• Aucun résultat trouvé

ANALYSE DE L’ACTION DE L’ETAT DANS LA THEORIE ECONOMIQUE

A) LES BIENS INDIVISIBLES AUX COLLECTIFS:

Il s’agit de bien consommer pour l’ensemble des membres d’une collectivité. Par opposition à un bien individuel, ces biens sont indivisibles ou collectifs, car il est difficile de connaître chacun de leurs acquéreurs (les exemples classiques sont la défense nationale, la médecine préventive, l’environnement). Ils sont, de ce fait, pris en charge par l’Etat, produits et financés par lui.

Samuelson, quant à lui, prétend que les biens collectifs ne sont pas rationnés et que leur utilisation par l’individu « A » n’entraîne aucun coût pour « A », ce n’est justement pas le cas des consommations collectives essentielles telles que l’éducation et les hôpitaux. Cela serait-il aussi vrai des fonctions plus souveraines telles que la justice et la police ?

Selon Samuelson, La formation du domaine des services publics émerge de l’image libérale de l’Etat, les valeurs sont déterminées par les préférences des individus, cela conduit à la maximisation des valeurs-produits.

Il existe certains biens désirés mais non produits de manière satisfaisante car les lois de la propriété privée ne s’y appliquent pas correctement. Plus la capacité qu’a un individu d’exercer sa propriété sur un bien est limitée, alors que son profit

dans la production est élevé, et moins l’économie naturelle sera efficiente. La production collective devient alors nécessaire.

3.3.2. L’ETAT AGENT ECONOMIQUE CENTRAL DANS LE DEVELOPPEMENT DES ACTIVITES ECONOMIQUES

La théorie Keynésienne considère l’Etat comme un sujet, un centre de décision placé au-dessus de tous les agents et imposant à ces derniers ses vues au même titre qu’un arbitre.

Cette théorie part de l’affirmation que l’intérêt n’est pas la somme des intérêts particuliers, pas plus qu’une société ne se résume à la somme des individus qui la composent.

La mission politique de l’Etat est de réaliser l’intérêt général à travers et par delà le jeu des intérêts particuliers. Il est des biens qui sont collectifs par nature et qui doivent donc être publics, l’Etat a donc pour nature et pour mission d’exprimer et de réaliser tout ce qui est collectif.

Cette théorie, que nous avons brièvement rappelée, se rattache à la thèse des biens collectifs qui est née de la constatation de l’existence de biens dont la production et l’échange ne sont pas directement régis par la loi du marché et du profit.

Dans ses premières œuvres, Keynes a réclamé un interventionnisme plus accentué qui se caractérise par un élargissement et s’affecte sur un plan global et un dépassement des principes dégagés par les économistes néo-classiques. L’action de l’Etat est née en rapport avec la crise gigantesque de 1929 à la suite de laquelle Keynes a sollicité un changement de politique économique. La politique économique Keynésienne, préoccupée par la lutte contre la chômage et la remise du système sur les rails habituels, insiste sur la nécessité de réaliser dans toute la mesure du possible une baisse du taux d’intérêt. Cette baisse peut être obtenue grâce à une politique libérale de création de monnaie. Or, selon Keynes, cette

manière de procéder n’assure pas suffisamment d’investissements privés, l’Etat doit également développer ses investissements.

En se basant sur le multiplicateur, Keynes peut préciser que l’investissement effectué par l’Etat augmente rapidement l’emploi et le revenu et par conséquent la consommation. Le problème qui reste posé pour l’auteur est celui du plein emploi. Une assez large socialisation de l’investissement s’avère être le seul moyen d’assurer le plein emploi 1.

Pour la conception Keynésienne, l’intervention de l’Etat est devenue nécessaire, mais son champs d’action ne doit pas s’étendre jusqu’à embrasser toute d’activité économique. Etant donné que l’ordre économique est harmonisé, le seul handicap est lié à l’incapacité de réaliser la stabilité du plein emploi, cet handicap sera par conséquent surmonté par l’action de l’Etat.

L’interventionnisme étatique, chez Keynes, consiste à mener une action globale qui permet de régulariser et de faire progresser le système capitaliste et non à se cantonner dans certaines zones ou de se spécifier à telle ou telle activité. Mounier souligne cet interventionnisme ainsi: « la mise en évidence de contraintes spécifiques au niveau macro-économique (en particulier la découverte du caractère accidentel des équilibres du plein emploi) mais, en même temps l’affirmation de la description des possibilités de régulation de l’économie globale par des thérapeutiques appropriées, constituent un véritable appel lancé à l’Etat ».

Puisque aucun agent naturel n’est susceptible d’opérer les corrections nécessaires, l’Etat doit donc combler ce vide en dépassant son rôle initial d’arbitre bienveillant et de producteur neutre pour assurer désormais la charge supplémentaire de la régulation du système2.

1

J. M. Keynes, Théorie générale de l’emploi, de l’intérêt et de la monnaie, Editions Payot, Paris 1969, p. 149. 2

L . Monnier, Capitaux publics et stratégie de l’Etat, le rôle économique du patrimoine industriel et commercial de l’Etat, Editions Presses Universitaires de France. Rouen 1977, p. 26 à 31.

Dans les économies capitalistes développées, l’action de l’Etat s’exerce en vue d’assurer les équilibres globaux selon quatre axes principaux1:

- par les prix des biens et services publics qui, étant issus d’une production publique dont les modifications se propagent dans les industries clientes, influencent les coûts de production privés,

- par les salaires dont les augmentations accordées dans les activités de l’Etat tendent à gagner rapidement ceux du secteur privé,

- par le canal des flux réels et monétaires qui relient les entreprises publiques à leur environnement (flux des acquisitions et flux des ventes),

- par les activités économiques de l’Etat qui influencent, par leur comportement et par leur réalisation, les attitudes et les anticipations du secteur privé.

Tous ces éléments représentent des outils que l’Etat regroupe de façon cohérente en vue d’une action anticyclique appelée fonction de régulation du fonctionnement du système capitaliste.

L’Etat va intervenir directement ou indirectement, soit par la socialisation des investissements soit par la modification des propensions à consommer, en vue d’assurer un équilibre de plein emploi et trouver une solution à l’inégalité des fortunes. En raisonnant dans le cadre de l’économie capitaliste, L. Keynes opte pour un accroissement de l’investissement par l’intermédiaire de l’Etat.