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L’ETAT D’APRES L’ECONOMIE CAPITALISTE

ANALYSE DE L’ACTION DE L’ETAT DANS LA THEORIE ECONOMIQUE

SECTION 2: L’ECONOMIE PUBLIQUE EN TANT QUE SCIENCE DU COMPORTEMENT DE L’ETAT

2.2. L’ETAT D’APRES L’ECONOMIE CAPITALISTE

Dans les économies capitalistes, et sous l’angle macroéconomique l’Etat est considéré comme un agent économique au même titre que les entreprises ou les ménages.

L’Etat est un producteur de biens et de services non-marchands (défense, justice …) ou marchands (télécommunications). En outre, les administrations publiques effectuent des transferts considérables de ressources de certains agents. Elles prélèvent des impôts ou des cotisations sociales et les orientent vers d’autres agents économiques auxquels elles versent des prestations en nature (comme les remboursements) de soins ou des prestations financières (comme les allocations).

L’Etat et l’administration publique réglementent la vie économique et sociale. L’activité réglementaire d’Etat, par l’intermédiaire de ces administrations, n’a pas d’influence à caractère économique.

Par des moyens importants et diversifiés, l’Etat a la vocation d’essayer d’influencer positivement l’évolution des variables macro-économiques (en particulier celles qui constituent le « carré magique » défini par Kaldor: croissance, plein emploi, niveau des prix stable, équilibre extérieur).

La fixation de ces objectifs macro-économiques et l’utilisation de ces moyens pour les atteindre constituent la politique économique. 1

Dans ce contexte, les interventions de l’Etat se sont multipliées et les moyens utilisés sont devenus plus perfectionnés. A l’heure actuelle, nous ne pouvons plus interpréter l’Etat comme un ensemble de services administratifs affectés à des tâches bien définies, comme la défense nationale, la police …Nous devons l’analyser en tant qu’organisation de grande dimension avec des structures plus complexes.

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Aujourd’hui l’économie publique a évolué en tant que science. Plusieurs économistes ont contribué à son développement. De ce fa it, et de tout temps, elle a tenté de résoudre l’influence qu’elle subit de la part des politiques dominantes.

Durant toute la préhistoire de l’économie politique qui va de l’antiquité à l’ancien régime, l’économie tout entière était sous la tutelle et au service du Prince. Pour cela, l’économie publique a relativement tardé à se développer et surtout à s’affirmer. Ce fait est suffisamment important pour que l’on s’arrête un instant sur les principales étapes de son développement.

Adam Smith s’est adonné au développement de l’économie publique, nous pouvons le considérer comme le père de l’économie politique moderne. A son époque, Adam Smith a été fasciné par le « mystère » de l’échange marchand - par l’intermédiaire de la main invisible - qui assure les transactions entre les individus qui ont la motivation de maximiser leurs profits.

Par la suite, les successeurs d’Adam Smith tels que David Ricardo, s’intéressent à la répartition de la charge fiscale. Ce dernier a considéré que la détermination des impôts était indépendante de celle des dépenses. A ce propos, il a estimé que l’intervention de l’Etat se limitait à des tâches spécifiques telles que la défense, l’éducation, la justice. Pour J. B. Say, les dépenses publiques sont la source du gaspillage, ce qui implique qu’il faut dépenser de moins en moins et que le rôle de l’Etat est de protéger l’individu.

D’autre part, la théorie générale de Keynes considère l’Etat comme un sujet, un centre de décision, placé au-dessus de tous les agents et leur impose ses vues au même titre qu’un arbitre.

Cette théorie considère que l’intérêt général n’est pas la somme des intérêts particuliers, pas plus qu’une société ne se résume à la somme des individus qui la composent.

La mission politique de l’Etat est de réaliser l’intérêt général au travers et par de là le jeu des intérêts des particuliers. Il est des biens qui sont collectifs par

nature et qui doivent donc être publics, puisque l’Etat a pour nature et pour mission d’exprimer et de réaliser tout ce qui est collectif.

Il faut finalement attendre les années cinquante pour que l’économie publique commence à s’affirmer. Nous devons cela en particulier au développement général de l’économie politique et à la croissance extrêmement rapide du secteur public.

L’école Marxiste constitue pour sa part une autre conception et approfondit la discussion sur l’Etat en recherchant les fondements de ceanti-ci ainsi que les raisons de l’interventionnisme public.

Comme l’écrit K Marx, le niveau spécifique de l’Etat est celui de la superstructure juridico-politique et son rôle général consiste à assurer la cohésion d’ensemble des différents niveaux du mode de production capitaliste1.

L’Etat est le lieu où se condensent les contradictions sociales et où la lutte des classes, qui en est le moteur et l’expression, est contrôlée par lui dans le sens d’un moindre mal.

L’Etat gère ses contradictions sociales en s’efforçant de leur faire produire des effets qui renforcent, en dernière analyse, la domination du mode de production capitaliste et cela au nom de l’intérêt général qui en est la justification constatée au niveau idéologique.

L’économie de l’Etat s’attache à des phénomènes de pouvoir, elle est une économie politique: l’économie publique recourt fondamentalement aux mêmes méthodes d’investigation que l’économie politique.

En examinant le développement du secteur public et ses déterminants, il apparaît- ce que chacun sait d’ailleurs d’expérience - que l’Etat remplit de multiples fonctions et que ses tâches sont allées en s’amplifiant depuis prés d’un siècle.

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Pour analyser ces fonctions, Il est souhaitable de les ordonner en catégories bien délimitées. Parmi les diverses classifications possibles, il existe celle qui a été proposée en 1959 par Musgrave et qui s’est imposée auprès des économistes parce qu’elle a l’avantage de faire coïncider les principales fonctions du secteur public avec des domaines bien définis de l’analyse économique1.

l’Etat doit promouvoir les fonctions suivantes:

- une allocation optimale des ressources économiques rares afin d’en tirer le meilleur parti pour le bien-être de la collectivité (fonction d’allocation),

- une distribution équitable du bien-être en termes plus concrets de revenu et de fortune entre les individus, les régions,

- un équilibre macro-économique en stabilisant les fluctuations de la croissance économique (fonction de stabilisation).

Ces fonctions sont développées malgré le caractère permanent que leur octroient les théoriciens marxistes et leur présence dans différents domaines. Elles dépendent cependant du comportement des capitalistes. L’Etat n’a pas d’objectifs propres dans le fonctionnement du système capitaliste. L’existence et la nécessité de son action n’ont d’objet que de venir à bout des éléments perturbateurs du développement habituel du système capitaliste.

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SECTION 3. LES DIFFERENTS COURANTS DE LA PENSEE