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La cartographie des résultats. Les gammes chromatiques ordonnées

déplacements pour tous motifs économiques au sein du territoire étudié

2.1.2.1 Les performances économiques sur les 36 000 communes de France

2.1.2.1.5 La cartographie des résultats. Les gammes chromatiques ordonnées

Les résultats des évaluations des performances économiques et naturelles des communes font l’objet d’illustrations cartographiques extrêmement pédagogiques. Ces illustrations permettent d’identifier d’un seul coup d’œil l’importance des créations de valeur en tout point d’un territoire étudié. On n’apprécie plus désormais une situation de façon globale mais bien dans sa diversité géographique. L’illustration cartographique des résultats constitue un puissant instrument d'aménagement du territoire.

Pour les performances économiques des différentes communes de France et d’Europe, on utilise par exemple une échelle chromatique ordonnée comportant seize postes, le premier poste comportant les résultats compris entre 0 et 15 400 € de création de valeur, le poste médian, les résultats compris entre 24 900 € et 25 900

€ et le poste le plus élevé, les résultats compris entre 43 400 et 49 500 €. Exprimées en équivalents Produit

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intérieur brut, valeurs qui s’obtiennent en ajoutant aux utilités économiques, le Produit intérieur brut des zones rurales les plus isolées, le premier poste de la gamme comporte les résultats compris entre 28 600 € et 44 000 €, le poste médian, les résultats compris entre 53 500 € et 54 300 € et le poste le plus élevé, les résultats compris entre 72 000 € et 78 100 €. La gamme des couleurs adoptées va du bleu foncé pour les valeurs les plus modestes au rouge soutenu pour les valeurs les plus élevées. Les résultats visuels sont saisissants.

2.1.2.1.6 Les résultats obtenus sur les territoires français. L’effet positif des polarisations métropolitaines. L’effet bénéfique des infrastructures de transport

Les résultats obtenus sont très illustratifs du concept de création de valeur associé à la possibilité pour les hommes d’échanger leur savoir-faire avec d’autres hommes, disposant de formations diversifiées, accessibles dans des temps de transport raisonnables.

A la lecture de la carte de France, le premier sentiment est celui de la beauté et en même temps de la rationalité. On voit réellement vivre les territoires, avec leurs zones d’intensité économique, ou a contrario de moindre vitalité, et leurs relations avec les territoires voisins.

On est tout d’abord frappé par la puissance économique de l’Ile de France qui résulte de sa grande densité d’occupation et de la diversité et de la performance de ses infrastructures de transport. L’équivalent PIB calculé est, en 2000, de 400 milliards d’euros (395 publiés par l’Insee). Pour donner une idée de cette puissance, avec ses 11 millions d’habitants, l’Ile de France produit en l’an 2000 autant de richesses que la moitié de la population chinoise, dont l’effectif est 118 fois supérieur. La production de richesse par habitant est ainsi 50 fois supérieure à celle d’un habitant de la Chine d’aujourd’hui qui est encore profondément rurale.

Cette proportion devrait au demeurant baisser très rapidement au fur et à mesure de l’urbanisation du continent chinois. Il y a dix ans, la richesse produite par l’Ile de France atteignait l’équivalent de celle de la Chine. Tous les dix ans, le rapport devrait baisser d’au moins moitié. L’Ile de France reste cependant l’exemple de l’efficacité des grandes métropoles mondiales dont il faut préserver la vitalité en augmentant de façon

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régulière la puissance de leurs infrastructures de transport. L’Ile de France est un des piliers de la puissance économique de la France.

Les régions autour de l’Ile de France s’organisent autour de leurs chefs lieu de région : Rouen pour la Haute Normandie, Amiens pour la Picardie, Reims pour la Champagne Ardenne, Orléans pour le Centre. Les infrastructures de transport, qu’elles soient autoroutières ou ferroviaires, créent des synergies positives avec la région capitale. Apparaissent également les bienfaits des rocades autoroutières qui relient ces métropoles entre elles.

La région du Nord Pas de Calais présente également une belle vitalité économique. L’autoroute A1 et le TGV Paris Lille constituent un véritable cordon entre la région d’Ile de France et la région Nord Pas de Calais.

De même, le réseau des infrastructures ferroviaires ou routières en direction d’une part de la Belgique et de la Hollande, d’autre part de Calais Dunkerque et de l’Angleterre crée un ensemble d’une belle facture économique.

La Bretagne et les Pays de la Loire font clairement apparaître l’intérêt d’un réseau de villes très bien reliées entre elles. Chacune de ces régions pèse 80% de la région Nord Pas de Calais. L’effet du plan routier breton se dessine sur la carte des performances économiques de la Bretagne. Quand on examine la carte détaillée des Pays de la Loire, on voit « jaillir du sol » les valeurs économiques créées par des agglomérations comme Nantes, Angers, Le Mans, Tours, reliées plus au nord à Rennes et plus au sud à Poitiers Niort et La Rochelle.

Ces régions de France constituent une partie de l’arc atlantique en plein développement.

Plus au sud, la valeur économique se polarise au sein et autour des métropoles de Bordeaux et de

Dans la partie orientale de la France, on trouve, au nord-est, la région Lorraine qui est en synergie de plus en plus affirmée avec le Luxembourg et, plus généralement, avec le Benelux. On trouve également la région Alsace, dense et bien reliée aux zones les plus dynamiques de l’Allemagne. La Bourgogne s’affirme autour de la métropole dijonnaise.

Puis se dessine clairement l’axe rhodanien, avec l’agglomération de Lyon et celle de Marseille, dépassant toutes deux 1 million d’habitants. Les réseaux autoroutiers et plus récemment la ligne à grande vitesse, Lyon Marseille créent de puissantes synergies entre ces pôles régionaux. Au sud-est de l’agglomération lyonnaise, apparaît la force du réseau des villes telles que Grenoble, Chambéry Annecy, reliées entre elles par un puissant réseau autoroutier et raccordées plus au nord à Genève et aux principales agglomérations suisses. A l’oust se trouve l’agglomération de Clermont Ferrand qui est désormais proche de l’agglomération lyonnaise grâce aux infrastructures récemment mises en service.

Enfin la région Provence Alpes Côte d’Azur reliée à l’ouest à la région Languedoc Roussillon dessine l’arc sud qui se prolonge de façon très naturelle en direction de Toulouse et la Côte Basque. La densité de population et l’amélioration constante des infrastructures en font un territoire en plein développement.

Entre ces deux grandes parties, occidentale et orientale, du territoire national où se concentre plus de 80% de la population française, existe une diagonale peu dense, de faible vitalité économique, allant de la Champagne au Sud-ouest rural en passant par le Limousin et l’Auvergne. Ce territoire, disposant de peu de ressources humaines et de ce fait peu urbanisé, ne crée pas de fortes valeurs économiques.

Au total, on constate que la France, qui est un pays relativement peu dense, s’est organisée de façon très intelligente en une structure de réseaux d’agglomérations bien reliées entre elles afin de tirer le meilleur parti des talents que recèle l’ensemble de sa population.

La polarisation que l’on observe est au cœur de la vitalité économique du pays. Un tiers des zones rurales tire bénéfice des univers de choix que leur offre la ville, devenue toute proche grâce à la performance des réseaux de transport. C’est le phénomène, en fait très bénéfique, de la « rurbanisation ». C’est celui qui explique également qu’alors que les univers de choix économiques croissent grâce à la performance des infrastructures de transport, les agglomérations tendent à voir leur densité légèrement baisser pour bénéficier de meilleures conditions d’accès aux espaces naturels.

L’image que la carte des performances économiques des territoires donne de la France est conforme au sentiment qu’en ont les responsables politiques et économiques consultés. Il y a cohérence entre l’évaluation technique et la perception politique du territoire.

La cohérence apparaît encore plus forte lorsque l’on compare les évaluations des performances économiques aux Produits intérieurs bruts publiés par l’INSEE (ou plus exactement aux suppléments de produits intérieurs bruts par rapport à ceux observés au sein des territoires ruraux les plus isolés, suppléments qui illustrent les créations de valeur effectivement observées).

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