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Méthode d’évaluation reposant sur la méthode de valorisation de l’accessibilité aux territoires associée à la prise en compte de l’induction des portées de

1.3.3.3 Induction du nombre des déplacements ou induction de la portée des déplacements

1.3.3.3.2 Méthode d’évaluation reposant sur la méthode de valorisation de l’accessibilité aux territoires associée à la prise en compte de l’induction des portées de

déplacement

On peut reprendre l’exemple de la réalisation d’un ouvrage de franchissement d’une rivière qui améliore les conditions d’échanges entre les deux rives par rapport aux services rendus par un ouvrage existant et identifier comment la méthode de valorisation de l’accessibilité s’applique dans ce cas de figure.

Le raisonnement comporte également deux temps :

- Premier temps : la méthode d’évaluation au moment de l’ouverture de l’ouvrage est identique à celle appliquée traditionnellement.

A la mise en service du nouveau pont, les usagers qui, sur une période de temps donné (un jour, un mois, une année) se rendent d’un point A situé sur l’une des rives à un point B situé sur l’autre rive en effectuant NAB déplacements, gagnent du temps et réduisent également leur dépense monétaire. Pour le nombre NAB des déplacements effectués sur la période considérée, un bénéfice BAB est ainsi identifié qui est évalué sous la forme de la multiplication du nombre NAB de déplacements effectués par l’économie réalisée sur chaque déplacement EAB.

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On a: BAB = NAB x EAB

- Deuxième temps : la méthode d’évaluation au cours du deuxième temps est profondément différente de celle appliquée traditionnellement. Cette méthode est conforme aux observations faites au cours des enquêtes de transport.

Quelques mois, quelques années après la mise en service de l’ouvrage, compte tenu des facilités de déplacement améliorées offertes, l’usager va avoir la possibilité, à temps de transport invariant, d’effectuer de nouveaux choix de destinations. L’existence du pont va lui permettre d’accéder, dans le temps de transport qui était le sien avant la mise en service de l’ouvrage, à de nouvelles destinations plus lointaines en distance mais identiques en temps de déplacement. Le nombre de déplacements entre le point A et le point B ne va pas augmenter. Tout au contraire, il va baisser au profit de nouveaux déplacements qui vont apparaître entre le point A et un point C plus éloigné où l’usager pourra atteindre une destination lui offrant plus de satisfaction.

Au total, le bénéfice de temps BAB qu’il avait enregistré à la mise en service de l’ouvrage va disparaitre au profit d’un phénomène nouveau, celui de l’induction de portées de déplacement améliorées conduisant à des portées de déplacement plus élevées dans le temps 2 que dans le temps 1 permettant au résident de satisfaire, dans un temps de transport donné, des attentes mieux adaptées à ses besoins.

On ne pourra plus tenir un raisonnement portant sur des gains de temps EAB ou des déplacements nouveaux ∆NAB, entre A et B, éléments qu’aucune enquête de transport n’a observés mais sur un concept lié à la satisfaction que le résident retire d’une meilleure adéquation des biens auxquels il peut accéder par rapport à ses attentes dans un temps de transport donné.

A économie de temps EAB invariant, il bénéficiera d’une utilité supplémentaire UA associée au nombre de biens et services entre lesquels il pourra effectuer un choix à partir de son lieu de départ A.

L’utilité qu’il aura retirée de ce meilleur appariement aura purement et simplement remplacé le bénéfice du temps gagné observé au moment de la mise en service du pont. Cette utilité liée à l’appariement sera d’ailleurs supérieure à la valeur des gains de temps observés à la mise ne service du pont. C’est ce qui explique qu’il donnera la priorité à l’appariement aux dépens des gains de temps. Il n’aura pas besoin, pour effectuer ce transfert, de prendre en considération d’éventuelles activités supplémentaires qui se seraient implantées après la mise en service du pont. Ce type d’implantations nouvelles n’interviendra que bien plus tard. L’appariement dont il tirera avantage dès l’ouverture de l’ouvrage est celui s’appliquant aux activités existantes.

Pour bien comprendre le phénomène à l’œuvre, il faut alors raisonner sur plusieurs zones au sein desquelles sont localisés les biens et services existants convoités.

Nous allons illustrer les phénomènes à l’œuvre en prenant le cas précédemment traité de 6 zones reliées par un réseau d’infrastructures de transport permettant les échanges entre chacune de ces 6 zones, ce qui conduit à 36 combinaisons. infrastructure de transport (T0), à l’ouverture de cette infrastructure (T1) ou quelques années après l’ouverture (T2).

Dans l’approche de la valorisation de l’accessibilité aux biens et services convoités au sein des 6 zones, la structure des résultats obtenus évolue comme suit en fonction des étapes 0 (avant la réalisation de l’infrastructure), 1 (à l’ouverture de l’infrastructure) et 2 (quelques années après l’ouverture).

Etape 0 : Avant réalisation de l’infrastructure et Etape 1 : A la mise en service de l’infrastructure

Au cours des étapes 0 et 1, les valeurs obtenues sont identiques à celles résultant de l’application de la méthode traditionnelle. On ne reproduira donc pas ici les tableaux correspondants F0, T0, F1, T1 qui sont les mêmes.

Etape 2 : Quelques années après la mise en service de l’infrastructure

Par contre, au cours de l’étape 2, la distribution spatiale des déplacements par liaison ij et la distribution spatiale des temps de déplacement est profondément différente. Les déplacements, à nombre total identique et à temps de transport identique, se reconfigurent, les déplacements de faible portée s’atténuant au profit des déplacements de longue portée.

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Tableau F2 : distribution spatiale du nombre de déplacements par liaison ij quelques années après la mise en service d’une nouvelle infrastructure de transport.

D

O Zone 1 Zone 2 Zone 3 Zone 4 Zone 5 Zone 6 Toutes

zones

Zone 1 F 11 - - F 12 - F 13 + F 14 ++ F 15 +++ F 16 ++++ F O1

Zone 2 F 21 - F 22 - - F 23 - F 24 + F 25 ++ F 26 +++ F O2

Zone 3 F 31 + F 32 - F 33 - - F 34 - F 35 + F 36 ++ F O3

Zone 4 F 41 ++ F 42 + F 43 - F 44 - - F 45 - F 46 + F O4

Zone 5 F 51 +++ F 52 ++ F 53 + F 54 - F 55 - - F 56 - F O5

Zone 6 F 61 ++++ F 62 +++ F 63 ++ F 64 + F 65 - F 66 - - F O6

Toutes

zones F D1 F D2 F D3 F D4 F D5 F D6 F Total

Dans le contexte de la valorisation de l’accessibilité aux biens et services, les déplacements à très faible portée de type O1 D1, O2 D2, O3 D3, O4 D4, O5 D5, O6 D6, c’est-à-dire situés sur la diagonale 1-1 à 6-6 baissent fortement, ceux à faible portée de type O1 D2, O2 D3, O3 D4, O4 D5, O5 D6 ou O2 D1, O3 D2, O4 D3, O5 D4, O6 D5, c’est-à-dire encadrant la diagonale 1-1 à 6-6, baissent plus modérément, les déplacements à moyenne portée de type O1 D3, O2 D4, O3 D5, O4 D6 ou O3 D1, O4 D2, O5 D3, O6 D4 ne varient pas ou peu, les déplacements à plus grande portée de type O1 D4, O2 D5, O3 D6 ou O4 D1, O5 D2, O6 D3 augmentent en volume, les déplacements de grande portée de type O1 D5, O2 D6 ou O5 D1, O6 D2 augmentent fortement en volume et enfin les déplacements de très grande portée de type O1 D6 ou O6 D1 augmentent très fortement. Au total le nombre de déplacements issus de chaque zone origine Oi ne varie pas. Il en est de même pour le nombre de déplacements ayant comme destination une zone j. On retrouve bien en dernière colonne et en dernière ligne du tableau les valeurs observées au temps 1 ainsi d’ailleurs qu’au temps 0. Il n’y a donc pas d’induction de déplacements. Le contenu de ce tableau est ainsi très différent de celui pris en considération dans l’approche traditionnelle car il respecte le principe observé dans les enquêtes de transport de la stabilité du nombre de déplacements émis ou attirés par zone et donc également le principe de la stabilité du nombre de déplacements émis ou attirés totaux.

Tableau T2 : distribution spatiale des temps de déplacement par liaison ij quelques années après la mise en service d’une nouvelle infrastructure de transport

D

O Zone 1 Zone 2 Zone 3 Zone 4 Zone 5 Zone 6 Toutes

zones

Zone 1 T 11 - - - T 12 - - T 13 - T 14 + T 15 ++ T 16 +++ T O1

Zone 2 T 21 - - T 22 - - - T 23 - - T 24 - T 25 + T 26 ++ T O2

Zone 3 T 31 - T 32 - - T 33 - - - T 34 - - T 35 - T 36 + T O3

Zone 4 T 41 + T 42 - T 43 - - T 44 - - - T 45 - - T 46 - T O4

Zone 5 T 51 ++ T 52 + T 53 - T 54 - - T 55 - - - T 56 - - T O5

Zone 6 T 61 +++ T 62 ++ T 63 + T 64 - T 65 - - T 66 - - - T O6

Toutes

zones T D1 T D2 T D3 T D4 T D5 T D6 T Total

Les temps de déplacement sur les liaisons à très faible portée s’atténuent fortement du fait de la réduction du nombre de déplacements et également de la réduction du temps consacré à chaque déplacement, les temps de déplacement sur les liaisons à faible portée s’atténuent assez fortement du fait de ce double effet, les

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temps de déplacement sur les liaisons à moyenne portée baissent encore en dépit de la stabilité du nombre de déplacements car chaque déplacement est plus rapide, les temps de déplacement sur les liaisons à plus grande portée augmentent car la baisse du temps de déplacement unitaire est plus que compensé par l’augmentation du nombre de déplacements. Le phénomène d’augmentation des temps de déplacement s’accentue dans le cas des déplacements de grande et très grande portée en dépit de la réduction du temps de déplacement unitaire.

Au total, la durée totale des déplacements retrouve sa valeur d’origine, celle d’avant la mise en service de l’infrastructure nouvelle.

Par zone d’origine aussi bien que par zone de destination, le temps total de déplacement est également invariant. On trouve les mêmes valeurs dans la colonne de droite et dans la ligne du bas du tableau T2 que dans celles du tableau T0.

Les modèles d’évaluation de la distribution des déplacements récents respectent cette stabilité du nombre de déplacements et celle des durées de déplacement par personne.

Il n’existe donc aucun bénéfice à comptabiliser au titre des économies de temps (ou plus généralement de coût généralisé de déplacement) car il n’y en a pas, ce que confirment les enquêtes de transport.

L’utilité créée provient d’un phénomène différent. Elle provient de l’impact positif découlant des relations d’appariement qui progressent et que l’on sait évaluer en appliquant la théorie des choix discrets aux biens convoités plus nombreux auquel l’usager peut accéder quelques mois ou quelques années après la mise en service de l’infrastructure de transport aux dépens des gains de temps observés à l’ouverture de l’infrastructure.

C’est bien la valorisation de l’accessibilité qui explique le comportement de l’usager. La valorisation de l’accessibilité ne peut pas être déterminée liaison par liaison. Elle ne peut l’être que par zone émettrice ou par zone réceptrice.

Le tableau T2, dont les gains de temps s’effacent, laisse ainsi la place à un tableau U2, celui de l’utilité liée à l’amélioration de l’accessibilité dont les valeurs liées à chaque zone origine ou à chaque zone de destination des déplacements peuvent être calculées.

Tableau U2 : utilité des destinations convoitées après la mise en service d’une infrastructure de transport structurante

D

O Zone 1 Zone 2 Zone 3 Zone 4 Zone 5 Zone 6 Toutes

zones

Zone 1 U2 O1

Zone 2 U2 O2

Zone 3 U2 O3

Zone 4 U2 O4

Zone 5 U2 O5

Zone 6 U2 O6

Toutes

zones U2 D1 U2 D2 U2 D3 U2 D4 U2 D5 U2 D6 U2 Total

Pour obtenir l’augmentation d’utilité vis-à-vis de la situation où l’infrastructure nouvelle n’est pas réalisée, il faut comparer l’utilité calculée après mise en service de l’infrastructure, zone d’origine par zone d’origine ou zone de destination par zone de destination, à l’utilité calculée, également zone d’origine par zone d’origine ou zone de destination par zone de destination, en situation U0 avant mise en service de l’infrastructure.

Tableau U0 : utilité des destinations convoitées avant la mise en service d’une infrastructure de transport structurante

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