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Liste des sigles

C. E Communication Environnementale

1.1 Développement durable

1.2.1 Les principes d’écoconception

L’écoconception se définit comme une démarche environnementale volontaire visant à minimiser les nuisances lors de la fabrication de biens ou de services. Les phases types d’écoconception sont similaires à celles d’une méthode de fabrication traditionnelle passant par l’identification d’opportunité, la création d’un concept préliminaire, la conception détaillée, le développement test, la validation, la fabrication, le lancement de produit sur le marché et l’évaluation de la réponse du marché (IDP, 2008a). Cependant, la sensibilité environnementale est omniprésente à chacune de ces phases; la volonté de concevoir des produits respectueux se base sur les prémisses du développement durable (AFNOR, 2004 cité dans Thibault, 2007:19). Le développement durable est une vision et l’écoconception, qui adhère à cette pensée, en est la mise en application. L’écoconception se manifeste sous différents angles : l’adoption de technologies propres, le système de production, la politique d’approvisionnement et le système de recherche et développement (IDP, 2008a). Cette stratégie de conception prend en compte les impacts environnementaux dès la phase d’extraction des ressources jusqu’à la phase d’élimination, phase qui est invitée à être substituée par la mise en pratique de 3RVE. Selon Actu-environnement (2013), le stratagème : avoir recours « aussi peu que possible aux ressources non renouvelables en leur préférant l’utilisation de ressources renouvelables ». Le phénomène de sensibilisation et de bonne pratique de l’écoconception touchera, tôt ou tard, tous les secteurs d’activité (IDP, 2008a). Pour l’instant, avoir réussi à intégrer le souci environnemental dans les pratiques de consommation constitue un réel progrès (MEDDAT et le Secrétariat d’État à l’Industrie et à la Consommation, 2008). C’est en innovant face à leurs manières de concevoir que les entreprises doivent adopter de ‘bonnes pratiques’. Au sens large; cette notion fait référence à des agissements justes. Elle se définit par la somme des comportements qui sont pris en considération et qui sont essentiels pour assurer un bon déroulement. Elle peut être élaborée selon des mesures juridiques, légales et des normes sociales (CPEQ, 2012).

Le modèle de Pareto, mieux connu sous l’appellation 80-20, propose une loi universelle qui met en évidence l’étendue de la corrélation de cause à effet, partant du fait que «  80 % des effets est le produit de 20 % des causes » (Quantis, 2013:39). Cette généralité n’exclut pas le secteur de fabrication. Cette convention s’intéresse aux phases de développement et prend part à une méthodologie de conception réfléchie. Les premières phases de conception ne représentent qu’une fraction des démarches, mais les prises de décision sont déterminantes et essentielles à une conception judicieuse. Il s’avère favorable d’intégrer les objectifs de l’écoconception dès la première phase de la conception; en effet, 80 % des impacts environnementaux et sociétaux peuvent être identifiés durant cette phase (Tischner et Deutschland 2000 cité dans Leclerc, 2004). C’est donc à cette phase-ci qu’il conviendrait de planifier,

1.2 Écoconception

de manière éclairée, certaines préférences dans le mode de production : la sélection des matériaux, les fonctionnalités du produit, les technologies, les procédés de fabrication, les fournisseurs, le lieu de production et ainsi de suite (Leclerc, 2004). Selon cette théorie, lorsqu’appliquée à l’écoconception, la notion du travail en amont est cruciale. Les comportements insouciants ne prenant pas nécessairement en compte les effets à long terme sont à proscrire. L’absence ou l’insuffisance de ces principes va jusqu’à se refléter dans la finalité du produit; lorsqu’intégrée tardivement, elle peut faire naître des écueils. Non seulement la venue de ces écueils peut engendrer des désagréments au niveau de la conception, mais peut entraîner une hausse de coûts considérable et ce, même rétroactivement (De Blois, 2007). Cependant, selon Blouin (et al, 2008), elle n’est pas reconnue et répandue à son plein potentiel; cette méthode de conception raisonnée n’est pas présente dans l’ensemble des entreprises d’ici, elles ne mettent donc pas à profit ce théorème. Le travail en amont atteste d’une conduite éclairée; il est plus astucieux de considérer les effets nuisibles d’un produit dès sa gestation pour ainsi minimiser ou même contrer les effets néfastes à court et à long terme, « quoi de plus logique que d’agir au stade du concept et de tenter d’envisager des alternatives moins néfastes » (IDP, 2008a:11). Étant un acteur déterminant, le rôle du concepteur est au premier rang quant aux processus décisionnels et à l’intégration des règles de ‘Design for Environment’ (DfE) en amont. Pour atteindre son potentiel maximal, ces règles doivent être assimilées « quand le concepteur a toujours la possibilité de pouvoir facilement apporter des modifications » (Alhomsi et Zwolinski, 2009:1). Lorsqu’il s’agit d’un facteur décisionnel à l’égard de l’écologie, il semble que la sensibilité environnementale doit être intégrée au plus tôt pour s’assurer de la pertinence du terme DfE. En conséquence, lorsque l’élaboration du produit tire à sa fin, il peut s’avérer laborieux d’altérer les choix favorisés lors de la première étape de conception, « car le produit est quasiment finalisé et que des modifications engendreraient des coûts et délais supplémentaires » (p.9).

En ce qui concerne les motivations pour l’adhésion aux principes environnementaux, quelques principes émergent, incitant ainsi les entreprises en en faire l’acquisition : la croissance de la demande des produits verts, la réglementation, l’image perçue de l’entreprise et le désir d’acquérir un label écologique. Toutefois, une de ces motivations s’avère prédominante : « l’initiative des dirigeants » (Berneman et al, 2009; Leclerc, 2004; Inéris, 2007ab). En effet, selon une étude de marché, 22 % des dirigeants d’entreprise dénotent que la « sensibilisation environnementale » a un effet considérable sur le comportement de leurs consommateurs; par contre 47 %, croient que cette influence n’est pas autant notable, mais qu’elle est à venir (IDP, 2008a). La quantité de dirigeants qui s’attardent au développement durable est en perpétuel essor « [q]ue ce soit par des activités de veille pour connaitre les tendances du marché ou encore par des pressions en provenance des parties prenantes » (BNQ, 2011:12). Pour l’instant, deux profils d’entreprises qui pratiquent l’écoconception sont identifiables :

« d’une part, les entreprises clairvoyantes se rendent compte qu’elles doivent utiliser les ressources de façon responsable pour aider à maintenir les équilibres de tous les milieux sur le long terme, d’autre part, les entreprises ayant une vision à court terme sont plus préoccupées par la diminution des coûts et la maximisation des profits, et oublient de prendre en compte les impacts environnementaux » (White et al, 2011:7).