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Chapitre 4 : Présentation des données cliniques

II. La sphère affective

II.2.   Les   échelles

II.2.1. R-CMAS

A l’échelle révisée d’anxiété manifeste pour enfant, huit sujets ont une note totale d’anxiété

significativement supérieure à la moyenne (S1, S4, S5, S6, S7, S9, S13, S15) et cinq sujets

ont un score significativement inférieur à la moyenne (S2, S8, S10, S12, S14). Ce premier

élément montre que l’anxiété est présente chez tous les enfants de l’échantillon et ce de façon

importante. Pour tout une partie des enfants de l’échantillon (S2, S8, S10, S12, S14) cette

anxiété semble entravée dans son expression donnant un profil d’enfants qui vont trop bien.

Les enfants ont une anxiété plus faible que 83% de la population des enfants de leur âge. Ce

qui évoque, dans la construction du test, des réponses faussées de la part des enfants qui

cherchent à cacher leurs émotions.

A l’échelle mensonge les sujets S5, S6, S12 obtiennent un score significativement supérieur à

la moyenne. Ces sujets produisent des réponses idéalisées cherchant ainsi un conformisme

social important. Par exemple ils aiment tous ceux qu’ils connaissent (item 4), toujours se

tenir bien, dire la vérité (item 12, 24) , ou encore toujours être gentils avec tout le monde. Les

sujets S1, S4, S7, S14, S15 donnent des réponses inverses. Leurs score sont significativement

inférieurs à la moyenne montrant par cela une opposition à ces réponses qui est systématique

pour le sujet S15.

Tous les sujets de l’échantillon présentent une anxiété dite pour la R-CMAS physiologique.

Les sujets S1, S4, S5, S6, S7, S9, S13, S15 expriment cette anxiété à travers des réponses

positives aux questions. Ils expriment des perturbations du sommeil, des cauchemars, des

maux de ventre, des mains moites, et présentent une grande agitation sur leur siège.

Les enfants S2, S8, S10, S12, S14 semblent eux, masquer cette anxiété physiologique. Ils

fournissent des réponses où tout va trop bien (les scores sont inférieurs à la moyenne d’un

écart type). Ce bien être semble être de façade. Les éléments dépressifs sont masqués,

réprimés. L’échelle de mensonge vient confirmer cette constatation. Ces enfants répondent

oui à des questions où l’on ne peut répondre oui. Ainsi ils ne se sentent jamais en colère,

disent toujours ce qu’il faut et ne mentent jamais.

A l’échelle Inquiétude/Hypersensibilité les enfants S1, S4, S5, S6, S7, S10, S13 et S15

présentent un score significativement au-dessus de la moyenne. Pour les sujets S4, S5, S6,

S7, S13, S15 ce score est supérieur à un écart type au-dessus de la moyenne. Ces enfants

expriment une grande inquiétude, une grande sensibilité. Ainsi ils expliquent avoir de

nombreuses peurs et inquiétudes (item 7 et 37). Ils sont inquiets du jugement de leurs parents

(item 10 inscrivant ici des imagos parentaux tout puissants et écrasants). De plus ils se disent

facilement blessés dans leur sentiment (item 14 et 26). On retrouve ici des problématiques

touchant le narcissisme. Ce dernier semble fragile. Ce sont des enfants se situant dans une

dépendance à l’autre prenant la forme d’une inquiétude (item 14).

Les sujets S2, S8, S9, S12, S14 présentent un score significativement en dessous de la

moyenne et pour les sujets S2, S12, S14 ce score est supérieur à un écart type en dessous de la

moyenne. Pour ces enfants les éléments dépressifs semblent masqués vu le fort écart avec la

moyenne. Ils se positionnent comme tout puissants sans aucune peur et sans que leur

sentiment soit blessé. Pour ces sujets le narcissisme semble très investi et l’autre ne peut pas

les atteindre.

A l’échelle Préoccupations sociales/concentration les sujets S1, S4, S5, S6, S7, S8, S9, S13,

S15 présentent un score au-dessus de la moyenne. Pour les sujets S6, S7, S13, S15 ce score

est à plus d’un écart-type au-dessus de la moyenne. Pour le sujet S8 ce score est à plus de

deux écarts type de la moyenne. L’autre tient une grande place dans leur inquiétude. Ce

groupe de sujets perçoit l’autre comme plus performant (item 3), comme plus heureux (item

23). A cela vient s’ajouter une vision surmoïque de l’autre. L’autre va les juger négativement

(item 11,27) voire les rejeter (item 35). La solitude tient une grande place dans leur

inquiétude. Ainsi les sujets se sentent seuls même en présence d’autres personnes (item 15).

On retrouve ici des problématiques tenant de l’absence et du besoin de la présence de l’autre.

Les sujets S10 et S12 présentent un score de moins un écart type en dessous de la moyenne.

En cela ils semblent masquer les éléments dépressifs par un retournement en leur contraire

tristesse/joie. La place et le jugement des autres n’est pas important. Les autres enfants de

l’échantillon (S2, S14) ont un score dans la moyenne des enfants de leur âge.

II.2.2. MDI-C

A l’échelle composite de dépression pour enfant les sujets S6 et S15 présentent une

symptomatologie en relation avec une dépression modérée à sévère. Les sujets S4, S5, S9, S9,

S10 S13, et S14 présentent une symptomatologie en relation avec une dépression faible à

modérée. Les sujets S1, S2, S7, S12 ne présentent pas de symptomatologie en relation avec

une dépression faible, modérée ou sévère.

Si on analyse les sous échelles, on constate pour l’anxiété que S4, S6, S13, S15 présentent des

symptômes en lien avec une forte anxiété. Les sujets S8, S9, S10 présentent des signes en lien

avec une anxiété modérée. Ces enfants expliquent ne pas savoir rester en place (item 13) ou

encore faire des cauchemars (item 47). Cependant ils ne se disent pas anxieux spontanément.

Ils disent avoir les mains moites (anxiété physiologique), des difficultés de concentration

(anxiété cognitive). Les enfants expriment aussi des problèmes de prise de décision et à

investir la position passive d’élève à l’école. La présence de phobie n’est pas révélée lors de la

passation de l’échelle.

A l’échelle estime de soi seuls les sujets S6 et S15 présentent des scores signant une mauvaise

estime de soi. Les autres sujets se situent dans le normal supérieur. Les sujets S6 et S15 n’ont

pas d’image positive d’eux même. Ils répondent favorablement aux questions types « les

enfants m’embêtent» (item 49). Les autres enfants de l’échantillon se perçoivent

positivement. Ils répondent favorablement aux questions de type : « je m’aime bien » (item

49). Les enfants de l’échantillon portent donc majoritairement un regard positif sur eux même

et se comparent positivement aux autres enfants. On notera que l’ensemble des sujets est en

difficulté avec l’appréciation de son propre corps. Ils répondent pour la grande majorité

négativement aux questions types : « j’aime bien la tête que j’ai » (item 69), ou positivement

aux questions « je me sens moche » (item 50). Dénotant ici un rapport au corps spécifique.

A l’échelle d’humeur triste, les sujets S5, S13, S15 présentent un score indiquant une intensité

modérée. Les autres sujets sont dans la moyenne haute pour S1, S6, S7, S10, S14, et dans la

moyenne basse pour S2, S4, S8, S9, S12. Les enfants de l’échantillon expriment peu une

humeur triste. Ils ne disent pas avoir le cafard (item 41) ou être malheureux (item 8). On ne

peut identifier de dysphorie chez les sujets de l’échantillon. Les sujets S2, S4, S8, S9, S12

expriment une joie de vivre importante et une certaine exubérance.

A l’échelle sentiment d’impuissance, le sujet S15 montre une grande sévérité du sentiment

d’impuissance. Les sujets S1, S5, S6, S8, S9, S10, S12 et S13 montrent un sentiment

d’impuissance modéré. Ces sujets pensent que la famille et les amis ne représentent pas un

soutien. Ces enfants pensent être en partie incapables de persuader autrui de leur accorder de

l’attention et de leur porter assistance. Les notes élevées montrent que ces sujets sont dans le

désir d’avoir plus d’appui de la part de leur famille et de leurs amis. Ils sont facilement

frustrés dans le travail scolaire où ils renoncent facilement.

A l’échelle introversion sociale, les enfants S5, S6, S15 et S1, S9, S10, S11, S13 présentent

un score élevé. Ils expriment par là une tendance à se retirer du contact social. Ces enfants

sont solitaires. Ils n’aiment pas être en contact avec d’autres enfants. Le contact avec l’adulte

n’est pas évalué dans cette échelle d’introversion sociale.

A l’échelle faible énergie, les enfants S6, S13, S15 et S4, S5, S7, S8, S9, S10 présentent un

score fort. Ils se décrivent comme apathiques et somnolents. Ils disent ne pas être en pleine

forme (item 12) et avoir envie de dormir (item 33). Ce sentiment de faible énergie est constant

chez ces enfants. L’échelle ne mesure pas les fluctuations spontanées. Ces enfants se

décrivent comme peu actifs et peu alertes.

A l’échelle Pessimisme, les enfants S5, S6, et S13 présentent des notes élevées. Ils pensent

que l’avenir ne leur apportera rien de bon. Ils s’attendent au pire venant des gens et des

situations. Les choses ne peuvent que s’empirer. Ce sentiment ne touche pas la majorité des

enfants de l’échantillon. Ils ne présentent pas un profil pessimiste.

A l’échelle provocation les sujets S6, S14 et S4, S13, S15 obtiennent un score élevé. Les

sujets S1, S2, S5, S7, S8, S9, S10, S12 présentent un score similaire aux alentours de la

moyenne. Cette échelle ne mesure pas les comportements typiques des troubles de la conduite

ou des troubles oppositionnels et provocateurs. Ce sont des troubles du comportement liés à

l’humeur qui sont ici évalués. Les enfants S6, S14 et S4, S13, S15 se perçoivent comme des

enfants à problèmes. Ils bravent ouvertement le comportement conventionnel au travers de

rébellions. Ces enfants présentent une mauvaise image d’eux même. Les sujets S1, S2, S5, S7,

S8, S9, S10, S12 essaient de se présenter sous un jour favorable à l’échelle.