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SECTION 1 : MESURES DES VARIABLES

I. Mesures des stratégies et des dimensions de changement

Dans cette étude principale, les échelles de mesure des stratégies de changement de type approche ou évitement construites et déjà utilisées dans notre recherche préliminaire ont été reprises. Elles ne sont donc que rappelées ici (Tableau 18).

Tableau 18 : Les échelles de stratégies d'approche-évitement (rappel)

 

Stratégies de changement d’approche

Je me félicite d’avoir généralement tendance à épargner pour pouvoir acheter plus tard une chose désirée.

Je me félicite lorsque à la fin du mois je réussis à mettre de l’argent de côté. Je me dis qu’on m’y mettant je pourrais épargner tous les mois.

Je pense que cela me fera plaisir de pouvoir épargner tous les mois.

Je compte prendre l’habitude d’épargner une certaine somme d’argent régulièrement.

Stratégies de changement d’évitement

J'ai l’intention d’éviter davantage les vendeurs qui me poussent à acheter des choses superflues.

Je veillerai davantage à éviter de me mettre en situation de découvert à la banque. Je m’engage maintenant à limiter mes achats "coup de cœur".

Je m’inquiéterai davantage en pensant ne pas pouvoir probablement tenir mon budget. Je compte me tenir un peu plus à distance des personnes qui m'appellent souvent pour sortir et m'inciter à la dépense.

S’agissant des mesures des dimensions de changement, deux principales approches ont été utilisées pour mesurer les phases de changement (Littel et Girvin, 2002). La première consiste à affecter les individus dans une phase ou dans une autre à partir d’un algorithme (ex : Herzog et alii, 1999 ; Quinlan et McCaul, 2000). Certains observateurs critiquent cette pratique en soulignant le caractère arbitraire des critères temporels retenus pour la définition opératoire des phases (Davidson, 1998 ; Littell et Girvin, 2002).

La deuxième consiste à utiliser des échelles psychométriques. Le University of Rhode Island Change Assessment Scale (URICA) de McConnaughy, Prochaska et Velicer (1983) est

l’instrument de référence dans ce domaine. Il comporte 32 énoncés pour lesquels le répondant doit choisir entre cinq réponses possibles allant de «fortement en désaccord» à «fortement en accord». Les énoncés se regroupent pour former quatre sous-échelles (précontemplation, contemplation, action et maintien). L’instrument original a été développé pour être utilisé auprès de patients en psychothérapie. Sa formulation est générale et réfère de façon générique au problème de l’individu. Dans la plupart des cas, les chercheurs ont simplement remplacé l’expression mon problème par une autre plus spécifique au comportement étudié. Il existe de nombreuses autres versions de l’URICA adaptées à des problématiques spécifiques. Dans le cadre de notre étude, nous avons choisi cette méthode de mesure.

Pour ce faire, nous avons utilisé l’instrument de mesure URICA-DV2 (Levesque et Pro- Change, 2001a) comptant 20 énoncés. L’instrument a été validé plusieurs fois (Levesque, Gelleset Velicer, 2000 ; Eckhardt, Babcock et Homack, 2004). Chacune des quatre sous- échelles possède une bonne cohérence interne puisque les coefficients alpha varient entre 0,63 et 0,72 pour la précontemplation, 0,73 et 0,77 pour la contemplation, 0,81 et 0,85 pour l’action et 0,68 et 0,75 pour le maintien. Cette échelle de mesure comprenant 20 items a été adaptée au contexte français par Rondeau et alii (2006). L’échelle obtenue s’inscrit dans le même intervalle de cohérence interne que l’échelle originale. Elle a été adaptée à notre contexte d’étude et présentée aux experts. Quelques items ont été supprimés et d’autres ajustés pour une meilleure compréhension.

Tableau 19 : Echelle de mesure « des dimensions de changement » mesure proposée par Levesque et alii (2000) : adaptation de l’échelle par Rondeau et alii (2006) au contexte français

Les dimensions de changement

Basez vos réponses sur la façon dont vous vous sentez et vous vous comportez EN CE MOMENT…

La précontemplation

P1  Je ne compte pas changer ma façon de peu gérer mon argent. P2 La gestion de mon budget n'est pas importante.*

P3 Je ne souhaite rien changer à ma mauvaise gestion de mes finances. P4  La gestion de mes dépenses ne fait pas partie de mes préoccupations.

* items éliminés à l’issue de l’étude préliminaire N°1

II. Mesure de la balance décisionnelle

La balance décisionnelle a été mesurée initialement par huit composantes comprenant les gains et les pertes pour soi et les autres, ainsi que l’accord ou le désaccord de la part de soi et des autres (Janis et Mann, 1977). Les recherches ont ensuite démontré qu’elle était composée de deux facteurs correspondant respectivement aux avantages et inconvénients de s’engager dans le comportement cible (Migneault, Pallonen et Velicer, 1997 ; Hudmon, Prokhoroov, Koehly, DiClemente, et Gritz, 1997 ; Velicer et alii, 1985). D’autres suggèrent une échelle de mesure à trois facteurs. A titre d’exemple, dans la recherche de Migneault et ses collègues

La contemplation

C1 Je commence à me rendre compte que je gère mal mon argent. C2  Je m’aperçois que ma façon de gérer mon argent est inappropriée. C3  Je commence à ressentir les effets négatifs de ma mauvaise gestion. C4  Je réalise que ma façon de gérer mon argent m’inquiète.*

C5 Je me rends compte de plus en plus que je gère mal mon budget.

L’action

A1  Je me force à mieux gérer mon argent.

A2  Je m’emploie activement à mieux gérer mon argent en réduisant mes dépenses. A3 Je m’efforce de limiter les dépenses superflues.

A4 Je fais finalement quelque chose pour réduire mes dépenses.*

A5 J’essaie de mieux gérer mon argent et de mettre fin à mes dépenses futiles.

Le maintien

M1 Même si j’ai cessé mes achats "coup de cœur" depuis un certain temps, j’ai peur de céder à nouveau à la tentation.

M2 J'ai mis fin aux achats "coup de cœur", mais je crains de m’y remettre.

M3   J'ai cessé de faire des achats "coup de cœur", mais j'ai toujours peur d'y succomber comme auparavant.    

M4 J'ai assez bien réussi à gérer mon budget, mais il m'arrive encore parfois d'être tenté(e) par des achats "coup de cœur ".*

M5  Même si j’arrive à contrôler mes dépenses, il y a encore des moments où je suis tenté(e) de faire des petites folies.*