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4. Cadre théorique et développement des hypothèses

5.2 Les méthodes de recueil d’informations

5.2.4 Les options alternatives de conduire une enquête

Il existe quatre méthodes majeures pour mener une enquête : par téléphone, en face à face, par correspondance postale et électronique (cf. Malhotra 2010, p. 212). Toutefois, le choix de la méthode doit tenir compte du type d’étude, de la facilité ou non de l’administration du questionnaire et du coût (cf. Jolibert/Jourdan 2006, pp. 99-100).

L’enquête par téléphone est une méthode d’administration à distance où l’enquêteur ap- pelle un échantillon de répondants et note les réponses sur un questionnaire imprimé sur un papier : c’est l’entretien par téléphone traditionnel (cf. Malhotra/Décaudin/Bouguerra/Bories 2011, p. 127). Les avantages de l’enquête par téléphone sont qu’elle ne prend pas beaucoup de temps car elle dépasse rarement les dix à quinze minutes et qu’elle permet de s’adresser à des répondants sur une vaste étendue géographique (cf. Jolibert/Jourdan 2006, p. 102 ; Mal- hotra/Décaudin/Bouguerra/Bories 2011, p. 133). Toutefois, elle ne permet pas la présentation de stimuli physiques tels que des photos ou des tests de goût (cf. Malhotra/Dé- caudin/Bouguerra/Bories 2011, p. 133).

L’enquête par correspondance est de moins en moins utilisée car l’envoi postal représente diverses contraintes pratiques. Lors d’un envoi, plusieurs éléments sont nécessaires : une en- veloppe d’envoi, une lettre d’accompagnement, le questionnaire, une enveloppe-réponse (cf. Malhotra/Décaudin/Bouguerra/Bories 2011, p. 129). Toutefois, l’avantage principal de cette méthode est qu’elle permet d’atteindre des répondants dispersés sur une zone géographique étendue ou des personnes qui ne sont pas facilement accessibles, par exemple, un responsable d’entreprise (cf. Gauthy-Sinéchal/Vandercammen 2010, p. 197). De plus, les répondants sont mieux prédisposés à répondre à un questionnaire un peu plus long.

L’enquête en face à face est une méthode très flexible car elle permet de contrôler si les répondants ont bien compris les questions, elle permet également la présentation de stimuli (cf. Jolibert/Jourdan 2006, pp. 101-102). L’enquête peut être réalisée aux domiciles des ré- pondants, sur leur lieu de travail ou dans les lieux publics (cf. Malho- tra/Décaudin/Bouguerra/Bories 2011, p. 127).Cependant, l’inconvénient de l’enquête en face à face est qu’elle est très onéreuse et demande parfois plus de temps (cf. Jolibert/Jourdan 2006, p. 102). Lorsqu’un climat convivial s’installe entre l’enquêteur et le répondant, l’enquête en face à face avec un questionnaire « papier-crayon » pourrait être le plus perfor- mant parmi les autres méthodes.

Enfin, l’enquête électronique est une méthode réalisée soit par e-mail soit par Internet (cf. Malhotra 2010, p. 218). L’enquête par e-mail a l’avantage de faciliter le traitement des don-

nées, mais ses inconvénients résident dans les contraintes techniques des systèmes de courrier électronique et de l’impossibilité à expliquer les consignes (cf. Malho- tra/Décaudin/Bouguerra/Bories 2011, p. 130). L’enquête par Internet permet en plus de l’avantage de l’enquête par e-mail, d’inclure des stimuli, de programmer les instructions des modes de réponses et de recueillir les données immédiatement dans une base de données (cf. Malhotra 2010, p. 219). Néanmoins, l’inconvénient de l’enquête par Internet est la difficulté de contrôler le profil des répondants. Il est aussi possible qu’une même personne réponde plusieurs fois.

Un mode d’administration mixte de questionnaires peut être utilisé par les chercheurs. Une combinaison souvent utilisée est l’utilisation simultanée de questionnaires par Internet et pa- pier-crayon. Cependant, il peut être critiqué que les données provenant des questionnaires en ligne ne peuvent pas être rassemblées avec les données des questionnaires en version papier- crayon. En effet, il est important d’assurer l’équivalence de mesure afin de pouvoir interpré- ter les résultats obtenus à partir de la combinaison de ces méthodes. Plusieurs études ont été réalisées pour vérifier si les données de ces deux modes d’administration de questionnaire peuvent être agrégées. De Beuckelaer et Lievens (2009, p. 349) ont trouvé que la combinai- son des administrations de questionnaire par Internet et papier-crayon représente des mé- thodes équivalentes, même pour des enquêtes au niveau international. Cependant, Lonsdale, Hodge et Rose (2006, p. 103) ont trouvé des différences par rapport à la rapidité des temps de réponse et au taux de valeurs manquantes. En effet, les réponses obtenues en ligne sont plus rapides et n’ont aucune valeur manquante, alors que c’est le cas pour les réponses provenant de la version papier-crayon, parce que les répondants en ligne ne peuvent pas continuer à ré- pondre au questionnaire s’ils ont manqué une question (cf. Lonsdale/Hodge/Rose 2006, p. 103). Toutefois, ces auteurs n’ont trouvé aucune différence significative par rapport aux moyennes ou aux coefficients de fiabilité entre les groupes de répondants en ligne versus pa- pier-crayon (cf. Lonsdale/Hodge/Rose 2006, p. 106). Par conséquent, il pourrait être appro- prié de combiner les données collectées en ligne et en version papier-crayon.

Pour nos deux projets, il serait donc approprié de combiner les méthodes en face à face et par Internet, car elles permettent la présentation de stimuli tels que des visuels, et l’administration d’un questionnaire avec plusieurs questions. De plus, elles permettent d’avoir un certain contrôle, soit par la présence de l’enquêteur, soit par la programmation des modes de réponses. La combinaison de ces deux méthodes permet d’accumuler plusieurs avantages tels que la rapidité de la collecte de données et la diminution de réponses man- quantes grâce à l’enquête en ligne, et un niveau élevé de taux de réponse grâce à l’enquête en face à face. En effet, les individus sont plus susceptibles de participer à une enquête lorsqu’on leur demande de vive voix.