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La Société Meunière et Avicole du Gabon aujourd’hui

Présentation de la Société Meunière et Avicole du Gabon (SMAG)

I- L’histoire de la SMAG : Éléments d’anthropologie des lieux de travail

3- La Société Meunière et Avicole du Gabon aujourd’hui

3.1- Les marques et insignes du pouvoir

À la porte de l’entreprise, on s’aperçoit en effet que les attitudes et les perceptions reposent sur un certain nombre de symboles imaginaires, indissociables de la notion d’autorité et de pouvoir aux yeux des ouvriers et du chercheur : les téléphones portables SMAG, la tenue vestimentaire et les véhicules de fonction.

Les téléphones « portables SMAG » sont le symbole de ce dont les ouvriers disent

totalement être privés. En fait, la SMAG octroie des téléphones mobiles portables à ses agents et surtout, à ceux qui occupent des « postes clés » et stratégiques au sein de l’entreprise: les caristes, les chauffeurs, les chefs d’équipe, les agents de maîtrise et tous les cadres. Ces téléphones portables sont des « outils de travail », et sont crédités automatiquement par l’entreprise selon les différentes catégories. Chaque mois, les cadres français et gabonais ont droit à deux cent mille francs de crédit ; les agents de maîtrise vingt-cinq mille francs ; les

opérateurs de saisis, vingt-cinq mille francs, enfin les caristes cinq mille francs. Cela, après avoir signé un partenariat avec la compagnie de téléphonie mobile Moov. En effet, ce système a été mis en place pour des raisons de service et surtout pour permettre aux agents de l’entreprise d’être mobiles afin que chaque travailleur de l’entreprise qui a un « portable SMAG », puisse être joignable et se mette à la disposition de l’entreprise. C’est ce que m’explique Séraphin Nzue Nguema un des responsables du personnel :

« Depuis que je suis chef de ce service, certains travailleurs commencent à voir

clair sur les pointages des heures de nuits et de week-end, et la prime de rendement. Les jours de repos sont désormais bien suivis. Les catégories vont se suivre au fur et à mesure, mais il faut seulement être patient. C’est vrai que dans ce service, les gens qui sont avec moi font beaucoup de sacrifices : travail de nuit au port pour aller décharger les bateaux. Et parfois, ils sont joints au téléphone à n’importe quel moment de la nuit et de la journée, et cela, peu importe l’heure. Dans ce service, il faut vraiment être disponible et j’ai demandé à la direction de donner les téléphones portables SMAG à toute la main d’œuvre de mon équipe, afin que chacun soit contacté à temps et pour que le travail ne puisse pas prendre du retard »61.

Le téléphone « portable SMAG » est le symbole de ce dont les ouvriers disent être totalement privés ; la liberté de recevoir les appels et surtout être en contact permanent avec la Direction, la liberté également de téléphoner pour des raisons de service ou autre sans se soucier de la durée de la communication. Ce qui renforce l’image qu’on a de lui et change radicalement son statut. S’il a déjà un « portable SMAG », c’est qu’il a franchi un échelon ou est en passe de connaître une progression dans l’entreprise.

La tenue vestimentaire est un marqueur très fort de différenciation de catégorie

socioprofessionnelle à la SMAG. En effet, elle permet de ranger et de classer les agents de l’entreprise, par rapport à leur service et surtout à leur catégorie. L’entreprise donne à chaque service les tenues (salopettes, et les deux pièces) dont la couleur permet de reconnaître l’atelier d’appartenance. Et le port de l’uniforme reste obligatoire pour tous les ouvriers des magasins et ateliers. Or tous les employés de bureau sont dispensés de cet uniforme et circulent librement dans l’entreprise en « tenue de ville ».

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Séraphin Nzue Nguema est un agent de la Direction du Personnel de la SMAG il est au premier bureau (à la guérite) de la société, il a 32 ans, Célibataire avec deux enfants, Clan Effack, il est de Bitam.

Les « véhicules de fonction » permettent nettement d’identifier les « cadres

supérieurs » et les « cadres hors catégorie ». Pour les ouvriers, ce sont les « grands patrons », les « grands chefs » de l’entreprise, facilement remarquables par leurs véhicules qui portent l’insigne SMAG. Ces véhicules sont parfois à usage personnel, puisque ces derniers ont en charge la totale responsabilité des voitures de l’entreprise. Ils sont à leur disposition les week-ends et pendant les vacances. En même temps, ils bénéficient des « bons de carburant » et d’achat dans les hypermarchés de la capitale chaque mois. Dans cette nomenclature, on retrouve les cadres nationaux qui occupent les « grands postes ». À cela s’ajoute, les quatre cadres français qui occupent les postes de directeurs dans les quatre Directions de la SMAG (Direction commerciale, Direction technique, Direction financière et à la Minoterie). En fait, les « véhicules de fonction » n’ont pas tant de valeur parce qu’ils sont des véhicules, mais parce qu’ils font étalage de l’autorité que les grands patrons incarnent et s’approprient. D’ailleurs, comme le souligne un agent d’exécution, le comportement d’un « grand patron/grand chef » lorsqu’il est piéton ou en voiture change entièrement. Il est naturellement cordial lorsqu’il est à pied, s’arrêtant pour serrer des mains des ouvriers comme le fait d’ailleurs un homme politique lors des échéances électorales quand il fait un « bain de foule »62 afin de séduire et de rassurer la population. Il s’efforce tout de même de prendre des nouvelles de la famille pour savoir « si tes enfants vont bien, s’ils vont à école ». Ils cherchent surtout à savoir si l’ouvrier fait bien son travail. Parfois, dans les magasins, il se salit les mains en s’essayant de soulever les sacs de farines et d’aliments. En voiture, le patron devient

« fier et à peine il soulève la main pour vous dire bonjour ! ». Il « ne connait plus personne »

conduisant à toute vitesse les yeux rivés et fixés droit devant. Bien plus encore, tous ces cadres sont logés par l’entreprise, avec l’assurance d’avoir un service d’entretien de l’espace vert et un personnel de sécurité pris en charge par la SMAG.

Ces privilèges permettent de saisir toutes les stratégies d’approche ou d’éloignement, conscientes ou non de la part des hommes, des femmes de l’entreprise. Stratégies auxquelles fait exactement écho la minutieuse hiérarchie de la SMAG qu’énoncent tous les agents d’exécution.

Et pourtant, aucune rivalité apparente n’existe entre les différentes catégories socioprofessionnelles (agent d’exécution, agent de maîtrise, cadre) qui, au contraire, continuent à fédérer et unir leur destin à celui de l’entreprise. Comme ils le font depuis sa création dans les années soixante. En effet, la SMAG a toujours ouvertement préféré

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Pour en savoir plus, lire les analyses d’Yves Pourcher, Politique parade. Pouvoir, charisme et séduction, Paris, Seuil, janvier 2007, 234 pages.

employer les habitants des quartiers environnants : Lalala à droite, Lalala à gauche, Lalala Dakar, IAI, Ozoungue, Akaë, Soduco, Ozangué, etc.

Ce qui est pourtant difficile à ignorer, lorsqu’on est à l’intérieur et au cœur des différents services et de certains magasins de l’entreprise, c’est qu’on pourrait appeler les « structures élémentaires » de l’autorité. Au niveau du magasin, elles font l’objet d’un discours explicite de la part du chef du magasin œufs63

par exemple. À l’intention du « jeune chercheur, ou stagiaire » qui, dès ses premiers jours passés dans ce magasin, en connaît les rouages essentiels. Ainsi, on m’a appris que le magasin œuf est scindé en deux clans, d’un côté les Fang et de l’autre les non-fangs « Bilop »64

. On m’a également enseigné qu’au sein de

la population des Fang ; il y a celle de l’Estuaire qui se disent autochtones, autrement dit propriétaires de la SMAG du fait du lieu d’implantation de la société qui occupent les postes de responsabilité à l’exemple du Directeur général actuel et son adjoint; et celle du Nord, du Gabon qui sont considérés comme les « imposteurs » et les « envahisseurs ». Par la même occasion, le chef du magasin ne manque pas de me présenter son adjoint qui est son cousin fang également du Nord. L’appréciation peu gratifiante portée sur le travail des parents des dirigeants est corroborée par les propos des employés qui trouvent que les membres de la famille du dirigeant se comportent comme des « super-patrons » et des « super-chefs » qui donnent des ordres et qui, à leur tour, n’en reçoivent de personne. C’est ce qu’affirment les propos de cet agent d’exécution de 28 ans du magasin œuf :

« Tous les membres de la famille du patron n’aiment pas effectuer les tâches qui leur sont confiées. Ils préfèrent donner des ordres ; parfois, ils confient leur boulot aux collègues. Lorsque le dérapage est flagrant et que nous ne pouvons pas le résoudre à notre niveau, nous faisons appel au patron qui doit ramener sa famille à l’ordre. Un jour, notre patron a fait des remontrances à son petit frère en notre présence en ces termes : tu n’as aucun droit sur cette entreprise et encore moins sur le personnel (…); ou tu travailles comme tout le monde et entretiens de bonnes relations avec les collègues où tu rentres au quartier retrouver tes frères qui préfèrent vagabonder dans les rues de Libreville (…) »65

63 Le Chef du magasin aliment, est originaire du Nord Gabon, notamment de la ville de Minvoul, il est de l’ethnie fang, marié et père de 3 enfants, du clan Essangui. Depuis qu’il est à la SMAG, il a déjà fait embaucher trois personnes originaires de sa ville qui sont sous sa responsabilité dans son équipe.

64 Les Fang désignent les « Bilop », tous les ethnies qui ne parlent pas la langue fang, ou encore tout simplement les non-fang.

Cette attitude est une constante dans les ateliers et magasins de conditionnement. Il suffit d’écouter les employer « raconter leur famille ». On voit alors surgir des « frères » fort éloignés, dont on a bien du mal à expliciter le lien de parenté, parfois qui les lie. Ainsi, au magasin œuf, le chef du magasin se réjouissait-il de travailler avec son adjoint qu’il appelait « moadzang », c’est-à-dire « frère » en langue fang. Or, à y regarder de plus près, le terme « moadzang » est pour le moins discutable. Le chef du magasin n’est pas du même clan que son adjoint. Mais les deux sont de la même ethnie fang, parle la même langue, ils sont du Nord Gabon et du même département. Le fait de travailler ensemble a, en quelque sorte, créé une nouvelle sorte de parenté, empruntant autant à l’entreprise qu’à l’ethnie ou au territoire. Parenté fortement vécue puisqu’ils sont inséparables depuis de longues dates, partageant tout leur temps libre, s’adonnant ensemble aux mêmes loisirs.

On le voit, la direction de l’entreprise privilégie, à l’évidence, les relations familiales. Elles jouent un rôle essentiel dans les critères de recrutement. Et comme si cette préférence de la direction ne suffisait pas, les employés ont définitivement imposé la filiation, la parenté comme valeur première. En effet, lors d’une forte activité et parfois afin de pouvoir honorer son carnet de commandes dans les délais, avant la fermeture pour les congés annuels des grandes vacances, la SMAG fait appel à un personnel temporaire et il n’est pas recruté et choisi au hasard. Ce sont essentiellement les parents, enfants, neveux, cousins, beaux-frères et d’autres connaissances des employés qui occupent ces divers postes. Le personnel de l’entreprise revendique cette habitude comme un acquis social. « Quand nos enfants

travaillent pendant les vacances, cela nous aide et nous soulage à la rentrée des classes »,

affirme Joachin Etoughe Assame agent d’exécution, père d’une famille de quinze enfants. Cependant, là n’est pas la seule bonne volonté patronale. En effet, il s’agit plutôt d’un privilège acquis de haute lutte par les habitants du quartier Lalala au début des années soixante-dix lors de l’implantation de la SMAG. La question s’était posée de savoir « qui allait-on prendre pour cette période de vacances afin de remplacer le personnel qui ira en vacances ».

« (…) il faut d’abord prendre les enfants du village, c’est-à-dire ceux de Lalala,

qui sont les nôtres. Ce serait plus normal, affirme-t-on. Cela pour éviter les retards, ils arriveront à l’heure au travail. Et cela évitera à l’entreprise de

prévoir un véhicule pour les transporter tous les jours. J’en connais plein, des enfants de Lalala qui ne demanderaient pas mieux que de venir »66.

Voilà donc quelques éléments qui permettent de décrypter l’intensité du lien manifeste qui unit la SMAG et parenté. En effet, chaque sphère se nourrit de l’autre tout en l’alimentant. La famille est sans cesse confortée et renforcée par l’entreprise. Et au regard du contexte, le processus n’est pas près de s’éteindre. En œuvre depuis la création de l’entreprise, il s’est renforcé encore avec le fort développement économique et capitaliste qui traverse les pays du Sud. Y voir la conséquence d’un recrutement local est réducteur.

On retrouve, à travers ces propos, les « problèmes » de gestion des ressources humaines qui tiennent au mélange des ethnies et à la présence des membres de la famille du dirigeant dans l’entreprise. Ces méandres semblent résulter davantage de l’obligation à recruter des membres de la famille à laquelle certains cadres ont du mal à se départir.

3.2- Les « souleveurs de sacs »

Qui sont-ils ? Le chargement est considéré comme un espace réservé aux « débutants », aux « nouveaux ». En effet, les manœuvres savent très bien que la direction de l’entreprise n’a pas de choix : « On n’ira pas chercher un Gabonais qui a fait l’“école des Blancs” ou un Français pour venir soulever les sacs de farines ou d’aliments ». À la SMAG, les « souleveurs de sacs » ont conscience d’être les véritables piliers de l’agroalimentaire : « C’est le chargeur qui fait le gros du boulot ici à la SMAG », affirme Gildas Abaghe, jeune chargeur de 28 ans du magasin farine interrogé en plein travail sous le soleil.

En fait, la cartographie générale de la SMAG retient d’emblée l’attention. Les installations sont réparties sur trois niveaux, séparés par de petits espaces verts et des routes. Un bâtiment administratif (Direction) a un étage peint en blanc, un parking réservé aux personnels de la direction, bien entretenu, occupe l’espace supérieur. Sur ce parking réservé aux « cadres », toutes les places sont nominatives ; le pouvoir sans doute se dessine sur les pancartes : Directeur général (DG), Directeur général adjoint (DGA), Directeur financier (DAF), etc. Puis longeant la route, on trouve un autre parking réservé aux visiteurs et aux clients, d’une vingtaine de places. Plus loin, on trouve un long bâtiment qui abrite le magasin

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Cet extrait résume (entretien groupé) en grande partie les propos des responsables et cadres de la zone d’implantation de la Société Meunière et Avicole du Gabon.

œufs, quelques bureaux de certains chefs de service, les ateliers d’entretien, le foyer qui sert de salle de repos et de détente pour les travailleurs, etc. De l’autre côté, on trouve les hangars ondulés de tôles et d’autres bâtiments qui abritent les différents magasins alimentaires et farines situés à l’arrière du bâtiment. Ces deux magasins abritent les « souleveurs de sacs ». C’est là la face cachée de la SMAG. L’espace de la SMAG se compose comme un parcours social. S’élever sur le terrain, c’est grandir.

Photo 6: Une vue du parking des cadres (cliché Biveghe Bi Ndong Wilfried), la SMAG, 22

août 2011, à 16 h.

Sur cette photo, nous voyons deux véhicules sur un parking de la Direction générale de la SMAG. Ce parking est réservé uniquement aux cadres de l’entreprise. Les deux voitures sont les véhicules de luxes de marque Toyota (Prado). Ce sont les voitures de fonction, mais les cadres s’en servent aussi pour les besoins personnels (puisque les week-ends et les vacances ces derniers les gardent). Selon un mécanicien de l’entreprise, l’entretien de ces véhicules se fait sur place aux frais de la société, même quand une panne, ou un accident s’est produit pour des raisons extraprofessionnelles. Ce qui va retenir rapidement mon attention sur ce parking, c’est le fait que toutes les places sont nominatives selon la hiérarchie de

l’entreprise. L’intérêt de cette photographie est de montrer que la place de chaque cadre sur le parking correspond à son statut dans la hiérarchie de l’entreprise.

Dans les magasins et ateliers, chacun des responsables bénéficie d’un bureau personnel avec un téléphone qui traduit les signes de pouvoir. Ils sont en théorie largement ouverts à ses collègues. Mais dans la pratique, on s’aperçoit que la fréquentation et l’usage qu’ils en font sont étroitement liés aux affinités. Installé parfois au niveau des sacs de farines et d’aliments, ce bureau est en réalité un endroit comme les autres. Il n’a pas de secrets pour les ouvriers qui n’éprouvent aucune gêne à s’asseoir sur la chaise des chefs et à fouiller dans les tiroirs et dans les armoires. Ils s’y sentent « chez eux ». Ces bureaux sont devenus un endroit de détente à leur entière disposition où le responsable et son matériel ne sont plus que tolérés, parfois déportés dans un coin du magasin. Cette proximité contraste fortement avec l’attitude des ouvriers, partagés entre réticence et indifférence, à l’égard des bureaux climatisés. Réticence, car ils ont le sentiment que cette position particulière est entretenue parce qu’ils n’ont pas fait l’« école des Blancs ». Indifférence, car associés au pouvoir hiérarchique, aux « grands patrons ». Ces espaces de travail sont parfois même méconnus par les ouvriers qui refusent absolument d’y rentrer.

Cela ne veut pas autant dire qu’ils refusent l’idée de s’élever, mais c’est autour de leur espace-temps-machine que se construit et s’expose le statut de chacun et que se concentrent leurs efforts. Rien ne semble justifier une compétition entre « souleveur de sacs », ni salaires plus élevés, ni primes, ni compétence particulière ou changement de catégorie rendant le travail moins ennuyeux. Rien en apparence, si ce n’est le prestige d’avoir un travail salarié. Ils sont le monopole de quelqu’un, qui trouve là parfois l’occasion de se différencier de la masse des « souleveurs de sacs ». Un exemple concret va illustrer cette impression, c’est celui des

« caristes ».

Ces travailleurs qui approvisionnent en palettes de farines et en aliments les différentes chaînes de l’usine travaillent assis sur les promontoires que sont leurs engins de transport. Ils n’en descendent que de leur plein gré, surtout pour une pause. Comme le souligne Véronique Moulinié (1993), quand un objet gêne leur passage, ils klaxonnent parfois agressivement. Très rapidement, un journalier vient retirer l’obstacle, abandonnant temporairement son travail.

Photo 7: Un cariste en activité (cliché Biveghe Bi Ndong Wilfried), la SMAG, octobre 2010,

à 13 h 20.

L’image plus haute nous présente Éric, un jeune cariste de 38 ans. Elle a été prise pendant qu’Éric était en pleine activité. En effet, il passe ses journées assis sur cette machine (Hister) et circule dans tous les services de l’entreprise afin de se rendre utile. Il est surtout sollicité par le service commercial. À chaque fois, les souleveurs de sacs des différents magasins ont toujours recours à lui, pour les alimenter en palettes de farines et d’aliment pour bétails ainsi que pour le chargement de camions et de conteneurs. L'un des objectifs de cette photo était de faire ressortir qu’Éric, le cariste se balade souvent dans l’entreprise, même quand il n’a rien à faire de précis. Il prend tout son temps. Pour les souleveurs de sacs, il retarde le plus souvent leur travail et se prend pour un petit chef.