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SPECIFICITE DU ROLE ECONOMIQUE DE L'ETAT

D’AUTONOMISATION DU SECTEUR DE LA SANTE

B) L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR:

1.4. LA RENTE PETROLIERE

Après l’indépendance, l’Algérie devient un véritable pays pétrolier. Sa production n’est plus négligeable dès le début des années 1960 mais c’est, semble t-il, de gaz naturel que le sous-sol algérien est riche. Cependant, sa nature de pays pétrolier ne se confirmera que lorsque l’Algérie, abandonnant ses traditionnelles sources de production agricole, utilisera à plein son potentiel pétrolier pour

accroître ses revenus et passer d’un modèle économique à un autre. 1

Le secteur des hydrocarbures devient, de ce fait, un levier de développement économique. Il participe profondément à la transformation des structures économiques et améliore le bien être de toute la société.

En instaurant cette politique dans ce secteur, l’Algérie a voulu profiter d’abord de cette ressource et, pour cela, a détruit le mythe qui veut que les pays en voie de développement soient incapables d’exploiter eux-même leurs richesses.

L’expérience vécue par l’Algérie dans le secteur des hydrocarbures a démontré que l’industrie pétrolière n’est pas l’apanage des pays industrialisés et que les pays en voie de développement, propriétaires de réserves importantes en hydrocarbures, peuvent parfaitement prendre en main les activités pétrolières et soustraire ainsi un secteur vital de leur économie à l’emprise des intérêts étrangers.

C’est à l’indépendance que reviendra le rôle décisif de créer de nouvelles sources de revenus. C’est elle qui doit accroître les postes de travail et substituer progressivement la production nationale aux importations.

Il s’agit, en premier lieu, d’assurer une base solide au développement industriel et de valoriser les ressources naturelles. Ce sera le rôle des industries sidérurgiques et pétrochimiques.

En second lieu, l’industrie s’assignera pour objectif la fabrication, sur le sol national, de ses propres biens d’équipement et s’attachera à promouvoir les industries de transformation des hydrocarbures en produits qui pourront satisfaire les différents besoins de toutes les activités économiques afin de contribuer à l’indépendance économique.

La mise en valeur du pétrole et du gaz ne consiste plus à produire et exporter des matières premières brutes. Elle consiste, de plus en plus, à tenir

1

compte des progrès rapides de la science pour produire une production diversifiée dans des conditions optimales de rentabilité. C’est pour cela que tout est fait dans notre pays pour que soit valorisée, dans la plus large mesure possible, la production dans les industries connexes ou complémentaires de l’industrie des hydrocarbures proprement dite. 1

La mise en place du système productif des hydrocarbures est le résultat d’une double démarche:

- la récupération des moyens de production des hydrocarbures mis en place et exploités par les intérêts étrangers, Français pour l’essentiel.

- le développement d’un appareil de production intégré couvrant les opérations pétrolières et gazières, depuis la recherche et la production jusqu’à la distribution des produits transformés.

Les objectifs fixés au système productif des hydrocarbures sont:

a) la maximisation, au bénéfice de l’Etat, du surplus provenant de l’exploitation des hydrocarbures,

b) la satisfaction de la demande intermédiaire et finale en énergie et produits dérivés des hydrocarbures .

Nous concluons que la politique volontariste qui a été instaurée dans le cadre d’une «formule révolutionnaire» a intensifié l’investissement dans ce secteur. M. Mékidèche nous indique le montant des investissements qui s’est élevé pendant la période de 1967 à 1968 à 75 milliards de DA répartis comme suit 2:

1

La politique pétrolière de l’Algérie, évènements, études et déclarations, Tome I, 1965 – 1967, Alger, 1972, p.29. 2

Tableau 5: Evolution des investissements dans le secteur des hydrocarbures

Plan de développement Montant des investissements - plan triennal (1967-1969)

- 1er plan quadriennal - 2ème plan quadriennal

3,4 milliards 11,2 milliards 60,1 milliards

Source: M. Mékideche, Le secteur des hydrocarbure en Algérie, p.45.

Les ressources en hydrocarbures ont transformé l’Algérie, durant les années 1970, en mono-exploiteur. Ce n’est que depuis 1982 que les autorités ont pris conscience de la fragilité à laquelle peut exposer cette trop forte dépendance d’une seule ressource de l’exportation. 1

1.4.1. PLAN VALHYD

Le plan de développement des hydrocarbures semble tirer son fondement doctrinal de la Charte Nationale qui constitue, depuis sa promulgation, la source politique et idéologique de la stratégie de développement. 2

Le plan envisagé par l’Etat algérien comme moyen financier de développement économique industriel est de grande envergure. Ainsi, par l’intermédiaire de la valorisation du système productif du pétrole, l’Algérie intègre à son économie une base industrielle solide qui peut assurer au pays les moyens d’une économie industrialisée et autonome. La philosophie de ce plan a visé l’exploitation de la totalité des réserves d’hydrocarbures constatées dans le sous-sol algérien en trente ans (1976-2005), afin d’industrialiser le pays.

En réalité, l’option VALHYD est la solution de facilité pour échapper à une gestion économique rigoureuse sous contrainte budgétaire. L’argument choc avancé pour justifier cette option était que d’ici trente ans les réserves seraient peut

1

A. Henni, Economie de l’Algérie indépendante, Editions ENAG, Alger 1991, p. 45. 2

être épuisées mais que l’industrie aurait entre temps pris le relais des hydrocarbures. 1

Par conséquent, après 1979, un changement stratégique a eu lieu à propos de la décennie 1967- 1987. Cependant, les effets de l’industrie industrialisante en amont et en aval de la réalisation et du fonctionnement par l’exportation d’hydrocarbures sont minimes. Par ailleurs, l’investissement des hydrocarbures ne pouvait se poursuivre sans faire avancer d’autres secteurs, notamment les infrastructures sociales qui connaissaient à l’époque un retard qui pouvait provoquer un danger social pour le pouvoir.

Les années 1980 ont traduit une volonté qui a émergé, après avoir remarqué que ce plan allait enfermer le pays dans une équation dangereuse: exporter du pétrole pour accroître les ressources, pour valoriser et exporter davantage de pétrole.

Ainsi ce secteur a reçu la priorité en matière d’investissement car son développement devait satisfaire les besoins de l’économie nationale et ceux de la population en énergie, en matières premières industrielles, en produits finaux et en moyens de financement. Cependant, il s’est avéré que la stratégie d’industrialisation a été extravertie et a généré des aspects négatifs, en particulier des déséquilibres sectoriels entraînant un appel exagéré aux ressources extérieures et une croissance économique déséquilibrée. En conséquence, la politique nationale a été de limiter la vulnérabilité du pays vis à vis de l’extérieur.2

1

M. Hadjseyd, L’industrie algérienne, crise et tentative d’ajustement, Editions L’Harmattan, Paris 1996, p. 144. 2

M.N. Thabet, Le secteur des hydrocarbures et le développement économique de l’Algérie, Editions OPU, Alger 1989, p. 290.

SECTION 2. REORIENTATION STRUCTURELLE DE