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Le « mode de fonctionnement criminel » des polices bonaerense et carioca :

« barons de la baixada fluminense »

4.2. Les reconfigurations de la « machine répressive » en démocratie :

4.2.2. Le « mode de fonctionnement criminel » des polices bonaerense et carioca :

le système des « porongas » et des « grupos

de extermínio »

Afin de comprendre le « mode de fonctionnement criminel » de la bonaerense il est essentiel de revenir au tout début du mandat du candidat péroniste Eduardo Duhalde. Grand connaisseur des subtilités et des « arrangements » du pouvoir dans sa province, Duhalde était conscient que pour préserver son pouvoir politique, il devait assurer, d’un côté, les relations harmonieuses avec les « barones del conurbano » et, de l’autre côté, celle avec les « chefs » - les porongas - de la police bonaerense455.

« Duhalde a établi un lien avec La Bonarense, notamment en lui attribuant une quantité importante de moyens matériels et financiers, ainsi qu’une grande marge de manœuvre et la promesse de ne pas interférer au niveau gouvernemental face aux différentes activités et pratiques institutionnelles mises en œuvre par les secteurs policiers les plus actifs, tout cela en échange d’une garantie de maintien de l’ordre qui limite les revendications sociales les plus véhémentes. Ainsi, le pouvoir politique a offert à la corporation policière la faculté de s’autogouverner (…). Les paramètres organiques fondés sur le dualisme fonctionnel et la centralisation organisationnelle furent inchangés. Mais le plus remarquable a été le choix d’un mode de fonctionnement institutionnel articulé sur la base du paradigme de la ‘main forte’ et sur la généralisation des formes de régulation policières d’un réseau étendu d’activités criminelles qui ne se cantonnait plus aux domaines des jeux illicites et de la prostitution, mais qui intégrait également le trafic de drogues illicites, l’enlèvement de personnes à des fins d’extorsion, le vol de bétail et divers types de vols qualifiés, soit un ensemble d’activités à haute rentabilité. »456.

      

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« Duhalde a habilement exercé le gouvernement de Lomas de Zamora, l'une des municipalités les plus controversées de la GBA (‘Grand Buenos Aires’). Il connaît suffisamment le territoire et ses habitants pour en devenir le leader politique incontesté depuis des années. Il a grandi dans cette géographie des rues inévitablement détruites, impossibles à localiser, chaotiques; où les occupations des victimes du modèle néolibéral sont arrivés avant les ‘coproprietés de luxe’ entourés de murailles. Peut-être parce qu‘il vient d'un de ces noeuds commerciaux variés qui entremêlent les différentes réalités sociales du conurbano, Duhalde maintient des relations de longue date et sur de bonnes bases avec la police de Buenos Aires; une vertu fondamentale. Et dans les temps de transformation et d'ajustement comme celui imposé par le ménémisme - dont Duhalde est une composante aussi essentielle que Domingo Cavallo, où les contradictions sociales sont inévitablement marquantes - la Police passe pour être une source importante pour gouverner et devient ainsi une arme stratégique. Les ‘Patas Negras’, comme leurs pairs fédéraux les ont surnommé en allusion aux bottes courtes qu’ils portaient autrefois comme uniforme, n'ont jamais été une force facile à manier par le pouvoir politique. Si un fédéral n'est pas d'accord avec un ordre, il en discutera jusqu'à l'insubordination; et il est clair pour vous que ce type ne va pas se conformer à ce que vous avez commandé, mais qu'il va essayer de vous faire passer pour un idiot. D'un autre côté, le bonaerense vous dira toujours 'oui, docteur, quoi que vous commandiez', d'une manière parfois servile, mais quand vous vous retournez, il vous a poignardé dans le dos ' ». Voir Dutil, Ragendorfer, op. cit., 1997, p.14.

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« Duhalde estableció un vínculo con la Policía Bonaerense que consistió basicamente en concederle a esta agencia una gran cantidad de recursos materiales y financeiros, un amplio margen de maniobra para su accionar y el compromiso de no ingerencia gubernamental frente a las actividades y practicas institucionales desarrolladas por los

Ce modus operandi qui se traduisait par l’« autonomisation » du pouvoir répressif et par le contrôle direct des policiers sur une diversité croissante d’affaires criminelles a rendu possible la mise en place d’un système d’« auto-financement économique » illégal de l’institution policière bonaerense par le biais d’un type d’organisation « entrepreneuriale criminelle ».

« le contrôle que la police de Buenos Aires (établit), le contrôle en termes de gestion du territoire, du volume de délits, c’est-à-dire, nous partons du principe que la police, tout en ‘veillant’ sur l’ordre et la sécurité de ses habitants, assure la gestion des délits (…) il s’agit d’organisations qui sont au service du bénéfice économique provenant des délits »457 

Ce contrôle de gestion du territoire et du crime est basé sur un système pyramidal, hiérarchisé et organique où chaque département de la bonaerense possède une « caisse noire » - la « caja chica » régulièrement entretenue par les policiers responsables des « services de rue » : le département anti-drogue est le responsable de la gestion du trafic de drogues ; le département pour combattre le vol est le responsable de la gestion des vols ; le département anti-séquestration est le responsable de la gestion des séquestrations et des extorsions et, ainsi de suite. La pratique de la « caisse noire » en démocratie rappelle celle du « butin de guerre » lors des périodes autoritaires pendant lesquelles les membres des « groupes de travail » de la bonaerense (« grupos de tareas »), outre la responsabilité de l'enlèvement, de la torture, des exécutions sommaires et des disparitions forcées des détenus, faisaient main basse sur de leurs propriétés et de leurs biens.  

« (…) chaque commissariat dispose de son propre réseau de quartier qui se consacre à récolter des fonds à partir de tous les délits qui sont contemplés par le code pénal (…) et ils y participent non seulement en touchant une ‘part’ du butin, mais en formant des bandes mixtes avec des kidnappeurs, des voleurs, des trafiquants (…) et c’est complètement structurel parce qu’à

        sectores policiales más activos, todo ello a cambio de conseguir una situación de seguridad que no diera lugar a demandas sociales exarcebadas. De este modo, desde el poder politico se le concedió a la corporacion policial la faculdad de autogobierno (…) Los parámetros orgánicos asentados en el dualismo funcional y el centralismo organizacional se mantuvieron incólumes. Pero lo más notable fue el apuntamiento de una modalidad de funcionamiento institucional articulado sobre la base del paradigma de la ‘mano dura’ y de la generalización de la regulación policial de una extendida red de actividades criminales ya no solamente asentada en el juego clandestino y la prostitución sino también en el tráfico de drogas prohibidas, el secuestro extorsivo de personas, el robo de ganado y diversas formas de robos calificados, todos ellos, emprendimientos de alta rentabilidad » (tda.). Voir : SAIN, Marcelo. Política, Policia y Delito : La red Bonaerense. Buenos Aires : Capital Intelectual, 2004. p. 63.

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« el control que la policia bonaerense, el control gerencial sobre el territorio, el control gerencial sobre los delitos, es decir, partimos de la base que la policia además de ‘vigilar’ el orden y la seguridad de sus habitantes también controla y gerencia los delitos (…) son organisaciones que estan a servicio de la recaudación economica atraves de los delitos (…) » Entretien avec le journaliste et écrivain Ricardo Ragendorfer à Buenos Aires le 12/03/2013.

l’époque où nous écrivions La Bonarense, à ce moment-là, mais ça existe encore aujourd’hui, chaque commissariat devait collecter 30 000 dollars par mois, et la moitié était répartie entre les commissaires, sous-commissaires et les autres membres du réseau, tandis que l’autre moitié allait aux directions régionales, et là, les gens des directions régionales gardaient la moitié et le reste allait aux chefs hauts-placés, tu vois ? On parle d’environ 300 commissariats, c’est à dire que les chiffres sont colossaux, et il faut également rajouter ce qui était collecté par les brigades (…) d’un côté il y a l’échelon de la sécurité, conformé par les commissariats et de l’autre, celui des enquêtes qui collectait une somme similaire et prenait la moitié, tandis que l’autre moitié allait au pouvoir politique ou au pouvoir judiciaire. »458

Les piliers d’appui de cette organisation pyramidale sont le « système des

porongas », également appelé par Ragendorfer de « système des Dauphins ».  

« Il y a une organisation en bandes, il y a des rôles, ils sont très disciplinés en ce qui concerne le crime (…) et il y a un système par le biais duquel… moi je l’appelle le système des Dauphins. Une fois que l’un des porongas (chefs) se retire, il perpétue son pouvoir grâce à ses hommes de confiance, ses favoris, ses ‘enfants du cœur’ (…) en plus, lorsqu’ils s’orientent vers d’autres activités, ils ne partent pas tous seuls, ils amènent avec eux leur ‘bande’ (…) donc par exemple lorsque le commissaire machin était transféré de la brigade de toxicomanie à celle des enquêtes de la Matanza, il débarquait avec tout son ‘État-major’. Au sein de son ‘État-major’, le gars avait ses favoris et par conséquent, lorsqu’il abandonnait son poste – soit en raison de son âge ou parce qu’il était placardisé suite à un problème – il se faisait succéder par l’un d’entre eux. C’est à dire que cette personne continuait à obéir les ordres de quelqu’un qui ne faisait plus partie de la police (…) »459. 

      

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« (…) cada comisaria tiene su servicio de calle y el servicio de calle se dedica a recaudar en absolutamente todos los delitos contemplados por el codigo penal (…) y no solo participan de esas actividades cobrando un ‘canon’ sino atraves de la participación directa en bandas mixta de secuestradores, bandas mixta de ladrones, bandas mixta de narcotraficantes (…) y es una cosa estructural porque cuando nosotros escribimos la bonaerense, en ese momento, y es una cosa que aun persiste, cada comisaria tenia que recaudar 30.000 dolares por mes y desos 30.000, 15 se repartia entre comisarios y sub-comissarios y el resto de los integrantes del servicio de calle y 15 subia en arriba, a las regionales, de ahí la gente de las regionales se quedaba con la mitad y otro se iba a la jefatura, entendes ? Estamos hablando de 300 comisarias o sea de una cifra colossal, a lo que hay que añadir la recaudacion de las brigadas (…) por un lado existe el escalafón de seguridad que son las comisarías y por otro lado el escalafón de investigaciones que recaudan una cantidad similar, se quedan con la mitad y la otra mitad la derivan al poder politico o al poder judicial. » (tda.). Entretien, op. cit., 12/03/2013.

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« hay bandas, hay lineas internas, dentro del delito son muy disciplinados (…) y hay un sistema por el cual, yo lo llamo sistema de los Delfines, una vez que un determinado poronga cessa en sus funciones perpetua su poder atraves de sus hombres de confianza, sus centenados, sus ‘hijos del corazón’ (…) además todos esos cuando pasan de destino no se van solos de su destino anterior a su destino nuevo en solitario, sino que se van con toda su « patota » (…) o sea cuando, al comisario tal lo pasaban de toxicomania a la brigada de investigaciones de la Matanza, no iba solo sino venia con todo su ‘Estado Mayor’. Entre su ‘Estado Mayor’, el tipo tenia sus preferidos, en consecuencia, cuando el tipo abandonaba sus tareas – ya sea por que pasaba a retiro por edad, ya sea por que lo exoneraban por algun problema – lo sucedia uno de esas personas, lo sucedia uno estrecho colaborador suyo. O sea, seguia obedeciendo las ordenes de esa persona que organicamente ya no estaba en la policia. (…) » (tda.). Idem, 13/03/2013.

Ainsi, ce « système » reste stable au fur et à mesure que les politiques de « mano dura » sont maintenues460. Les porongas bonaerenses jouent avec deux variables: lorsqu’ils veulent promouvoir un allié politique – les « rapports de clientèle » s’activent et ils se placent dans la rue et « protègent » la population ; lorsqu’ils sont empêchés – par des « menaces » de réformes - de mettre en place leurs « services de rue » (collecte des fonds pour la « caisse noire ») - ils « libèrent la zone » autrement dit ils laissent la zone sans surveillance « liberan zonas » (« ils laissent une région sans vigilance ») aux bandits alliés, tout en alimentant la sensation d’insécurité générale. La pratique de « liberar zonas » était largement utilisée pendant la dictature : la police « liberava zonas », à savoir qu’elle n’intervenait pas sur un « territoire » déterminé par l’armée, permettant aux escadrons de la mort d’exécuter le « sale boulot ».  

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Nous verrons plus en détail la corrélation entre les politiques de « mano dura » (« main fort ») et la « sensation d’insécurité » lors du 6ème chapitre de cette 2ème partie.

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Schéma développé par l’auteure basé sur « la causa des 33 orientales », qui fait référence aux trente-trois commissaires (“porongas”) préférés de Pedro Klodczyk. Ils ont tous accumulé de petites fortunes, qui comprennent plusieurs maisons et bâtiments. Voir: VALES, Laura ; KOLLMAN, Raúl. « Los comisarios pasaron la gorra ».

Pagina 12. Buenos Aires: 31/08/98. Disponible sur: https://www.pagina12.com.ar/1998/98-08/98-08-31/pag09.htm

À Rio de Janeiro, le « mode de fonctionnement criminel » de la police était caractérisé par le système des « groupes d’extermination ». Les actions de ces groupes sont passés par plusieurs reconfigurations : ils ont émergé lors des années 50 et 60462, puis ils sont devenus partie intégrante des régimes dictatoriaux et sont plutôt connus comme des « escadrons de la mort » et finalement, ils se sont systématisés par le biais de la mise en place d’une « organisation entrepreneuriale d’exécution » au sein de la « machine répressive » carioca lors des années 90. Cette derniere étape coïncide notamment avec le projet néolibéral mené par le gouvernement Marcello Alencar qui réactivait le binôme clientélisme et violence463.  

Si, lors de la dictature, ces groupes effectuaient le « sale boulot » de la répression politique pour les forces armées, progressivement, dans les années 80 avec l’ouverture démocratique, ils concentraient leurs « activités d’extermination » sur la protection des intérêts des « élites » économiques locales - les commerçants, les hommes politiques et les groupes criminels (les membres du « jeu de l’animal », les trafiquants de drogues, les trafiquants de marchandises volées, etc) - en échange de bénéfices économiques et politiques.  

« La peur qu’un tueur répandait dans une communauté donnée lui apportait, dans un premier temps, un pouvoir de commandement sur ce groupe social et à plus long terme, dans le cas où les détenteurs du pouvoir économique auraient besoin d’éliminer un associé ou un opposant, la possibilité d’être embauché pour exécuter la tâche »464.

Dans les années 90, la diversification des marchés criminels et les

reconfigurations des « machines politiques » ont renforcé les « réseaux des

complicités » sous-jacents aux « groupes d'extermination » : dans la Baixada Fluminense ces groupes se partageaient les territoires entre eux, visant à tirer des profits économiques des marchés criminels en expansion en même temps qu’ils soutenaient les projets des « partenaires » politiques locaux: 

      

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Ces groupes émergent entre 1956 et 1958 au sein du département de police spéciale créée par le colonel Amaury Kruel. A cette époque les groupes d’extermination se dédiaient notamment à « chasser les bandits » sans avoir une implication directe et/ou autonome dans les affaires criminelles. Puis, en 1964, ils forment l’Escuderie le Cocq en ayant pour but de créer une vraie « machine répressive » pour « venger la mort » des policiers morts par les bandits. Leur slogan était « pour chaque policier tué, 10 bandits seraient exécutés ». Voir : VENTURA, Zuenir. Cidade

Partida. São Paulo : Companhia das Letras, 1997. p. 28-48.

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Le « projet néolibéral » donne de la consistance à ce binôme, le modernise, englobe les privatisations, la dérégulation, les grands investissements publicitaires, sans pour autant résoudre la problématique du manque de services publics concrets. Ainsi, le soutien aux groupes politiques locaux liés aux groupes d'extermination et aux structures traditionnelles de domination apparaissait, à ce stade, comme l’alternative choisie par le pouvoir central au détriment de sa réelle implication dans ces régions.

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« O temor disseminado por um matador em uma determinada comunidade rendia um poder de mando sobre aquele agrupamento social num primairo momento e a longo prazo, a possibilidade de que, em surgindo a necessidade por parte dos detentores do poder economico em eliminar um sócio ou opositor, vir a ser contratado para o serviço ». (tda.). Voir Alves, op. cit., p. 166.

« À partir des premières recherches effectuées par la Commission spéciale 465 (qui enquêtait sur les crimes perpétrés dans la Baixada Fluminense), on constata que la région de Duque de Caxias était divisée en territoires par des groupes d’individus ; qu’il y avait, dans chaque région ‘un ou deux patrons’ qui étaient en quelque sorte amis. Ainsi, le quartier Dr. Laureano était la région de Zito et de Camilo, et ce dernier divisait sa principauté avec Paulinho au Doigt Nerveu (« Dedo Nervoso »), qui de son côté étendait son emprise jusqu’à Vila São Luiz, où régnaient Boca, Zitinho, Tião da Mineira et tant d’autres. Au parc Beira Mar, les habitants devaient faire la révérence à Dino, et c’était ainsi dans toute la région. Une partie du pouvoir de ces hommes tout-puissants provenait des documents que la plupart possédait : cartes d’officiers ad hoc, de Commissaires en charge des mineurs, de gardes municipaux ou de policiers civils ou militaires. On les voyait quotidiennement au Forum, et ils fréquentaient assidument la Préfecture, le Conseil municipal, ainsi que les banquiers des jeux du hasard clandestins, les Soares : ils étaient intimement liés au pouvoir dans toutes ses facettes »466. 

Ainsi, plus que la conception d'un simple « groupe de tueurs » appartenant à la police et soutenu par le pouvoir politique local, cette reconfiguration correspondait à un nouveau « mode de fonctionnement » de la « machine répressive » carioca. Ce « mode de fonctionnement » a dû s’adapter notamment à l’expansion exponentielle du trafic de drogues qui se répandaient lors des années 90 tout le long de la route Presidente Dutra. Cette route, qui traversait la région de la Baixada Fluminense, était également la principale porte d’entrée de la cocaïne vers les « favelas » de la zone sud de Rio de Janeiro où la demande de cette drogue augmentait également de façon exponentielle.  

Dans ce nouveau contexte, « trafiquants de drogues » et « groupes d’extermination » ont partagé par le biais de la violence des espaces de pouvoir différents dans la région. Les premiers assuraient le bon fonctionnement des « points de vente » de la drogue en payant aux seconds l’ « arreglo » - l’accord, le règlement, l’arrangement – pour pouvoir la commercialiser librement. Les seconds, afin de garantir l’équilibre des « réseaux des complicités » locaux, entretenaient un discours

      

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Cette commission a été créée dans le premier gouvernement de Brizola (1983-1986) pour enquêter sur les crimes commis par les « escadrons de la mort » dans la Baixada Fluminense.

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« Nos primeiros levantamentos feitos pela Comissão Especial (que investigava os crimes ocorridos na Baixada Fluminense) constatou-se que a Comarca de Duque de Caxias era dividida em territorios entre grupos de homens ; que cada area havia ‘um dono ou dois’ e que todos eram de certa forma amigos entre si. Assim era que, por exemplo, o bairro Dr. Laureano era a região de Zito e de Camilo e o segundo dividia o principado com Paulinho Dedo Nervoso, que, por sua vez extendia seu domínio até a Vila São Luiz, onde reinavam Boca e Zitinho, Tião da Mineira e tantos outros. No parque Beira Mar, deviam os moradores reverenciar Dino e assim era por toda a região. Os tais homens fortes que tudo podiam tiravam parte de seu poder da documentação que a maioria portava : carteiras de oficiais ad hoc, de Comissários de Menores, de guardas municipais ou policiais civis e militares, mas todos eles eram vistos no Fórum diariamente, como também frequentavam a Prefeitura, a Câmara dos Vereadores e sempre rodeavam os banqueiros de bicho locais, os Soares : eram intimos do poder em suas várias faces » (tda.). Voir : Alves, op. cit., p. 161.

d’« ordre » construit tout au long de l’histoire de la région à partir d’un savoir-faire