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Nous adhérons au concept de l’émotion de Damasio (Damasio 1994). L’émotion succède à un événement puis secondairement à un processus d’évaluation. C’est le cumul d’expériences passées, de situations associées à des stimuli qui peuvent déclencher des émotions de façon « conditionnelle ». Damasio conteste la position dualiste de Descartes qui suppose un esprit distinct du cerveau et du corps. Les émotions sont modératrices ou catalyseurs des états émotionnels et elles interagissent avec les traits de personnalité pour influencer le processus de traitement de l’émotion de manière congruente.

Traiter des émotions, c’est s’interroger sur certains paramètres, notamment, sur les biais de représentation. Nous remarquons des distorsions de la mémoire, lors de phases d’évaluation d’affects en direct et en différé. L’équipe de Schwartz démontre que le sujet reconstruit sa représentation dans la situation même de l’entretien, il remet donc en cause l’immuabilité de la représentation (Bonnet 2003) p.72. Dans une approche intégrative de la détermination du comportement, les représentations tiennent leur place.

Préalablement à l’exposé des représentations, dans le champ de la psychologie, nous notons que le dictionnaire « le Littré » dénombre à lui seul treize acceptions différentes.

Il existe un sens commun du terme et des sens différents selon les champs disciplinaires. Deux champs sémantiques se distinguent : aspects « interne » et aspects « externe ».

Les représentations internes sont des codages invisibles qui guident l’action ; c’est une mise en symboles interne, alors que les représentations externes sont des productions (graphes, discours publiques) qui se laissent à voir. Nous aborderons ici uniquement les représentations internes et ne ferons pas mention des autres.

Les représentations sont des « objets » cognitifs que l’humain construit mentalement à des fins d’adaptation au monde (elles n’existent que dans sa tête). Elles se construisent dès le plus jeune âge, sur le terrain du langage par l’intermédiaire de l’emprunte et de l’imitation. Pour qu’une représentation se fixe, elle doit être dénotée et connotée par des mots, une intention. Elles se construisent à partir d'informations, de jugements, d'expériences passées sans reposer nécessairement sur des faits réels objectifs et démontrés ; elles s’appuient aussi sur la personnalité et le contexte de vie. On rejoint Piaget pour qui l’apprentissage de « l’ici et ailleurs » (la recherche par l’enfant d’un objet sortie du champ de vision) prend part à leur construction. Ces dernières lui permettent de comprendre que l’objet garde son identité malgré son absence perceptive. Dans les représentations, il apparaît que « tout mode du connaître et du

ressentir coexiste avec un rapport de communication qu’il contribue à fixer » (Schiele 1984) p.7.

Les représentations sont élaborées en mémoire opérationnelle, et se distinguent des connaissances stockées en mémoire à long terme. Elles ne s’assimilent pas aux connaissances de la mémoire à long terme, également désignées par certains auteurs sous les termes de « représentations, représentations-types ou structures permanentes ». Nous précisons cette terminologie sachant toutefois que les représentations mentales font appel à une activation de connaissances préalables qui sont reconnues dans la situation courante.

Elles peuvent avoir deux niveaux différents d’abstraction, un niveau symbolique (conscient à base de règles) et un niveau sub-symbolique (automatisé et inconscient). En conduite automobile nous parlons volontiers de représentation mentale pour l’action (au service de) pour souligner l’aspect fonctionnel et finaliser des représentations élaborées au cours d’une activité. À la fois processus et produit, elles appartiennent aux champs de la psychologie sociale et à celui de la psychologie cognitive, combinant ainsi plusieurs paradigmes. Nous les aborderons alternativement sous leurs deux versants. Pour certains auteurs, la représentation est sociale (Durkheim) ou plus individuelle (Wallon, Moscovici).

Durkheim conçoit les représentations sociales comme une production collective, une forme de pensée sociale. Il structure l’ensemble des représentations sur la notion de similitude : « deux

idées qui se ressemblent se trouveront associées quoique l’association soit le produit, non de la ressemblance à proprement parler, mais d’une contiguïté purement matérielle » [(Durkheim

1898) cité par Marchand, p.81 (Marchand 2007)]. L’approche Durkheimienne de la fin du XIXe siècle affirme la priorité du social sur l’individuel, elle fait référence aux processus de mémorisation. Bourdieu, Moscovici, dans les années 1960, permettent de sortir de l’impasse

entre l’individuel et le social. Bourdieu enrichit le concept de la notion de champs1 et d’habitus2 alors que Moscovici choisit une approche hiérarchique résolument cognitive et établit le pont entre représentations individuelles et sociales. L'étude de la façon dont ces représentations sont construites correspond à l'étude « fonctionnelle » de la cognition humaine. Étudier les représentations mentales dans le paradigme de la psychologie cognitive revient à étudier la notion de représentation comme une construction d'informations en mémoire. Cette étude est centrale en psychologie cognitive, par opposition au behaviorisme3. Moscovici envisage comment « le social transforme une connaissance en représentation et la façon dont cette

représentation transforme le social », par deux processus : « l’objectivation »4 et « l’ancrage »5 (Moscovici 1992) p.367. Outre ces deux processus, il envisage la possibilité que la représentation d’un même objet soit plurielle. La différence est fonction de l’appartenance sociale et culturelle du groupe de référence (on en a plusieurs) qui marque le sujet dans la représentation sociale qu’il se fait d’un objet particulier. Moscovici définit les représentations sociales comme des systèmes de valeurs, d’idées, de pratiques. Leur fonctionnalité est double : d’une part, elles permettent aux individus de s’orienter et de maîtriser leur environnement matériel et, d’autre part, elles facilitent la communication entre les membres du groupe en codant l’information. Elles revêtent quatre niveaux fonctionnels:

- une fonction de savoir, elles aident à comprendre et à expliquer la réalité, - une fonction identitaire de groupes,

- une fonction d’orientation des comportements et des pratiques, - une fonction justificatrice.

Pour Moscovici la représentation sociale est donc cognitive, elle articule les informations sur l’objet et les attitudes du sujet à son égard. Les représentations sociales se situent donc au carrefour du psychologique et du sociologique, c'est-à-dire entre le psychisme du sujet et son fonctionnement cognitif dans le contexte.

1 Le Champ désigne un ensemble d’objets sociaux ayant entre eux des relations de hiérarchie et d’autopositions qui

structurent la répartition entre ces objets d’un capital de valeur sociale.

2 L’habitus et la disposition rendent compte de l’articulation entre l’individuel et le social

3 Le behaviorisme fait référence au comportementalisme. Il s’agit d’une approche de la psychologie à travers l'étude

des interactions du sujet avec le milieu qui se centre sur l'étude du comportement observable et sur le rôle de l'environnement en tant que déterminant du comportement. Par exemple, l’apprentissage y est expliqué comme une modification du comportement observable ou non, modification résultant de la conséquence d’une réponse àdes

stimuli, extérieurs (environnement externe) ou à des stimuli intérieurs (environnement interne), sur l'organisme.

4 L’objectivation consiste à rendre concret ce qui est initialement abstrait en lui attribuant des propriétés qu’il ne

possède pas mais que son objectivation rend nécessaire.

5 L’ancrage consiste en l’incorporation d’éléments nouveaux dans des catégories familières, il est complémentaire à

Abric enrichit le concept de la notion d’interface, entre le social et l’individuel, avec un effet de

feed-back (Abric 2003). Pour lui, les représentations sociales ne sont pas uniquement cognitives

car elles sont plus que des filtres interprétatifs ; elles constituent une réalité où les dimensions psychologiques, sociales et idéologiques rentrent en compte. Il n'existe donc pas de réalité objective. Toute réalité serait représentée, donc appropriée par les individus, puis reconstruite dans un système sociocognitif. Ghiglione et Bonnet, distinguent la représentation du traitement cognitif :

« Pour ce qui concerne l’information symbolique, les représentations sont des connaissances et

des interprétations, les traitements sont des inférences et des jugements, orientés vers des activités de compréhension envers des décisions d’actions ». (Ghiglione, Bonnet et al. 1990)

p.43.

2.2.1

Principes d’organisation des représentations

Doise complète le processus d’objectivation et d’ancrage de Moscovici par les principes organisateurs (Doise 1986). Toutes les représentations sociales sont organisées autour d’un noyau central dont la fonction est structurante et gère l’ensemble du champ représentationnel d’un objet donné. Le noyau central, dit également causal, donne signification à un ensemble d’événements particuliers et permet la vision cohérente. Les représentations revêtent donc un caractère structural. Abric distingue deux sous-systèmes de représentations, un système central et des éléments périphériques : le système central est peu évolutif à court terme, il est déterminé par l’histoire du groupe et marqué par la mémoire collective. Sa fonction est consensuelle, il est la base commune, collectivement admise et partagée des représentations sociales. Les éléments périphériques, quant à eux, sont gouvernés par le noyau central, se sont de réels schèmes prescripteurs de comportement. Ils jouent un rôle dans la dynamique des représentations sociales et, contrairement au système central, ils sont fortement liés au contexte, ils sont souples et évolutifs permettant ainsi l’adaptation du système central à la réalité concrète sans en modifier la structure profonde. En résumé, les représentations sociales sont consensuelles par leur noyau central mais elles peuvent manifester de fortes différences interindividuelles par leurs systèmes périphériques. Pour un individu l’importance que peut prendre un élément périphérique, dépend essentiellement de la structure et de la signification de son système central perceptuel.

Il est possible de raisonner sur les représentations et de rechercher le lien entre comportement et représentation. Le rapport entre les deux suppose que le comportement n’est pas déterminé par les caractéristiques objectives de la situation mais par la représentation que chacun en a. La

difficulté consiste à rendre compte du continuum entre deux pôles. Le premier correspond aux savoir-faire activés pour faire face à la situation sans que l'opérateur n'en ait directement conscience ; le second correspond aux représentations explicites, ayant valeur de symbole dans la réalité objective pour le sujet. C’est l’appropriation de la réalité par l’individu, à travers son système de représentation, beaucoup plus que la situation réelle elle-même, qui conditionne l’apparition de tel ou tel comportement. La situation étant toutefois réversible, une pratique nouvelle peut provoquer une transformation (seules les informations pertinentes sont incluses), et modifiée, amplifiée fonctionnellement (les informations les plus importantes pour la tâche sont accentuées). C’est une manière de s’interroger sur le déterminisme en sens inverse. Soit, comment les pratiques peuvent-elles déterminer les représentations plutôt que comment les représentations déterminent les actions ?

Les représentations sociales ne sont néanmoins pas immuables, un événement peut être à l’origine d’une transformation, dans la mesure où il est particulièrement impliquant pour le groupe d’appartenance et qu’il induit des modifications concrètes des circonstances externes appartenant au champ de la représentation. La pratique sociale et les représentations afférentes sont modifiables, si tant est qu’elles restent en accord avec le système de représentation de base.

2.2.2

Représentations, et comportement

Dès la naissance, face à une situation, l’humain n’est plus en vision mais en représentation. Dans la littérature, le débat ne porte pas sur le lien entre représentation et comportement mais sur l’origine du lien ou son intensité. La perception du risque, est sous l’influence des valeurs personnelles et socio économiques. Un ensemble d’études sur les représentations du risque dans des domaines autres que la route peuvent permettre un éclairage et des transpositions sur le conducteur. Sur l’exemple particulier des comportements écologiques, l’équipe de Slimack précise que les personnes peu instruites et celles à revenu élevé se sentent moins concernés par le risque écologique (Slimack and Dietz 2006). Les auteurs explorent le lien entre les valeurs personnelles et la perception du risque écologique sur deux échantillons distincts de profanes et d’experts. Ils mettent en évidence que les profanes sont plus sensibles aux risques rares et aux conséquences importantes alors que les experts sont plus sensibles au risque à long terme. Récemment, sur un échantillon d’africains, Gyekye lie la perception négative d’une situation et l’augmentation de la fréquence des accidents professionnels (Gyekye 2006). Kuttschreuter pour sa part, distingue deux types de comportement face au risque alimentaire: l’évitement versus la recherche d’information. L’évitement serait lié à une perception très élevée du risque ainsi qu’à

un sentiment de vulnérabilité entraînant la décision de se protéger (la vulnérabilité apparait comme un levier positif au service de la sécurité). L’équipe de Riley démontre, qu’une conduite à risque (dans ce cas l’usage du mercure) est renforcée dans sa pratique si le seul risque perçu est celui de l’illégalité. Pour eux, l’aveuglement par l’aspect répréhensible permet à l’usager d’échapper à la prévention (Rieley and Newby 2007).

Le levier de la vulnérabilité, l’incidence de la répression, la différence entre profanes et experts mis en évidence par les différents auteurs, dans d’autres contextes que la route, peuvent donner lieu à des transpositions d’hypothèses et ainsi permettre l’émergence d’applications préventives. Ainsi le profane et l’expert de Slimack deviennent le conducteur novice et expérimenté. Dans une culture donnée, l’étude des représentations négatives (en lien avec l’estime de soi) est-elle propre au contexte ou généralisable, notamment à l’espace de circulation ?

Il est important de souligner que la perception du danger est une compétence de troisième niveau1 qui arrive à maturité après l’obtention du « papier rose ». L’étude de Watts sur les temps

de réaction, lors de la perception d’un danger corrèle ce facteur avec la fréquence d’accident sur une période de trois années post-permis (Watts and Quimby 1979). MC Kenna montre également sur un échantillon de jeunes, le lien entre le résultat à un test de perception du danger et le nombre d’accidents sur deux ans et ce, en contrôlant l’âge et le kilométrage (Mc Kenna and Crick 1991).

L’ensemble des études menées sur le lien entre l’implication dans un accident et le risque encouru sont rétrospectives. Elles permettent d’émettre des hypothèses mais doivent s’enrichir de travaux longitudinaux de cohortes. Seuls des chercheurs Australiens ont mené une action d’envergure sur 100 000 conducteurs en phase probatoire (Drummond 2000). Ils concluent qu’un mauvais résultat au test de perception du danger est associé à des accidents corporels graves mais pas aux accidents matériels. Au bout d’un an, le risque d’accident mortel est multiplié par deux, pour les sujets ayant eu un score bas au test de perception des dangers. Cette étude a été menée sur un public de conducteurs novices uniquement. Il est communément admis que le risque d’accident décroit durant les premières années de conduite, en partie du fait de l’élargissement du champ des représentations routières. Selon l’équipe de Renge et Mc Kenna, les conducteurs expérimentés détectent un plus grand nombre d’indices potentiels de danger que les conducteurs novices. En revanche, lorsque les conducteurs expérimentés sont distraits (téléphone portable par

1Le niveau fait référence au concept de Maitrise des situations de circulation de Keskinen en trois paliers : adapter

exemple), la différence entre novices et expérimentés disparaît (Renge 1998) (Mc Kenna and Crick 1991).

2.2.3

Représentations pour l’action

Au même titre que le comportement passé structure les représentations, les représentations orientent le comportement. Il est donc envisageable « d’éduquer » les représentations dans une lignée préventive, une optique de mieux vivre ensemble. Une représentation peut se modifier de façon définitive ou transitoire. La transformation est d’autant plus ancrée que les nouvelles pratiques sont vues, par les membres du groupe, comme substitut des anciennes et qu’elles s’installent une fois pour toutes. Un retour aux anciennes pratiques devient alors très difficile. La situation peut-être irréversible, tel est le cas d’une pratique rendue obligatoire par une disposition légale ou un contrôle continu. En revanche, dans le cas ou une nouvelle pratique est ressentie comme provisoire (c’est mon anniversaire alors je bois sachant que je vais conduire), le retour aux anciennes pratiques est perçu comme possible après disparition de la condition transitoire. Les éléments nouveaux et discordants sont intégrés dans la représentation mais de façon provisoire (la situation est dite réversible). Les représentations ont une place centrale dans la régulation des comportements. Que ce soit sur le plan de la prise d’informations, de l’attention accordée à l’environnement ou sur le plan des décisions de conduite ; Patricia Delhomme, de l’INRETS définit l’expérience de la conduite comme une plus grande capacité à activer des représentations opératoires de situations. La représentation, notamment celle du risque, est soumise au conditionnel. Ainsi un piéton peut déclarer qu’il ne respecte pas les passages piétons

SI….. Le conditionnel dans la représentation vient en appui à la justification. Le non-respect des

normes en société, pour organiser les rapports entre les usagers est d’ordinaire mal vu mais quasiment toléré en circulation routière, voire d’usage. Ces comportements, déviants de la norme établie, réalisés sans mauvaise conscience et avec peu de réprobation sur une durée importante deviennent peu à peu socialement légitimes. L’équipe de Weill-Fassina parle de « représentations pour l'action » en insistant sur le fait qu'elles sont à la fois des processus et des produits (Weill-Fassina, Rabardel et al. 1993). En tant que processus, elles sont des savoir-faire qui vont déterminer l'activité du sujet de façon plus ou moins irréversible ; elles s'inscrivent dans une dynamique qui implique des transformations du sujet lui-même. En tant que produit, elles désignent des réseaux de propriétés, de concepts, de croyances, de sensations éprouvées. Endsley parle de « conscience de la situation » (Situation Awareness): cette notion globalisante est souvent utilisée pour rendre compte du traitement des situations dynamiques (Endsley 1995).

La connaissance des mécanismes cognitifs relatifs au traitement de l’information permet d’expliquer certains comportements dans l’espace social de la circulation. Force est de constater que la population des conducteurs se différencie autant sur les grandes questions de politique de sécurité routière que sur les causes de l'accidentologie. Dans ce contexte, l’étude des représentations des automobilistes permet de mieux comprendre les différents comportements et d'interpréter les écarts de lecture des facteurs d'accident. En l'espèce, le mécanisme des représentations fait partie intégrante de l'activité de conduite automobile : le conducteur

s'adapte au système de circulation, il construit sa compétence routière, participe de façon dynamique à une activité individuelle dans l'espace social collectif. Les représentations du

conducteur portent non seulement sur les situations d'interactions entre les usagers ou sur les situations susceptibles d'être dangereuses pour la sécurité mais, également, sur l'environnement de circulation.

2.2.3.1

Contexte routier

Organisées sous forme catégorielle, les représentations sociales routières permettent généralement une reconnaissance immédiate du type d'action psychomotrice à mettre en œuvre pour surmonter, dans des conditions acceptables, la problématique de circulation. Pour qu'un danger soit perçu comme tel, il est nécessaire qu’il soit visible et que le conducteur le sélectionne au cours de la lecture de l'environnement de conduite (autres usagers, signalisation, obstacles,

etc). En second lieu, outre le fait de saisir immédiatement l'importance et la pertinence de

l’information, l'automobiliste doit se représenter mentalement avec les situations en mémoire opérationnelle la situation actuelle en concordance avec la réalité pour engager une action efficace.

Le mécanisme de représentation devient un trait pertinent dans le registre de la sécurité sur la route dans la mesure où le couple conducteur-machine évolue dans un espace dynamique. La représentation routière doit être instantanée pour participer efficacement au traitement cognitif de la situation à risque. Par ailleurs, on sait que l'activité mentale de catégorisation conduit non seulement à généraliser et à considérer comme semblables des sites différents, mais aussi à discriminer de manière suffisamment fine pour ajuster l'action. En la matière, les conducteurs expérimentés ont un pouvoir de discrimination plus grand et plus structuré. Autrement dit, leurs représentations des scènes routières sont plus pertinentes, elles s'approchent au plus près de la réalité du problème routier. Une grande partie de la problématique de la gestion du risque