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Deuxième partie : Le régime communicationnel de la tradition mouride

Chapitre 4 : Quelques éléments de référence de la tradition mouride

4) La médiation : les dahiras et les daaras comme instances normatives du corps social mouride

La genèse des daaras est comprise comme l’instauration d’une politique éducative voulue et appuyée par Cheikh Ahmadou Bamba. La daara est une structure d’encadrement mise en place par le guide religieux dans le but de donner une bonne éducation religieuse mais aussi d’éprouver le jeune talibé pour le préparer dans sa future vie d’homme. On peut la voir aussi comme un répondant à l’école occidentale française que les colons avaient installée au Sénégal. À cette époque, les populations dont les chefs religieux voulaient se protéger souhaitaient un autre modèle éducatif prenant en compte les réalités locales. Cette pratique dans les daaras recouvre désormais une double signification. Ce qui distingue le mouridisme des autres confréries religieuses du Sénégal.

La première se limite uniquement à l’éducation coranique pour préparer le disciple dans sa vie future contre d’éventuelles influences extérieures, mais également de lui doter une spiritualité qui l’accompagne dans toute sa vie. C’est un type d’enseignement que nous trouvons dans tous les autres foyers religieux du pays. C’est ce que l’on peut considérer comme l’éducation de base de tout musulman pour pouvoir discerner ses « Faratas » (actes obligatoires pour le musulman adulte) et ses « Sunnas » (actes surérogatoires, donc conseillés). Bien qu’intéressant, ce système nous préoccupe dans une moindre mesure. Cette situation trouve des similitudes, selon Delumeau (1992), dans le rôle des femmes sur les règles de la transmission de la foi même si les époques sont différentes :

« Cette éducation, réglée et prescrite par la réforme tridentine que les religieuses se chargeaient de promouvoir, était fondée sur la ségrégation des jeunes néophytes et sur leur contrôle physique et psychologique ; elle suivait des règles bien précises de diffusion. Il s’agissait, d’abord, de placer la jeune autochtone hors des influences jugées pernicieuses de son milieu d’origine…» (Delumeau, 1992).

En revanche, le second système mis en place par les mourides et qu’endosse la doctrine, attire notre attention quant à ses mécanismes de fonctionnement et de déploiement dans les zones rurales. Il désigne les communautés spécifiquement mourides (daara muritu) fortement influencées par Cheikh Ibra Fall, disciple du fondateur. À ses débuts, la daara était exclusivement consacrée au travail agricole. Ceci cherche à satisfaire un double objectif. IL

s’agit d’abord assurer à toute la communauté des moyens de subsistance, par la force de travail de ses membres, en cas de coup dur : c’est une autosuffisance que l’on cherche pour le mouride dans sa culture entrepreneuriale. Le second enjeu est de préparer les jeunes mourides à mieux trouver leur place dans la société (croire à ses valeurs culturelles et religieuses, concevoir le travail comme symbole et revendication identitaire).

Bien que l’esprit de cette tradition soit toujours gardé, la daara a subi aujourd’hui une mutation profonde en s’extirpant des zones rurales pour gagner les grandes agglomérations. Les mourides ont réussi un maillage urbain dépassant toute attente. Pour s’en convaincre il suffit de voir la façon dont ils transposent leurs pratiques culturelles et cultuelles dans les villes occidentales (exemple : la fondation Nourou Darayni76 à Montréal). Face à la modernité et à la volonté de s’ouvrir, le mouridisme arrivera-t-il à garder ses vieilles traditions ancestrales? À un tel stade de transformation y’aura-t-il perte de traditions?

4-1) La daara comme dispositif de médiation dans les zones rurales

Dans les outils de socialisation, la daara fait partie des éléments qui facilitent les modes de transmission des valeurs à travers le travail et l’adoration de Dieu. L’articulation entre le travail et la crainte révérencielle de Dieu se résument dans ce triptyque qui se présente ainsi : la tarbya, la tarqya et la tasfya. C’est dans la daara que le disciple, pour la plupart du temps, atteint ces phases de perfectionnement.

4-1-1) La tarbya

Dans le système éducatif mouride, les responsables des daaras ont mis en place, en dehors de l’enseignement de base, un dispositif qu’on peut qualifier selon nous de médiation. Elle peut être comprise comme un projet pédagogique qui matérialise la vision qu’avait Cheikh Ahmadou Bamba de son monde. Il a décelé une inadéquation dans le système éducatif, l’offre de formation n’est pas adaptée aux besoins des jeunes musulmans. C’est ainsi que la plupart de ses premiers ouvrages sont consacrés à la jeunesse pour combler ce manque. De là, il penche de plus en plus vers un changement radical de stratégie que Cheikh Anta Babou (2011) nous livre ici :

« Peu après de retour de Mbacké Cayor, Ahmadou Bamba réunit tous ses disciples adultes et leur annonça qu’il allait

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dorénavant concentrer ses efforts sur l’éducation de l’âme, la tarbiya, et il invita ceux qui n’étaient pas satisfaits de cette nouvelle orientation à se chercher un nouveau maître ».

La tarbya est l’éducation de l’âme, c’est la première étape pendant laquelle le nouveau disciple enfant, adolescent ou adulte, est sevré du monde des plaisirs pour, désormais, apprendre à supporter la souffrance, la faim et toutes sortes d’endurance et de privation. Elle va au-delà du simple enseignement du coran ou de la « charia » (le droit musulman). C’est une démarche de l’éducation longtemps utilisée par les soufis. Elle dépasse la station de la « transmission de connaissances » pour façonner le disciple dans son être, sa personne et son état d’esprit. Elle a une tâche non seulement de savoir mais d’éthique. La tarbya prend son cadre dans les daaras qui, selon l’âge du candidat, mettent l’accent sur l’apprentissage du Coran ou les travaux domestiques et champêtres.

La daara, généralement implantée loin des villes, est le lieu de résidence du marabout chargé de l’éducation des talibés (disciples) qui lui sont confiés. C’est un hameau de quelques cases dont les activités gravitent autour de la mosquée, du puits et des champs. La vaste concession qui abrite la famille du marabout et celles de ses frères est divisée en plusieurs « caisses » (Mbacké, 1998) séparant nettement les hommes des femmes. Les hommes n’ont pas accès à la concession des femmes. La daara tarbya est la base de la formation du caractère et de la personnalité de l’adepte mouride. Elle comprend deux sections distinctes selon le profil et l’âge du disciple: une section enfant, recevant les élèves de cinq à quinze ans (daara ta’alim) ; une section adolescent adulte de seize ans et plus (daara laxasaay).

Il faut préciser que cette segmentation n’est pas scrupuleusement respectée. Il arrive que certains disciples qui ne sont pas prédisposés à recevoir les enseignements du « ta’alim » soient réorientés dans le « laxasaay ». Cette approche de l’éducation instaurée par Cheikh Ahmadou Bamba a porté ses fruits en scellant davantage le rapport entre disciple et maître. Ce qui change le statut du disciple. Selon Babou, celui n’est plus un tâlib (étudiant), mais un

murid (aspirant). Cette démarche nouvelle implique l’aspirant ou le mouride doit une

obéissance tacite (contrat moral) à son maître qui guidera sa vie aussi bien temporelle que spirituelle. Ibra Fall en est le parfait exemple du mouride soumis. Cette nouvelle démarche a suscité des nombreuses interrogations voire des levées de boucliers de la part des notables musulmans qui y voient une menace pour la pérennité de l’ancien système. Mais cela ne semble pas détourner Bamba de sa vision. Sa démarche cherche à inculquer des valeurs qui accompagnent le mouride durant toute son existence.

4-1-2) La tarqya, forme d’élévation de l’âme

Chez les mourides, la Tarqya se travaille dans la Tarbya, c’est une étape qui consiste en un processus de socialisation de l’aspirant, parmi ses semblables, dans les foyers, partout où il se trouve. Il doit observer, selon l’approche mouride, un comportement irréprochable vis-à-vis des interdits religieux tout en s’acquittant régulièrement de ses dévotions dans la pure tradition islamique ou « sunna ». Il est ainsi mis à l’épreuve pour se hisser à un haut niveau de rapprochement de son Créateur par la maîtrise de soi face aux multiples tentations de la vie communautaire. La fin de cette étape, appelée « wathié », marque généralement le début de la fondation d’un foyer pour le mouride. Selon la démarche traditionnelle, il se marie, se retire dans sa propre concession, cultive son lopin de terre et mène parallèlement d’autres activités lucratives. Il garde sa filiation spirituelle avec son maître, il lui rend visite de temps à autre, il amène sa fille et son hadiya lors du Magal pour réaffirmer son appartenance en renouvelant

(yessal) son pacte d’allégeance.

Cependant, les « doomi soxna » (descendants de l’aristocratie maraboutique) poursuivent leur formation dans une troisième étape appelée « Tasfya ». Ils sont prédestinés pour la plupart à l’enseignement des disciples ou autres musulmans. Cette tâche se substitue celle que doivent accomplir les disciples. Grâce à la baraka de leurs ancêtres, ils vivent pour la plupart des hadiyas qu’apportent les talibés. La tradition mouride veut que les « doomi soxna » n’accomplissent pas un travail comme moyen de subsistance. Ce privilège discrétionnaire s’acquiert lorsqu’on est issu de la famille des Mbacké-Mbacké ou d’un Cheikh. Babou nous rapporte encore un témoignage qui avait eu lieu lors d’une discussion entre Bamba et un de ses disciples à son retour d’exil.

« Lorsque Maniaw Sylla est venu saluer Serigne Touba [autre nom d’Ahmadou Bamba] à son retour au Sénégal, ce dernier lui demanda : « Maniaw, quelle a été votre attitude lorsque j’étais en exil au Gabon ? » Il répondit « Chaque vendredi on préparait beaucoup de mets qu’on distribuait sous forme de charité, on récitait le Coran plusieurs fois et on priait pour que tu ne retournes jamais au Sénégal ». Serigne Touba poursuivit « Qu’est-ce qui vous motivait à faire ça ? » Maniaw répliqua : « Mbacké, nous sommes des doomi sokhna [clercs musulmans]. Nous gagnons notre vie à travers les ressources que nous tirons de nos écoles et du travail de nos disciples et vous étiez sur le

point de nous priver de tout cela ». Serigne Touba ajouta : « Maniaw, ta réponse à mes questions montre que tu es un homme honnête » et il continua : « Mais sache que l’homme que je vais faire de toi n’aura plus besoin dans sa vie du labeur de ses élèves pour sa survie » ».

Cette scène montre comment la baraka peut se décréter chez quelqu’un selon qu’on n’est d’une famille aristocratique, religieuse ou pas. C’est aussi un révélateur de la probité morale du religieux qui cherche à toujours tenir un langage de vérité même si la situation ne lui est pas favorable. Dans cette discussion, l’on note en filigrane la présence des marques de la tarbya que Bamba montre à ses disciples. La dernière phrase met en exergue la puissance mystique et de la baraka de Serigne Touba qui a le pouvoir d’accorder des privilèges divins à qui il veut. Cela nous renvoie à une autre appellation qu’on lui connaît : « Khadimou Rassoul », le serviteur du prophète (psl).

4-1-3) La tasfya, la purification de l’âme

Cette étape est le parachèvement du parcours de l’aspirant. Elle vise la purification de l’aspirant dont la moindre faille est sévèrement punie. À ce niveau, l’aspirant est spirituellement bien outillé et sa dévotion ne souffre d’aucun impair. On remarque en lui, à l’image de Serigne Abdou Rahmane, une foi inébranlable qui résiste aux tentations et une exigence remarquable qu’il s’applique à sa personne. Le mouride qui accède au stade de la

tasfya doit nourrir une extrême minutie dans ses prêches et la transmission de savoir à l’égard

des jeunes disciples. La purification de l’âme fait de lui un ascète et la crainte révérencielle de Dieu doit être à la base de ses actions partout et toujours. Dans la société mouride actuelle où le culte du modernisme secoue les traditions, il est peu fréquent de voir des disciples accéder à ce stade. Et pourtant le fondateur du mouridisme indique que le disciple doit se conformer strictement dans son travail comme dans ses pratiques religieuses, aux règles que dictent le coran et la tradition en ayant comme soubassement la pureté de l’âme. C’est ce que semble comprendre un enquêté77 :

Méthode yimoudane yaré moy boknaci dafa wakhone ni nitki boka diangalé mom kessé nimako wakhé légui diangal ko alkhouran kessé ta yaroko, défaro rouhgui mane na am limouy

77 Entretien réalisé avec Serigne Modou Awa Balla Mbacké chef religieux à Darou Mousty, le 04 septembre 2011.

wara diarign, warko représenter douko diarigne. Kon lolou la Serigne Touba di toudé « a tarbiya rouhiya », bohamentani daniouy défar sa rouh, parce que rouh ak yaram bokoul. Rouh lou sél là baboufi nitkibayiko daniounan rouhgui délouna chi boroman chi kay yaram w idem chi souf. Mo takh nitki soko diangalé cha défaro rouhgui amana dou diarigne.

(Dans ses méthodes d’éducation, qui disait que si on apprend que le coran seul à un individu sans lui mettre une couche d’éducation sans purifier son âme, peut-être il ne serait pas à la hauteur de ce qu’il aurait représenté dans sa société. Donc c’est que Serigne Touba appelle l’éducation de l’âme, c’est-à-dire qu’on purifie ton âme parce que l’âme et le corps sont différents. L’âme est sainte. Quand quelqu’un décède on dit que son âme a rejoint le seigneur dans les cieux alors que le corps quant à lui est enterré. C’est pourquoi quand on instruit un être humain sans purifier son âme, il ne servira pas sa communauté comme il aurait dû le faire.)

Dans ce court extrait de Serigne Modou, l’on peut comprendre que chez les mourides l’enseignement du coran ne suffit pas pour faire un bon mouride susceptible d’être utile à sa communauté. Nous pouvons aussi y comprendre que la mémorisation du Coran tout court ne suffit pas à faire un musulman. Cela se comprend par le fait que nombre de sénégalais peuvent réciter le Coran sans comprendre le sens véhiculé. Le sens qu’il donne à l’éducation

de l’âme renvoie à la pragmatique du mouride où dans les daaras les disciples allient

l’enseignement et l’éducation par les actes. C’est-à-dire des actions basées sur le savoir. C’est ce qui s’applique de plus en plus dans les dahiras.

4-2) La dahira, un dispositif de médiation dans le tissu urbain

Les changements de pratiques au sein de la société mouride ont conduit à des évolutions qui tiennent compte de l’impact des dahiras. Ces dahiras ne sont plus de simples regroupements dans un local. Elles évoluent avec une perfection qui va aboutir à transformer le sens de la communauté. La valeur de la solidarité y est fortement ancrée pour donner un sens à l’action des disciples. Cette solidarité vient renforcer la relation qui lie le disciple à son guide spirituel. La filiation spirituelle qui existe entre le guide et le disciple contribue au renforcement de la transmigration mouride. Cette transmigration a comme aboutissement le

déplacement des chefs religieux vers les disciples. Cet acte est une des conséquences de l’évolution des dahiras et de la communauté de façon générale.

4-2-1) La construction d’un lien social basée sur la solidarité

La Dahira, c’est une structure sociale où le disciple mouride vit et exprime son identité cultuelle et culturelle. C’est aussi un lieu d’apprentissage de l’enseignement coranique et du comportement d’un bon talibé mouride voulu par Bamba. C’est la dahira. À l’opposé de la daara, (une autre structure de formation) la dahira est implantée en ville. Son origine sociale est décrite par l’un de nos enquêtés, Modou Ndiaye78. Selon lui, au début les mourides étaient étrangers en ville. Il leur a donc fallu trouver un instrument par lequel ils puissent se regrouper, se connaître et s’unifier. L’une de ses premières fonctions était de construire, en ville, les bases de l’unité et de la solidarité villageoises. L’objectif était de se faire connaître et de connaître les autres. C’est aujourd’hui le lien le plus solide unissant l’adepte à ses coreligionnaires et au pouvoir central de la confrérie. Le rôle de la dahira dans la politique urbaine de la confrérie est capital. La dahira est une sorte de reproduction du système social villageois dans les grandes agglomérations urbaines dans le souci de préserver les liens sociaux et identitaires.

La dahira est un élément de valorisation et un cadre de mise en valeur de la culture mouride. À partir de nos observations, nous sommes en mesure d’avancer que la dahira est un dispositif de communication dans l’univers mouride. Elle revêt une importance capitale dans un souci d’unir les disciples où qu’ils se trouvent dans le monde. L’évolution de la communication et la nécessité de s’ouvrir à d’autres villes et pays ont occasionné la genèse des dahiras dans le tissu urbain. Le père fondateur des dahiras dans la communauté mouride est Serigne Cheikh Gaïndé Fatma79dans les années 1970 qui a senti la nécessité de créer un lien entre les disciples et leur ville d’attache, Touba. Cette stratégie vise à faire naître un sentiment de fraternité reconstitué, « mbok talibé » dans un nouvel espace, mais également un dispositif qui renforcerait l’appartenance identitaire face à d’éventuelles menaces. C’est une occasion de créer des poches de repli identitaire face aux influences et aux nouveaux modes de vie des

78 Discussion non formelle avec lui lors d’une conférence organisée par la dahira Al Wafa le 20 août 2012 à Darou Mousty.

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Intellectuel de renom, premier petit-fils de Cheikh Ahmadou Bamba. C’est un visionnaire et très en avance de son époque. Il a aidé de nombreux hommes politiques notamment le président Abdoulaye Wade à la fondation de son parti, le PDS (parti démocratique sénégalais), en 1974.

grandes villes comme Dakar où les mourides80 étaient la risée de la population autochtone. C’est ainsi que chaque soir ou chaque week-end les talibés mourides se réunissent chez un condisciple pour boire le café-Touba et chanter les Khassaïdes de leur guide. Dans ces rencontres, c’est aussi l’occasion d’aller solliciter des prières et du réconfort aux chefs religieux venus les voir dans le cadre d’un ziar81 où des dons sont collectés. Une moitié de la collecte ira dans la caisse de la dahira pour son fonctionnement et les aides ponctuelles à un disciple qui éprouve des difficultés. L’autre moitié ira chez le guide religieux qui vient rendre visite et prier pour les talibés.

4-2-2) Un cadre d’échange entre le chef religieux et le disciple

Pour les chefs religieux, la dahira représente une structure d’encadrement des talibés. C’est un élément important dans le circuit de la communication entre l’administration centrale et la grande masse des fidèles. Les Cheikhs mourides, d’une manière générale, mettent en place des stratégies de communication pour être, régulièrement, en contact direct avec leurs disciples. Les dahiras deviennent des structures puissantes disposant de fonctions politiques et économiques très sophistiquées dans les dispositifs de communication mouride.

Contrairement à ce qui se faisait dans les villages, le pouvoir d’un Cheikh se mesure essentiellement au nombre de dahiras et de d’adeptes dont il dispose. Serigne Béthio et Serigne Modou Kara en sont de parfaits exemples, qui, d’ailleurs, ne sont pas les descendants directs de Cheikh Ahmadou Bamba. Ce pouvoir des dahiras garantit aux guides religieux des

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À cette période, l’écrasante majorité de la population mouride était analphabète. Ils se faisaient appeler les Baol-Baol (les gens du Bâol, foyer de naissance la confrérie mouride).

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Le ziar, il peut se faire en groupe ou de façon individuelle. C’est lorsque le disciple décide d’aller rendre