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Le mode d’investigation le plus approprié pour l’étude de la personnalité reste l’observation directe et au long cours du comportement. Cependant, elle ne permet pas d’aborder la structure. Du fait de l’impossibilité d’observer l’ensemble du comportement, des techniques spécifiques sont utilisées : échelles d’observation, questionnaires, tests…

Aucune des méthodes n’est idéale : chacune présente des avantages et des inconvénients. La fiabilité maximale s’obtient grâce au couplage d’épreuves. Aucun des outils ne remplacera l’entretien, en face-à-face avec le psychologue, qui permet de dégager des hypothèses par la résonance de la parole de l’autre qui peut ensuite être validée.

Quel que soit l’outil choisi, la qualité dépend de trois facteurs :

- la validité du modèle théorique sous-jacent et de ses deux qualités psychométriques (standardisation et étalonnage)1,

- la qualité de la mise en œuvre (application), - la qualité de l’interprétation des profils.

Les échelles sont une évolution des tests mentaux d’aptitudes et d’intelligence de Binet-Simon. Une échelle d’évaluation est une formalisation standardisée d’une ou plusieurs dimensions qui ne sont pas mesurables directement, permettant l’attribution en fonction de règles logiques préétablies d’une ou plusieurs valeurs numériques à la caractéristique étudiée. Une échelle est dite normalisée en « x » classes quand l’étalonnage de l’échantillon se réfère aux effectifs qui se situent dans chacune des classes. Un sujet ayant obtenu le score « 40 » sur une échelle n’est toutefois pas deux fois plus atteint qu’un autre sujet coté « 20 », il est simplement plus atteint. Malheureusement, contrairement aux tests pour lesquels il est systématiquement fait référence à un étalonnage, peu d’échelles sont normalisées.

1 La standardisation permet de limiter l’influence de l’examinateur et de la situation de test. L’étalonnage permet de savoir comment le sujet se situe par rapport à la population de référence. Concrètement, il permet de passer d’un score brut à un score standard qui rend les choses comparables Lors de l’étalonnage on opère quelquefois à une normalisation des données qui consiste à transformer les données en s’appuyant sur les caractéristiques de la courbe normale théorique et non sur la moyenne et l’écart type des données brutes. Pour déterminer l’intervalle entre les limites des catégories, on se sert des rangs des sujets, comme dans les échelles quantilées, afin que les effectifs dans chaque catégorie soient conformes à ceux d’une distribution normale.

Une échelle d’évaluation comporte des liens entre ses différents items appelés dimensions latentes ou le construit. La succession d’items peut être composée d’éléments disparates ou liés avec une consistance interne1 difficile à révéler. Une échelle peut donner lieu au calcul de plusieurs scores si elle mesure plusieurs domaines ou dimensions (échelles multidimensionnelles), et/ou donner lieu à des profils de scores (c'est par exemple souvent le cas pour les échelles de qualité de vie). L’approche « attitudinale » (par les échelles de comportement) est réductrice et fragmentaire. Le test de personnalité est un outil particulier qui permet de constituer une situation standardisée par une évaluation statistique des réponses produites par un sujet afin d’établir son profil en termes de traits.

Dans un test les items constitutifs d’une épreuve peuvent être chronométrés, le mode de réponse est le plus souvent binaire. La somme des réponses (score global pour une dimension) est standardisée sur une population de référence qui permet de positionner l’individu par rapport à cette dernière.

Les tests reposent sur l’existence de traits stables déterminés par l’analyse factorielle. Les déclarations des sujets reflètent des traits de personnalité indépendants l’un de l’autre et caractérisent l’individu sur un aspect précis. Chaque trait se caractérise par un continuum ; chaque individu peut être décrit par un niveau sur un trait. Inventaires, tests, questionnaires, n’ont toutefois pas de valeur absolue ; ainsi deux individus qui ont un même score, et ainsi une même place sur une même dimension auront cependant des personnalités différentes, les éléments constitutifs de la personnalité ne s’additionnent pas mais s’imbriquent les uns dans les autres, rendant le champ des possibles au niveau des profils quasiment indéfini (non calculable). Bien que des liens incontestables existent entre personnalité et évènement de la vie, il est aujourd’hui aussi difficile d’identifier un lien fort entre le profil de personnalité du conducteur et le risque potentiel d’accident que de mettre en évidence le lien entre certains cancers et des déterminants du risque environnementaux. Les liens existants, sont difficiles à isoler et doivent être interprétés avec prudence. Des efforts doivent être poursuivis pour affiner les méthodes, approfondir les travaux et reproduire les résultats.

Une échelle d’évaluation est une formalisation d’une ou plusieurs dimensions. Le test de personnalité est un outil qui permet de positionner un sujet par rapport à une population de référence.

1.3.1.1

Étude psychosociale de la personnalité

L’approche psychosociale considère les attitudes comportementales comme des expressions résultantes de la personnalité, qui présentent l’avantage d’être directement accessibles. Elles peuvent s’avérer utiles quand l’approche par les traits ne permet pas de mettre en évidence la dimension recherchée. Elles permettent d’envisager une prédisposition à un mode comportemental.

En complément de l’approche des traits, l’aspect affectif de la personnalité par l’intermédiaire des adjectifs qui permettent de décrire les traits peuvent éclairer la compréhension. Ils transmettent des valeurs à la fois affectives (doux, sincère) et sociale (dominé, mou). Le vocabulaire comporte ainsi deux fonctions structurelles, l’une affective et l’autre sociale. Les adjectifs dans leur dimension évaluative ont la capacité de définir à la fois la personne et son utilité sociale (polysémie des adjectifs). La connaissance d’autrui à partir des adjectifs passe par la connaissance de l’évaluateur (indissociable du contexte social et de ses pratiques spécifiques), ainsi que par celle centrée sur le sujet.

1.3.1.2

Étude sociocognitive de la personnalité

L’approche sociocognitive, centrée sur l’individu en situation, est l’une des évolutions bien amorcée de l’étude de la personnalité (Cervone 2004). Les sciences cognitives suggèrent que la construction du sens par un sujet s’aborde par le biais de l’activité située.

L’idée principale est que le sujet produit des patterns comportementaux cohérents qui s’intègrent dans la règle du « si… alors… » : modèle dit CAPS des années 1995 (Cognitive Affective Personality System) de Mischel et Shoda. Ce modèle lie l’affectif et le cognitif et constitue une métathéorie de la personnalité du sujet (Mischel and Shoda 1995). Les auteurs illustrent cette règle par un comportement différencié du sujet par sexe en fonction du contexte. Si par exemple, l’élément-source différenciateur de comportement est la présence ou l’absence de musique, la signature comportementale du sujet sera: « si la musique est présente alors je suis entreprenant,

si la musique est absente, alors je me mets en retrait ». L’incohérence apparente sous l’angle du

concept mental (manifestation alternative d’extraversion et d’introversion) ne l’est plus sous l’angle de l’approche sociocognitive. Ainsi le pattern situationnel exprimé par la personne constitue sa signature comportementale. Cette vision ne s’oppose nullement à la tradition « lexicale ». Elle traite des structures et des dynamiques mentales qui contribuent de façon causale

au fonctionnement et à la cohérence de la personnalité. Elle a pour objectif la compréhension de l’interaction des systèmes cognitifs et affectifs avec l'environnement. Ce sont les caractéristiques de la situation qui conditionnent la dynamique de la personnalité. Cette approche permet d’aborder la structure des traits et non les traits eux-mêmes. Toutefois actuellement, le modèle CAPS ne spécifie ni la nature ni le contenu exact des variables requises pour modéliser la structure de la personnalité. Les recherches à venir devront répondre à cette demande, proposant ainsi un nouveau défi aux chercheurs : celui d'articuler la structure psychologique qui sous-tend l’organisation (traits) au sein du système de la personnalité.

1.3.1.3

Étude iconographique de la personnalité

La physionomie et la psychométrie ne sont pas les seuls moyens d’investigation de la personnalité. Tous les signes, dont l’écriture, le dessin, le geste, sont d’autres outils à disposition. L’hypothèse que la personnalité s’exprime dans la physionomie, le geste, la parole, est tout aussi plausible que celle de la projection de la personnalité dans les dessins ou les récits. Il serait dommageable de passer à côté d’une partie importante de l’information disponible. Ces épreuves peuvent constituer un bon moyen d’investigation si toutefois une grande vigilance est portée à l’interprétation. Dès le début du XIXe siècle, avec l’expérience du fil et de la bille de plomb orienté dans différentes directions, le Marquis de Chevreul démontre que la seule pensée d’un mouvement peut créer le mouvement. Sur ce champ, dans le contexte routier, nous pouvons citer l’approche atypique de Matsuoka qui défini des profils à risque en fonction des aptitudes graphiques (Matsuoka 1997). L’expérimentation consiste à faire une multitude de cercles sur une feuille de papier, dans un temps donné. Les réponses au test sont ordonnées en fonction de la vitesse et de la qualité d’exécution (irrégularités) des cercles produits. Selon les auteurs, les 103 conducteurs enclins à l’accident produisent, en moyenne, plus de cercles que les 178 sujets dits «

bons conducteurs ». Les sujets du premier groupe exécutent des cercles dont le graphisme est

globalement moins harmonieux que celui des « bons conducteurs ». Précisons que l’approche de Matsuoka, sans le spécifier, est une reprise partielle du test projectif (Psychodiagnostic MyoKinetique P.M.K.) de 1962 de Mira et Lopez, utilisé pour la détection de l’alcoolisme et la mesure des perturbations de la personnalité dans le domaine de l’agressivité, l’émotivité, l’excitation/inhibition, l’introversion/extraversion et le tonus vital. Le PMK comprend également un étalonnage pour les conducteurs « normaux » versus les « mauvais » (Mira y Lopez 1962). Le PMK consiste à élaborer non seulement des cercles mais plusieurs séries de mouvements dans les divers plans de l’espace afin de déceler la formule « attitudinelle » du sujet, son squelette

psychique c'est-à-dire ses penchants tempéramentaux et caractérologiques ». Il s’agit de la

mesure « Myopsique » qui assure l’adaptation psychomotrice de l’individu à l’ambiance. Les mesures Myopsiques reposent sur le principe selon lequel chaque attitude ou intention de réaction s’accompagne d’une attitude musculaire déterminée qui vise à favoriser les mouvements projetés et à inhiber ses contraires (dépendance indépendance à l’égard du champ). Mira et Lopez, dans la mesure de la production des cercles précisent qu’une augmentation graduelle du diamètre des cercles est en lien avec l’anxiété alors qu’une diminution l’est avec l’inhibition. Ainsi, les déviations secondaires (de plan) expriment l’émotivité du sujet. L’ensemble de ces approches repose sur une même idée : la substance se manifeste dans la forme et la vie s’exprime dans le mouvement selon la doctrine motrice de William James : on peut déduire de l’attitude praxique1 une attitude mentale et vice versa. La qualité du graphisme serait-elle un indicateur de prise de risque, de motivation, du mode de locus de contrôle, de dépendance-indépendance à l’égard du champ, ou simplement liée à la rapidité avec laquelle les cercles sont réalisés (nervosité du sujet, par exemple ou maladresse) ?

Sur le plan neuropsychologique, les expérimentations de Matsuoka et de Mira et Lopez peuvent être mises en relation avec les capacités d’appréhension de l’espace en deux dimensions (espace, vision, coordination visuo-spatiale). Nous nous éloignons de la simple notion de locus de

contrôle (voir partie I5.4.2.1), pour aborder celle d'aptitude visuo-spatiale contrôlée. Bien que la

remise en cause de l’outil ne soit pas notre propos, nous attirons néanmoins l’attention sur la nécessité de circonspection face aux interprétations.

La personnalité s’exprime dans la physionomie, le geste, la parole, le dessin et au sens large dans toute expérience humaine. Tout individu possède une signature comportementale stable qui rend compte de sa personnalité.

1.3.2

Tests psychométriques

Les tests renvoient à l’étude des différences inter-individuelles. Galton à la fin du XIXe siècle postule que les dimensions principales qui reflètent les différences individuelles existent implicitement dans le langage courant. Les nombreux adjectifs (extraverti, instable….) repérés dans la langue (4504 en anglais selon Allport et Odbert en 1936) constitueraient une base solide de la connaissance de la personnalité. Les analyses factorielles permettent de réduire et d’organiser les termes en un nombre plus réduit de champs sémantiques en combinant les critères

1 La praxie fait référence à l’action et désigne les fonctions de coordination et d'adaptation des mouvements

d’exhaustivité (qui conduit à n’omettre aucune dimension importante) et d’économie (qui conduit à condenser le lexique en un nombre suffisamment restreint de facteurs).

1.3.2.1

Historique des tests

Binet dans les années 1900 est le précurseur de la testologie. Les tests sont nés de l’idée que le psychisme se mesure. Cattell crée le terme de test mental pour désigner une série d’épreuves psychologiques utilisées pour mesurer les différences individuelles sur un échantillon d’universitaires. Les premières épreuves sont pour la plupart destinées à mesurer des fonctions sensori-motrices élémentaires (temps de réaction, sensibilité à la douleur). La deuxième guerre mondiale a confirmé l’intérêt pour les tests d’intelligence et d’aptitudes, et constitué un puissant stimulant pour le développement des tests de personnalité. Les tests n’ont pas connu en France les développements qu’ils ont eus dans bien d’autres pays ; le respect de l’unicité de la personne et la position dominante de la psychanalyse ont contribué à créer un climat peu propice au développement et à l’utilisation des tests. Au fil du temps, le besoin de techniques et de méthodes fiables sur le plan des calculs ont orienté leur développement et leur extension.

1.3.2.2

Définition d’un test

Les tests sont spécifiques de l’approche factorielle du psychologue qui est le seul selon Pedinielli à posséder les connaissances permettant l’interprétation (Pedinielli 1994). Ainsi le mot test qui vient du vocable anglais « épreuve », est un ensemble de moyens de critères qui permettent d’apprécier les composants de soi. Un test reflète un échantillon de comportements à un instant « T ». C’est une épreuve de stimulation standardisée qui sert de stimulus à un comportement évalué par comparaison statistique avec celui d’individus similaires placés dans la même situation. Il doit préserver un équilibre entre une approche nomothétique (étude des lois) et idiographique (étude de l’individu). Ils mesurent les données pour lesquelles ils ont été conçus et leurs scores reflètent des aptitudes ou connaissances. Ainsi le test présente des scores fidèles et valides. La probabilité de se tromper est une notion fondamentale en psychométrie illustrée par deux indices : le risque α (rejet à tord de l’hypothèse nulle alors qu’elle est vraie le sujet est un faux négatif) et le risque β qui consiste à accepter à tord l’hypothèse nulle alors qu’elle est fausse, le sujet est un faux positif). Les tests présentent deux types de caractéristiques : la standardisation de la situation (épreuves, matériel, support) et l’existence d’une échelle de mesure (étalonnage), servant à situer des individus par rapport à un groupe de référence. Un test

se définit par trois indicateurs : sensibilité, fidélité, et validité1 (en épidémiologie, on parle de sensibilité et de spécificité)2.

La fidélité quantifie à la fois la stabilité temporelle et la consistance interne. Elle renvoie à la constance de la mesure. On distingue plusieurs types de consistance :

- La fidélité test-retest – Mesure la constance des résultats dans le temps pour un même échantillon de sujets ;

- La consistance interne ou mesure de la cohérence intra-items ;

- La fidélité inter-évaluateurs qui permet d’estimer le degré d’accord entre plusieurs évaluateurs chargés de l’interprétation ;

-la fidélité « split-half » dite méthode des moitiés consiste à générer deux scores basés chacun sur la moitié des items au test. Pour un test comportant vingt items, on pourrait penser à une division qui séparerait les dix premiers items et les dix derniers, ou encore les items pairs et les items impairs. Chaque participant obtient donc deux scores et la corrélation entre ces scores reflète la consistance de l'instrument, sa fidélité.

La validité d’un test apporte l’assurance qu’il mesure bien ce qu’il est censé mesurer et rien d’autre. On parle de validité :

- validité apparente (le sujet considère le test comme pertinent) ;

- Validité de contenu (pertinence des items validée par des professionnels) ;

- Validité de construit, élaborée graduellement au fil de l’accumulation des informations. La validité de construit n’est jamais terminée (validité des critères), il s’agit de savoir si le test prédit des aspects spécifiques du comportement ;

- La validité prédictive parle d’elle-même,

- La validité corrélative ou concurrente se manifeste à travers ses corrélations avec d’autres tests semblables et contribue à la validation du construit.

Après avoir validé la variable à mesurer, afin de déterminer si un test est adapté à une situation, l’examen des scores de fidélité et de validité est nécessaire. Le score d’un test est le décompte de

1 La sensibilité désigne la propriété d’un test qui permet de discriminer finement, sur une même dimension, les

sujets en référence aux différences entre les scores.

La fidélité est la propriété d’un test qui permet de vérifier que les résultats ne varient pas dans une population donnée. La vérification dans le temps : test-retest consiste à faire le test, et le refaire ensuite un certain délai plus tard. La validité est la propriété d’un test à mesurer ce qu’il est sensé mesurer.

2 En statistique et en épidémiologie, la sensibilité correspond à la capacité à donner un résultat positif lorsque la condition est présente. Elle s'oppose à la spécificité qui est la capacité à donner un résultat négatif lorsque la condition n'est pas présente.

points obtenu pour une dimension particulière. Un test mesure en général plusieurs dimensions et comporte donc plusieurs scores.

1.3.2.3

Modèle d’Eysenck : Inventaire de Personnalité D’Eysenck

(EPI)

Nous présentons succinctement l’EPI d’Eysenck car c’est le test choisi pour aborder la personnalité dans la partie enquête de notre travail. Aujourd’hui les « big-five » (approche en cinq facteurs) lui sont souvent préférés. Nous adhérons volontiers à l’utilisation préférentielle du « big-five », plus complète mais plus lourde. Nous avons choisi d’utiliser l’EPI car l’extraversion est la variable d’intérêt principale de notre étude et ce test permet de l’aborder fidèlement et rapidement.

L’EPI est une application modifiée du Maudsley Personality Inventory (MPI), il en augmente les qualités métrologiques, en simplifie le vocabulaire et le rend accessible à tout niveau scolaire ou intellectuel. Il a été mis au point en 1964 par Eysenck lui-même. L’adaptation française par le Centre de Psychologie Appliquée (C.P.A) date de 1971. Ce modèle se veut d’inspiration biophysiologique, Eysenck est connu pour son modèle en deux facteurs orthogonaux : le névrosisme et l’extraversion. Ces deux facteurs font référence à deux boucles neurophysiologiques différentes. L’extraversion correspond à la boucle cortico-réticulaire (réticulé : vigilance, cortex), le névrosisme apparaît comme une dimension portée par la boucle joignant la formation réticulaire au système limbique impliqué dans la régulation des émotions. Le système limbique régule le système nerveux autonome qui peut agir sur la vigilance. En tant que modèle du tempérament, il se situe à la jonction de différentes variables de la personnalité et des émotions. L’extraversion et le névrosisme entretiennent des relations de co-occurrence1 et de rétro-actions avec les états émotionnels, ce qui suggère une certaine prédictibilité des conduites à risque par l’intermédiaire de ces deux facteurs. Une corrélation entre le névrosisme et les émotions négatives qui influencent la notion de bien être et déterminent l’occurrence de conduites à risque est fréquemment constatée.

Les hypothèses de construction de la personnalité de l’EPI reposent sur l’analyse factorielle. C’est un modèle hiérarchique, dans le sens où le nombre de facteurs pris en considération, dépend du niveau de description de la personnalité choisit. Quatre niveaux d’investigation se distinguent :

- le niveau en types (extraversion, névrotisme),

- le niveau en traits (socialisation, assertivité, recherche de sensations), - les réponses habituelles

- les réponses spécifiques occasionnelles.

De nombreuses études traitent des deux premiers niveaux, les autres qui restent sous l’influence