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Chapitre 2 – les Gorbals

1. Construire le mythe

La responsabilité du roman d’Alexander McArthur et H. Kingsley Long No Mean

City2, paru en 1935, est centrale dans la création du mythe des Gorbals. Le roman est publié dans un contexte d’ouverture de la littérature écossaise à la réalité du monde industriel moderne, dans un processus d’auto-examen. Les années trente voient en effet « la publication non seulement de romans ayant pour thème la vie industrielle, et pour objet la grande ville moderne, mais aussi d’essais politico-littéraires qui prennent à bras le corps le problème de l’industrialisation de l’Écosse et de ses effets désastreux »3. Edwin Muir dans sectarianism that it describes was neither exclusive to Gorbals, nor representative of the vast majority of the people who lived there. The Catholic ‘Cumbies’ (who took their name from Hutcheson’s Cumberland Street) and other gangs, such as Bridgeton’s Protestant ‘Billy Boys’, were always minority groups. Media attention surrounding Gorbal’s designation as Britain’s largest post- war slum clearance scheme possibly focused national attention on the district’s problems, but for whatever reasons, the urban myths that developed around Gorbals were and are largely inaccurate. Most natives never saw a cut-throat razor away from its place on the wash-stand, and although the smoke-blackened streets on the Victorian suburb contained the most overcrowded population in Britain, there were similar areas in every industrial city in the country; some better and others far worse than Gorbals. » Eric Eunson, The Gorbals - An Illustrated Story, Ochiltree, Stenlake, 1996, p. 3. 1 « Working-class radicalism, gang fights and riotous football fans have all been aspects of life in Glasgow, but they have been exaggerated, as much by Glaswegians who take a perverse pride in their reputation for toughness, as by outsiders – be they Scots or foreigners – who find it easy to extend the grim exteriors of many of the buildings and rough speech of most of the inhabitants to a predisposition to criminality. » Bill Murray, The Old Firm, Sectarianism, Sport and Society in Scotland, Edinburgh, John Donald, 1984, p. 121.

2 Alexander McArthur and H. Kingsley Long, No Mean City: A Story of the Glasgow Slums. Longmans, Green, 1935. Selon Burgess, No Mean City « presents a highly-coloured and probably over- simplified view of Gorbals life in the ‘twenties, yet with a fair amount of demonstrably accurate social detail (Moira Burgess, The Glasgow Novel, Glasgow & Hamilton, GCC Cultural and Leisure Services & The Scottish Library Association, 1999, p. 82) Alexander McArthur est un boulanger qui, lorsqu’il perd son emploi, s’essaye à l’écriture. Il prend les taudis des Gorbals comme point de départ et produit deux romans qu’il envoie à l’éditeur londonien Longmans. Aucun n’est jugé publiable mais l’éditeur commissionne H Kingsley Long, un journaliste américain, pour écrire un roman avec Alexander McArthur. Les droits d’auteur vont à 75% à Long et 25% à McArthur. Malgré le succès de son roman, McArthur ne fait pas fortune et sa carrière d’écrivain ne décolle pas. Il ne publie qu’une nouvelle de son vivant et deux romans après sa mort, No Bad Money (Transworld Publishers, 1969), co-écrit par Peter Watts à partir de fragments laissés par McArthur et The

Blackmailer (Glasgow, E. Rennie, 1948), dont l’histoire de la publication reste obscure. Dans No Bad Money, le sensationnalisme prend le pas sur le commentaire social (Moira Burgess, op. cit., p. 82).

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Scottish Journey et Lewis Grassic Gibbon dans Scottish Scene, consacrent chacun un chapitre à

Glasgow dans leur ouvrage. Ils utilisent le prétexte de la description des usines désaffectées et des taudis de la ville en crise dans les années trente pour dénoncer les maux de la société industrielle et développer « leur vision de la nécessaire transformation de la réalité sociale écossaise »1. George Blake, de son côté, entreprend une œuvre de réalisme social dont les chantiers navals sont l’objet et les ouvriers, ingénieurs et entrepreneurs qui y travaillent les sujets. Dans son roman The Shipbuilders, également paru en 1935, il décrit ainsi les effets de la dépression sur les hommes d’un chantier naval. D’une manière générale, l’œuvre de Blake témoigne d’une « admiration raisonnée des travailleurs de la Clyde, et par extension des habitants de Glasgow »2. Ces écrits contribuent à construire l’image d’une ville prolétarienne, expansive, chaleureuse, cosmopolite, toujours prête à la révolte, « synthèse explosive des éléments les plus négatifs et les plus néfastes d’un développement capitaliste anarchiste ; taudis inhumains, conditions de vie précaires, pollution de l’eau et de l’air, chômage endémique, violence et vandalisme et d’un espoir messianique […] qui portait les noms de Red Clyde, John Maclean, le Clyde workers Committee, le Scottish Labour College, etc… », dont les traditions socialistes sont mises à l’honneur3. À rebours de cette vision valorisante de la classe ouvrière, les classes moyennes et la bourgeoisie glaswégiennes sont, pour leur part, la cible d’attaques plus ou moins valorisantes.

C’est dans ce contexte de renouvellement de la production littéraire des années trente que paraît No Mean City. Il est l’un des romans les plus lus de la période de l’entre-deux- guerres et a vraisemblablement eu, à ce titre, une influence certaine. Il est interdit d'acquisition par les bibliothèques de la ville par les City Fathers qui redoutent la mauvaise publicité qu’il peut faire à la ville. Les librairies refusent de le vendre4. La librairie John

Smith's décide de ne pas en acquérir d'exemplaires et de ne pas en faire la promotion, ce qui

ne va pas manquer de créer une attente, immédiatement comblée par le Sunday Mail qui

Littérature et Civilisation, N° 7-8, 1988, p. 70.

1 Ibid., p. 71. Edwin Muir (with an introduction by T. C. Smout), Scottish Journey, Edinburgh, Mainstream, 1996 [London, Heinemann, 1935], pp. 100-162, et Lewis Grassic Gibbon and Hugh MacDiarmid, Scottish Scene or the intelligent man’s guide to Albyn, London, Jarrolds, 1934, pp. 136-147. 2 Ibid., p. 72.

3 Ibid., pp. 72-73.

4 « No Mean City enraged Glasgow. It contained, for its time, remarkably raw descriptions of sex and violence. No local bookshop would sell it and libraries were forbidden to stock it. The Glasgow

Herald refused to review it. But it created a huge stir beyond the city. » Cal McCrystal, « What made

the Gorbals famous? Drunks, poverty, razor-gangs? The answer is none of these. The answer is a novel: Jeff Torrington belongs to a long tradition. » The Independent, 31 janvier 1993. Il est à noter que l’auteur de l’article semble avoir fait une erreur puisqu’une critique du Glasgow Herald a été publiée. Voir annexe II.

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décide de le publier en feuilleton à partir du 3 novembre 19351. Le Daily Express, à Londres, procède de façon identique et les librairies d'Édimbourg en vendent des milliers d'exemplaires2. L’ouvrage suscite une vraie curiosité et incite beaucoup de journalistes à venir sur le terrain vérifier la véracité de ce qui est dépeint dans le roman3.

Lors de sa première parution, les critiques dans les journaux insistent surtout sur le réalisme social que présente l'ouvrage4. L’important n’est pourtant pas là. La trame du roman est en effet clairement idéologique et construit un contre-mythe tout aussi puissant que celui construit dans les écrits de Blake, Grassic Gibbon et Muir. Ce roman d’exploration sociale contribue à la stigmatisation de la classe ouvrière qui y est dépeinte comme pauvre, dangereuse, primitive, animale, à peine socialisée et humanisée. À travers l’histoire de Peter Stark, le frère cadet du personnage principal du roman, No Mean City s’en prend directement au mythe de Glasgow la rouge et de sa tradition socialiste radicale. Être socialiste dans les Gorbals y apparaît comme le résultat d’un certain opportunisme et cynisme plutôt que d’un engagement politique sincère. L’action collective y est décrite comme inutile. La grève mène à la division et aux licenciements5. Bien que profondément pessimiste et méprisant envers la classe ouvrière, il est extrêmement populaire car il mobilise un ensemble de procédés qui suscitent l’adhésion d’un lectorat populaire :

D’abord c’est un roman aux effets faciles, laissant une large place à la violence et au sexe : mais cela n’explique pas tout. C’est un roman qui produit des effets de reconnaissance (beaucoup des faits qu’il relate sont véridiques) : dans l’appendice les auteurs citent les journaux de l’époque pour soutenir la vraisemblance documentaire de leur récit. L’idéologie n’est pas dans les faits, mais dans l’agencement, et dans les occultations multiples auxquelles il donne lieu. C’est un

1 Seán Damer, « No Mean Writer? » in McCarra, Kevin, and Hamish Whyte (eds.), A Glasgow

Collection. Essays in Honour of Joe Fisher, Glasgow, Glasgow City Libraries, 1990, p. 33.

2 Stephen Watts, op. cit., p. 160.

3 Robert Jeffrey, Glasgow's Hard Men. True Crime from the Files of the Herald, Evening Times and Sunday

Herald, Edinburgh, Black & White, 2002, pp. 41-42 : « The Herald was not alone in acclaiming the

book as a powerful, realistic view of hard life in Rutherglen Road, Thistle Street, Hospital Street, Crown Street – where the central character razor-king Johnny Stark lived – and McArthur’s own Waddell Street. It was an immediate success, despite the antagonism of the city fathers who seemed blind to the realities of life in the slums. The Herald files show that down the years, a favourite ploy of feature-writers was to return to the Gorbals battlefields and speak to the people who lived the experience – the people who shared the pride and poverty of tenement life, the people who feared the gangs and the razor-slashers, the people who watched the battles on Glasgow Green. And, unsurprisingly, the general verdict of the eye-witness of the time is that McArthur got it right. His story of life on the south bank of the Clyde in the 1920s may not have been accurate in every last detail, but it came close enough to the truth to make it a valid piece of social history that can’t be ignored. »

4 Voir la reproduction de quelques critiques en annexe.

5 Voir l’analyse détaillée de Keith Dixon, « Glasgow mythifiée dans No Mean City de McArthur et Kingsley Long », in Écosse, Littérature et Civilisation, N° 7 et 8, 1988, pp. 74-83.

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roman qui se targue de produire des effets de connaissance : par le ton sociologique, par le détail des pratiques décrites, il donne l’impression au lecteur d’apprendre quelque chose sur un monde inconnu, de s’instruire en se divertissant. Enfin, c’est un roman qui flatte dans le sens des préjugés sociaux, et peut-être nationaux : l’utilisation des citations des journaux n’est pas un fait gratuit.1

Le roman déclenche de nouveau une importante controverse dans les années quatre- vingt-dix quand il est question de rendre hommage à McArthur pour son roman2. À cette époque, Pat Lally, leader du groupe travailliste au conseil municipal et enfant des Gorbals le caractérise comme étant « une œuvre de fiction caricaturale »3.

D’autres œuvres de fiction ont également contribué à la création du mythe du district. Le ballet d’Arthur Bliss, Miracle in the Gorbals, écrit pendant la première moitié des années 19404, se déroule dans une rue glauque et met en scène des ivrognes, gangs, prostituées et un mendiant qui joue du violon. Un miracle se produit quand une figure christique appelée Stranger ressuscite un suicidé. Cette figure est toutefois reçue hostilement par ce qui pourrait être un membre du clergé qui a vraisemblablement peur de perdre son autorité. Il essaye de discréditer Stranger en le liant à la prostituée. Quand cela échoue, il fait tuer Stranger par un gang, ce à quoi le mendiant réagit en se couvrant le visage de désespoir et de honte5. Au théâtre, la pièce The Gorbals Story, écrite par Robert McLeish, est un succès populaire bien au-delà du public glaswégien6.

Dans son ouvrage sur les quartiers ouvriers de Glasgow7, Ian R. Mitchell montre que les districts ouvriers de la ville ont tous un certain nombre de points communs, dont celui de posséder une part non négligeable de logements dégradés, à l'exception notable de

1 Ibid., p. 83.

2 Robert Jeffrey, op. cit, p. 41.

3 Ibid., p. 41 : « a distorted work of fiction ».

4 Le ballet reprend la thématique d'une nouvelle intitulée « Forsaken » écrite par Lewis Grassic Gibbon pour son ouvrage commun avec Hugh MacDiarmid, Scottish Scene, op. cit.

5 Ben Braber, Jews in Glasgow. 1879 - 1939. Immigration and Integration, London, Vallentine Mitchell, 2007, p. 10.

6 Alexander McArthur tentera en vain de faire reconnaître un acte de plagiat de la part de McLeish. McArthur avait proposé une pièce de théâtre intitulée The Mystery of Gorbals Terraces au Unity Theatre après se l'être vu refusée par le Citizen's Theatre. Le manuscrit aurait été ensuite confié à Robert McLeish. D'après Seán Damer, il y a des similitudes importantes entre les deux pièces et la lecture de la pièce de McArthur aurait fait germer l'idée de The Gorbals Story dans l'esprit de McLeish. Il n'y aurait donc pas eu de Gorbals Story sans The Mystery of Gorbals Terraces (Seán Damer, op. cit., pp. 35- 37)

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Dennistoun qui « fut, et reste, socialement, un îlot inébranlable de respectabilité »1 dans les quartiers est de Glasgow :

Pour beaucoup de gens de la classe ouvrière habitant cette partie de la ville [l’East

End], Dennistoun était le sommet de leurs ambitions sociales. Si les militants

socialistes radicaux de Glasgow Green rêvaient d’emmener les classes ouvrières sur la terre promise, beaucoup d’entre eux se seraient contentés de s’installer à Dennistoun. 2

Dennistoun est d’ailleurs le quartier ouvrier de Glasgow dont les résidents ont publié le plus d’autobiographies, Bridgeton et les Gorbals n’arrivant qu’en seconde position, d'après les estimations de Mitchell3. Toutefois, de tous les quartiers ouvriers de la ville, les Gorbals est vraisemblablement celui qui a été l’objet du plus grand nombre d’ouvrages publiés, si l’on tient compte des chroniques de la vie du quartier4, des ouvrages historiques5, des biographies et des récits autobiographiques de personnes qui y ont grandi. La littérature (auto)biographique est la plus abondante, très certainement justement en raison de l’aspect

1 Ian R. Mitchell, op. cit., p. 122 : « it was, and remains, socially an island of unflinching respectability ». Jusque dans les années soixante, Dennistoun avait par ailleurs la réputation d’être un quartier sobre (« dry »), dans une ville réputée pour l’abus d’alcool. Chaque district abrite également une poche de population, dont la proportion varie selon les districts, un peu plus aisée que celle du reste du district et regroupée en fonction de sa taille dans une rue seulement ou dans un ensemble de rues. Dans tous les cas, une ligne de chemin de fer, un parc, une usine, ou une rue servent de démarcation entre l’habitat des ouvriers respectables et les autres.

2 Ibid., p. 123 : « For many working-class folk in that part of the town, Dennistoun was the summit of their social ambitions. While socialist activists on Glasgow Green hoped to lead the working classes to the promised land, most of them would just have settled for Dennistoun. »

3 Ibid., p. 129.

4 On peut notamment noter Rudolph Kenna, Heart of Gorbals, Ayr, Fort Publishing, 2004, qui recense, pendant la période 1900 – 2004, un grand nombre d’anecdotes, faits divers et autres histoires concernant la vie des Gorbals. Une large part est consacrée aux conditions de vie des habitants ainsi qu’à la transformation du district. Le travail publié par R. Kenna est le fruit de la lecture des publications (principalement la presse) de la période. L’objectif de l’auteur, tel qu’il le décrit lui-même, est de « capturer des effluves des Gorbals disparus » (p. 7).

5 Il n’existe aucun ouvrage de dimension historique détaillé à propos du district, qui mette en perspective les représentations dont il est l’objet avec la réalité des faits sur une période suffisamment vaste pour permettre une réelle compréhension de l’évolution des Gorbals. Les seuls ouvrages à perspective historique sont le fruit du travail du Gorbals History Research Group, qui n’a produit que des petits ouvrages introductifs. Il existe également des ouvrages à perspective historique illustrés par des photographies d’époques différentes, ce qui permet de se rendre compte à quel point le district a subi plusieurs métamorphoses radicales successives. Dans tous les cas, le lecteur est avant tout frappé par la description des conditions de vie extrêmement difficiles. Les ouvrages les plus utiles sont : Eric Eunson, The Gorbals – An Illustrated History, Ochiltree, Stenlake, 1996 ; Ronald Smith, The Gorbals – Historical Guide and Heritage Walk, Glasgow, Glasgow City Council, Cultural and Leisure Services, 1999. Le seul examen détaillé de l'évolution du district se trouve dans : J. G. Robb, « Suburb and Slum in Gorbals: Social and Residential Change 1800 – 1900 » in George Gordon and Brian Dicks (eds.), Scottish Urban History, Aberdeen, Aberdeen University Press, 1983, pp. 130-167.

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mythique des Gorbals1. Naître et grandir dans les Gorbals et avoir un destin suffisamment hors du commun pour s’autoriser une autobiographie ou être l’objet d’une biographie contribue par ailleurs en retour à alimenter le mythe. L'esprit des Gorbals est systématiquement invoqué pour expliquer la détermination et l'abnégation nécessaires à la réalisation de destins uniques. Tous insistent sur leur appartenance aux Gorbals et portent un regard nostalgique, voire complaisant, sur les valeurs que la vie dans le district leur aurait inculquées. Ainsi Pat Lally écrit-il dans son autobiographie : « Pourtant, c’était le quartier des Gorbals dans lequel j’avais grandi, un endroit auquel je suis toujours férocement loyal, et que j’ai toujours aimé, comme la grande majorité des gens qui y sont nés »2. Selon Paddy Crerand, c'est son enfance dans les Gorbals qui explique sa réussite3. Cet exercice de mythification est amené à son paroxysme par Ralph Glasser dans le quatrième ouvrage qu'il a rédigé sur les Gorbals4. Cet ouvrage n'est pas une description de la vie dans le district mais un travail introspectif à propos de l'indélébile influence, qu'il qualifie à plusieurs reprises de « génie », exercée par le district sur la vie de l'auteur5.

1 Parmi les plus célèbres, la trilogie autobiographique de Ralph Glasser (voir note infra), les biographies de Pat Lally (ancien Lord Provost de la ville), dont le premier chapitre est informatif sur les conditions de vie dans le district, ou Pat Crerand (joueur de football professionnel de Glasgow Celtic puis Manchester United).

2 Pat Lally, Lazarus Only Done It Once, London, HarperCollins, 2000, p. 4 : « Yet this was the Gorbals I grew up in, a place to which I am still fiercely loyal, and which, like the vast majority of folk who were born there, I have always loved. »

3 Paddy Crerand, Never Turn the Other Cheek, London, HarperCollins, 2007, p. xiii : « My life’s philosophy was determined by my upbringing in Glasgow’s Gorbals. I was a child of Irish Catholic immigrants and we led an impoverished, underprivileged existence – not that I knew it at the time. I became interested in politics at an early age and joined the Labour Party as soon as I could. There was a rumour that someone in the Gorbals voted for the Tories in the 1970s, but I don’t believe it. » Paddy Crerand naît à Crown Street le 19 février 1939. Son père meurt pendant le bombardement allemand du chantier naval John Brown en 1941. Son épouse donne naissance à leur fille le lendemain. Elle se retrouve mère de 4 enfants, dont le plus âgé a 4 ans. Paddy Crerand joue presque 400 matchs pour Manchester United (avec qui il gagne la coupe d'Europe en 1968) et 120 pour les Celtic de Glasgow.

4 Ralph Glasser, A Gorbals Legacy, Edinburgh, Mainstream, 2000.

5 Ibid., p. 8 : « It would be many years before I saw the presiding genius of the Gorbals, for its own inscrutable purpose, would never leave me. »; « That the genius of the Gorbals kept me on course was not easy to accept, yet it was always with me, a reference point for feelings, contrasts, a way of