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D - LA METHODE AUDIO-VISUELLE (S.G.A.V.) 16

B- POUR UN ENSEIGNEMENT COMMUNICATIF DES LANGUES

I- LE MATÉRIEL PÉDAGOGIQUE

3. Le document sonore

Une documentation simple peut être:

• l'enregistrement des dialogues du manuel.

• Provenant d'autres sources, quelques poèmes, quelques chansons, quelques pages de prose.

• l'enregistrement de dialogues pour servir d'illustration à une séance de conversation.

Dans tous les cas, le document doit être clair: il est nécessaire que la voix du locuteur ou du chanteur soit d'un registre accessible, bien timbrée; que l'articulation soit bonne; que le rythme soit normal (ni trop lent, ni trop rapide). Quant au choix du document, il doit être à la portée du public: portée linguistique, portée intellectuelle. Il faut qu'il corresponde au niveau de connaissances de ce public comme à son niveau d'âge et de culture. Il faut également qu'il soit court: un document n'est ni un long discours, ni un opéra. Il faut bien une heure pour exploiter, sur divers plans, une chanson qui se chante en moins de cinq minutes.

A partir du texte ou du dialogue enregistré, l’enseignant doit, s'appuyant sur les idées, les mots, sur le contenu du document, replacer celui-ci dans le contexte de civilisation qu'il explique. Assurément, l’enseignant devra, pour exploiter à fond ce document, apporter toute une information complémentaire, procéder, par le jeu des questions et des réponses, à la mise en place du document, à son explication.

4. La vidéo

4.1. La valeur de la vidéo :

La plupart des activités utilisables avec des textes oraux valent également pour la vidéo. Mais celle-ci présente en outre l’avantage de se prêter particulièrement bien à la comparaison interculturelle. En effet, les apprenants entendent et voient simultanément comment se comportent les membres de la communauté cible. Il est important de leur apprendre à repérer les facteurs non-verbaux de la communication dont le rôle, pour certains, peut varier d’une culture à l’autre, par exemple: le gestuel, les mimiques, le comportement oculaire, la posture, les distances entre les locuteurs, les vêtements.

On peut introduire les enregistrements vidéo à raison d’une fois par semaine ou tous les quinze jours. Ils complètent utilement le matériel

pédagogique habituel, pour présenter du vocabulaire nouveau dans des contextes naturels et variés et pour renforcer des éléments discursifs déjà rencontrés.

4.2. Quelques techniques :

Les techniques les plus couramment utilisées consistent par dissocier l’image et le son. Lorsque les apprenants écoutent la bande sonore sans voir l’image, ils peuvent ainsi imaginer (à partir du bruitage, de la musique, des paroles) le cadre, les participants (aspect, humeur) et l’action. Les différentes interprétations peuvent donner lieu à des discussions de groupes, et sont ensuite confirmées ou rectifiées après le passage de la bande image.

Le travail sur la bande image seule a le double avantage de sensibiliser les apprenants aux éléments non-verbaux de la communication, et de stimuler leurs capacités d’interprétation. Ils regardent d’abord une courte séquence muette et tentent de définir les participants, leur identité, la nature de leurs relations et leur attitude les uns envers les autres. Puis ils devinent l’action et le texte, et proposent le plus grand nombre possible d’énoncés pouvant réaliser les messages correspondant à la situation donnée. Ceux-ci sont inscrits au tableau. Ce procédé les aide à prendre conscience qu’il y a plusieurs façons d’exprimer un message, et qu’elles ne conviennent pas indifféremment à toutes les situations. L’arrêt-image peut être utilisé pour attirer leur attention sur des gestes, des expressions ou des jeux de physionomie, qui indiquent l’humeur ou les sentiments. Quand on repasse la bande image avec le son, on peut comparer la langue produite par les apprenants avec celle utilisée par les locuteurs dans le film.

5. L’ordinateur72

Les possibilités offertes par l'ordinateur pour l'enseignement et l'apprentissage des L.E. se sont continuellement étendues ces dernières années.

72 Holtzer G., « Conduites et stratégies dans l’apprentissage d’une langue étrangère à distance », dans Oudart, P. (dir.), « Multimédia, réseaux et formation », Le Français dans le Monde, n° spécial, juillet 1997, pp. 105-115.

Les espérances mises dans l'ordinateur étaient et restent considérables car il peut être programmé à réagir de façon souple aux entrées de l'apprenant et parce qu'il permet facilement, aussi bien à l'enseignant qu'à l'apprenant, de présenter, de garder en mémoire et de modifier de façon simple des informations multimédias.

A noter l'intérêt que l'ordinateur éveille chez les apprenants, qui trouvent dans cette voie une façon différente et plus amusante de travailler en classe: la nouveauté, une vision différente du rôle de l’enseignant, un cours plus décontracté, le charme d'une machine qu'ils doivent manipuler, suffisent à faire de l'ordinateur un instrument attractif à leurs yeux.

Le rôle et la valeur de l'informatique dans l'enseignement des langues doivent être donnés par l'équilibre à trouver entre ce nouvel instrument de travail et tous les autres dont l'enseignant dispose. L'ordinateur ne doit pas être considéré comme une fin, mais comme un moyen, comme un instrument mis à la disposition des apprenants, au moment où il peut être vraiment productif et rentable, c’est à dire dans les cas où l'intérêt pédagogique et les possibilités de travail qu'il offre s'ajoutent aux motivations des apprenants. Dans sa propre spécificité, l'ordinateur, comme tous les autres outils de travail, pourrait offrir des possibilités intéressantes et pourrait être utilisé à des fins créatives, sans affecter l'initiative de l’enseignant. Cela présuppose de la part de celui-ci, une analyse approfondie des objectifs et des moyens pour y arriver.

II- LE DÉVELOPPEMENT DE L'INTERACTION73 EN CLASSE