• Aucun résultat trouvé

DESCRIPTION DU CONTEXTE SOCIOLINGUISTIQUE LIBYEN

2. Hiérarchisation des langues en Libye 1. La Libye et l’arabe classique

2.4. Les langues étrangères en Libye

2.4.1. L’anglais : première langue étrangère

L'anglais est considéré comme la première langue étrangère. Selon le Ministère Libyen de l’Education,1 l'apprentissage de l’anglais est devenu obligatoire dans toutes les écoles publiques libyennes. Elle est en même temps langue d'enseignement scientifique, technique et médical. En plus, l'anglais joue un rôle important dans les différents domaines de recherche scientifique. Il est un moyen de communication avec le monde étranger. Les jeunes Libyens commencent à apprendre l'anglais à partir de l'âge de10 ans dans les écoles primaires, les écoles préparatoires et les écoles secondaires à raison de 6 séances par semaine. Une séance dure 35 minutes. La Libye compte à ce jour des centaines d'écoles et d'instituts privés qui enseigne l'anglais car les Libyens estiment que l'apprentissage de l'anglais s’avère indispensable. Malgré cela, l'anglais est quasi inexistant dans la communication sociale et la vie quotidienne.

2.4.2. L’introduction du français en Libye

Au 19ème siècle, les missionnaires catholiques créent des écoles en Libye pour enseigner le français comme langue de religion. La première école a été établie en 1876 à Tripoli. De 1943 à 1951, période correspondant à la présence effective de la France dans la région Sud de la Libye, le français connut un grand essor. Les écoles qui furent ouvertes

1

appliquaient les mêmes programmes d'enseignement que ceux en vigueur en Algérie et en Tunisie. On rendit obligatoire l'enseignement du français dans toutes les écoles du Sud de la Libye. Selon M. QUITOUT (s.d. 369 etc.) pendant toute cette période, jusqu'en 1952, année de l'accession de la Libye à l'indépendance, la langue française fut imposée comme langue d'enseignement dans la partie australe de la Libye.

Contrairement aux anciennes colonies françaises d'Afrique noire « Gabon, Mali, Sénégal,… », qui conservèrent la langue française dans le système éducatif formel, administratif, etc., la Libye opta pour un système d'enseignement qui accorda à l'arabe une place prépondérante. Quoique bannie des écoles publiques, la langue française continua tout de même d’être enseignée dans les écoles privées.

On pourra également signaler le rôle, non négligeable, joué par le centre culturel français de Tripoli créé en 1955 dans le maintien et la diffusion du français dans un pays qui tournait le dos aux langues étrangères. La langue française ne fit fortune en Libye que dix ans après l'indépendance du pays. C'est la découverte du pétrole dans les années 1960 qui fut l'élément déclencheur de la réinsertion des langues étrangères, dont le français, dans le système éducatif libyen. Source : (http://www.tlfq.ulaval.ca/AXL/AFRIQUE/libye.htm)

2.4.3. Répartition de l’anglais et du français dans le système éducatif libyen

Ayant besoin du savoir-faire des étrangers et de leur technologie pour mettre en valeur et exploiter son pétrole la Libye imposa l'apprentissage de l'anglais et du français dans les écoles. Il y eut tout de même une disparité entre le français et l'anglais du point de vue de leur insertion dans les écoles. L'anglais devait être appris à partir du cycle préparatoire; ce qui correspond en France au collège. Par contre, le français ne devait être enseigné qu'à partir du cycle secondaire, au lycée, c'est-à-dire bien plus tard.

L'apprentissage du français et de l'anglais devenait du même coup obligatoire dans toutes les écoles publiques libyennes, et ce, sur toute l'étendue du territoire national. Sur proposition du Ministère de l'Éducation, le parlement vota une loi réformant le système d'apprentissage des langues en Libye. Le français devint obligatoire dès le cycle préparatoire. De trois ans, on passa à six ans d'apprentissage du français. Cette volonté de promouvoir la langue française connaîtra quelques difficultés dans les années 1980. L’intérêt pour la langue

française a pris de l’ampleur pendant ces dix dernières années. La France accueille de plus en plus d’étudiants libyens. Selon les chiffres avancés par le service culturel de l’ambassade de Libye en France, on estime qu’environ 300 étudiants viennent suivre leurs études en France. Il s’agit essentiellement des étudiants boursiers de l’Etat libyen. Bon nombre d’entre eux sont destinés à enseigner le français en Libye.

De nos jours, les langues étrangères, en général, occupent une grande place dans les universités libyennes. En fonction des besoins, l'accent est mis sur l'enseignement de l'anglais ou du français au niveau universitaire pour des besoins commerciaux, culturels et surtout scientifiques. Des écoles secondaires de langue étrangère ont été créées en Libye en 2006 et l’enseignement du français ou des autres langues à l'université ne s'adresse plus exclusivement aux étudiants destinés à l'enseignement des langues dans les écoles secondaires.

Sur le plan culturel, la presse française a retrouvé ses droits de cité en Libye après avoir disparu dans les années 1980. Grâce à la télévision et à la radio, la langue française devient de plus en plus présente en Libye. Les chaînes de télévision françaises sont captées en Libye grâce aux satellites. L’exposition des Libyens à la langue française devient de plus en plus grande, surtout dans le domaine touristique.

2.4.4. La place de la langue italienne

La conquête par l’Italie de la Libye en 1911 jusqu’à la deuxième guerre mondiale, n’a été qu’une tentative de colonisation. Elle ne s’est pas intéressée à construire des écoles et instruire les Libyens (A. MARTEL 1991 :83 etc.). La langue italienne n’a pas été trop utilisée. Elle était limitée à l’oral utilisé par quelques libyens ayant travaillé dans des fermes ou manufactures des colons italiens. Par ce contact, quelques termes ont intégré le dialecte libyen pendant cette période de colonisation. L’italien n’a jamais été un outil de communication en Libye. Aujourd’hui, il ne subsiste que quelques termes italiens utilisés au quotidien. L’italien n’est enseigné à aucun niveau du cursus scolaire libyen. Il n’existe qu’une seule classe à l’université de Libye. Malgré le fait que l’Italie constitue le principal partenaire commercial européen avec la Libye, les échanges s’effectuent en anglais (J. BESSIS 1987 :25 etc.).

Nous pouvons résumer que les trois langues précitées ne posent pas vraiment de problème de bilinguisme avec la langue arabe puisque leur utilisation est très restreinte bien que l’anglais concerne une partie de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique.