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De leur rˆ ole dans la mondialisation, en particulier dans le caract`ere circulatoire et mobile de cette derni`ere, il est plus facile de d´egager des diff´erences et des ressemblances qui en feront plutˆot des

d´etroits de rang international (ceux de la route maritime est-ouest), des d´etroits de rang r´egional

(ceux donnant acc`es `a une mer int´erieure) ou des d´etroits presque oubli´es (ceux du bout de la terre).

Mais mˆeme au sein de ces cat´egories politico-´economiques, les dissemblances sont importantes. Faut-il

alors comparer l’incomparable ? Certainement pas, mais tout au long de ce manuscrit un regard crois´e

sur les diff´erents d´etroits de la plan`ete est apport´e car il permet de nourrir l’analyse du d´etroit de

3.1 Le milieu, cadre d’appui 67

Gibraltar et de comprendre le rˆole et la place de ce d´etroit dans le syst`eme-monde. Enfin, porter son

regard ailleurs aide souvent `a imaginer les futurs possibles de l’espace ´etudi´e.

3.1.2 Les paysages cˆotiers du d´etroit de Gibraltar

Les terres bordi`eres du d´etroit de Gibraltar sont caract´eris´ees par une vari´et´e de paysages ainsi

qu’une certaine sym´etrie morpho-structurale de part et d’autre du d´etroit (cf. fig. I.14).

Deux syst`emes dominent en Andalousie : celui de la d´epression du Guadalquivir et celui de la

cordill`ere B´etique. Le bassin du Guadalquivir est une vaste d´epression triangulaire encadr´ee par des

montagnes. Depuis longtemps, les plaines y sont enti`erement exploit´ees par l’homme du fait de leur

fertilit´e et de leur relative humidit´e. L’espace des montagnes est plus vaste que celui des plaines. Il est

compos´e de la Sierra Morena au Nord qui culmine `a 1300 m d’altitude et la Sierra Nevada au Sud-est

qui culmine au mont Mulhac´en `a 3482 m (province de Grenade).

Figure I.14 – Quelques caract´eristiques physiographiques du d´etroit de Gibraltar et ´el´ements de localisation de l’´etude de paysage.

3.1 Le milieu, cadre d’appui 69

De mani`ere presque sym´etrique, le Nord du Maroc est organis´e `a l’Ouest autour des bassins de

l’oued Mharhar (r´egion du Tang´erois) et du bas Loukkos et `a l’Est par les escarpements du Rif qui se

jettent en mer. Les montagnes du Rif culminent `a 2456 m, au djebel Tidighine (r´egion d’Al-Hocema).

Cette organisation physique participe `a un certain cloisonnement de l’espace et cr´ee des

compartiments qui vont fonctionner de fa¸con presque isol´es les uns des autres. En t´emoigne, d’un

cˆot´e comme de l’autre, un r´eseau urbain peu dense, essentiellement littoral et au sein duquel les

infrastructures de transport ont mis du temps `a se d´evelopper. Les replats cˆotiers, plaines littorales et

baies, sont les espaces les plus faciles `a am´enager. Les baies d’Algeciras et de Tanger sont fortement

anthropis´ees, en particulier par la construction d’´edifices portuaires. Ces ports dont les remblais

s’´etalent en mer ont une activit´e bien plus tourn´ee vers l’avant-pays maritime que vers l’arri`ere-pays.

Les rivages du d´etroitstricto sensu correspondent `a la fois `a l’´evanescence des deux grands bassins

hydrologiques (Guadalquivir et Mharhar) et `a la naissance des cordill`eres b´etiques et rifaines qui y

culminent `a 848 m au djebel Mussa, 426 m `a Gibraltar, 437 m `a la Pe˜na (municipalit´e de Tarifa).

Ces altitudes ont tendance `a augmenter vers l’int´erieur des terres et vers l’Est. Les altitudes les plus

importantes se rencontrent alors cˆot´e marocain o`u le relief est plus accident´e et les baies et plaines

cˆoti`eres plus petites que sur la rive espagnole du d´etroit.

Afin de mieux visualiser le paysage littoral du d´etroit, les photographies des trois planches suivantes

(photo. I.5, I.6 et I.7), dont les lieux sont localis´es sur la figure I.14, ont ´et´e r´ealis´ees `a partir de photos

prises au cours de l’´et´e 2010 et pr´esentent des ´el´ements caract´eristiques du front cˆotier du d´etroit.

Dans sa majeure partie, le littoral du d´etroit est escarp´e, rocheux, accident´e, mˆeme s’il est parfois

d´ecoup´e par des cˆotes basses moins r´epulsives. Ce sont de petites plaines littorales, bord´ees par des

cordons de galets ou de sables, qui permettent le d´eveloppement de plages commeKsar S´eghir (a) sur

le littoral marocain et Getages (b) au Sud de la baie d’Algeciras. Elles peuvent s’´etaler sur quelques

m`etres ou plusieurs kilom`etres et sont fr´equent´ees plutˆot par un tourisme local. Du cˆot´e marocain,

l’espace reste plus sauvage alors que du cˆot´e espagnol, les constructions sont d´evelopp´ees. Sur la plage

de Getages, des cabines de plages, achet´ees par des habitants de la r´egion, occupent d´esormais tout le

haut de plage.

Les plages les plus grandes se rencontrent cˆot´e espagnol sur les communes de Bolonia et de Tarifa.

`

A Tarifa, laplaya de Los Lancess’allonge sur 7,25 km. Ces plages sont caract´eris´ees par quelques zones

d’accumulation remarquables comme la dune deBolonia (c) et celle dePunta Paloma(d) form´ees par

les vents et les courants dominants venant de l’Est.

Ces plages repr´esentent les espaces les plus pr´eserv´es du littoral mais aussi les plus convoit´es

par les touristes. Leur maintien et leur pr´eservation n´ecessitent quelques am´enagements comme les

clˆotures en bois qui servent `a contenir l’avanc´ee de la dune. Les principaux ouvrages de fixation des

dunes remontent aux ann´ees 1950 avec la plantation de plusieurs centaines d’hectares de pinac´ees, en

particulier des pins parasols. Ces plages sont class´ees sous les d´enominations paraje natural depuis

1989 pour la plage de Los Lances (226 ha) et monumento natural depuis 2003 pour les 6 ha de la

dune deBolonia. Enfin, les tombolos de Trafalgar et de Gibraltar sont une autre forme d’accumulation

sableuse remarquable retrouv´ee sur les cˆotes du d´etroit.

(a) (b)

(c) (d)

Photo I.5 –Les plages et les dunes, supports des activit´es touristiques.

Les escarpements de falaises littorales du d´etroit se jettent directement en mer et se terminent par

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