• Aucun résultat trouvé

Le fran¸cais n’a pas connu le mˆeme sort dans tout le Liban, c’est-`a-dire sa diffusion sur l’ensemble du territoire ´etait tr`es variable `a cause de l’absence d’ho-mog´en´eit´e socioculturelle et linguistique dans chaque r´egion libanaise. Au Liban, on commence `a apprendre une langue ´etrang`ere conjointement `a l’arabe d`es les classes maternelles. Quant `a la r´epartition des heures d’enseignement des langues, les ´ecoles priv´ees ont la libert´e de les fixer en fonction de leur politique interne contrairement aux ´ecoles publiques o`u les heures d’enseignements des langues sont fix´ees d’avance par le Minist`ere de l’´Education Nationale. Wafaa Berry Hajj, consultante en ing´enierie, pr´ecise dans son article sur «L’enseignement du fran¸cais au Liban hier et aujourd’hui »53 les diff´erents statuts que le fran¸cais tient au sein de certains ´etablissements scolaires :

Dans un grand nombre d’´ecoles, il (le Fran¸cais) fait figure de langue seconde. Plus pr´ecis´ement, dans certaines ´ecoles priv´ees de « premi`ere classe », il est presque consid´er´e comme une 2`eme langue maternelle. Dans d’autres, encore priv´ees, il occupe la place privil´egi´ee d’une langue seconde, et dans les ´ecoles publiques ou gouvernementales, le fran¸cais a le statut de premi`ere langue ´etrang`ere, l’anglais ´etant la deuxi`eme.

En effet, il n’existe aucune loi au Liban qui pr´ecise laquelle des deux langues

53. Wafa Berry Hajj. « L’enseignement du fran¸cais au Liban hier et aujourd’hui ». Dans : (), p. 77.

fran¸caise ou anglaise est la premi`ere langue ´etrang`ere, d’o`u la notion de politique linguistique. Toutefois, les mati`eres scientifiques sont donn´ees aussi bien `a l’´ecole qu’`a l’Universit´e soit en fran¸cais soit en anglais. Selon St´ephane- Ahmad Hafez54, ces langues avaient au d´ebut le statut de langues ´etrang`eres, ensuite elles ac-qui`erent le titre de langues secondes ou langue d’enseignement. Lors du s´eminaire tenu en d´ecembre 2010 sur «L’enseignement du fran¸cais dans les pays de langue arabe», Mme Bouchra Bagdady Adra55 affirme que :

La langue fran¸caise b´en´eficie au Liban d’un statut que l’on pourrait carac-t´eriser de «privil´egi´e» de premi`ere langue ´etrang`ere enseign´ee et de langue d’enseignement des math´ematiques et disciplines scientifiques dans la ma-jorit´e des ´etablissements scolaires au Liban. Cependant, dans certains ´ eta-blissements scolaires, on choisit l’anglais comme premi`ere langue ´etrang`ere et comme langue d’enseignement des disciplines scientifiques [. . . ].

Le statut du fran¸cais varie donc d’une ´ecole `a l’autre en fonction du secteur d’enseignement. Le fran¸cais pourrait donc ˆetre une langue ´etrang`ere pour certains ´el`eves issus essentiellement de l’´ecole publique o`u l’enseignement de cette langue demande `a ˆetre am´elior´e. Mais elle peut ˆetre une langue seconde pour ceux qui sont scolaris´es dans des ´ecoles priv´ees nationales ou encore langue maternelle pour ceux form´es dans des ´ecoles priv´ees ´etrang`eres et nationales conventionn´ees par la France. Il en r´esulte ainsi un r´esultat h´et´erog`ene concernant l’enseignement du fran¸cais. C’est pourquoi, un ´el`eve issu d’une ´ecole publique souffre d’un handicap au niveau des connaissances en langues ´etrang`eres, alors qu’un ´etudiant form´e dans une ´ecole priv´ee prestigieuse poss`ede une solide connaissance en langues ´ etran-g`eres. D’ailleurs, dans le secteur priv´e o`u on commence `a enseigner les mati`eres scientifiques `a partir des classes ´el´ementaires, la premi`ere langue accapare presque 70% des programmes scolaires. D’apr`es Samir Hoyek56

« les langues ´etrang`eres

54. St´ephane-Ahmad HAFEZ. « Quel environnement francophone au Liban ? » Dans : 1er congr`es r´egional de la commission du monde arabe 1.1 (2008), p. 573-595.

55. Bouchra Bagdady Adra. « Politiques linguistiques et enseignement du francais au Li-ban :situation actuelle, projets et enjeux ». Dans : Centre international d’´etudes p´edagogiques (2010). url : http://www.ciep.fr/sites/default/files/migration/conferences/l-enseignement-du-francais-dans-les-pays-de-langue-arabe/docs/actes-seminaires.pdf, p. 74.

56. Samir Hoyek. « Le fran¸cais dans l’enseignement scolaire et universitaire au Liban ». Dans : Cahiers de l’Association internationale des ´etudes fran¸caises 56.1 (2004), p. 49-56, p. 50.

d’enseignement qui sont le fran¸cais et l’anglais occupent 77,2% du total g´en´eral de l’horaire scolaire hebdomadaire, laissant 22,8% `a la langue arabe». Il ajoute aussi que la majorit´e des ´el`eves libanais sont francophones : «Notons ´egalement que 67% de nos ´el`eves sont dans des ´etablissements francophones contre 33% des les ´etablissements anglophones».

Enfin, il importe de noter que le fran¸cais est enseign´e dans les ´ecoles anglo-phones priv´ees d`es la classe de 6`eme en tant qu’une langue ´etrang`ere, il en va de mˆeme pour l’anglais enseign´e dans les ´ecoles francophones. De l`a, nous pou-vons conclure que les ´etablissements scolaires bas´es sur un bilinguisme pr´ecoce favorisent une forme de trilinguisme chez les ´el`eves, cela signifie donc que c’est le syst`eme ´educatif libanais qui est `a l’origine du trilinguisme libanais. C’est ce syst`eme ´educatif libanais bas´e sur l’apprentissage de deux langues ´etrang`eres qui est `a l’origine de la naissance du dialecte libanais moderne qui consiste `a m´elanger l’arabe, avec le fran¸cais et/ou l’anglais formant ainsi un parler original et chantant.

4.7.4 La r´epartition des ´ecoles francophones au Liban

Selon le bulletin statistique du centre de recherche et de d´eveloppement p´ e-dagogiques (CRDP), Le Liban disposait en 2014-2015 de 2874 ´ecoles. Ces ´ecoles se r´epartissent sur les diff´erents secteurs d’enseignement de la fa¸con suivante : Les ´ecoles publiques appartiennent `a l’´Etat assurent un enseignement gratuit et constituent 44.1% du total des ´ecoles libanaises. En revanche, les ´ecoles priv´ees sont payantes et repr´esentent 40.6% du total des ´ecoles. Quant aux ´ecoles priv´ees subventionn´ees gratuites, elles constituent 12.9%. Ces ´ecoles scolarisent 1002277 ´el`eves distribu´es sur les secteurs publiques et priv´es. Les tableaux 4.1, 4.3, 4.2

et4.457, ci-dessous d´ecrivent la situation de l’enseignement au Liban ainsi que la r´epartition des ´el`eves selon les diff´erents secteurs d’enseignement :

57. Source : http ://www.crdp.org

Ecole Pourcentage

Ecoles publiques 44.1%

Ecole priv´ees gratuites 12.9% Ecole priv´ees payantes 40.6%

Ecole d’Honorat 2.4%

Tableau 4.1 – La r´epartition des ´ecoles libanaises selon les secteurs d’enseignement.

Selon la mˆeme source, les ´el`eves se r´epartissent dans les diff´erents secteurs d’enseignement comme suit :

Ecole Pourcentage

Ecoles publiques 28.41% Ecole priv´ees gratuites 14.04% Ecole priv´ees payantes 53.97%

Ecole d’Honorat 3.58%

Tableau 4.2 – La r´epartition des ´el`eves en fonction des secteurs d’enseignement

Langue d’enseignement Pourcentage

Fran¸cais 39.5%

Anglais 22.7%

Fran¸cais-anglais 37.9%

Tableau 4.3 – La r´epartition des ´ecoles libanaises en fonction de la langue d’enseignement qu’elles proposent pour les ann´ees 2014-2015

La 1er langue d’enseignement ´etrang`ere Le nombre d’´el`eves Pourcentage

Fran¸cais 542085 54.1%

Anglais 460192 45.9%

Tableau 4.4 – R´epartition des ´el`eves libanais selon la premi`ere langue d’enseignement ´etrang`ere pour les ann´ees 2014-2015

Tableau4.5,4.6,4.7 and 4.858 : r´epartition des ´el`eves libanais dans les diff´ e-rents secteurs d’enseignement en fonction de la principale langue ´etrang`ere pour les ann´ees 2014-2015 :

Langue Nombre Pourcentage

Fran¸cais 526 1.5%

Anglais 35396 98.5%

Tableau 4.5 – L’enseignement d’Honorat

Langue Nombre Pourcentage

Fran¸cais 526 1.5%

Anglais 35396 98.5%

Tableau 4.6 – L’enseignement priv´e payant

58. Source : http : //www.crdp.org/sites/def ault/f iles/.

Langue Nombre Pourcentage

Fran¸cais 70208 53.5%

Anglais 65400 46.5%

Tableau 4.7 – L’enseignement priv´e gratuit

Langue Nombre Pourcentage

Fran¸cais 174940 61.4%

Anglais 10986 38.6%

Tableau 4.8 – L’enseignement public gratuit

Ces donn´ees chiffr´ees, recueillies dans les bulletins statistiques du CRDP, montrent que la langue fran¸caise reste une langue majoritaire dans l’´education libanaise puisqu’elle maintient toujours sa supr´ematie au sein des ´ecoles malgr´e l’´emergence et l’expansion de l’anglais dans tous les secteurs.

4.7.5 Les Universit´es francophones au Liban

Le Liban regroupe depuis toujours un r´eseau universitaire de grande renom-m´ee au Moyen-Orient. Apr`es avoir effectu´e une ´etude sur la situation du FLE `a l’Universit´e, Wafaa Berry Hajj compte plus de 15 Universit´es et d’Instituts priv´es et une seule Universit´e publique au Liban. Ces Universit´es proposent des fili`eres francophones et/ou anglophones. De son cˆot´e S. Hoyek affirme, lors d’un congr`es

tenu le 7 juillet 2003, que le fran¸cais est la premi`ere langue des ´etudes univer-sitaires et de la recherche puisque «[...] le fran¸cais est la langue d’apprentissage de 70% du total des ´etudiants libanais.»59 D’ailleurs, dans son ´etude sur la place du fran¸cais au Liban, St´ephane Ahmed-Hafez distingue quatre types d’Universit´e selon sa langue d’enseignement : Le premier type «A» renferme la fameuse Uni-versit´e publique «l’Universit´e libanaise» (UL= 72.458 ´etudiants), o`u les ´etudiants choisissent leur langue de scolarisation : soit l’anglais, soit le fran¸cais en plus de l’arabe60.

Le deuxi`eme type B : englobe les Universit´es proposant le fran¸cais comme premi`ere langue d’enseignement, `a titre d’exemple : l’Universit´e saint-Joseph (5 911 ´etudiants) ou comme deuxi`eme langue comme l’Universit´e Balamand (2 409 ´etudiants) et l’Universit´e de Saint-Esprit de Kaslik (4659 ´etudiants). Quant au troisi`eme type «C», il regroupe les Universit´es qui ont l’anglais comme langue premi`ere, telles que : l’Universit´e Am´ericaine de Beyrouth (AUB-6 270 ´etudiants), la Lebaneese Americain University LAU(4 292 ´etudiants), l’Universit´e de Notre Dame de Louaize (N.D.U : 3 759 ´etudiants). Le dernier type «D» englobe les Uni-versit´es dont l’arabe est la premi`ere langue d’enseignement telles que : l’Universit´e Arabe de Beyrouth (UAB : 8.898 ´etudiants) et l’Universit´e Islamique (UI : 1 318 ´etudiants).

59. Hoyek,op. cit.

60. Hafez,op. cit.

4.8 Le rˆole de la France dans la vitalit´e des ´

eta-blissements scolaires et universitaires

fran-cophones au Liban

Le fran¸cais tient une place consid´erable dans les Universit´es Libanaises. Ce-pendant, les Universit´es priv´ees optent pour l’anglais quand il s’agit de domaines scientifiques, technologiques, sous pr´etexte que cette langue assure plus de d´ ebou-ch´es professionnels comme : la m´edecine, la gestion, la comptabilit´e, la technologie de la communication et de l’information. D’ailleurs, les fili`eres francophones se r´ e-pandent de plus en plus dans les Universit´es Libanaises et se d´eveloppent partout au Liban grˆace `a la collaboration de la France avec l’Agence Universitaire de la Francophonie (L’AUF). C’est le cas de SCAC qui a renouvel´e l’accord avec l’uni-versit´e Saint- Joseph et a collabor´e avec une chaˆıne d’institutions d’enseignement sup´erieur et de recherche fran¸cais. Il en va de mˆeme pour l’Universit´e Libanaise qui a mis en place un projet de r´eforme concernant les programmes d’enseignement du fran¸cais dont les cr´edits sont de 3.250.00061 euros en 4 ans. Cette collabo-ration concerne aussi d’autres Universit´es francophones et arabophones comme Saint-Esprit de kaslik, l’Universit´e Arabe de Beyrouth et l’Universit´e Islamique.

En outre, la France a install´e le programme CEDRE62 en 1997 (coop´eration pour l’´evaluation et le d´eveloppement de la recherche) afin d’encourager la colla-boration entre les Universit´es fran¸caises et libanaises sur des projets scientifiques qui concernent le Liban. Ce programme a apport´e son aide financi`ere `a 120 pro-jets jusqu’aujourd’hui et plusieurs d’autres sont en vigueur. De plus, l’ambassade de France collabore avec la chambre de commerce libanaise ainsi qu’avec l’´ecole des hautes ´etudes commerciales (HEC) pour fonder l’´ecole sup´erieure des affaires

61. Ibid.

en 1995. Cette derni`ere propose des domaines de haut niveau en rapport avec la finance et la gestion des cadres du monde des affaires. Cette fili`ere a ´et´e un franc succ`es puisque la majorit´e de ses ´etudiants trouvent directement un poste de travail d`es qu’ils d´ecrocheront leurs diplˆomes.

Par ailleurs, le lyc´ee fran¸cais est pr´esent dans diff´erentes r´egions libanaises, `

a cela s’ajoutent les 70 ´ecoles libanaises, subventionn´ees par la Mission culturelle fran¸caise ayant pour but de former les professeurs de fran¸cais et les aider `a am´ e-liorer leur niveau de langue en leur proposant des voyages comparatifs en France : «Il s’agit d’am´eliorer la langue fran¸caise des enseignants et des directeurs en leur offrant des voyages comparatifs en France. Il est important de rendre ces ´ecoles francophones encore plus professionnelles », explique Fran¸coise Weiss63, attach´ee de coop´eration ´educative `a l’ambassade de France `a l’occasion d’une ´etude effec-tu´ee sur la Francophonie au Liban. Bouchra Adra64, charg´ee de la coop´eration francophone et des relations ext´erieures au minist`ere de l’´Education et de l’Ensei-gnement sup´erieur, d´evoile dans la mˆeme ´etude, qu’on œuvre sur deux projets en collaboration entre la France et le Liban :

D’une part, un test de connaissance du niveau de fran¸cais des enseignants du primaire et secondaire ; d’autre part, en partenariat avec l’Universit´e libanaise (UL), l’enseignement du fran¸cais sur objectifs sp´ecifiques (FOS) permettra aux enseignants de communiquer en fran¸cais avec leurs ´etudiants selon le Cadre europ´een de r´ef´erence.

Malgr´e la mont´ee en puissance de l’anglais, le fran¸cais demeure fort pr´esent dans les ´ecoles libanaises pour plusieurs raisons, d’une part la France et ses ins-tances œuvrent ardemment pour sauvegarder sa place au sein des institutions scolaires. D’autre part, les parents libanais ont toujours tendance `a placer leurs enfants dans des ´ecoles francophones parce qu’ils sont convaincus de son impor-tance pour acc´eder au trilinguisme. Presque tous les Libanais partagent le mˆeme avis selon lequel, il est plus facile d’apprendre l’anglais apr`es avoir commenc´e par

63. Diala Gemayel. « O`u en est la francophonie au Liban ? » Dans : L’Orient-Litt´eraire (2008). url :http://www.lorientlitteraire.com/article details.php?cid=31&nid=5381.

64. Bagdady Adra,op. cit.

le fran¸cais. Par le fait, les familles libanaises pr´ef`erent que leurs enfants soient trilingues. C’est la raison pour laquelle, elles les inscrivent dans des ´ecoles franco-phones qui garantissent une maˆıtrise de la langue fran¸caise comme de la langue anglaise. Samir Hoyek65, constate, en se basant sur des ´etudes pr´ealables portant sur l’enseignement du fran¸cais au Liban que :

Le peuple libanais est conscient du fait que les anglophones sont tr`es ra-rement trilingues et que le fran¸cais est la voie d’acc`es au trilinguisme. Aussi, les anglophones eux-mˆemes pr´econisent-ils l’apprentissage du fran-¸

cais comme premi`ere langue ´etrang`ere. (Ghaith et Chaaban, 2000 ; Abou, 1996)

Marcelle Khorassandjian explique lors d’un entretien avec L’Orient Litt´eraire effectu´ee en 200866 dans l’intention d’´etudier l’´Etat de la Francophonie au Liban, qu’une raison d’ordre l´egislatif justifie la forte pr´esence de la langue fran¸caise dans les ´ecoles, celle de la promulgation de la loi qui prescrit le mˆeme nombre d’heures d’enseignement de fran¸cais et d’arabe d`es le d´ebut de scolarit´e :

Les textes de loi au Liban imposent `a l’´el`eve, et ce d`es le d´ebut de la scolarit´e, le mˆeme nombre d’heures de fran¸cais et d’arabe (7 heures), parti-cularit´e francophone qui n’existe ailleurs qu’au Canada. La loi joue un rˆole de garde-fou crucial.

4.9 Les Libanais diplˆom´es en France

Nombreux sont les Libanais qui portent de leur pays pour faire leurs ´etudes universitaires en France. Lors d’un entretien le 29 aoˆut 2003 entre l’attach´ee lin-guistique universitaire `a l’ambassade de France de 1999 `a 2003 « N. Kounovsky» et St´ephane Ahmad-Hafez, le premier a affirm´e qu’un grand nombre de Liba-nais faisaient leur demande pour les DEUG et pour les DEA en France. «Nous avions 711 demandes de visa ´etudiant en 1999, et 1 467 en 2002. Il s’agit d’une

65. Hoyek,op. cit., p. 50. 66. Gemayel,op. cit.

augmentation de 100%. C’est l’Exodus» Affirme, N.Kounovsky67. C’est la crise ´economique ainsi que les prix exorbitants des Universit´es libanaises qui poussent les ´etudiants `a partir en France. Ils choisissent la France parce qu’elle se ressemble culturellement au Liban ainsi que pour ses Universit´es prestigieuses qui offrent un enseignement de qualit´e. Le tableau 4.9 suivant montre le nombre de visas demand´e pour la France entre l’ann´ee 1997 et 200268.

Ann´ee Nombre de visas demand´es Pourcentages d’avis favorables

1997 497 82.00% 1998 582 88.65% 1999 711 86.50% 2000 939 88.20% 2001 1350 90.75% 2002 1467 91.00%

Tableau 4.9 – le nombre de visas demand´es pour la France entre l’ann´ee 1997 et 2002

D’ailleurs, Lors d’un entretien avec L’Orient-le jour69 en 2015, les deux am-bassadeurs de France, Patrice Paoli, et de Grande-Bretagne, Tom Fletcher af-firment qu’un grand nombre de Libanais quittent leur pays pour aller faire leurs ´etudes universitaires en France : «De plus, la France reste tr`es largement le premier pays d’accueil des ´etudiants libanais. Sur les 12000 ´etudiants libanais `a l’´etranger, plus de 5500 font leurs ´etudes en France, sans oublier les binationaux, inscrits comme fran¸cais».

67. Hafez,op. cit., p. 128. 68. Ibid., p. 128.

69. Anne-Marie El-Hage. Dans les ´ecoles libanaises, le fran¸cais ou l’anglais ? 2015. url :

https : / / www . lorientlejour . com / article / 937383 / dans les ecoles libanaises le francais ou -langlais-.html.

4.10 Le syst`eme ´educatif francophone au Liban

est-il en bonne sant´e ?

Malgr´e la dynamique de l’anglais au Liban, le fran¸cais devance son concur-rent dans le secteur scolaire et universitaire. Comme en t´emoignent les chiffres communiqu´es par l’´ecrivain fran¸cais Alfred Gilder lors d’une conf´erence, tenue `a Beyrouth en 2013. Celui-ci affirme que le fran¸cais jouit d’un statut de langue d’en-seignement pour les sciences au sein de 2694 ´ecoles publiques et priv´ees. Il ajoute aussi que 60% des ´el`eves ont le fran¸cais comme deuxi`eme langue. Et que 1565 ´etablissements scolaires proposent seulement le fran¸cais en plus de l’arabe alors que 560 enseignent l’anglais en plus de l’arabe. D’ailleurs, lors d’un entretien avec L’Orient-le jour en 201570, les deux ambassadeurs de France, Patrice Paoli, et de Grande-Bretagne, Tom Fletcher, affirment la bonne sant´e du syst`eme ´educatif francophone au Liban. Pour ´etayer leurs propos, ils ont communiqu´e les donn´ees suivantes : «550 000 ´el`eves libanais sont scolaris´es dans des ´etablissements franco-phones selon les chiffres officiels, soit 56% de la totalit´e des ´el`eves.» N´eanmoins, ils n’ont pas ni´e le l´eger recul de la Francophonie face `a l’h´eg´emonie de l’anglais jug´ee souvent comme facile `a apprendre ce qui avait entraˆın´e une faible r´egression de 0.75% du taux des ´el`eves francophones au Liban au cours des deux derni`eres ann´ees. En revanche, le secteur public demeure majoritairement francophone avec 61% d’´el`eves mˆeme plus que le secteur priv´ee (54% d’effectif francophones). En effet, la r´egression du fran¸cais touche en particulier le sud du pays qui est devenu `

a 75% anglophone alors que le Nord reste tr`es attach´e au fran¸cais avec 90% des ´el`eves. Par contre, le fran¸cais se d´eveloppe au Chouf, traditionnellement franco-phone.

De plus, ils ajoutent que le fran¸cais ne se retrouve pas en concurrence avec