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Grâce aux trois variables présentées dans le chapitre 5 (type de SN simple vs. complexe, type de pronom réflexif « se » vs. pronom « le » et type de distracteur syntaxique vs. lexical), diverses hypothèses théoriques et opérationnelles peuvent être formulées concernant le liage entre le réflexif ou le pronom et leur antécédent par les enfants. La figure 13, en illustrant ces différentes variables, permet une meilleure compréhension des hypothèses présentées ci-après.

Figure 13

Illustration des variables : type de SN (simple vs. complexe), type de distracteur (lexical vs.

syntaxique) et type de pronom (réflexif « se » vs. pronom « le »). Les actions réflexives sont illustrées en rouge et les actions causatives en bleu.

- La première hypothèse théorique considère que les enfants auraient une représentation abstraite de la c-commande et interprèteraient les réflexifs et les pronoms en vertu des principes de grammaire. Leurs nombreuses erreurs observées dans les langues germaniques pour l’application du principe B découleraient d’un principe pragmatique inhérent à la fonction déictique des pronoms dans ces langues. Cependant, « ce facteur pragmatique ne joue pas un rôle » dans les langues romanes (Zesiger et al., 2010, p. 576). Notre recherche portant sur des enfants francophones, donc de langue romane,

l’hypothèse opérationnelle découlant de cette première hypothèse théorique serait la suivante : si les enfants avaient une représentation abstraite de la c-commande et interprètaient les pronoms en vertu des principes de grammaire, alors ils répondraient significativement au-delà du niveau de la chance à tous les items présentés.

- La deuxième hypothèse théorique considère que les enfants n’auraient pas de maitrise de la c-commande et des principes de liage. Ils utiliseraient plutôt des stratégies de réponse, telles qu’une stratégie d’interprétation lexicale ou une stratégie d’interprétation par l’agent.

• Stratégie d’interprétation lexicale : L’interprétation de la phrase se baserait sur l’interprétation lexicale du pronom (en tant qu’action causative vs.

réflexive). Ainsi, dans la phrase « Le papy de Thomas le lave », le pronom

« le » induirait une action causative.

Selon l’hypothèse opérationnelle découlant de cette hypothèse théorique, les enfants ne devraient pas faire d’erreur lorsque le distracteur est lexical, car l’action de l’image distractrice (action réflexive) est différente de celle de l’image cible (action causative). On s’attendrait donc à des performances significativement au-dessus du niveau de la chance pour les items avec distracteur lexical, quel que soit le type de SN (simple ou complexe). Ils seraient cependant en difficulté lorsque le distracteur est syntaxique, car seul l’agent change (le type d’action est le même entre la cible et le distracteur).

On s’attendrait donc à des performances aux alentours du niveau de la chance pour les items avec distracteur syntaxique (présents uniquement dans la condition SN complexe).

• Stratégie d’interprétation de l’agent : Dans ce cas, le premier syntagme nominal apparaissant linéairement dans la phrase serait considéré comme l’agent de l’action, sans tenir compte du réflexif/pronom. Ainsi, dans la phrase

« Le papy de Thomas le lave », « le papy » serait interprété comme l’agent de l’action.

Selon l’hypothèse opérationnelle découlant de cette hypothèse théorique, les enfants ne devraient pas faire d’erreur lorsque le distracteur est syntaxique, car l’image distractrice présente un agent différent de celle de l’image cible (Thomas lave le papy). On s’attendrait donc à des performances significativement au-dessus du niveau de la chance pour les items avec distracteur syntaxique. Cependant, une bonne performance dans cette condition pourrait soit refléter une maîtrise du principe B (et donc de la relation de c-commande indispensable à l’application correcte des principes de liage), soit refléter cette stratégie d’interprétation linéaire. Leurs

performances sur les items avec distracteur lexical permetteraient donc de faire la différence entre ces deux hypothèses. S’ils appliquaient une stratégie d’interprétation linéaire, ils seraient en difficulté lorsque le distracteur est lexical, car l’agent de l’action est alors le même dans les deux images (distractrice et cible). On s’attendrait donc à des performances aux alentours du niveau de la chance pour les items avec distracteur lexical.

Un dernier point à soulever concernant cette deuxième hypothèse théorique (non maitrise de la c-commande et des principes de liage) est celui de la compatibilité de ces stratégies. En effet, il serait envisageable que les enfants les appliquent simultanément. Ainsi, la combinaison de ces deux stratégies prédirait les mêmes performances (au-delà de la chance pour tous les items) que dans l’hypothèse de maitrise de la c-commande : lorsque le distracteur est lexical, les enfants montreraient des performances au-delà du niveau de la chance car ils se baseraient sur la stratégie d’interprétation lexicale et lorsque le distracteur est syntaxique, ils montreraient des performances au-delà du niveau de la chance car ils se baseraient sur la stratégie d’interprétation de l’agent.

Partie expérimentale 7. Méthode

7.1. Participants

Les enfants ont été recrutés dans cinq crèches de Genève, et parmi une liste de familles souhaitant participer aux recherches de l’Université de Genève. Ils avaient entre 26 et 33 mois (moyenne = 29 mois), à l’exception d’un enfant de 16 mois. Au moins un de leurs deux parents était de langue maternelle française. Au total, 31 enfants ont été testés et 19 ont été retenus27 pour les analyses (moyenne = 29 mois).

7.2. Plan d’expérience Les variables manipulées sont :

- Le type de syntagme nominal (SN) : simple (e.g., le papy) ou complexe (e.g., le papy de Thomas).

Variable intra-sujet.

- Le type de pronom (Pronom) : réflexif « se » ou pronom « le »28. Variable inter-sujet.

- Le type de distracteur des SN complexes (Distracteur) : syntaxique ou lexical.

Variable inter-sujet.

La variable dépendante est le taux de pointage de l’image cible.

Les variables contrôlées sont :

- La position de la vidéo ou de l’image cible (moitié gauche ou moitié droite de l’écran29). Cette variable a été contrebalancée pour les items tests.30

- L’ordre d’apparition de la vidéo cible et de la vidéo distractrice lors de la phase de familiarisation (apparition de la vidéo cible en premier ou en deuxième31). Cette variable a été contrebalancée pour les items tests.32

                                                                                                               

27

 

Les critères d’exclusion sont présentés dans le chapitre « 8. Résultats »

28

 

Les modalités de cette variable seront appelées indifféremment « réflexif » ou « se » et « pronom » ou « le ».

 

29

 

L’écran sur lequel étaient présentés les stimuli était divisé en deux moitiés (gauche vs. droite) par une ligne verticale.

 

Voir sous-chapitre 7.4, figure 16

30

 

Les items de contrôle des personnages ne sont pas contrebalancés : 4 images cibles ont une position à gauche de l’écran, 2 à droite (au lieu de 3 et 3). Dans la liste 4, 5 images cibles ont une position à gauche et 1 à droite. Dans cette même liste, la position de la vidéo cible lors des items de remplissage est 3 fois à gauche, 1 fois à droite (au lieu de 2 et 2).

31

 

Voir sous-chapitre 7.4, figure 16

32

 

Les items de remplissage ne sont pas contrebalancés : 3 vidéos cibles apparaissent en premier, 1 en deuxième. Cette variable ne s’applique pas aux items de contrôle des personnages, qui sont des images fixes.

7.3. Matériel

Les items présentent une combinaison de 6 personnages (Thomas, le frère de Thomas, le papy de Thomas, Marie, la sœur de Marie et la maman de Marie) et de 8 actions (4 actions tests - taper, laver, brosser, maquiller et 2 actions de remplissage par type de pronom de la liste - cacher, frotter ; sauter, danser - dont le rôle sera détaillé ci-après). Au total, 4 listes de 18 items chacunes ont été créées, contenant chacunes 8 items test, 4 items de remplissage et 6 items de contrôle (face check)33. L’ordre des items dans chaque liste était invariable (voir Annexe I).

Les 4 premiers items tests comportent une phrase avec un syntagme nominal simple (SN simple, e.g., le papy) et les 4 derniers items tests une phrase avec un syntagme nominal complexe (SN complexe, e.g., le papy de Thomas). Les items SN simple testent la connaissance lexicale de la signification des réflexifs et des pronoms (« se » = action effectuée sur soi-même, « le » = action effectuée sur autrui), alors que pour interpréter correctement les items SN complexe, une connaissance syntaxique des principes de liage et de la position c-commande est nécessaire (deux antécédents sont disponibles). Cette variable « Type de syntagme nominal » (SN) a été bloquée (les 4 items SN simples précèdent toujours les 4 items SN complexes) afin de limiter l’influence des items d’une condition sur la réponse aux items de l’autre condition.

Les items de remplissage contiennent toujours et seulement des syntagmes nominaux simples. Ces items de remplissage jouent un rôle de contrôle expérimental, qui sera détaillé par la suite.

Des items de contrôle (face check) ont également été introduits afin de contrôler la reconnaissance des personnages par l’enfant. Dans ces items, l’enfant doit désigner un personnage (e.g., Marie) parmi deux personnages (e.g., Marie et la maman de Marie). Ils jouent également un rôle de contrôle de l’attention de l’enfant. Ces items de contrôle sont au nombre de 6, distribués majoritairement au début de la liste (voir Annexe I). Ce sont des images fixes et non des vidéos.

Deux variables ont été manipulées entre les 4 listes : le type de pronom (Pronom) et le type de distracteur dans les phrases tests avec SN complexe (Distracteur).

Type de pronom : Les listes 1 et 2 se composent de phrases avec le réflexif « se » et les listes 3 et 4 de phrases avec le pronom « le ». Les items ont été scindés en différentes listes inter-sujets afin de diminuer le temps de passation de chaque liste. En effet, à cet âge il aurait été difficile de garder l’attention de l’enfant pendant les 45 minutes nécessaires pour passer un nombre suffisant d’items avec les deux pronoms dans la même liste.

                                                                                                               

33

 

Comme chaque liste contient 8 items tests et 4 items de remplissage, les 4 verbes tests et les 2 verbes de remplissage (choisis selon le type de pronom de la liste) sont utilisés chacun 2 fois dans chaque liste.

 

Manipuler cette variable de manière inter-sujet implique que les réponses attendues concernent toujours un même type d’action (réflexive ou causative). Afin, d’une part, d’éviter que les enfants répondent erronément par ennui de pointer toujours le même type d’action et, d’autre part, de mettre en évidence un possible biais de réponse34, nous avons introduit les items de remplissage. Ces items ne contiennent pas de pronom, afin de remplir leur but de variation par rapport aux items tests. Dans les listes contenant le réflexif « se », les verbes tests référant à des actions réflexives, les phrases de remplissage contiennent des verbes transitifs. Elles sont donc de type « Le papy frotte Thomas » et « Thomas cache le garçon »35. Dans les listes contenant le pronom « le », les verbes tests référant à des actions causatives, les phrases de remplissage contiennent des verbes intransitifs. Elles sont donc de type « La maman danse » et « Marie saute »36. (voir Annexe I).

Type de distracteur : Ainsi que présenté dans la partie théorique (voir chapitre 5), le choix de l’image distractrice lors des phrases tests avec SN complexe revêt une importance particulière : l’image distractrice doit refléter une erreur possible d’interprétation du pronom par l’enfant. Les distracteurs lexicaux permettent de mettre en avant des erreurs lexicales, en terme d’action causative vs. réflexive. En effet, dans le cas de distracteur lexical, l’image distractrice présente une action de type différent par rapport à l’image cible (réflexive dans le cas où l’image cible présente une action causative et vice versa). Les distracteurs syntaxiques, quant à eux, permettent de mettre en avant des erreurs de liage (syntaxique) du pronom ou du réflexif. Pour ce type de distracteurs, le type d’action de l’image distractrice est identique, mais l’agent de l’action est différent (voir figure 13, p. 39). Les listes ont donc été créées en intégrant cette variable : les listes 1 et 3 présentent des distracteurs lexicaux (actions différentes) et les listes 2 et 4 des distracteurs syntaxiques (même action). Dans toutes les listes les distracteurs des phrases avec SN simple ne peuvent être que lexicaux (un seul antécédent au pronom).

Il est important de remarquer alors que les items de contrôle revêtent une plus grande importance dans les listes 2 et 4 (même action). En effet, dans ces listes, la structure grammaticale des phrases tests ne peut être correctement interprétée si les enfants ne connaissent pas les personnages. Considérons par exemple, le stimulus linguistique « Le frère de Thomas se maquille » présenté avec les vidéos représentant « Le frère se maquille » et « Thomas se maquille » (voir figure 14). Un enfant ne sachant pas qui est Thomas et qui est le frère de Thomas ne pourrait pas répondre correctement à cet item, même s’il maitrisait la relation de c-commande et les principes de liage.

                                                                                                               

34

 

Tel que « pointer toujours le même type d’action ».

 

35

 

Les verbes utilisés dans ces items étaient « frotter » et « cacher ».

36

 

Les verbes utilisés dans ces items étaient « danser » et « sauter ».

Figure 14

Images des vidéos « Thomas se maquille » et « Le frère se maquille ». Vidéos présentées dans la liste 2, accompagnées du stimulus audio « Le frère de Thomas se maquille ».

7.4. Procédure

Tous les enfants ont été testés dans une salle tranquille de leur crèche ou de l’Université de Genève. Chaque enfant était assis soit sur les genoux de son parent, soit sur ceux de l’éducateur/l’éducatrice de la crèche. Un expérimentateur faisait passer l’expérience, tandis que l’autre était en retrait et notait les réponses de l’enfant. La passation durait au total de 20 à 30 minutes par enfant.

Les premières minutes de passation consistaient à créer le contact avec l’enfant. En effet, à cet âge les enfants sont plutôt réservés face à des personnes non connues. Lorsque l’enfant arrivait dans la salle où se déroulait l’expérience, l’expérimentateur lui demandait de choisir une marionnette avec laquelle se déroulerait l’expérience et de lui donner un nom, s’il en avait envie. Il présentait ensuite à l’enfant l’écran tactile, en insistant sur le fait que c’était un écran qu’on avait le droit de toucher.

Pour commencer l’expérience, l’expérimentateur demandait à l’enfant s’il était d’accord d’aider la marionnette, en expliquant que cette dernière ne connaissait pas très bien le français, mais souhaitait jouer avec lui.

Les quatre premiers items étaient des items d’exercice (voir Annexe II), pour familiariser l’enfant avec la procédure détaillée ci-après, qui restait la même durant le reste de l’expérience. Tout d’abord, l’expérimentateur demandait à l’enfant de toucher une image parmi deux, pendant que la marionnette l’observait. Celle-ci allait ensuite toucher la même image que l’enfant sur un écran positionné à côté de l’écran tactile et orienté de manière à ce que l’enfant puisse également le voir (voir figure 15). L’expérimentateur donnait alors un feed-back à la marionnette sur sa réponse, et si la réponse était correcte, l’enfant pouvait lui donner un jouet. Cette procédure a été mise en place afin de donner un but à la réponse de l’enfant et le motiver donc à répondre le plus correctement possible : si celui-ci répondait faux, la marionnette ne recevait pas de jouet.

Figure 15

Image de la disposition de la salle durant la passation. L’enfant était positionné face à l’écran de gauche (écran tactile), mais pouvait également voir l’écran de droite (sur lequel la marionnette « répondait »).

Après les items d’exercice, l’enfant entendait une petite histoire enregistrée qui présentait les personnages (voir Annexe III). La passation se continuait avec les 18 items de la phase test, selon la même procédure que lors des items d’exercice : item – désignation d’une image par l’enfant – désignation de la même image par la marionnette – feed-back à la marionnette. Le feed-back jouait un rôle correcteur pour l’enfant, à l’exception des items tests avec un SN complexe. En effet, ces items représentaient les éléments sur lesquels portaient nos hypothèses. Dans ces items, le feed-back donné était toujours positif, afin d’éviter de biaiser les réponses des enfants. Celui-ci était alors une simple motivation.

A la fin de la passation, la marionnette remettait à l’enfant un petit certificat où il était écrit

« Merci » suivi du prénom de l’enfant, pour le remercier d’avoir joué avec elle.

Les items37 ont été créés en suivant le même schéma que dans l’expérience de Lukyanenko et al. (2008). Chaque item associe une vidéo à un contenu linguistique et est structuré en trois phases, ainsi que présentés dans la figure 16 : une phase de familiarisation pour chacune des deux vidéos (vidéo cible et vidéo distractrice), puis une phase de saillance où les deux vidéos sont présentées en même temps sur l’écran, et finalement la phase d’appariement son - image où est présentée la phrase test contenant le pronom ou le réflexif. L’écran est divisé visuellement en deux sections (écran gauche et écran droit) par une ligne verticale (voir figure 16)

                                                                                                               

37

 

Les items de remplissage suivent la même structure en trois phases que les items tests.

Chaque vidéo dure huit secondes38. Le son des items n’a pas été enregistré : l’expérimentateur s’adressait directement à l’enfant. En effet, les enfants de cette étude sont très jeunes : la spontanéité de l’échange permet de maximiser les chances que les enfants entrent bien dans la tâche et y restent impliqués et attentifs.

Vidéo

Pour finir, le questionnaire « Inventaire Français du Développement Communicatif chez le nourrisson : mots et phrases » de Mac Arthur (voir Annexe IV) était donné au parent (soit directement, soit par l’intermédiaire de la crèche), afin d’avoir une mesure du vocabulaire expressif de l’enfant, dans le but d’intégrer cette mesure dans l’analyse des résultats, comme effectué dans l’étude de Lukyanenko et al. (2008) (voir partie théorique, section 3.2.1).39

                                                                                                               

38

 

La dernière vidéo était la seule qui pouvait être rejouée, dans le cas où l’enfant ne répondait pas dans les huit secondes imparties.

39

 

Malheureusement, au moment où ce mémoire est finalisé, certains parents n’ont pas encore renvoyé les questionnaires et les analyses incluant cette variable (haut niveau de vocabulaire vs. bas niveau de vocabulaire) n’ont donc pas pu être effectuées.

 

8. Résultats

8.1. Analyse des données

Pour rappel, les variables indépendantes sont le type de SN (simple vs. complexe, variable intra-sujet), le type de pronom (réflexif « se » vs. pronom « le », variable inter-sujet) et le type de distracteur (syntaxique vs. lexical, variable inter-sujet). La variable dépendante est le taux de pointage de l’image cible (en pourcentage).

Les réponses des participants ont été regroupées dans un fichier Microsoft Excel. Ce logiciel a permis des analyses descriptives en terme de pourcentage de réponses correctes (i.e. : pourcentage de pointage de l’image cible).

Les analyses statistiques ont été menées en utilisant un modèle d’analyse mixte dans le logiciel R (R Development Core Team, 2011) en utilisant le package lmerTest (http://www.cran.r-project.org/web/packages/lmerTest// lmerTest.pdf). Ce modèle d’analyse intègre plusieurs effets aléatoires (les sujets et les items) et plusieurs effets fixes (SN, Pronom, Distracteur) et permet de traiter toutes ces variables dans une même analyse. Ce modèle a permis de tester les effets simples et les effets d’interaction des variables indépendantes. Des analyses statistiques supplémentaires ont été menées afin de tester la probabilité que le pourcentage de réponses correctes dans une condition soit significativement au-dessus du niveau de la chance. Estimer cette probabilité dépend du nombre de fois où l’on a mesuré la performance, ce qui correspond au nombre de données dans notre cas. Dans ce but un test binomial a été utilisé, car le codage des réponses était binomial (i.e. : réponse correcte vs. réponse incorrecte).

Les analyses ont d’abord été menées sur les variables Pronom et SN (voir sous-chapitre 8.2), puis sur les variables Pronom et Distracteur (analyses menées uniquement sur la modalité SN complexe, car la variable Distracteur ne s’applique qu’à cette modalité de la variable SN, voir sous-chapitre 8.3).

Les résultats statistiques seront considérés comme significatifs dès p < 0.05.

Certains participants (12 enfants sur les 31 testés) n’ont pas été retenus pour les analyses statistiques. Deux participants n’ont pas été retenus car leurs réponses étaient biaisées (par des bruits environnants dus à des travaux, très distraits) et un participant car il manquait une donnée. Neuf participants n’ont pas été inclus dans les analyses car ils présentaient des performances au niveau de la chance soit dans les items de contrôle, soit dans les items de remplissage. Pour rappel, ces items, qui ne contenaient ni pronom ni réflexif, jouaient un rôle de contrôle de l’attention des enfants. Ainsi, nous avons considéré qu’une performance au niveau de la chance dans ces items attestait d’un manque

d’engagement dans la tâche. Au final, les analyses ont été menées sur 19 enfants (38% des enfants ont été rejetés40).

Les résultats en terme de pourcentage de réponses correctes sont présentés dans le tableau III.

Tableau III

Pourcentage de réponses correctes en fonction des différentes modalités des variables

Pourcentage de réponses correctes en fonction des différentes modalités des variables