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1 LA PRÉPARATION DES RAFLES DE L ’ ÉTÉ

Dans le document Vichy et les juifs (Page 186-193)

Le camp d'Agde

1 LA PRÉPARATION DES RAFLES DE L ’ ÉTÉ

Theodor Danneker, l’un des responsables de la concrétisation de la solu- tion finale en France (qui prévoyait la livraison de 100.000 Juifs, à raison de trois transports par semaine, à partir du 13 juillet 1942) adopta finalement un plan “plus modeste”, visant la déportation de 40.000 Juifs en trois mois. Le 16 juin 1942, René Bousquet, nommé secrétaire général à la Police par Pierre Laval, accepta de livrer 10.000 Juifs de la zone libre, et deux semaines plus tard (le 2 juillet), il prit l’engagement (soutenu aussitôt par Laval) d’arrêter également 20.000 Juifs de la région parisienne1.

Tandis que Danneker continuait à acheminer vers Auschwitz les Juifs in- ternés à Drancy et dans les camps du Loiret (trois convois partis les 22, 25 et 28 juin 1942 y aboutirent), le gouvernement de Vichy prépara une vaste opération, les grandes rafles, celle du Vel’ d’Hiv’ qui eut lieu le 16 juillet, celles de la zone sud furent prévues pour les nuits des 26 au 28 août. En fait, les opérations de « ramassage » de l’été 1942 ont connu quatre phases :

a) Du 6 au 12 août, la déportation à partir des grands camps d’internement : 6 août : Gurs, 8 août : Gurs, Le Vernet, Noé, Le Récébédou ; 10 août : Noé, Le Récébédou ; 11 août : Rivesaltes, Les Milles ; 12 août : Les Milles.

Un total de 3.429 déportés en 4 convois. Citons le seul exemple de Rivesaltes

d’où 394 personnes internées furent transférées dans la zone occupée à Drancy et aussitôt déportées à Auschwitz, le 14 août, par le convoi n°19.

b) 23 et 24 août : la déportation des internés du camp de Gurs et d’une partie des travailleurs encadrés des G.T.E.

Un total de 1.184 déportés en 1 convoi.

c) La grande rafle du 26 août suivie par l’organisation de 7 convois, totalisant

4.839 déportés : 29 août : Nexon; 29 août : Vénisseux ; 31 août : Nice ; 1er

septembre : Gurs, Noé, Le Vernet ; 1er septembre : Rivesaltes, les Milles ;

2-3 septembre : Saint-Sulpice, Septfonds, Casseneuil, Montluçon ; 4 septembre : Rivesaltes.

d) Du 14 septembre à fin octobre : 5 convois totalisant 1.077 déportés, partis de Rivesaltes les 14, 21 (comprenant aussi Le Vernet), 28 septembre, 5 octobre et 21 octobre.

Tableau n°14

Nombre de Juifs transférés de la zone libre vers le camp de Drancy en zone occupée (7 août-22 octobre 1942)

Date d’arrivée

à Drancy de JuifsNombre Provenance

A. Juifs déjà internés 7.8 1.003 Camp de Gurs 9.8 1.106 Camp de Gurs 600 Camp de Récébédou 175 Camp de Noé 165 Camp de Vernet 175 12.8 782 Camp de Noé 58 Camp de Récébédou 62 Camp de Rivesaltes 400

Camp des Milles 260

14.8 538 Camp des Milles 538

B. 25.8 1.184 Juifs des G.T.E. de toute la zone libre

C. Juifs arrêtés pour la plupart

dans la rafle du 26.08 29.8 446 Région de Limoges Cen. Ras. de Nexon 30.8 544 Région de Lyon, Cen. Ras. de Vénisseux 1.9 560 Région de Nice, Caserne Aurare, Nice 2.9 960 Région de Toulouse :

Gurs 501, Noé 161, Le Vernet 253 3.9 749 Région de Montpellier – Rivesaltes

Région de Marseille – Les Milles 175574 4.9 899 Région de Toulouse : Saint-Sulpice

Septfonds 211, Casseneuil 294 229

5.9 621 Région de Montpellier : Rivesaltes 621

15.9 594 Juifs de toute la zone libre rassemblés à Rivesaltes

22.9 190 Rivesaltes 70, Le Vernet 90, Brens 30

30.9 70 Rivesaltes

6.10 117 Rivesaltes

22.10 107 Rivesaltes

Comment les rafles furent-elles préparées et comment ces « opérations » particulières se déroulèrent-elles dans l’Hérault ?

C’est en juillet 1942 que les préfectures ont préparé des statistiques con- cernant les futures victimes de la zone libre et que le gouvernement de Vichy interdit désormais à certaines catégories de Juifs de quitter le territoire métro- politain. Une circulaire du 20 juillet précise qu’il s’agit de Juifs ne possédant pas de nationalité, jouissant de protection consulaire et originaires des pays et territoires suivants : Pologne, Allemagne, ex-Autriche, Sarre, Dantzig, ex- Tchécoslovaquie, Estonie, Lituanie et Russie. Les visas déjà accordés doivent être considérés comme nuls, même pour les possesseurs des passeports Nan- sen.

Dans le département de l’Hérault, dès le 23 juillet 1942, une grande affiche de la préfecture placardée partout et signée par le préfet délégué Benedetti, annonçait la déclaration obligatoire des changements de résidence des Juifs :

« Par décision de Monsieur le chef du gouvernement, Ministre secrétaire d’Etat à l’Intérieur, et à compter du 1er août 1942, les Juifs français et étrangers qui changent de résidence, doivent en faire la déclaration au Commissaire de Police (ou à défaut de Commissaire de Police, au Maire) de la commune de leur domicile, si la durée du déplacement prévu dépasse 30 jours. Les inté- ressés sont tenus d’effectuer la même formalité au cours des 48 heures qui suivent leur arrivée dans la commune du lieu de destination...3 ».

Le 29 juillet, la Police de Vichy envoya un télégramme au préfet de Perpignan, en communication pour le préfet régional de Montpellier, ordon- nant de supprimer les visites et de renforcer la surveillance des camps à partir du 1er août, disposant à cet effet des forces de la police et de la gendarmerie,

suivant accord donné par l’intendant de la police de Montpellier. Il faut ca- cher aux intéressés la destination de la déportation :

« Y aura lieu ne pas révéler intéressés véritable destination [c'est nous qui soulignons], mais les informer se rendent dans autre camp voie aménage- ment4 ».

Enfin, le télégramme annonce que le convoi avec escorte du 10 août « sera dirigé sur Chalon-sur-Saône où sera pris en charge par autorités allemandes. Convoi rejoindra Avignon internés provenances Milles. S.N.C.F. prend dispo- sitions pour que regroupement ait lieu hors gare »5.

Le même jour, un autre télégramme adressé à plusieurs préfets réclamait « immédiatement des dispositions très strictes en vue refoulement à ligne dé- marcation tous étrangers israélites venant directement de l’étranger essayant pénétrer zone libre et originaires Pologne, Allemagne, Ex-Autriche, Sarre, Dantzig, ex-Tchécoslovaquie, Estonie, Lituanie, Lettonie et Russie, même si Nansen – stop – Prendre dispositions internement immédiat pour ceux mê- mes origines entrés en France depuis janvier mille neuf cent trente six et ten- tant pénétrer zone libre »6. Les Juifs étrangers entrés en France après 1936 et

ayant franchi clandestinement la ligne de démarcation devaient, d’après un télégramme de la police nationale du 4 aout 1942, être conduits au camp de Gurs7. Etaient exemptés de cette mesure certaines catégories de Juifs étran-

indications du 8 août 1942 d’Henri Cado, conseiller d’État, secrétaire général à la police8.

Trois jours auparavant (le 5 août), le même haut fonctionnaire, donne les consignes officielles pour établir les listes des «Juifs étrangers déportables» qui devront être transportés en zone occupée avant le 15 septembre : « Allemands, Autrichiens, Tchécoslovaques, Polonais, Estoniens, Lituaniens, Lettons, Dantzigois, Sarrois, Soviétiques et réfugiés russes, entrés en France posté- rieurement au 1er janvier 1936 ». On y prévoit aussi onze cas d’exemption :

« 1. Vieillards de plus de 60 ans ; 2. Enfants de 18 ans non-accompagnés ;

3. Individus ayant servi dans l’armée française ou armée ex-alliée pen- dant trois mois ou ayant pris part aux combats. Leurs conjoints, ascendants et descendants bénéficiant de même mesure ; celle-ci ne s’applique pas aux prestataires ;

4. Ceux ayant conjoint ou enfants français ;

5. Ceux ayant conjoint n’appartenant pas à une des nationalités dessus énumérées ;

6. Ceux intransportables ; 7. Femmes en état de grossesse ;

8. Père ou mère ayant enfant de moins de cinq ans ;

9. Ceux dont les noms figurent sur la liste annexée circulaire 20 janvier 1941 et sur les listes annexées ;

10. ceux qui, incorporés ou non dans des Groupes de travailleurs étran- gers, semblent ne pouvoir quitter emploi sans préjudice grave pour économie nationale ;

11. Ceux qui se sont signalés par leurs travaux artistiques, littéraires et scientifiques et enfin ceux qui, à un autre titre, ont rendu des services signalés au pays ».

Enfin, « les individus bénéficiant d’exemptions pourront, s’ils le désirent, suivre les membres de leur famille non-exemptés »9.

Ces onze cas de dérogations (il semble que le grand rabbin René Hirschler avait réussi auprès du Service des étrangers à faire admettre onze cas d’exemption au lieu des six cas prévus10) vont être réduits deux semaines

plus tard à six :

« Primo : vieillards de plus de 60 ans; Secundo : ceux intransportables;

Tertio : femmes en état de grossesse apparente;

Quarto : père et mères ayant des enfants de moins de deux ans; Quinto : ceux ayant conjoints ou enfants français;

Sexto : ceux dont les noms figurent sur les listes annexées, circulaire du 20 janvier 1941 et sur les listes annexées11 ».

Pour faire connaître le déroulement des rafles et des déportations, le gou- vernement de Vichy envoie des émissaires auprès des préfets régionaux. Pour

la région de Montpellier, furent délégués le Contrôleur général de la police na- tionale Surville et le commissaire divisionnaire de la police nationale Koeberlé. Ils arrivèrent le 8 août à Montpellier où une réunion eut lieu sous la prési- dence du préfet régional et à laquelle participèrent : les préfets de L’Aveyron (Marion), des Pyrénées-Orientales (de Belot), de l’Hérault (Benedetti, préfet délégué), les représentants des préfets de l’Aude et de Lozère, les secrétai- res généraux Viguier et Belaman, l’Intendant de Police Durafour, le colonel Tricotet, commandant la 16ème Légion de Gendarmerie, le lieutenant-colonel

Lacuire , Chef du 3ème Bureau d’Etat Major, le colonel Chomel de Jarnieux, en

stage à l’Intendance de Police.

L’objectif de la conférence était «de mettre au point les mesures contre les Israélites » et c’est le contrôleur général Surville qui exposa les instructions du gouvernement, selon lesquelles, « l’opération de ramassage doit être effectuée

humainement ; il faut à tout prix éviter les manifestations. A Paris, à l’occasion

d’opérations similaires, il y a eu des suicides ; certains juifs se sont jetés par les fenêtres ; il faut à tout prix éviter cela. Le Gouvernement ne voudrait pas que la propagande étrangère puisse s’emparer de ces incidents pour les monter en épingle et s’en servir dans leur lutte contre la France. Le ramassage doit se faire simultanément dans toute la France, au jour et à l’heure fixés par le Secrétaire Général à la police, sans doute le matin, entre 4 et 5 heures. En effet, à cette heure, il y a plus de chances de trouver les intéressés à leur domicile ». Il faudra prévoir des moyens d’enlèvement rapides. Les intéressés ne doivent en aucun cas avoir connaissance de l’opération. Pour qu’elle réussisse, il faut qu’elle soit tenue secrète et soigneusement préparée. Elle comprend plusieurs phases.

1°. Etablissement des listes : Les services de police doivent établir immédia- tement la liste exacte des personnes à ramasser.

2°. Identification des intéressés : Il faut identifier les individus figurant sur la liste et s’assurer de leur présence à leur domicile.

3° Etablissement d’un plan de ramassage : Il faut prévoir pour chaque policier, une mission précise : enlèvement de telle famille ; une ou deux au maximum par policier. Ce plan doit être établi par les Chefs responsables. La mission ne doit être connue de l’exécutant que quelques minutes avant l’opération.

4° Ramassage : Le jour du ramassage, à l’heure dite, toute la police doit par- ticiper à cette opération, y compris la police judiciaire ; bien entendu, dans les limites des possibilités du service. Si certains Maires faisaient obstruction à la mesure, ne pas hésiter à les suspendre. Le ramassage ne se fera pas brutale- ment ; on ne doit en aucun cas assimiler les israélites visés par la circulaire, à des internés administratifs. Les équipes de ramassage doivent veiller à ce que les israélites ne prennent pas d’armes. Pour les malades graves, les femmes en état de grossesse demander au Préfet Régional la suspension de la mesure. Ce haut fonctionnaire statuera après avis d’un médecin, désigné par l’Admi- nistration12 ».

Plusieurs opérations étaient prévues pour le ramassage: « a) le rassem- blement dans un ou plusieurs centres départementaux ; b) le transfert dans un ou plusieurs centres régionaux ; c) la conduite dans un centre définitif ; d) l’acheminement par trains constitués ; e) vers la zone occupée ».

Le Préfet régional décide que le centre régional de Montpellier, sera Rivesaltes qui possède des grandes possibilités d’accès et est desservi par le chemin de fer.

Les conditions de déportation sont détaillées : des familles entières, avec les enfants (s’ils sont en vacances, les faire rejoindre, sauf avis contraire des chefs de famille) doivent être conduites au camp, pour le voyage vers la zone occupée (de 12 à 18 heures), et étant donné qu’il sera interdit aux voyageurs de sortir du train, il faut prévoir des seaux de toilette et des réserves d’eau potable. Les déportés «devront emporter, si possible, une ou 2 couvertures, du linge de corps, des chaussures de rechange, du savon, des serviettes, des objets de toilettes, une gamelle, une assiette, une cuillère, une fourchette, mais pas de couteau ; au total, au maximum 30 ou 40 kilos de bagages. Leur laisser emporter des vivres. Au départ de leur domicile, leur laisser empor- ter leurs bijoux, les titres, les valeurs. Au départ des centres régionaux, les laisser emporter, s’ils veulent, ou les encourager à remettre leurs valeurs, les fonds, les bijoux, soit à un fondé de pouvoirs, soit à des comptables prévus spécialement dans les camps, qui leur délivreront reçu, car en zone occupée, tout leur sera confisqué, sauf 20 marks. Quant à leurs biens, des mesures conservatoires doivent être prises. Ils devront fermer leur appartement à clef, les clefs étiquetées seront remises au Commissaire de Police, ou au Maire s’il y a lieu. A la gare de départ, prévoir un service d’ordre important. Pour les trains, désigner des chefs de convois, des policiers, un personnel médi- cal et un rabbin, pour soutenir moralement les intéressés. Le Gouvernement craint des manifestations. Dans certaines régions, le clergé soutient la thèse juive. En aucun cas, les israélites ne doivent connaître la destination défini- tive du voyage. Pour le maintien de l’ordre, le concours de l’armée et de la gendarmerie a été demandé. L’armée sera spécialement chargée de la garde des camps. Il faudra que le premier train vers la zone occupée parte vers le 1er septembre, en principe, le 28 août. Le franchissement se fera par Chalon-

sur-Saône13 ». Consécutivement à cette réunion, le 10 août, le préfet régional

Olivier de Sardan, délègue aux préfets des départements des pouvoirs de police en vue du « ramassage des israélites14 ».

Si, encore le 13 août, la police nationale informe les préfets de la zone libre que, pour l’établissement des listes des Juifs étrangers « déportables », les parents des enfants de moins de 5 ans doivent être exemptés15, trois jours

plus tard, les données sont changées. En effet, une instruction de Bousquet, du 18 août, interdit désormais de laisser les enfants en zone libre, ils seront déportés avec leurs parents dès l’âge de deux ans. En même temps, il élargit l’éventail des « déportables » : les Juifs entrés en France après le 1er janvier

franchi illégalement la ligne de démarcation, et les Juifs étrangers « signalés » comme se livrant au marché noir.

Comment les «opérations» se déroulèrent-elles dans l’Hérault ?

Avant le 16 août, les préfets de la zone libre devaient transmettre à Vichy la quantité d’essence nécessaire pour l’exécution de « l’opération de ramassage et de concentration des israélites », devant s’effectuer avec le concours de la police, de la gendarmerie et des unités de l’armée16.

Un télégramme officiel « Intérieur Police » de Vichy, portant le cachet « TRES SECRET » envoyé le 19 août, aux Préfets de région, fournit des rensei- gnements sur le convoi prévu pour le 24 août, où il est question aussi des loca- lités du département de l’Hérault : « Suite mes télégrammes des 14 et 15 août vous informe que convoi fixé vingt trois franchira ligne démarcation 24 stop. Composition convoi ainsi fixée camp Gurs, 60 hébergés gare Oloron-Ste-Marie Camp Noë et Récébédou, 300 gare Portet St-Simon groupe Casseneuil, 85 tra- vailleurs gare Penne-d’Agenais groupe Septfonds, 84 gare Caussade groupe Frontignan, 50 gare Frontignan groupe Agde ; 10 à 15 groupe Frontignan, groupe Lagrasse, 90 gare Lézignan-Corbières groupe L’Isle-sur-Têt, 20 gare Rivesaltes groupe Barcarès, 80 gare Rivesaltes familles partants hébergés, Rivesaltes gare Rivesaltes groupe Ruffieux, 170, gare Culoz camp Auchères, 50 gare Rosier Egleton. [Fin première partie].

[Deuxième partie]. D’autre part provenant Mandelieu 40, Vibaudan 20, Aubagne 14, Salins-de-Giraud 30, Beaucaire 40 seront dirigés sur camp. Mille

individus appartenant groupe région Clermont-Ferrand se tiendront prêts à partir journée 22 au matin ainsi que ceux camp Auchères stop. Ceux groupe Casseneuil Septfonds l’Isle-sur-Têt Lagrasse Barcares hébergés Gurs et fa- mille Rivesaltes devront être prêts pour journée 23 au matin stop. Ceux grou- pés Frontignan Agde hébergés Récébédou partiront 24 au matin stop. Dès le 20 faire garder partants pour éviter évasions stop. Vous préciserai ultérieure- ment horaire exact des convois stop. Instructions du 14 août sont annulées en ce qu’elles ont de contraire17 ». Toujours le 19 août, un autre télégramme du

2ème Bureau de la Police de Vichy était adressé au préfet de Montpellier, en

communication à l’intendant de la police de cette ville : « Aménager wagons en paille Bureau des Fourrages à Vichy autorise prélèvement faible quantité nécessaire stop. Assurer installation chaque wagon broc eau potable seau hy- giénique à acheter ou réquisitionner dans votre département. Ce matériel sera descendu en gare de Tournus et récupéré par mes soins. Fin télégramme18 ».

Le préfet délégué Fredericci transmit aussitôt le contenu de ce télégramme au chef du Groupement N°3 de T.E. en le priant de bien vouloir effectuer les achats nécessaires au compte du ministère de l’Intérieur, les factures des four- nisseurs devant être adressées à ses services aux fins de règlement (lettre du 20 août). Ce dernier fit acheter 100 brocs à eau et 1.200 seaux hygiéniques à distribuer (2 de chaque par wagon).

Le 20 août, le préfet délégué transmettait au chef du Groupement n°3, l’horaire des convois devant être formés à Agde le 24 août : départ de Rive- saltes : 7h21 (heure approximative) ; Bram (Aude) : 9h ; Agde : 11h.

§2. LESRAFLESETLADÉPORTATIONDESMEMBRESDESG.T.E. (GROUPESDESTRA-

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