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ENGAGEMENT ET RAISONNEMENT

7. CHOISIR DES DIDACTICIELS : l’évaluation de la qualité

7.6 Comment évaluer ?

Selon le type d’évaluation retenu, il est souhaitable de réunir certaines conditions :

- Disposer d’un type de version adéquate du logiciel ;

- Disposer de groupes pilotes d’apprenants ;

- Disposer d’un laps de temps assez long (plusieurs semaines, voire plusieurs mois, devant certains cas).

Il s’agit là d’une démarche plus accessible aux experts qu’aux enseignants « indépendants ».

Enfin, la méthodologie est les critères retenus pour l’évaluation doivent aussi être adaptés à ce support particulier que représente l’ordinateur et dépendent de ce que l’on pense devoir être retenu des méthodes traditionnelles. Il n’est pas toujours

165Rouet J.-F., Hypermedias et Apprentissages, Colloque de Poitiers, Université de Poitiers, 27 nov. 1998. 166Zähner C., Second language acquisition ans the computer : variations in second language acquisition, Recall,

possible d’utiliser les mêmes tests de validation auxquels on a pu recourir lors d’évaluations antérieures : ces tests peuvent être liés à des techniques traditionnelles et totalement inadaptées aux nouveaux matériaux [Hamburger 1990 : 20]167

7.6.1 Versions de démonstrations, versions d’évaluation

Le premier problème rencontré touche à la version du logiciel évalué et est spécifique au type d’évaluation a priori qui nous occupe.

Tant que l’achat n’est pas définitif, l’évaluateur ne peut, le plus souvent, disposer de la version complète du produit. La plupart des éditeurs fournissent ce qu’il est convenu d’appeler des versions de démonstration ou d’évaluation. Bien que ces deux termes soient souvent utilisés indifféremment, ils recouvrent des notions distinctes.

• La fonction d’une version de démonstration est simplement de montrer certains aspects du logiciel afin de donner une idée générale de son contenu, de son ergonomie, du niveau de compétence auquel il s’adresse… Elle n’offre qu’une vue parcellaire de l’ensemble du produit. Ce type de démonstration ne convient que très imparfaitement, voire pas du tout, à une évaluation élaborée. • A l’inverse, une version d’évaluation devrait offrir une vue globale du

logiciel, tout en limitant certaines fonctionnalités afin d’éviter que cette version puisse être utilisée en lieu et place du produit authentique. Selon la nature es limites qui ont été fixées à son utilisation, ce type de version se prête à une évaluation réelle de manière très variable :

- accès à certains contenus uniquement ;

- accès à certaines fonctions uniquement ;

- accès limité dans le temps (de 1 heure à 1 mois, voire plus). Attention : certaines limites temporelles sont si courtes qu’il devient illusoire de se faire la moindre idée du produit. Les accès limités aux alentours d’un mois sont tout à fait suffisants si l’on prend la précaution de planifier l’évaluation et de n’installer le logiciel qu’au moment où elle commence.

- ancienne version du logiciel : il s’agit généralement de versions non bridées, l’évaluateur ne dispose pas de toutes les fonctionnalités auxquelles l’utilisateur définitif aurait accès dans la version la plus récente. Cette formule toutefois de se faire une bonne idée de la philosophie et du soin apporté à la réalisation du produit.

On commence à voir apparaître des formules plus souples d’évaluation : il s’agit de versions intégrales, pour ce qui touche aux contenus et fonctionnalités, mais dont

seule une fonction essentielle (enregistrer les données, par exemple) est rendu inopérante.

Une autre formule est le prêt du logiciel complet, avec contrat en bonne et due forme portant sur une durée limitée (1 mois).

L’évaluateur ne devra pas hésiter, en cas de version utilisable pour l’analyse souhaitée, à négocier avec le fournisseur une formule appropriée à ses besoins réels.

7.6.2 Quel type d’évaluation retenir ?168

Parmi les onze types d’évaluation que recensent Françoise Demaizière et Colette Dubuisson, seuls certains s’appliquent aux didacticiels :

• Evaluation normative : comparaison entre des produits prétendant aux mêmes objectifs, afin d’en distinguer le plus approprié à la situation spécifique.

• Evaluation critériée : le produit répond-il à des critères préétablis ?

• Evaluation formative : elle doit être menée avec des groupes d’apprenants pilotes et peut conduire à des réaménagements du didacticiel. Dans notre cas, ce type d’évaluation concerne surtout les décisions de création de matériaux pédagogiques.

• Evaluation sommative : comme la précédente, elle requiert de très grands groupes d’apprenants. Ses objectifs peuvent être variés169

Conclusion

Face au développement inquiétant d’un multimédia « gadget », ludique ou recréant, ce chapitre montre de façon extrêmement concrète la voie à tous ceux qui rêvent de pouvoir maîtriser les ressources fascinantes du multimédia didactique pour la transmission d’un savoir, d’un patrimoine culturel dont nous sommes tous responsables.

168Bertin J.-C., Des outils pour des langues, Multimédia et Apprentissage, Paris, Ellipses Edition Marketing S.A.,

2001.

169

Demaizière F., et Dubuisson C., De l’E.A.O. aux NTF – utiliser l’ordinateur pour la formation, Paris, Coll. AEM, Ophrys, 1992, pp. 326-329.

Introduction

• Les nouvelles technologies ne sont-elles qu’un nouveau gadget ? • Apprend-on mieux les langues avec le multimédia ?

• Quels avantages peuvent en retirer les enseignants ? • Quels avantages peuvent en retirer les apprenants ?

• Comment imaginer la place de l’ordinateur dans les formations en langue ?

• Quels changements l’ordinateur multimédia va-t-il apporter ?

En fonction de leurs caractéristiques propres, les divers outils technologiques ont tous leur contribution à apporter à l’apprentissage des langues. Deux grands obstacles restent à vaincre, la tentation de croire qu’ils peuvent tout faire (ou son contraire par réaction), et le coût des plus performants d’entre eux.

« Quand on sait le temps qu’exige la mise au point des tâches d’EAO, on peut ne souhaiter que la réflexion didactique précèdera toujours l’application pédagogique et que l’on évitera de retomber dans les erreurs telles que le laboratoire de langue dans les années soixante et le plan informatique pour tous. Ces erreurs ont amené bon nombre de collègues à rejeter les laboratoires, puis, plus tard, l’E.A.O, sans toujours percevoir les énormes potentialités de ces outils ».170