifier la position dans laquelle ils se trouvaient au Vietnam par l’intimidation, sous la forme notamment de bombardements du territoire du Nord-Vietnam1. Évidemment,

la position du gouvernement chinois est devenue intransigeante vers une conférence internationale, parce que selon le planning élaboré en juillet 1964, suite à la menace militaire, le PCC pensa qu’une négociation était devenue inutile2 . Cependant, le

gouvernement français ne voulait pas abandonner la dernière lueur d’espoir, il souhaitait connaître la position chinoise de façon détaillée.

Le ministère des Affaires étrangères français élabora un plan dans le but de poursuivre le travail de persuasion vis-à-vis de la Chine afin qu’elle participe à une négociation avec les États-Unis. Le nouveau plan considérait que l’aggravation du conflit au Vietnam a mis en péril l’équilibre du monde, mais que cet équilibre pourrait être recréé et se maintenir par un accord entre la Chine et les États-Unis. Bien que le gouvernement français ait pensé qu’il n’y eut pas de possibilité de conversation directe entre Washington et Pékin, le nouveau projet indiqua qu’il fallait dire à la Chine que la France a très bien compris pourquoi l’augmentation des tensions amène précisément la Chine et le Nord-Vietnam, donc le gouvernement français continuerait à proposer la réunion immédiate d’une conférence internationale. Cependant, le schéma considérait qu’il fallait convaincre la Chine que le gouvernement français n’agit nullement en médiateur, mais simplement selon ses convictions et de manière rigoureusement indépendante3.

En considérant la demande du résultat des entretiens entre Maurice Couve de Murville, Rusk et le président Johnson, le 18 et le 19 février 1965 par Song Zhiguang, le schéma

1 AMAE, 148QO/143, Note, 40/AS, Conversation avec le conseiller de l’Ambassade de Chine sur le

Vietnam, le 24 février 1965.

2Tong Xiaopeng, Feng Yu Si Shi Nian, volume II, op.cit., pp.220-221.

3 AMAE, 148QO/143, Schéma proposé pour une conversation avec l’Ambassade de Chine (projet), le 26

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prévoyait que la Chine populaire soit mise au courant que le Ministre rappela à ses interlocuteurs que la Chine populaire et le Nord-Vietnam avaient tout intérêt à régler le problème au moyen de pourparlers et non par les armes. Il fallait aussi indiquer aux Chinois que le gouvernement américain ne souhaitait pas jouer le rôle d’agresseur et qu’il ne repoussait pas « a priori » une solution politique. Les États-Unis « serraient prêts à rappeler leurs troupes si on pouvait lui démontrer que, dans les circonstances actuelles, des négociations aboutiraient à l’indépendance et à la neutralité du Sud-Vietnam, mais les Américains sont convaincus, au contraire, que ses adversaires veulent continuer et étendre les opérations ». Le plan considéra donc qu’il fallait indiquer à la Chine que la France continuerait à penser que le nœud du problème consistait à trouver un moyen de dissiper la méfiance des Américains1.

L’Ambassadeur de France a constaté le changement de l’attitude chinois sur le problème vietnamien. « La position chinoise a été récemment précisée en plusieurs occasions » écrivit l’Ambassadeur de France dans le télégramme du 2 mars, « le maréchal Chen Yi a indiqué que seul un retrait des troupes américaines pourrait permettre d’assurer la paix en laissant les peuples d’Indochine régler eux-mêmes leurs problèmes dans leur déclarations à la fête nationale du Népal...Zhou Enlai, sans mentionner l’éventualité d’une négociation, affirme que, sans le retrait des « agresseurs américains », tout accord international tendant à résoudre la question d’Indochine serrait violé et foule aux pieds comme les accords de Genève de 1954 et 1962 ». Cependant, Paye pensait que les positions chinoises ne lui paraissaient pas introduire l’idée d’un préalable à une conférence, dont il n’était pas fait mention dans les commentaires les plus récents et ces phrases devaient s’interpréter dans le sens d’un règlement de paix qui impliquerait nécessairement le départ

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des troupes américaines. Il confirma donc que la position du gouvernement chinois ne

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