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SPECIFICITE DU ROLE ECONOMIQUE DE L'ETAT

SECTION 1. LE SECTEUR PUBLIC, SEULE ALTERNATIVE POUR LE DEVELOPPEMENT

1.3. TACTIQUE: LES UNITES ECONOMIQUES ET SOCIALES,

1.3.2. LA PROMOTION SOCIALE

Le problème de l’ampleur et du rythme de la croissance des dépenses de santé peu abordé jusqu’à ces dernières années se pose avec acuité, compte tenu de ses évolutions propres mais aussi des nouvelles données du fonctionnement de

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H. Benissad, Economie du développement de l’Algérie, sous développement et socialisme, Editions OPU, Alger 1979, p. 27.

l’économie nationale. En effet, le taux de croissance des dépenses de santé a été très soutenu grâce à la conjonction de plusieurs facteurs: socialisation accrue du financement tant par l’offre que par la demande, extension de l’appareil de soins et du nombre des prescripteurs, meilleure prise en compte de nombreux problèmes de santé, diffusion de nouvelles technologies de diagnostic et de soins. Cela est réalisé grâce au développement de la structure nécessaire à la promotion sociale et grâce à des conditions permissives de l’activité économique et de sa croissance.

Cette croissance fait passer le rapport de la D.N.S (dépense nationale de santé au PIB) de 1,6% en 1973 à 4,4% en 1984 et à 6% en 1988. Cela veut dire que les dépenses de santé tendent à accaparer une part de plus en plus importante des richesses créées par l’économie nationale.1

Tableau 1: évolution du taux d’accroissement annuel du PIB et de la DNS de 1985 à 1988.

ANNEE TAUX DE CROISSANCE DU PIB TAUX DE CROISSANCE DE LA D.N.S. 1985-1986 1986-1987 1987-1988 0,3% 0,6% 3,3% 20 10,20 14,80

Source: Rapport National sur le Développement social, Sommet Mondial sur le développement social, Copenhague, Mars 1995, p.48.

Nous constatons que le taux de croissance des dépenses de santé a commencé à chuter depuis la dérégulation de l’économie nationale et proportionnellement à la croissance du taux du PIB.

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Rapport de la Présidence de la République « L’économie algérienne, les enjeux et les choix à moyen terme ». (1990-2000), document de doctrine, p. 48.

Nous pouvons dire que l’accroissement des dépenses de santé est resté fixe. Par ailleurs, la situation financière sanitaire a été caractérisée par la réalisation d’un réseau d’infrastructures de grande envergure depuis le début des années 70. Cela pour répondre aux besoins sanitaires de la population en privilégiant l’édification d’infrastructures hospitalières lourdes notamment dans les grandes villes.

Par la volonté de l’Etat, le secteur sanitaire a connu un progrès considérable soit en ce qui concerne l’implantation de l’infrastructure soit pour la formation intensive de personnels médicaux et paramédicaux.

Par contre, durant la décennie 80, l’Etat a donné la priorité au développement des soins de santé primaire, à la mise en place d’une politique de prévention et à l’éducation des masses considérées comme axes de la politique de santé.

L’élargissement de l’accessibilité aux services de santé et la mise en œuvre des programmes de prévention lancés durant les plans quinquennaux de développement ont permis une amélioration notable de l’état de santé et de nutrition de la population.

La fréquence de malnutrition en protéines énergétiques des enfants de moins de 5 ans a diminué de moitié tous les 10 ans. De 60 % dans les années 60, elle est passée à 28,5% dans les années 70 et à 12% dans les années 80.1

Partant du principe que la nutrition est à la fois un produit du développement national et un facteur de développement, des objectifs de considérations d’éléments nutritionnels ont été intégrés dans les politiques et les plans de développement successifs du pays.

L’Etat a fourni un effort dans plusieurs secteurs qui ont influé sur la

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Rapport national sur le développement social, Sommet Mondial sur le Développement Social, Copenhague mars 1995, p. 31.

nutrition (disponibilité alimentaire, revenus, emploi, éducation, santé) et ont eu pour résultat l’amélioration de la situation alimentaire et nutritionnelle de la population.

En conclusion, l’effort de la politique sociale de l’Etat a été important pour faire face à une situation marquée soit par une insuffisance sur le plan des infrastructures et de l’équipement soit par les difficultés d’organisation et de gestion. L’amélioration de cette situation passe par la mise en valeur de l’infrastructure sanitaire existante, par le renforcement de l’investissement de ce secteur qui a été en décalage par rapport aux projets ambitieux tels que ceux de l’industrie et de l’agriculture.

1.3.2.1. PRINCIPES DOCTRINAUX DANS LE DOMAINE DE LA SANTE La mise en place d’un système de santé ouvert à tous de façon gratuite, même s’il a été présenté en son temps comme l’une des caractéristiques du socialisme en construction, est en fait le résultat d’une philosophie politique. A l’indépendance, l’Algérie s’est trouvée confrontée à un choix en la matière comme beaucoup de pays en voie de développement. Les choix doctrinaux en la matière paraissent clairs et sont fortement affirmés par le pouvoir politique. Ceux-ci sont autant de choix de société et d’organisation économique et sont exprimés dans la charte de Tripoli (1962) puis celle d’Alger (1964). C’est la médecine gratuite pour tous dans les plus brefs délais.

L’instauration de la gratuité des soins au sein du secteur public en 1974 marque une rupture par rapport à la logique qui prévalait auparavant. En même temps, elle clôt une période de tâtonnement et d’affrontements, elle coïncide avec la mise en place du second plan quadriennal qui est le plus ambitieux en matière de projets d’investissements industriels et de construction d’une économie nationale

autonome et sincère dans le cadre de la politique de socialisation intensive.

Avant 1974, les lignes maîtresses de programmation sanitaire se dessinent avec la mise en place d’une série de programmes de lutte contre les maladies dites sociales (tuberculose, rachitisme, etc.). Après 1974, la programmation sanitaire du pays concerne l’identification des problèmes de santé large et la prise en compte des problèmes socio-économiques pour l’élaboration d’une stratégie d’action particulière contre les maladies et les problèmes d’hygiène.

Après 1980, c’est le plan d’action en santé publique de 1984 qui est mis en oeuvre; il se veut basé essentiellement sur la prévention. En fait, pour la première fois, l’on s’attaque véritablement à la mortalité enfantine.

1.3.2.2. AJUSTEMENT STRUCTUREL ET POLITIQUE