• Aucun résultat trouvé

Les trois grands groupes

Dans le document Luxe Marketing Management (Page 45-50)

Dans le domaine du luxe, les gens parlent en général de seulement trois grands groupes et cela comprend LVMH, Richemont et PPR Gucci. En fait, PPR Gucci dans sa division luxe, est plus petite que la division luxe de L’Oréal, et Riche-mont et PPR Gucci sont plus petits qu’Estée Lauder mais aussi que des grands groupes de vins et spiritueux comme Diageo et Pernod Ricard. Mais nous nous limiterons dans ce domaine à ces trois sociétés. Les autres sociétés seront ample-ment décrites dans le chapitre suivant.

LVMH

Dans le tableau 1.4 nous avons pris un chiffre d’affaires de l’ordre de 11.5 milliards d’euros car nous avons soustrait les activités de distribution du total de 15.3 milliards d’euros pour l’année 2006. L’activité globale est présentée dans le tableau 1.6.

Comme nous pouvons le constater LVMH est un groupe très impressionnant avec presque la moitié de son activité de luxe réalisée dans la mode et la maroquinerie.

Il est aussi frappant de remarquer que la mode et la maroquinerie contribuent à 51 % du total du bénéfice opérationnel.

Tableau 1.6 – LVMH : CA et résultats pour 2006 (en millions d’euros) CA Profit opérationnel Profit/Ca

en %

Vins et spiritueux 2 984 962 32,1 %

Mode et maroquinerie 5 222 1 633 31,3 %

Parfums et cosmétiques 2 519 222 8,8 %

Montres et bijouterie 500 80 16,0 %

Distribution sélective 3 891 400 10,3 %

Divers (57) (125)

TOTAL 15 306 3 172 20,7 %

LES PARTICULARITÉS DE L’INDUSTRIE DU LUXE

© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit

Ce groupe a manifestement des résultats très exceptionnels. 2006 est comme le sera 2007 une très bonne année, après plusieurs années de chiffre d’affaires à la croissance réduite. En 2001 le chiffre d’affaires global était de 12,2 milliards d’euros, 12,7 en 2002, 12,0 en 2003, et 12,6 en 2004. Certains analystes se sont interrogés alors sur les performances de ces années là, mais toutes les autres socié-tés européennes ont connu le même phénomène. Ces sociésocié-tés vendent des produits qu’ils fabriquent en euros sur des marchés liés au dollar. Lorsque le dollar baisse il devient très difficile de faire des bénéfices et d’avoir une croissance rapide.

Pour résumer la performance de LVMH nous pouvons étudier le tableau 1.7.

À 14,1 % le résultat net est un des plus élevés de l’industrie. Mais lorsque nous étudions les différences entre le résultat d’exploitation et le résultat net nous voyons que cela représente 6,6 % du chiffre d’affaires de 2006. Et ce pour-centage a un autre intérêt : si nous utilisons ce pourpour-centage de 6,6 %, qui corres-pond à la somme des frais fixes et des frais financiers de LVMH au niveau du chiffre d’affaires des parfums, tel qu’il figure dans le tableau 1.6, nous pouvons estimer que l’activité parfums, avec un chiffre d’affaires de 2,519 milliards d’euros et un résultat d’exploitation de 222 millions d’euros obtient probable-ment un bénéfice net que l’on peut estimer à 56 millions d’euros. En d’autres termes, le secteur des parfums et des cosmétiques de LVMH n’est pas très loin du point mort.

Dans les secteurs du luxe de LVMH, seules deux activités sont fortement rentables : le département mode et maroquinerie ainsi que les vins et spiritueux.

En réalité en pourcentage des ventes comme cela est montré dans le tableau 1.6, la division vins et spiritueux (32 % du résultat d’exploitation par rapport au chiffre d’affaires) est encore plus rentable que le département mode et maroquinerie (31,3 %). C’est sans doute parce que le département vins et spiritueux possède de nombreuses marques très rentables comme par exemple Krug, Dom Péri-gnon, Moët et Chandon, Veuve Clicquot et Hennessy, etc.

Tableau 1.7 – Tableau de bord des résultats LVMH (en millions d’euros)

2006 2005

Chiffre d’affaires 15 306 100 % 13 910 100 %

Résultat d’exploitation 3 172 20,7 % 2 743 19,7 %

Résultat net 2 160 14,1 % 1 668 12,0 %

Dans le département mode et maroquinerie, les marques sont nombreuses y compris Louis Vuitton, Donna Karan, Fendi, Loewe, Céline, Marc Jacobs, Givenchy, Thomas Pink, Pucci, Berluti, Rossimoda et Stefano B. La question ici est de définir à quelles marques il faut donner la priorité dans cette longue liste : manifestement Fendi et Donna Karan se verront attribuer des moyens impor-tants pour se développer. Mais qu’en est-il du futur des autres marques si elles ne sont pas ou peu rentables ?

En termes géographiques le groupe est bien équilibré comme cela est montré dans le tableau 1.8.

Tableau 1.8 – Répartition géographique LVMH (2006)

Bien sûr cette répartition géographique varie d’un département à un autre et d’une marque à l’autre.

Richemont

La Compagnie Financière Richemont basée à Genève avec un chiffre d’affaires de 4.8 milliards d’euros est le second acteur principal de ce marché dans la mode, la bijouterie et les montres. Les résultats ces cinq ou six dernières années ont été ternes sans doute en raison de la faiblesse du dollar américain.

Le tableau 1.9 donne le chiffre d’affaires et les bénéfices pour les dernières années.

L’année fiscale de Richemont se termine en mars, et l’année 2007 est compa-rable aux résultats de 2006 d’autres sociétés. Pour 2007, le résultat d’exploitation est légèrement supérieur au niveau de celui de 2001. Les résultats par lignes de produits sont présentés dans le tableau 1.10.

Comme pour LVMH les chiffres ne sont pas donnés par marque mais groupes de marque pour chaque catégorie. Ce que l’on peut dire c’est que les maisons de bijouterie (Cartier, Van Cleef and Arpels) représentent 50 % des ventes et 73 %

France 15 %

Reste de l’Europe 22 %

USA 26 %

Japon 13 %

Reste de l’Asie 17 %

Autres marchés 7 %

TOTAL 100 %

LES PARTICULARITÉS DE L’INDUSTRIE DU LUXE

© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit

du résultat d’exploitation du groupe, Cartier étant le plus gros sinon le seul, à apporter sa contribution. Les montres de spécialistes (ce qui inclut Vacheron Constantin, Baume et Mercier, Jaeger Lecoutre, Lange & Söhne, Officine Pane-rai, Iwc et Piaget) se comportent également très bien.

Le résultat de Montblanc (avec Montegrappa inclus dans les chiffres) est aussi certainement très impressionnant.

La mauvaise nouvelle c’est que la maroquinerie qui comprend Dunhill et Lancel est la seule catégorie à la croissance la plus lente, avec sur une période de quatre ans une perte de 130 millions d’euros.

Tableau 1.9 – Chiffre d’affaires et bénéfices de Richemont (en millions d’euros)

CA Résultat d’exploitation Résultat net

2007 4 827 916 1 329

2006 4 308 713 608

2005 3 717 505 414

2004 3 375 246 320

2003 3 651 259 728

2002 3 860 489 331

2001 3 684 712 528

2000 2 924 534 357

Tableau 1.10 – Résultats Richemont par lignes de produits (en millions d’euros) Lignes de

produits

Chiffre d’affaires Résultat d’Exploitation

2007 2006 2005 2004 2007 2006 2005 2004

Bijouterie 2 437 2 227 1 938 1 560 667 616 460 367

Montres

de spécialistes 1 203 1 063 870 789 227 227 148 95

Stylos 583 497 424 273 83 83 59 55

Maroquinerie

et accessoires 307 283 259 240 – 11 – 38 – 40 – 42

Autres activités 297 238 226 513 20 22 13 – 9

Non attribué – 197 – 162 – 170

TOTAL 4 827 4 308 3 717 3 375 916 713 505 296

Dans un sens nous pouvons dire que Richemont est un joaillier et un horloger.

Ils ont une marque phare avec Cartier, une marque très forte avec Montblanc et de gros problèmes avec Lancel et Dunhill. Mais on ne sait jamais : si ces deux marques retrouvent un bon positionnement et se concentrent sur un nouvel objectif de marque, elles peuvent devenir en dix ans le fleuron du groupe. C’est ce qui donne beaucoup de sel à ce marché.

PPR Gucci

Ce groupe fut créé par le rachat par PPR d’une participation d’abord minori-taire dans Gucci en 1999 et l’achat immédiat de la mode Yves Saint Laurent ainsi que du groupe beauté YSL puis la prise de contrôle de Gucci. Depuis, le groupe a effectué de nombreux achats de marques, y compris Bottega Veneta, Boucheron et Balenciaga, et c’est aussi un des rares groupes ayant racheté des marques existantes mais en ayant développé aussi les siennes dès le départ comme avec par exemple Alexander McQueen ou Stella McCartney.

Pour PPR Gucci, les résultats du département luxe sont difficiles à obtenir. Le tableau 1.11 résume les données existantes.

Ce que l’on peut dire est que, hormis Gucci et Bottega Veneta, les chiffres ne sont pas si bons. YSL Beauté a connu une très forte chute de ventes (– 16,5 %) en 2005 mais a réussi à être à l’équilibre grâce à une réduction des coûts et à une restructuration. Pour YSL mode les ventes sont aujourd’hui faibles mais en amélioration. Le périmètre de PPR Gucci a d’ailleurs encore évolué car en janvier 2008, le Groupe a vendu sa division YSL beauté à L’Oréal…

Tableau 1.11 – PPR département luxe : résultats (en millions d’euros)

Chiffre d’affaires Résultat d’exploitation

2006 2005 2004 2006 2005 2004

Gucci 2 101 1 807 1 902 612 485 535

YSL mode 194 162 196 – 49 – 66 – 71

YSL Beauté 626 613 734 32 15 26

Bottega Veneta 267 160 113 55 14 NA

Autres 378 294 268 38 NA NA

TOTAL 3 568 3 036 3 213 565 390 394

LES PARTICULARITÉS DE L’INDUSTRIE DU LUXE

© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit

Dans le document Luxe Marketing Management (Page 45-50)