• Aucun résultat trouvé

Les entreprises qui adoptent des TIC dans les pays en développement sont confrontées à un certain nombre de défis qui leur sont spécifiques. Les plus importants sont le manque d'infrastructures de télécommunications, le manque de personnel qualifié, le manque de compétences et une faible pénétration de l'informatique et d’Internet. Une comparaison des

différentes études dans les pays en développement suggère que les principaux obstacles à l'adoption des TIC dans ces pays sont: le manque de sensibilisation, l'infrastructure de télécommunication, et le coût. Lal (2007) a trouvé que l’insuffisance des infrastructures est le principal facteur qui freine l’adoption des TIC dans les PME du Nigeria.

Dans une étude menée auprès de PME au Sri Lanka, Kapurbandara et Lawson (2006) ont observé des barrières internes et externes, juridiques, politiques et liées à l'infrastructure, ainsi que des facteurs sociaux et culturels qui freinent l’adoption des TIC. Les obstacles se présentent sous la forme de manque de compétences, de manque de sensibilisation sur l’intérêt réel des TIC et le manque de soutien du gouvernement.

Kapurubandara et al., (2006) ont identifié des obstacles internes et externes à l'adoption des TIC par les PME dans les pays en voie de développement. Les obstacles internes comprennent : les caractéristiques managériales du dirigeant, les caractéristiques de l'entreprise, le coût et le retour sur investissement. Les obstacles externes comprennent: les infrastructures et les climats social, culturel, politique, juridique et réglementaire.

Dans les pays émergents, Kaynak et al., (2005) ont mis l’accent sur la difficulté de trouver et de retenir un personnel qualifié ayant des compétences et les connaissances requises et le risque de dissipation des connaissances spécifiques de l’entreprise par l’usage des TIC. Dans une étude sur l'adoption de TIC pour le commerce électronique (e-commerce) par les PME en Égypte, El-Nawawy et Ismail (1999), ont signalé que les principaux obstacles sont la sensibilisation et l'éducation, la taille du marché, l’infrastructure du commerce électronique, l'infrastructure des télécommunications, le système juridique, les coûts et les facteurs sociaux et psychologiques. Pour les PME argentines, Schmid et al., (2001) ont trouvé les mêmes obstacles.

Cloete et al., (2002) dans leur étude sur l'adoption des TIC par les PME en Afrique du Sud ont révélé que l'adoption est fortement influencée par des facteurs organisationnels propres aux caractéristiques des PME tels que le manque d'accès aux ordinateurs, logiciels, et aux autres matériels de télécommunications à un coût raisonnable ainsi que le faible niveau de connaissance des dirigeants et des employés. Pour Debrick et Kraemer (2001) la diffusion limitée des ordinateurs constitue un des principaux obstacles à l’adoption des TIC par les PME chinoises.

Par contre Premkumar (2003) a affirmé que le coût des TIC n'était pas un obstacle important dans leur d'adoption au sein des PME. Tan et al., (2009) n’ont pas non plus trouvé d’association significatives entre les coûts élevés de l'infrastructure des TIC et l'adoption des TIC par les PME Malaisiennes.

SECTION 3

L’IMPACT DES TIC SUR LA PERFORMANCE

Les TIC sont au cœur de la « nouvelle économie du savoir ». Il existe de plus en plus de preuves que les connaissances liées aux TIC, l'innovation et le changement technologique en cours sont des facteurs déterminants de la performance, de la productivité, de la croissance ainsi que la capacité des pays à bénéficier de la globalisation (Van Ark et al., 2008 ; OCDE, 2008, 2004 ; Jorgenson et al., 2004 et 2007 ; Timmer et Van Ark, 2005 ; Jorgenson et Stiroh, 2000 ; Oliner et Sichel, 2000).

De nombreuses études ont tenté d'évaluer la contribution des TIC à la performance et à la croissance à la fois au niveau macroéconomique et au niveau microéconomique14 et ont trouvé un impact positif des TIC sur la productivité et la croissance. En outre, la littérature a montré qu'il existe des différences importantes entre les pays dans la production, l'utilisation et l'impact économique des TIC. L'impact de l'investissement dans les TIC sur la productivité et la croissance s'avère plus important au niveau de l'entreprise par rapport aux secteurs et au pays (Matteucci et al., 2005 ; Brynjolfsson et Hitt, 2000, 2003; Lehr et Lichtenberg, 1999). Les effets induits par les TIC sur la productivité varient considérablement entre les entreprises, les secteurs (Nordhaus 2002) et entre les pays (Van Ark, 2008, 2002). Les différentes études microéconomiques réalisées dans plusieurs pays développés et en de développement, ont révélé que l’adoption des TIC au niveau des entreprises est bénéfique pour la performance mais sous certaines conditions (OCDE, 2004). Les résultats au niveau sectoriel et macroéconomique sont toutefois moins concluants quant aux retombées de l’utilisation des TIC.

Les premières études, menées dans les années 1980, n'ont trouvé aucun lien entre l'investissement dans les TIC et la productivité au niveau des entreprises, des industries ou de l'économie dans son ensemble (Loveman 1994; Roach 1987, 1989, 1991; Strassmann 1990). Les plus sceptiques ont même souligné que de lourds investissements dans les TIC ont eu lieu en même temps que le ralentissement de la productivité qui a commencé en 1973 aux Etats- Unis. Depuis, ce paradoxe (le paradoxe de Solow, 1987)15 a été largement discuté en économie. De nombreuses études ont essayé de le résoudre et plusieurs contributions ont été

14

Guerrieri et Padoan (2007) ont présenté une revue de la littérature complète. 15

Solow (1987) "You can see the computer age everywhere but in the productivity statistics" (L’ère de l’informatique est présente partout, sauf dans les statistiques sur la productivité)

faites pour clarifier les effets des TIC sur la productivité. Des analyses de longue période ont été faites (Bartelsman et Doms, 2000). Des différentiations dans les mesures des TIC telle que la distinction entre matériel et logiciel (Becchetti et al., 2003, Bavec et al., 2003), des différentiations de mesures de la productivité (Schreyer et Pilat, 2001), des spécifications par secteur producteur et utilisateur de TIC (Vijselaar et Albers 2004, Van Ark et Piatkowski 2004) ont été présentées. D’autres études ont lié l’impact des TIC aux retombés découlant des réseaux (Creti 2001), à l’innovation (Van Leeuwen et Wiel, 2003) ou aux changements organisationnels (Bertschek et Kaiser 2004). En revanche, l'analyse de la relation entre les TIC et la productivité dans un contexte régional est relativement rare. Le contexte régional est introduit en faisant des comparaisons entre les pays (Collecchia et Scheyer, 2002, Atrostic et al., 2002).

Ces études ont révélé des effets positifs et significatifs des investissements dans les TIC au niveau de l'entreprise et au niveau des pays. En outre, certaines de ces études ont montré que le boom économique et l’accélération de la productivité de la fin des années 1990 était largement due à de lourds investissements dans les TIC. D’autres ont au contraire indiqué qu’une grande partie de l'accélération de la productivité était induite par le cycle économique et concentrée dans quelques secteurs de l'économie (Gordon, 2000).