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PARTIE III SAVOIRS NATURALISTES LOCAUX ET BIODIVERSITE VEGETALE BIODIVERSITE VEGETALE

CHAPITRE 9 Les processus écologiques

9.1.4 Les changements floristiques

Le changement de la composition floristique et de la quantité des recrûs naissants dans une forêt après le passage du feu est bien connu des villageois. Ainsi, seule une partie des espèces présentes en mata virgem se retrouve en mata queimada ou en capoeira. De

même, ils perçoivent une diminution de la taille des arbres à maturité dans ces formations, excepté pour certaines espèces pionnières qui profitent de l'ouverture pour croître de façon plus importante qu'en mata virgem.

“A floresta renovada não tem todas as espécies que tinham na mata virgem, pois ela já foi trabalhada. Não tem mais piquiá, angelim... Tem várias espécies de madeira mesmo que não tem mais.”[3]

“La nouvelle forêt (la forêt rénovée) n’a pas toutes les espèces qu’il y avait dans la

mata virgem car elle a déjà été cultivée. Il n’y a plus de piquiá, d’angelim... Il y a

beaucoup d’espèces d’arbres [de bois] qui ne s’y trouvent plus.”[3]

“Tem diferença do mato que aparece na mata queimada e na capoeira. Na mata queimada, as árvores são frutas das mesmas madeiras que tem na mata virgem. Vai nascer sementes de abiu, de anani, de itaúba, louro, ipê... Só que já elas nascem mais fechados e não crescem na altura da mães delas, pois elas eram altonas. A jacarandá da mata virgem é alta, mas da capoeira é bem baixa porque só sabe engrossar. Mas a embaúba e o lacre crescem mais altos na mata queimada que na mata virgem. Na mata queimada já nascem também outras espécies que não tem na mata. Por exemplo, o tenteiro, ele se acha na mata queimada mas na mata virgem é difícil encontrar.”[13]

“Il y a des différences entre le mato qui apparaît dans la forêt brûlée (mata

queimada) et dans la capoeira. Dans la forêt brûlée, les arbres proviennent (sont les

fruits) des mêmes arbres présents dans la forêt vierge. Des graines d’abiu, d’itaúba, de louro, d’ipê vont germer... Sauf qu’ils poussent (naissent) plus serrés et ne vont pas atteindre la même hauteur que les pieds mères car elles étaient très grandes. Le

jacarandá de la mata virgem est grand mais celui de la capoeira est bien petit parce

qu’il ne sait que grossir. Mais l’embaúba et le lacre s’élèvent plus en hauteur dans la forêt brûlée que dans la forêt non brûlée. Dans la forêt brûlée, il apparaît aussi d’autres espèces qu’il n’y a pas en mata virgem. Par exemple, le tenteiro se trouve en forêt brûlée mais dans la mata virgem, c’est difficile de le rencontrer.”[13]

“O reflorestamento multiplica mais do que tinha antes do fogo. Vão nascer muitos cipós e espinhos naquela área. Outro tipo de floresta aparece. Ela refloresta com outras qualidades. Lá, na floresta, tu não vê espinhos, jacitaras que é outro tipo de espinhos... Já depois do fogo, nasce todo tipo de "bagulheiro". Vai aparecer uma cipóeira: vão nascer o cipó escada de jaboti e o cipó rabo de camaleão que dá muito nas queimadas. Vão nascer as péssimas qualidades de coisas que não existiam.. Tem diversos outros tipos de mato que aparecem também: árvores de qualidades como árvore de madeira de lei, madeira branca...Vão aparecer também algumas espécies que tinham antes, com as sementes no chão.”[2]

“Il y a plus de végétation après le feu qu’avant le feu. Beaucoup de lianes et d’épineux vont se développer (naître). Un autre type de forêt apparaît. La forêt se réboise [régénère] avec d’autres espèces. Là-bas dans la forêt, tu ne vois pas d’épineux, de jacitaras qui est un autre type d’épineux (de ronces)... Par contre, après le passage du feu, il naît toutes sortes de broussailles. Des fourrés de lianes vont apparaître : la liane escada de jaboti et la liane rabo de camaléão, abondante dans les parties brûlées, vont se développer (naître). Ce qui va apparaître, c’est ce qu’il y a de plus mauvais. Il y a bien d’autres types de mato qui apparaissent aussi : des arbres de valeur, des espèces de bois blanc… Quelques espèces présentes auparavant vont apparaître aussi avec les graines dans le sol.”[2]

“Ipê é difícil nascer nas queimadas, tanto da semente que do broto. O lacre se acha na capoeira e nas queimadas, mas é muito difícil achar na mata virgem. A envira branca e a jurubeba também nascem demais nas queimadas, mas a jurubeba depois se acaba pois ela não é árvore de crescer muito.”[15]

“L’ipê pousse difficilement dans les zones brûlées, que ce soit de la graine ou par rejet. Le lacre se trouve dans la capoeira et dans les forêts brûlées mais il est très difficile de le rencontrer dans la mata virgem. Il y a plein d’envira branca et de

jurubeba dans les forêts brûlées, mais la jurubeba disparaît après, car ce n’est pas un

arbre qui grandit beaucoup.”[15]

“Vão nascer muitos cipós na mata queimada depois do fogo passar: vai ter unha de gato, rabo de camaléão... esses cipós que aparecem depois da queimada, mas que não tem na mata virgem. Também, o ingá vai aparecer depois do fogo, ela gosta de capoeira. Na mata é difícil encontrar la, mas na capoeira não. O lacreiro também, a embaúba, a vassoureira,a envireira, a tapiririca...todos eles gostam da capoeira. Essas envireiras dão muitos também nessas capoeiras onde foi queimado.”[13].

“Beaucoup de lianes vont se développer (naître) dans la forêt brûlée, après le passage du feu: il va y avoir la unha de gato, le rabo de camaléão.... Ces lianes qui apparaissent après le feu, mais qu’il n’y a pas dans la mata virgem. L’ingá va pousser aussi après le feu, il aime la capoeira. Dans la mata, c’est difficile d’en trouver mais dans la capoeira non. De même, le lacreiro, l’embaúba, la vassoureira, la tapiririca, l’envira aiment tous la capoeira. L’envira se rencontre beaucoup dans les capoeiras qui ont brûlé.”[13].

Ils constatent que les espèces se multiplient plus souvent par rejets de souche ou drageonnement dans la capoeira ou la mata queimada que dans la mata virgem, où la régénération se fonde essentiellement sur la germination des graines. D’un point de vue écologique, la répétition basale caractérise souvent en effet les plantes poussant dans des milieux contraignants (pentes fortes, sols pauvres, passage du feu…).

“Na mata, as espécies brotam mais das sementes, é difícil achar broto da raiz ou do toco. Não é o que é na capoeira ou na mata queimada, onde nascem tanto faz da sementes ou das raizes que ficam espalhandos, nascem de qualquer jeito. O louro rosa na mata virgem ele é só um, mas, na mata queimada já nasce cinco ou seis brotos do toco dele...” [13]

“Dans la mata, les espèces se développent plus à partir des graines, il est difficile de trouver un rejet de la racine ou un rejet de souche (du tronc). C’est différent dans la forêt brûlée ou dans la capoeira, où elles sortent autant des graines que des racines qui s’étalent, elles naissent d’une façon ou d’une autre. Le louro rosa dans la mata n’a qu’un tronc mais dans la forêt brûlée, cinq ou six rejets poussent (naissent) à partir de son tronc...” [13]

9.2 Formation et résilience des chablis

Les Ribeirinhos utilisent plusieurs termes pour désigner les chablis63 en forêts : claro,

caída, amplo, clareira, limpo... Ils distinguent les chablis d'origine naturelle, les caídas,

de ceux d'origine anthropique, les clareiras. Cependant, cette différence ne se retrouve pas chez tous les informateurs, certains appelant indifféremment clareira les deux types de chablis. D'autres distinguent ces deux termes non pas en fonction de l'origine mais de la taille du chablis, la clareira étant alors considérée comme une grande caída:

63

Le terme chablis en français désigne à la fois la trouée forestière provoquée par la chute d’un ou plusieurs arbres mais également le(s) arbre(s) en question à l’origine de cette trouée. Les termes portugais ne désignent en revanche que la trouée et non l’arbre tombé.

“Quando tem algum limpo assim na mata é porque tem algumas caídas, quer dizer uma árvore grande que quebra quando tem um temporal e que vira com o vento ou o raio que deu nele. Daí, deixa um claro grande, um limpo e um mato cipóal baixo. Leva uma área de quase meia tarefa até uma tarefa [1/4 ha]. Já a clareira é outra coisa que a caída: é o que foi derrubado com a motoserra, é feito pelo homem, que seja duas ou três árvores. A caída, ela é da natureza, do vento...” [10]

“Quand il y un espace dégagé (propre) comme ça dans la forêt, c’est parce qu’il y a eu des chablis, c’est-à-dire un grand arbre qui casse quand il y a une tempête et qui tombe à cause du vent ou à cause d’un éclair. Cela laisse alors une grande ouverture, une zone dégagée (propre) et un sous-bois bas, dominé par les lianes. La surface du chablis fait une demie-tarefa ou une tarefa [de 1/8 ha à 1/4 ha]. Par contre, la clairière (clareira), c’est autre chose que la caída: c’est ce qui a été déboisé à la tronçonneuse, ce qui a été fait par l’homme, même si cela ne concerne que deux ou trois arbres. Le chablis, lui, est formé par la nature, le vent (le chablis est de la nature, du vent)...” [10]

“Tem caídas muito grandes que parecem clareiras, parecem que foram trabalhadas. Existe caídas grandes que parecem campos de gado. A clareira é uma grande caída, tu enxergas até cinqüenta ou sessenta metros aquele claro. O sol clarea bem dentro da floresta...” [2]

“Il y a des chablis très grands qui ressemblent à des clairières, on dirait qu’ils ont été déboisés (travaillés). Il y a des grands chablis qui ressemblent à des pâturages. La clairière est un grand chablis, tu vois jusqu’à cinquante, soixante mètres cette ouverture. Le soleil éclaire bien à l’intérieur de la forêt...” [2]

Plusieurs causes conduisent à la formation de chablis d'origine naturelle (caídas) selon les informateurs : intempéries, poids des lianes sur la cime des arbres, présence de termites dans les troncs, fragilité des arbres soumis au passage du feu, racines superficielles n'assurant plus une bonne stabilisation de l'arbre, etc…, ces facteurs pouvant se conjuguer pour aboutir à la chute des arbres.

“Tem muitas caídas por aqui na mata virgem porque os paus são altos. Caiem por causa dos cipós deles que fazem peso e vão levando os outros na frente. Caiem também por causa do vento ou dos buracos. A mata muito limpa vira feia depois do vento. O vento destrói mesmo, é o mais perigoso que tem. No meio de setembro, o vento está forte : é o tempo que joga muitos paus.”[4]

“Il y a beaucoup de chablis ici dans la mata virgem parce que les arbres sont grands. Ils tombent à cause du poids de leurs lianes et vont entraîner les autres arbres devant eux. Ils tombent aussi à cause du vent ou des trous. La forêt très dégagée (propre) devient laide après le vent. Le vent détruit véritablement, c’est le plus dangereux. Mi-septembre, le vent est fort : c’est la période durant laquelle beaucoup d’arbres tombent.”[4]

“A caída chega depois do fogo passar pois queima os troncos. Com o vento, muitas vezes, eles não resistem e caiem.”[6]

“Le chablis est engendré (arrive) par le passage du feu car il brûle les troncs. Lorsqu’il y a du vent, bien souvent, ils ne résistent pas et tombent.”[6]

“O cupim prejudica a árvore. Ele aproveita de um buraco e vai comer o miolo da madeira. Aí, a árvore não vai poder mais crescer. Aí , quando o vento dá força, ela vira porque ela não tem apoio” [2]

“Les termites portent préjudice à l’arbre. Ils profitent d’un trou et vont manger l’aubier du bois. Alors, l’arbre ne va plus pouvoir grandir [et] lorsque le vent souffle fort (donne de la force), il tombe car il n’a plus d’appui.” [2]

“As árvores que caiem facilmente são essas cheias de raizes por fora que nem o cedro. Se corta uma das raizes, se tira uma força dele. Daí, se tem um temporal, a árvore cai. A seringa, ela é muito jogadora de galhos, quebra fácil e vira. ”[13]

“Les arbres qui tombent facilement sont ceux qui ont de nombreuses racines affleurantes (externes), comme le cedro. Si une des racines est coupée, on lui prend sa force. Alors, lorsqu’il y a une tempête, l’arbre tombe. L’hévéa fait tomber beaucoup de branches, elle casse facilement et se renverse.” [13]

Les arbres dont les racines sont profondes ont à l'inverse peu de probabilité d'engendrer des chablis, de par leur plus grande stabilité :

“Agora, tem árvores que são difíceis de virar que nem o morão. Ele é alto então a raiz dele tem mais de cinco metros de profundidade, ele cria espigão tão profundo que ele nunca cai.”[13]

“Par contre, il y a des arbres qui tombent difficilement tels que le morão. Il est grand alors sa racine fait plus de cinq mètres de profondeur, il forme une racine pivot si profonde qu’il ne tombe jamais.”[13]

La régénération forestière est perçue comme plus lente dans un chablis que dans une parcelle forestière soumis au passage du feu (capoeira ou mata queimada). Contrairement au feu qui "nettoie" la parcelle et laisse le champ libre à la croissance des recrûs, l'enchevêtrement des débris végétaux accumulés dans les chablis (lianes, troncs, branches...) fait obstacle, selon eux, à la germination des graines en limitant leur accès la lumière et à l'espace nécessaire pour se développer. Cet enchevêtrement est perçu comme un désordre et enlaidit le sous-bois :

“Não vai aparecer nas caídas o que aparece depois do fogo. Nas caídas, não vai ter a quentura do fogo. Só vai ter a quentura do sol. Quando tem só a caída e não queima, as sementes ficam abafadas embaixo das folhas, aí não vão poder nascer. O que vai nascer é espinho, a tiririca... Agora se fosse o fogo que passa ali na caída, vão nascer coisas dali bem rápido.”[2]

“Les végétaux qui apparaissent dans les chablis sont différents de ceux qui apparaissent après le passage du feu. Dans les chablis, il ne va pas y avoir la chaleur du feu. Il va seulement y avoir la chaleur du soleil. Quand il y a seulement le chablis et que la végétation ne brûle pas, les graines sont étouffées sous les feuilles, et ne vont pas pouvoir germer (naître). Ce qui vont naître, ce sont les épineux, la tiririca [une herbe coupante]... Par contre, si le feu passait là-bas dans le chablis, il apparaîtrait beaucoup de choses rapidement.”[2]

“Na caída tem árvores quebrados no chão. Fica bagunçado no lado e dentro.”[1]

“Dans le chablis, il y a des arbres détruits (cassés) au sol. C’est une vraie pagaille tout autour et dedans.”[1]

“Quando a árvore cai, ele leva muitos cipós. Fica feio. Só depois de um tempo, quando a árvore apodrece e que os cipós morrem, que fica limpo.”[3]

“Quand l’arbre tombe, il emporte beaucoup de lianes. Ça devient laid. Ce n’est qu’après un certain temps, quand l’arbre se décompose et que les lianes meurent, que cela devient dégagé (propre).”[3]

La régénération forestière ne peut donc commencer que lorsqu'une partie de ces débris s'est décomposée afin de libérer l'espace et l'accès à la lumière. Ce n'est qu'une fois ces

débris entièrement décomposés, après plusieurs années, que le chablis est alors considéré propre (limpo) et dégagé (amplo):

“Aquelas árvores quebraram, morreram e apodreceram. Daí, vai ter um jeito que as sementes que ficam abafadas no chão saem e crescem. Podem ser sementes do jutaí, do ipê, castanha de arara, de jarana, de angelim... um monte de sementes que estavam por ali. Podem nascer outras coisas também que não tinha e vão crescer.” [2]

“Ces arbres se sont brisés (cassés), sont morts et se sont décomposés. Alors, les graines qui sont enfouies (étouffées) dans le sol vont pouvoir sortir et pousser. Cela peut être des graines de jutaí, d’ipê, de castanha de arara, de jarana, d’angelim… beaucoup de graines qui étaient par ici. D’autres plantes qui n’étaient pas présentes auparavant peuvent germer et pousser.” [2]

“Os paus apodrecem e fica o estrume das folhas e dos paus. Depois de um tempo fica de novo limpo. Daí, nascem outros tipos de mato, mas é dificil. ” [1]

“Les arbres se décomposent et il reste la litière (le fumier) des feuilles et des arbres. Après un certain temps, c’est à nouveau dégagé (propre). D’autres types de mato vont ensuite apparaître (naître) mais c’est difficile.” [1]

“A clareira é uma parte que está limpa. As árvores ficam no amplo, no limpo" [1]

“La clairière est une partie qui est propre. Les arbres sont dans un grand espace dégagé (dans le large, dans le propre).”[1]

Il est apparu une grande variation de perceptions entre les villageois concernant le délai nécessaire à l’apparition des premiers recrûs forestiers dans le chablis. Cela va de quelques semaines à plusieurs années :

“Com um ano, não tem diferença de nada. Não dá para entrar, é pior que uma capoeira, tem espinhos. Nascem muito tiririca e cipós... não nascem mais outras árvores, não brotam de novo porque não tem fogo na caída.." [2]

“Au bout d’un an, il n’y aucune différence [entre le chablis actuel et celui du premier jour]. On ne peut pas rentrer, c’est pire que dans une capoeira, il y a des épineux. Beaucoup de tiririca et de lianes se développent (naissent). Il n’apparaît plus d’autres arbres car il n’y a pas de feu dans le chablis...” [2]

“A muirapixuna, a jarana, o taxizeiro são rápidos para crescer na caída. Aparecem depois de três meses. É o vento que carrega as frutas. Não demora muito para aparecer também o pau de tocandeira, a palha [de curuá], a piririma...” [7].

“La muirapixuna, la jarana, le taxizeiro poussent rapidement dans le chablis. Ils apparaissent après trois mois. C’est le vent qui emporte les fruits. L’arbre de

tocandeira, la palmier curuá, la piririma ne tardent pas à apparaître.” [7]

Tous les villageois interrogés s’accordent sur le fait que le gain de lumière dans un chablis favorise le développement d’espèces pionnières héliophiles ("madeira que

cresce rápido, que gosta da luz"/"arbre qui pousse vite, qui aime de la lumière") et des

arbres proches du chablis.

“A caída vai fechar com as outras árvores no lado da caída. Eles vão crescendo até que os galhos chegam perto dessa caída. Aí, fazem a sombra de novo.” [2]

“Le chablis va se fermer avec les autres arbres autour. Ils vont grandir jusqu’à ce que les branches arrivent près de ce chablis. Alors, ils font à nouveau de l’ombre.” [2]

“As outras árvores que ficam mais pertas [da caída], que são vizinhas, aproveitam para crescer como a embaúba, o morão, o ingazeiro...aquelas árvores que precisam da luz para crescer. O embaúba gosta de clareira, não custa nascer e cresce rápido. Tem a tapiririca também que gosta da luz e cresce...A madeira que sobe primeiro é a madeira branca. Agora, a madeira de lei custa mais para se formar. É a madeira branca que cresce mais rápido e as outras precisam mais tempo para se formar. Mas também tem árvores que não gostam da luz e não sobrevivem.” [2]

“Les autres arbres qui sont plus proches [du chablis], qui sont voisins, en profitent pour se développer (grandir) comme l’embaúba, le morão, l’ingazeiro..., ces arbres qui ont besoin de la lumière pour grandir. L’embaúba aime les clairières, il ne tarde pas à [y] pousser (naître) et s’y développe rapidement. Il y a la tapiririca aussi qui aime la lumière et se développe. Les essences qui poussent (montent) en premier, ce sont les bois blancs64. Par contre, les bois d’oeuvre (madeira de lei) tardent plus à se développer (à se former). Ce sont les espèces de bois blanc qui poussent le plus rapidement et les autres ont besoin de plus de temps pour se développer. Mais il y a aussi des arbres qui n’aiment pas la lumière et qui ne survivent pas.” [2]

“Tem muitas vezes que as sementes de jarana caem no limpo pois, tem outras árvores no lado da caída que dão as sementes. O vento leva as sementes de