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Les méthodes d’évaluation économique de la demande

I V OIERIE ET PARKING III P ROPRETE

2. La valeur économique d’un service non marchand

2.3. Les méthodes d’évaluation économique de la demande

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Lorsqu’il existe un mécanisme d’organisation sociale comparable à un marché sur lequel se définissent des prix d’échange, on peut théoriquement observer les choix qui y sont faits afin d’inférer les préférences individuelles et in fine attribuer une valeur économique à des changements survenus. Dans le cas contraire, on doit procéder autrement en développant des méthodes ad hoc (Figure 11). C’est ce que nous allons présenter maintenant.

Tout d’abord, rappelons que l’évaluation économique repose sur deux hypothèses centrales de l’économie du bien-être (Desaigues et Point 1993a) :

- les préférences des agents sont le fondement de l’évaluation des bénéfices liés aux actifs environnementaux ;

- les individus sont les meilleurs juges de leurs préférences43.

43 Nous pouvons déjà noter ici que cette hypothèse n’est pas toujours respectée, notamment si les agents ne

disposent pas de l’information nécessaire.

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Il existe un prix de marché

Il n’existe pas de prix de marché Prix de marchés efficients Prix de marchés non efficients Prix implicites Approches basées sur les fonctions de

demande

Approches non basées sur les fonctions de

demande

Méthodes de préférences révélées

Méthodes de préférences déclarées

Marchés des biens complémentaires Coûts de déplacements (MCD) Prix hédoniques (MPH)

Fonction de production Variation de la productivité Dommages évités

Méthodes basées sur les coûts Coûts de remplacement Dépenses de protection Coûts d’opportunité du travail

Evaluation contingente (MEC) Classement contingent Choix Expérimentaux Transfert de bénéfices Il existe un prix de marché

Il n’existe pas de prix de marché Prix de marchés efficients Prix de marchés non efficients Prix implicites Approches basées sur les fonctions de

demande

Approches non basées sur les fonctions de

demande

Méthodes de préférences révélées

Méthodes de préférences déclarées

Marchés des biens complémentaires Coûts de déplacements (MCD) Prix hédoniques (MPH)

Fonction de production Variation de la productivité Dommages évités

Méthodes basées sur les coûts Coûts de remplacement Dépenses de protection Coûts d’opportunité du travail

Evaluation contingente (MEC)

Classement contingent Choix Expérimentaux

Transfert de bénéfices

Figure 11 Les méthodes d’évaluation économique (d’après (Merlo et Croitoru 2005)) Les méthodes sont traditionnellement classées en deux catégories : les méthodes indirectes dites de REVELATION DES PREFERENCES (Revealed Preferences Methods) et les méthodes directes

dites d’ANALYSE DES PREFERENCES DECLAREES (Stated Preferences Methods). Ces méthodes, n’ont pas les mêmes objectifs, ni les mêmes propriétés. Toutefois, elles sont parfois combinées.

2.3.1. Les méthodes de révélation des préférences

Les méthodes de révélation des préférences44 consistent à observer le comportement des individus sur le marché existant d’un bien dont la consommation est liée à celle du bien ou service non marchand à évaluer. C’est l’application du principe de « complémentarité faible » de Mäler (Mäler 1974) qui veut que la demande d’un bien puisse être estimée à partir d’un autre bien considéré comme un de ses compléments faibles. On pense notamment à des équipements très spécifiques (chasse, pêche, kayak, …) sans lequel les activités sont impossibles. Mais l’exemple le plus célèbre est celui des dépenses de transport : on l’a vu, pour se rendre sur un site,

44 Traduction anglaise de « Revealed preferences methods ». On parle aussi de méthodes indirectes

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les visiteurs sont parfois obligés d’engager des dépenses pour le déplacement (essence, assurance…) et de consacrer une part de leur temps de loisirs. Le sacrifice consenti est un indicateur de la valeur attribuée par les individus au service. Ce principe sert d’ailleurs de base à l’élaboration d’une méthode appelée METHODE DES COUTS DE DEPLACEMENT (MCD).

L’appellation « méthodes indirectes » regroupe la Méthode des Prix Hédonistes, l’estimation des dépenses de protection contre la dégradation de la qualité de l’environnement, la fonction de dommages et la Méthode des Coûts de Déplacement (Encadré 1). Dans ce qui suit, nous détaillons la MCD qui constitue sans doute la méthode la plus appliquée au cas des services récréatifs (Wibe 1995), en même temps qu’elle présente quelques points communs avec les applications proposées dans les chapitres suivants.

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Les méthodes de révélation des préférences sont :

La METHODE DES COUTS DE DEPLACEMENT (Travel Cost Method) selon laquelle les dépenses

engagées par un individu pour se rendre sur un site reflètent l’intensité de sa demande (Desaigues et Point 1993a) ;

La METHODE DES PRIX HEDONISTES45 (Hedonic Pricing Method) basée sur l’observation du

comportement des consommateurs sur un marché sur lequel s’échange un bien ou un service hétérogène décrit par des caractéristiques propres, mais aussi environnementales, dont certaines liées au bien dont on cherche à estimer la valeur (Assouline et Lemiale 1998). L’exemple le plus parlant est celui du marché immobilier. Il s’agit dans ce cas d’établir une liste des prix de vente des maisons ou appartements pour différents niveaux de qualité de l’environnement ( ), de quantifier cette relation, puis, ceteris paribus, d’étudier l’impact sur les prix de ces variations de

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;

L’ESTIMATION DES DEPENSES DE PROTECTION qui vise à évaluer les dommages physiques

potentiels d’une baisse de ;

La FONCTION DE DOMMAGES qui consiste à considérer l’environnement comme un des facteurs de

production des firmes et à évaluer les effets de variations de sur les coûts de production, le prix de vente, la quantité produite…(Faucheux et Noël 1995). Notons que cette approche ne prend pas en compte les possibilités d’adaptation des individus aux variations de la qualité de l’environnement (Amigues, Bonnieux et al. 1995a, p. 29).