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La théorie des pionniers de la psychanalyse

Chapitre 2 : Cadre et références théoriques

I. La théorie des pionniers de la psychanalyse

Dans l’esquisse Freud montre le besoin de l’être humain de trouver dans son environnement

une personne secourable. Une personne secourable est une personne capable de décharger la

tension du nourrisson : tension générée par les besoins internes qu’ils soient physiques ou

psychiques. Freud appelle cette rencontre, entre un besoin de décharge du nourrisson et la

satisfaction de ce besoin par la personne secourable, une expérience de satisfaction. Si la

rencontre nourrisson/personne secourable n’apporte pas d’expériences de satisfaction, il en

découle des perturbations du développement physique et psychique du nourrisson plongé dans

son état de détresse. Freud articule l’expérience de satisfaction à la notion de compréhension

mutuelle entre l’enfant et sa mère (Freud S, 1895). Ce rôle joué par la relation précoce mère

bébé sera repris dans les travaux de Winnicott à travers le concept de holding (Winnicott

1958) mais aussi dans les travaux de Bion à travers le concept de contenant-contenu (Bion

1962).

Freud s’est ensuite penché sur la question qui a fait débat et qui le fait toujours aujourd’hui

chez les théoriciens de la psychanalyse : existe-t-il au début de la vie un état de non

différenciation du nourrisson avec les objets (phase narcissique) ou au contraire la

différenciation, soi objet, arrive-t-elle plus tardivement (phase objectale). La pensée de Freud

sur le narcissisme n’a eu de cesse d’évoluer tout au long de sa vie. Dans « Pour introduire le

narcissisme » Freud (1914) va utiliser la notion de narcissisme pour décrire une relation où le

sujet va utiliser son propre corps comme objet sexuel. Après avoir théorisé la seconde

topique, Freud va opposer un état narcissique anobjectal aux relations d’objets. Cet état, il va

l’appeler narcissisme primaire. Le narcissisme primaire est présent très tôt dans la vie du

nourrisson. Il constitue un état de non distinction moi-objet similaire à la vie intra-utérine. La

notion de narcissisme secondaire est théorisée comme un narcissisme par identification aux

objets.

Revenons donc à cette expérience de satisfaction chère à ce conquistador des temps

modernes. L’expérience de la perte d’objet qui a lieu lors de cette expérience, qu’elle soit

réelle ou hallucinatoire, va entrainer l’apparition des désirs. Les désirs vont entrainer la

recherche ultérieure des objets. C'est-à-dire qu’en l’absence de l’objet, son image va être

réinvestie comme représentation symbolique. Il y a une satisfaction hallucinatoire du désir.

Freud va faire jouer un rôle modérateur et inhibiteur au moi qui va intervenir pour pondérer

l’investissement de l'image mnésique du premier objet satisfaisant. Le moi va inhiber les

processus primaires qui constituent une libre propagation de l'excitation jusqu'à l'image afin

d’éviter à l’objet désiré d’acquérir cet indice de réalité réservé aux objets réels.

Freud en 1900 dans son livre « L’interprétation des rêves » va compléter cette conception de

l’hallucination par celle de l’identité de perception. Freud postule que l'appareil psychique

tend à maintenir un niveau d'excitation le plus bas possible, ou tout au moins aussi constant

que possible. Il veut éviter les oscillations de trop grandes ampleurs. La constance est donc

obtenue par la décharge de l'énergie que l'appareil psychique contient, et par l'évitement ou la

défense de l'appareil psychique envers ces excitations.

« La réapparition de la perception est l'accomplissement du désir et l’investissement total de

la perception depuis l’excitation du besoin est le chemin le plus court vers l'accomplissement

du désir. Rien ne nous empêche d'admettre un état primitif de l'appareil psychique où ce

chemin est réellement parcouru et où le désir par conséquent, aboutit en hallucinatoire. Cette

première activité psychique tend donc à une identité de perception, c'est-à-dire à la répétition

de la perception, laquelle se trouve liée à la satisfaction du besoin. Une dure expérience

vitale doit avoir transformé cette activité psychique primitive en une activité secondaire

mieux adaptée. L'identité de perception obtenue par la voie régrédiente rapide, interne à

l'appareil, n'a pas d'autre part les conséquences qui sont reliées à l'investissement, depuis

l'extérieur, de cette même perception. La satisfaction ne se produit pas, le besoin continue. Il

n'y a qu'un moyen de rendre ces investissements internes équivalents à la perception

extérieure : c'est de les maintenir d'une manière permanente, continue ; c'est ce que réalisent

les psychoses hallucinatoires et le fantasme des inanités, où l'activité psychique s'épuise à

retenir l'objet désiré. Pour obtenir un emploi mieux approprié de la force psychique, il est

nécessaire d'arrêter la régression dans sa marche, de sorte qu'elle ne dépasse pas l'image

souvenir, et puisse à partir de là chercher d'autres voies qui permettent d'établir de l'extérieur

l'identité souhaitée » (Freud S, 1900 p 481-482).

Freud théorise le principe de plaisir-déplaisir auquel il oppose le principe de réalité. Si ce

dernier réussit à s'imposer comme principe régulateur, la recherche de satisfaction ne

s'effectue plus par les voies les plus courtes, mais emprunte des détours et ajourne son résultat

en fonction des conditions imposées dans le monde extérieur. Le principe de réalité

correspond à une transformation de l'énergie libre qui circule dans l'inconscient en une

énergie liée caractérisant le système préconscient, conscient et les processus secondaires. Il y

a donc naissance du fantasme et de la représentation. Le premier étant exclusivement au

service du principe de plaisir alors que la représentation, même si elle est ici traduction des

fantasmes, est dominée par le principe de réalité.

C’est pourquoi on distingue les processus primaires et les processus secondaires pour

souligner le travail d'inhibition du moi. On trouve ici un second modèle des processus de

pensée : un double registre comprenant principe de réalité et principe de plaisir. Les processus

secondaires constituent une modification des processus primaires. Ils possèdent une fonction

régulatrice rendue possible par un moi constitué dont le rôle est de diminuer les processus

primaires. Le moi est là comme un sous-système au cœur du système qui va inhiber l'intensité

des traces mnésiques de la reviviscence hallucinatoire et donc permettre de discriminer ce qui

est réalité de ce qui veut se donner comme réalité venant de l'extérieur. Quant à la question de

la sainte-trinité psychanalytique : pulsion, affect, et représentation, Freud va théoriser des

mécanismes de défenses permettant au sujet de travailler ses désirs : le refoulement, la

censure et la répression. Ce mécanisme de répression, basé sur l’expulsion hors du champ de

la conscience, se situe dans le préconscient.

Pour l’enfant, lorsqu’apparait une montée d’excitation sexuelle dans le psychisme, si la voie

de satisfaction qu’emprunte cette montée d’excitation permet une forme de plaisir mesuré,

alors il y a une formation de représentations. Ces représentations vont être chargées d’affects

tolérables (investissement par la pulsion). A l’inverse si l’excitation ne trouve pas de

satisfaction en accord avec le développement psychique de l’enfant, ce dernier se trouve

surchargé par l’excitation qui sera traitée par le plan psychomoteur. L’excitation est

désorganisée et désorganisante.

« La pulsion est une forme d’organisation de l’excitation. Le destin d’une pulsion qui ne peut

être satisfaite est d’être déviée sur un but non sexuel (sublimation) soit arrêtée dans son

évolution (refoulement). Mais dans les situations d’excitations trop fortes le refoulement par

investissement de représentations substitutives ne peut suffire à endiguer le tsunami

d’excitations et le sujet va avoir recours au mécanisme de répression. La répression consiste

en une désinsertion entre affect et représentations. La représentation va se scinder en deux :

une image résiduelle […] sans valeur dynamique et d’autre part une imago fauteuse

d’excitations, dont la représentation constituait jusque-là une forme d’élaboration. Au lieu

d’un système représentationnel c’est un système imagoïque qui se met en place » (Denis,

2001).

Ainsi pour P Denis le moi va fonctionner dans un régime imagoïque. L’excitation ne prend

plus la forme de pulsion mais celle d’une montée de tension non élaborée. L’enfant se sent

envahi par cette tension que son psychisme ne peut travailler. Il va tenter de traiter cette

tension par le biais de l’emprise, c'est-à-dire par la mise en jeu de la motricité.

« L’excitation libidinale est déliée du registre des représentations pour surcharger l’imago.

Ce mécanisme d’absorption de la libido par un imago devenu idole interne qui en arrête la

circulation s’accompagne d’une montée de l’excitation alors même que les voies de la

satisfaction sont mises hors-jeu » (Denis, 2001).

L’excitation se lie donc à l’emprise afin de rechercher et posséder l’objet pour lutter contre le

sentiment de désorganisation psychique. Il y a une fuite dans la réalité extérieure. Dans ce

fonctionnement les imagos viennent se substituer aux instances moïques. Le surmoi est

remplacé par l’imago jouant le rôle d’une « puissance équivalente » (Denis, 2001). Il en est de

même pour l’idéal du moi. Sa dimension dynamique est perdue au profit d’un moi idéal

contraignant. Ainsi l’enfant passe d’un fonctionnement modulé par la pulsion, les

représentations, le surmoi et le refoulement, à un système basé sur l’excitation, la répression,

l’imago et le moi idéal.

Les travaux de WRD Fairbairn de 1944 viennent critiquer cette théorie freudienne

essentiellement sur le concept de libido. Pour Fairbairn, Freud développe une théorie de la

libido axée sur la recherche de plaisir et pas suffisamment sur la recherche de l’objet. Dans le

prolongement des travaux de K Abraham de 1924, il va émettre l’idée que la nature de l’objet

et la nature des relations que l’enfant a avec l’objet varient selon les stades libidinaux.

Fairbairn va mettre l’accent sur deux phases principales de développement : la phase orale et

la phase génitale. La phase orale correspond au sein puis à la mère qui donne le sein. Elle

correspond à une relation d’objet basée sur la dépendance infantile avec incorporation de

l’objet. La phase génitale correspond à l’individu sexué investi comme objet total. La relation

d’objet est ici une relation de dépendance mature caractérisée par des capacités de

différenciation moi/objet. Le passage entre les deux phases est un moment clef du

développement où la libido passe de l’identification primaire liée au narcissisme, à une

relation d’objet génital liée à l’identification secondaire. Ce passage génère une forte angoisse

de séparation. Cette idée de développement liée à l’angoisse de séparation se retrouve dans les

travaux d’Anna Freud et René A Spitz.

A. Freud (1936) va décrire plusieurs formes d’angoisse lors de la première année de vie de

l’enfant. Chacune de ces formes d’angoisse caractérise un stade du développement de la

relation d’objet. Le premier stade est le stade symbiotique. C’est le temps d’une unité

biologique mère enfant. Il est lié à un état narcissique d’indifférenciation dans lequel il

n’existe pas d’objet. Le second stade est marqué par l’apparition de la relation d’objet. La

relation d’objet a comme but d’assouvir les besoins physiologiques. C’est le stade de la

relation anaclitique. Le troisième stade est celui de la relation ambivalente sadique anale.

L’enfant cherche à dominer et à contrôler l’objet. Le quatrième stade voit apparaitre une

constante positive de l’objet intériorisé. Cette constante positive ne varie pas en fonction des

situations de satisfaction et d’insatisfaction. Enfin le cinquième stade appelé phase phallique,

est entièrement centré sur l’objet. Les conséquences de la séparation vont varier en fonction

du stade où elles se produisent. L’angoisse de séparation est celle qui survient lors du premier

stade : c’est le travail de Bowlby. Au second stade correspond la dépression anaclitique de

Spitz. La peur de perdre l’amour de l’objet survient lors du quatrième stade.

A la suite des travaux d’Anna Freud, Spitz distingue trois stades de développement. Le stade

narcissique lors des trois premiers mois de vie. Le stade pré objectal de trois à six mois. Et le

stade des relations d’objet, plus tardif, entre six et neuf mois, lié à l’angoisse du huitième

mois (Spitz et Wolf 1970).

Enfin nous allons aborder les travaux de M. Mahler, théoricienne de la naissance psychique et

de la séparation. Ses travaux intéressants, permettent de comprendre la dyspraxie

développementale car elle situe l’angoisse de séparation, non pas dans les premiers jours de

vie, mais entre douze et dix-huit mois, lors de la phase symbiotique. C’est lors de cette

période d’expression des premières difficultés praxiques, pour la grande majorité des enfants

dyspraxiques, que l’enfant lutte pour son individuation. Mahler différencie la naissance

biologique de la naissance psychologique qu’elle nomme processus de séparation

-individuation. Ce processus apporte le sentiment d’être séparé et en relation et s’accomplit

entre le quatrième et cinquième mois puis entre le trentième et trente sixième mois. Mahler a

développé le concept de psychose symbiotique (Mahler, 1980). Elle se produit lorsque la

poussée maturative de l’enfant alors que ce dernier n’est pas encore prêt à fonctionner

séparément de sa mère. Il en découlerait une panique non verbale donc difficilement

communicable à l’autre. Cette détresse entraverait la structuration du moi pouvant aller

jusqu’à une fragmentation et le développement d’une psychose infantile. Or pour Mahler cette

fragmentation peut se produire à n’importe quel moment après la première année de vie et au

cours de la deuxième. En particulier à la suite d’un traumatisme douloureux et imprévu, tout

comme un traumatisme insignifiant. Sans émettre l’hypothèse d’une psychose symbiotique

chez les enfants dyspraxiques, on trouve dans la théorie de Mahler l’idée importante d’un

traumatisme désorganisateur tardif (entre la première et la seconde année de vie). Cette

période correspond à l’apprentissage de la marche. Apprentissage difficile et source de

souffrance chez l’enfant dyspraxique. On peut donc se questionner sur le rôle de l’angoisse de

séparation lors de cet apprentissage, lors de cette autonomisation, lors de cette seconde

naissance pour reprendre les mots de Mahler. En découle la constance de l’objet lors de la

troisième année, et in fine la constance du self.

Mélanie Klein, psychanalyste, est parmi les premières à accorder une grande place aux

processus de séparation dans son œuvre. Elle s’inscrit dans la suite de la pensée de K.

Abraham. Nous allons exposer brièvement la place de la séparation et de la perte d’objet dans

son œuvre pour ensuite discuter les apports des post kleiniens (H. Rosenfeld, H. Segal, W.R.

Bion et D. Meltzer) à la compréhension de la clinique des enfants dyspraxiques.

Pour Klein, au départ de la vie psychique du petit humain il n’existe pas d’état

d’indifférenciation moi-objet. En cela elle se situe dans la pensée freudienne du narcissisme

primaire. Effectivement pour Klein la perception du moi et de l’objet existe dès la naissance.

Elle introduit très tôt la notion d’angoisse. L’angoisse est une réponse interne du psychisme

de l’enfant au travail de la pulsion de mort. Cette angoisse prend deux formes : une angoisse

persécutrice (nous préférerons la notion de position schizo-paranoïde à celle de stade) et une

angoisse dépressive (position dépressive).

Pour Klein, la première angoisse que vit l’humain en devenir est celle générée par la peur

d’être anéanti par la pulsion de mort. C’est pourquoi l’enfant se doit de projeter hors de lui

cette pulsion insupportable. C’est à partir de cette projection primordiale que va se constituer

le fantasme du mauvais objet qui menace le moi de l’extérieur et non plus de l’intérieur. La

haine de l’enfant se dirige donc vers ce mauvais objet. Mais la totalité de la pulsion de mort

ne peut être projetée et une partie reste à l’intérieur du psychisme. Du fait de ce jeu simultané

de projection et d’introjection, l’objet persécuteur devient menaçant à l’intérieur, se logeant à

côté du bon objet, protecteur, introjecté. Ainsi la peur de l’anéantissement vécue par le bébé,

pour Klein, est similaire à la conception Freudienne de la boule protoplasmique qui se défend

des excitations internes et externes afin de lutter contre l’immersion de ces dernières.

Dans la position schizo-paranoïde l’angoisse que ressent l’enfant est celle liée au fait que le

mauvais objet vienne détruire le moi et l’objet idéalisé. Ainsi le moi va s’en défendre en

utilisant des mécanismes de défenses archaïques (peu médiatisés par la pensée) de type

skizoïde (clivage bon/mauvais objet, idéalisation du bon objet et déni omnipotent mis en place

contre les peurs de persécution). H. Segal (1969) précise qu’à ce stade il n’y a pas

d’expériences de l’absence et le manque du bon objet est vécu comme une attaque par les

mauvais objets et les bonnes expériences vont être idéalisées pour être renforcées.

Dans la position dépressive le nourrisson prend conscience de sa dépendance à l’objet aimé

(la personne secourable ou du moins une partie d’elle), et que cet objet est autonome et qu’il

peut s’en aller. Il va être confronté une nouvelle fois à une angoisse issue de la peur que sa

haine et ses pulsions destructrices n’anéantissent l’objet qu’il aime tant et dont il est

dépendant. Cette dépendance à l’objet augmente en lui le besoin de le posséder, de le

conserver au-dedans de lui-même et de le protéger de sa propre destructivité. Ces

mouvements psychiques interviennent lors de la phase orale du développement psychosexuel

de l’enfant pour laquelle aimer c’est dévorer. Les mécanismes d’introjection engendrent la

peur que les pulsions anéantissent le bon objet externe mais aussi le bon objet introjecté et de

fait transforment le psychisme en chaos.

L’élaboration de cette position passe par les capacités d’intégration du nourrisson. Ce dernier

réussit à se souvenir de l’amour pour le bon objet et à le conserver lorsqu’il le hait. La

personne secourable est aimée et donc sa perte est une véritable souffrance pour le nourrisson.

Klein explique

« En franchissant cette étape, le moi atteint une nouvelle position, qui donne son assise à la

situation que l’on appelle perte de l’objet. En effet la perte de l’objet ne peut pas être

ressentie comme une perte totale, avant que celui-ci ne soit aimé comme un objet total »

(Klein 1947 p 313).

« Il se souvient qu’il a aimé sa mère et sans doute qu’il l’aime encore, mais il sent qu’il l’a

dévorée ou détruite de sorte qu’elle ne lui est plus accessible dans le monde extérieur. De

plus il l’a aussi détruite en tant qu’objet interne, ce qui est ressenti comme une mise en

morceau » (Segal, op.cit. p53-54).

Le nourrisson va alterner les vécus marqués par l’angoisse de persécution et ceux marqués par

l’angoisse dépressive lorsque l’amour l’emporte sur la haine.

M Klein décrit de nouvelles défenses que le nourrisson met en place face à l’angoisse de

séparation et à la perte de l’objet. Ce sont les défenses maniaques. Leur but est de nier la

réalité psychique de la douleur dépressive. Ces défenses se mettent en place lors de la position

dépressive et ont comme but de contrôler l’objet. Le contrôle se fait sur un mode de toute

puissance qui permet au nourrisson de vivre la perte de l’objet sans souffrance et sans

culpabilité.

Winnicott, dans son exposé à la société britannique de psychanalyse intitulé La défense

maniaque de 1935 (Winnicott, 1958), complète la théorie de Klein. Il aborde la défense

maniaque comme l’utilisation de la relation avec l’objet extérieur dans le but de diminuer la

tension de la réalité intérieure. La défense maniaque est une défense contre la dépression. Les

manifestations de la défense maniaque sont donc : le déni et la fuite de la réalité intérieure

vers la réalité extérieure. Le déni des sensations de dépression qui peuvent être remplacées par