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Chapitre 3 – Glasgow la rouge

1. Batailles autour de la dilution (1915 1916)

1.8. Une lutte uniquement corporatiste?

L'agitation industrielle s’éteint dans la région de Glasgow pendant quelque temps à partir d'avril-mai 19162. Cette conclusion à plusieurs mois de lutte accrédite, en partie seulement, la thèse d'une lutte corporatiste bien davantage motivée par le refus des ouvriers qualifiés de voir leur statut fortement écorné par l'introduction de main d'œuvre non- qualifiée dans le processus de production que par un élan révolutionnaire, par essence unitaire, en dépit des efforts déployés par le CWC en ce sens. Pour autant, la multiplication des grèves sur un front de revendications très large (la dilution, les tribunaux des munitions, les loyers, la reconnaissance syndicale, les salaires) montre que l'action industrielle n'est pas la seule prérogative d'un petit groupe d'ouvriers qualifiés corporatistes. L'action collective

1 Ibid., p. 84. « If there was a plot on Clydeside between 17th March and 24th March, it emanated not from the CWC but from the Commissioners. »

2 La grève nationale de 1917 que les ouvriers mènent contre l’intention du gouvernement de supprimer les trade cards et d’étendre la dilution n’a aucun retentissement à Glasgow. C’est pourtant la plus importante grève de l’industrie mécanique en temps de guerre en Grande-Bretagne. Deux cent mille ouvriers dans 48 villes du royaume protestent avec succès contre le projet d’abolition de la trade card, et, sans parvenir à en imposer le retrait, contre l’extension de la dilution aux usines non concernées directement par la production d’armements.

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émanant de, et, à l'occasion, soutenue par, une large frange de la population devient progressivement une réalité.

Il y a multiplication et convergence des facteurs de mécontentement à l'automne 1915. Les grèves des loyers, en octobre – novembre 1915, reçoivent le soutien de six grands chantiers navals qui emploient 30 000 ouvriers. Un rapport cité dans l'histoire officielle du Ministère des Munitions établit clairement un lien entre le mécontentement des ouvriers du chantier naval Fairfield attisé par des renvois arbitraires et tout un ensemble de motifs de mécontentements qui peuvent générer un arrêt de travail à tout moment. Le rapport cite en exemple une décision du shérif autorisant l'éviction de familles qui protestent contre l'augmentation des loyers1.

Entre 1915 et 1917, le nombre de jours de grève chez les autres catégories d'ouvriers est presque aussi élevé que chez les ouvriers qualifiés. Les grèves initiées par les ouvriers des usines de munitions ne sont qu'une petite partie de l'ensemble des grèves – illégales en cette période de guerre – qui ont lieu à cette période en Clydeside2. En 1915 et 1916, la question de la négociation collective et de la reconnaissance de la représentation syndicale s'étend à tous les secteurs de l'industrie, y compris et surtout là où les ouvriers n'étaient jusque-là pas ou seulement faiblement organisés. Elle devient même la revendication centrale, devant celle des salaires3. Les campagnes de presse féroces, qui stigmatisent le sabotage de l'effort de guerre, la peur des sanctions ou l'épée de Damoclès de la conscription en cas de perte du statut d'ouvrier des munitions n'empêchent pas les ouvriers de défier l'exécutif officiel des syndicats (qui joue le jeu de l'arbitrage et de la conciliation voulus par le gouvernement) et de revendiquer en masse leur capacité nouvelle à négocier collectivement4.

1 John Foster, op. cit., pp. 48-49. « The Official History of the Ministry of Munitions cites the report by Isaac Mitchell: « the trouble had originated at Fairfield [in Govan, over unfair dismissals], but the men were full of other grievances [...] an untoward incident might precipitate a stoppage at any moment, such as the decision given by the sheriff authorising the eviction of families because they were resisting the rise in rents. »

2 Ibid., p. 40.

3 Ibid., p. 47 : « The issue of workplace bargaining rights seems to have become generalised across all sectors of employment. Strikes for union recognition and the closed shop erupt among previously unorganised or weakly organised workers outside heavy industry and engineering and 1916 is notable for the degree to which the great bulk of days lost were not on wages but on trade- union and workplace rights. »

4 Ibid., p. 47 : « Penalties ranged from formal prosecution to the more informal removal of classified status and subsequent military conscription. Taking strike action usually meant defying official trade-union leaderships and rejecting the formidable apparatus of government-sponsored arbitration and conciliation. Yet, despite this, large numbers of workers were wont to make direct use of the bargaining power that now lay in their grasp. »

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L'enjeu des grèves concerne aussi les relations entre les ouvriers et leur représentation syndicale officielle. La spécificité écossaise explique la particularité de la situation. Le taux de syndicalisation en Écosse est inférieur à celui de l'Angleterre et la négociation collective est un acquis encore récent et fragile. L'autorité des responsables officiels des syndicats est donc faible. Beaucoup d'employeurs des grosses usines et des chantiers navals demeurent hostiles aux syndicats. De leur côté, les ouvriers des chantiers navals restent sensibles à tout ce qui peut venir changer leur capacité de négociation, chèrement acquise, au niveau de l'atelier ou de l'équipe de travail. Pour les ouvriers, l'enjeu reste donc très local, ce qui explique pourquoi, une fois convaincus de leur capacité à instaurer un rapport de force en leur faveur, ils n'hésitent pas à s'affranchir des consignes des directions syndicales nationales.

La guerre fait entrer les femmes dans les usines. En Grande-Bretagne, le nombre de femmes employées passe de 3 224 600 en juillet 1914 à 4 814 600 en janvier 1918. 200 000 femmes travaillent pour le compte de l'État et 500 000 sont employées dans le secteur privé. Elles sont aussi contrôleurs dans les bus et les tramways. Plus de 250 000 d'entre elles travaillent dans le secteur agricole. L'augmentation la plus importante se situe dans l'industrie où plus de 700 000 travaillent dans les usines de munitions où elles étaient jusque-là interdites d'emploi. Elles y sont affectées à des tâches aussi pénibles que le déchargement du charbon, l'alimentation des haut-fourneaux ou la construction des bateaux. Elles travaillent au contact de produits très toxiques dans des usines qui produisent des munitions 24 heures sur 24, 7 jours sur 7. Christopher Addison, qui succède à Lloyd George au poste de Ministre des Munitions estime qu’en juin 1917 80% des munitions et coques d’obus sont fabriqués par des femmes. Malgré un combat acharné mené par Mary Macarthur1, et une augmentation de leurs salaires, elles gagnent en moyenne moins de la moitié du salaire des hommes pour faire le même travail. En conséquence, elles doivent elles aussi se battre pour leurs droits syndicaux, ce qui contribue à élargir le spectre des catégories d'ouvriers impliqués dans les conflits industriels. Cela crée aussi une

1 Mary Macarthur (Glasgow, 13 août 1880 – Londres, 1er janvier 1921). Bien qu'issue d'une famille aisée et conservatrice, elle adhère en 1901 au Shop Assistants' Union au comité exécutif national duquel elle est élue en 1903. Elle devient alors secrétaire générale de la Women's Trade Union League et consacre toute son activité à la promotion des femmes au travail. En 1906 elle fonde la National

Federation of Women Workers, syndicat général ouvert à toutes les femmes. Elle s'emploie à faire

reconnaître et soutenir les revendications des ouvrières et des employées. En 1909, elle entre au conseil national de l'Independent Labour Party. Lors que la Première Guerre mondiale éclate, elle se range aux côtés des pacifistes, sans pour autant mener campagne contre la guerre. Elle préfère consacrer son énergie à la lutte pour les droits des femmes. Elle meurt en 1921, le jour où la

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passerelle entre action industrielle et action au sein de la communauté, comme dans le cas des grèves des loyers, car les femmes réinvestissent leur expérience acquise dans l'action industrielle1.

Tout en militant pour une amélioration de ses conditions de vie au quotidien, la population revendique aussi un changement des relations qu'entretient l'État avec le capital. Cela place alors les revendications sur un plan idéologique2. La population ouvrière comprend bien que les industriels font des profits colossaux grâce à la guerre et à la réorganisation de la production, à leur détriment, sans être les seuls à pouvoir se prévaloir d'être patriotes, bien au contraire si l'on en juge par le nombre d'Écossais qui se sont engagés3. Pour preuve du patriotisme des travailleurs écossais, 22 000 hommes de Glasgow se sont engagés à la fin de la première semaine de septembre 1914 et le recrutement dans certains endroits du pays doit être suspendu car les bureaux n'arrivent pas à faire face à l'afflux de volontaires4. Finlay rappelle aussi qu'une fuite informa la population que la production de munitions fut délibérément maintenue en dessous des capacités de production de façon à faire grimper les prix, au profit des patrons. Le gouvernement n'avait pas d'autre choix que payer. Le profit pouvait donc passer avant le patriotisme et les ouvriers savaient qu'ils en payaient le prix. À cette posture des employeurs s'ajoutait la répugnance qu'éprouvaient la plupart des ouvriers à fabriquer des munitions, surtout quand ils avaient des frères et des amis au front5.

Les autorités ont recours à l’exil forcé et à l’emprisonnement des activistes politiques et syndicaux pour briser les grèves pendant la période d’intense agitation industrielle qui précède la mise en place de la dilution, ce qui n’est pas sans contribuer à établir certains mythes. Les personnes concernées sont littéralement déportées à Édimbourg ou à Liverpool et doivent se présenter à la police plusieurs fois par jour. Les lois permettent au

1 Ibid., p. 41.

2 Ibid., p. 41. « Typically, strike action and industrial militancy was not the prerogative of a small group of conservatively-inclined craftsmen. On the contrary, wartime conditions opened up the possibility of collective action to a population which had been previously excluded from it – and in circumstances that demanded at least some ideological reorientation about the nature of state power and its relation to capital. »

3 Richard Finlay, op. cit., p. 14. « The impact of rising prices due to wartime inflation led to increasing industrial militancy, a course of action that seemed justified because the bosses were making handsome profits and certainly did not have a monopoly of patriotism. »

4 Ibid., p. 6. 5 Ibid., p. 13.

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gouvernement de systématiquement traduire en justice, incarcérer, déporter pour sédition les « fauteurs de troubles », les leaders des partis révolutionnaires (British Socialist Party, Socialist Labour Party) et les anarchistes1. C’est une véritable campagne organisée pour annihiler toute voix discordante et d’opposition susceptible de propager la contestation et l’agitation dans les secteurs de production de munitions de la vallée de la Clyde. Ainsi, en octobre 1915, John Maclean est arrêté une première fois en vertu de la loi sur la défense du royaume. Il est accusé de tenir des propos destinés à faire obstacle au recrutement de l’armée britannique. Il est condamné à une amende de £5. Il refuse de la payer et écope alors d’une peine de cinq jours de prison. Aux principaux dirigeants du CWC qui sont déportés ou emprisonnés en mars 1916, il faut ajouter James Maxton et de nouveau John Maclean. Les dirigeants du CWC, jugés à Édimbourg, sont reconnus coupables de tentative de sédition. Ils sont condamnés à douze mois de prison et, nous l’avons vu, le CWC est réduit à néant. Le mouvement de protestation contre la dilution s'éteint. Ils doivent se présenter à la police trois fois par jour et ne sont autorisés à rejoindre Glasgow que le 14 juin 1917, soit après plus d’un an d’exil. James Maxton avait été arrêté le 30 mars 1916 en compagnie de James McDougall2 et Jack Smith3 pour sédition pour avoir appelé les ouvriers glaswégiens à la grève lors d’une manifestation tenue à Glasgow Green contre la loi sur les munitions deux jours après la déportation de sept délégués d’atelier du CWC. Jugés aussi tous trois à Édimbourg, ils choisissent de plaider coupables pour obtenir des peines plus légères que les leaders du CWC mais écopent tout de même de lourdes peines de prison4. Ils purgent leur peine dans une prison d’Édimbourg. John Maclean avait été arrêté en février 1916 et accusé de sédition à six reprises pour ses prises de position contre la conscription lors de meetings en plein air dans la région de la Clyde en janvier et février de la même année. Le 11 avril il est reconnu coupable et condamné à une peine de prison de trois ans. Il sortira de prison en juillet 1917 après avoir accompli quatorze mois et vingt- deux jours de sa peine, le lendemain d'une visite de Lloyd George à Glasgow pendant laquelle une foule hostile réclamant la libération de John Maclean l'oblige à rester sous bonne escorte policière et militaire.

1 La loi la plus souvent invoquée est celle sur la défense du royaume (Defence of the Realm Act). 2 James McDougall est un militant du British Socialist Party, parti révolutionnaire marxiste, et compagnon de John Maclean. James Maxton est militant de l’Independent Labour Party.

3 Délégué d’atelier anarchiste.

4 Maxton et McDougall sont condamnés à 12 mois de prison tandis que Smith est condamné à 18 mois.

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2. 1917-1919

Les révolutions russes de 1917 ne suscitent pas d’écho immédiat en Écosse, en termes d’action en tout cas, car les principaux leaders du CWC ont tous été emprisonnés ou déportés dans d’autres villes écossaises ou anglaises pour faire passer en force le projet de dilution. La résistance ouvrière est complètement désorganisée au moment de la révolution russe de 1917. Le Clyde Workers’ Committee ne se reconstruit qu'après le retour de William Gallacher dans le courant de l’année 1917 mais semble préoccupé par des questions d’ordre industriel et corporatiste, à savoir le projet de loi du gouvernement (Military Service Bill) qui prévoit la conscription obligatoire des ouvriers qualifiés, y compris ceux qui travaillent dans les usines d’armement.1 Un des intérêts de la dilution à court terme était logiquement de maintenir l'effort de guerre en faisant exécuter leurs tâches par des femmes et de disposer ainsi de ressources supplémentaires pour le front. Au début de 1917, William Gallacher, accompagné de Messer, est d'ailleurs le seul rescapé parmi les leaders des grèves contre la dilution à continuer à militer pour des actions de grève. John Maclean est encore en prison et John Muir et David Kirkwood ont rejoint John Wheatley à l’ILP2.

Pourtant, l'agitation industrielle ne va pas s’éteindre, bien au contraire. Le point d'orgue de la Clyde rouge n'est pas 1915-1916 mais la fin de la guerre, dans l'industrie mécanique et la construction navale. La Clyde dépasse toutes les autres régions de Grande- Bretagne. Les journées de travail perdues s'élèvent à 300 000 au début de l'année 1918 et à 1 250 000 en janvier 1919, ce qui est bien supérieur au nombre de journées de travail

1 Les revendications des années 1915-1916 ne se développent pas sur des bases fondamentalement antimilitaristes. Seul John Maclean, dont les discours contre la guerre attirent des foules considérables, développe cet argument pour s'opposer à une quelconque cogestion des ouvriers avec les employeurs de l’appareil de production. Il reste fortement minoritaire au moment où le débat s’impose au sein du CWC. La Clyde, de même que les autres régions industrielles de Grande- Bretagne, n'est pas le théâtre d'une vague soutenue de protestations guidées par des considérations pacifistes et anti-militaristesqui restent donc marginales. (John Foster, op. cit., p. 34. « It is significant that the Clyde, like other areas of Britain, did not produce a sustained wave of anti-war industrial protest during the war itself. Despite the existence of a massive proletariat and a war which gave it an unprecedentedly strong bargaining power, there was no equivalent to the anti-war strikes which took place in Germany and Austria in the spring of 1918. ») Le CWC adopte un discours pacifiste de circonstance lorsqu’il reprend vie après le retour de ses leaders à partir de la mi-1917 et demande la tenue d’une conférence internationale pour discuter des conditions de la paix. Il faut dire que la menace pressante de la conscription des ouvriers qualifiés œuvre dans le sens d’une position pacifiste. Il est en effet délicat pour les ouvriers qualifiés, et de plus en plus difficilement justifiable, de se mettre en grève contre une imminente conscription alors que les ouvriers non-qualifiés y étaient soumis depuis deux ans.

2 Iain McLean, op. cit., p. 112. C’est une bannière sous laquelle se rallient beaucoup de militants de sensibilités politiques disparates, bien que toujours de gauche, et qui prône l'action parlementaire plutôt que l'action industrielle.

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perdues en 1915 et 1916 à l'occasion des grèves des ouvriers de l'industrie des munitions. Les grèves de janvier-février 1919 sont d’une ampleur bien supérieure à toutes celles qui ont eu lieu en temps de guerre. Par ailleurs, le nombre de journées de travail perdues entre 1915 et 1917 par les autres catégories d'ouvriers est pratiquement aussi important que lors des grèves contre la dilution1. Les grèves d'après-guerre touchent principalement les industries de grande taille, particulièrement la construction navale et l'industrie du charbon et de l'acier2. Nombre de ces grèves ont lieu après la déportation des leaders du CWC. En d'autres termes, et contrairement à ce qu'affirment les démythificateurs de la Clyde rouge, le militantisme et l'action dans l'industrie ne cessent pas avec le démantèlement du CWC. Foster relève par ailleurs le caractère exponentiel des actions de grève de la fin de la guerre jusqu’aux premiers mois de l'année 1919, principalement dans les chantiers navals ainsi que dans l'industrie du charbon et de l'acier, mais dans une moindre proportion3.

L'automne 1917 est un moment chaud sur le front social dans la construction navale. La production de navires ne parvient pas à suivre le rythme des pertes en mer. Le Ministère des Munitions, l'Amirauté et le Ministère du Travail se renvoient la responsabilité de la situation qui débouche sur une grève massive des chantiers navals en janvier 1918. Les revendications salariales finissent par dépasser le strict secteur de la construction navale et le Ministère des Munitions accepte une augmentation de certaines catégories d'ouvriers qualifiés dont le pouvoir d'achat avait chuté. Les ouvriers de la construction navale reprennent cette décision à leur compte, ce qui signifiait une révolte de la base contre leurs représentants syndicaux officiels qui avaient passé des accords moins avantageux avec le gouvernement. Les rapports du gouvernement montrent que la situation laisse percevoir des revendications autant matérielles que politiques. La lassitude de la guerre s'ajoute au manque de logements et aux difficultés d'approvisionnement. Un rapport du Ministère des Munitions en date du 15 décembre 1917 alerte sur la dimension politique d'actions industrielles à venir au début de l'année 1918, en lien avec des revendications pour l'arrêt de la guerre4. En janvier 1918, une rencontre entre le Ministre de la Conscription Aukland Geddes et des délégués d'atelier dûment accrédités comme tels et représentatifs de l'état de l'opinion à ce moment-là est très vive. Ces derniers réclament une paix négociée et

1 Ces grèves se cristallisent autour des revendications de ces ouvriers pour leur droit à la représentation syndicale.

2 John Foster, op. cit., pp. 38-40. 3 Ibid., p. 41.

4 « The early months of 1918 may reveal industrial action with a view to the achievement of political ends in the termination of war conditions. » Ministry of Munitions Clyde Labour Report pour la semaine se terminant le 15 décembre 1917, cité par John Foster, op. cit., p. 50.

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expriment leur soutien aux décisions prises par le gouvernement en Russie. Les chantiers