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Législation antisémite et mesures antijuives

Dans le document Vichy et les juifs (Page 47-50)

Les Juifs dans L’Éclair

1. Législation antisémite et mesures antijuives

a) En France

« 246 avocats juifs inscrits au barreau de Paris doivent cesser de plaider à partir d’aujourd’hui» (6 janvier). En effet, le Conseil de l’ordre, après l’examen de la

situation de 294 avocats juifs, donna seulement à 48 d'entre eux, la permis- sion de continuer à plaider17.

« Le Conseil d’Administration de l’Union Générale des Israélites de France »

(9 janvier). Par arrêté du C.G.Q.J., ont été désignés les membres du Conseil d’administration de l’U.G.I.F. (institué par un décret du 29 novembre 1941), les responsables étant tous de la zone occupée : Albert Lévy, président, André Baur, vice-président, Raymond Raoul Lambert et Marcel Stora, administra- teurs délégués, Marcel Wormser, trésorier, Georges Edinger, trésorier-adjoint.

« L’admission des étudiants juifs dans les établissements d’enseignement supé- rieur » (22 janvier). Une loi parue au Journal Officiel du 21 janvier, modifie les

derniers alinéas des articles 2 et 3 de la loi du 21 juin 1941 : par dérogation et sur rapport favorable du commissaire général aux questions juives, sont ad- mis à s’inscrire ou à suivre les cours, les postulants dont la famille est établie en France depuis au moins cinq générations et a rendu à l’État français des services exceptionnels.

« Avis aux israélites entrés en France depuis le 1er janvier 1936 » (7 février).

Inscription obligatoire dans les mairies et commissariats de police, avant le 20 février, des israélites entrés en France depuis 1er janvier 1936, y compris ceux

qui ont été naturalisés français18.

« Les fonctionnaires juifs et la retraite» (11 février). Une loi qui paraîtra au Journal Officiel, a pour objet de fixer les droits du personnel juif des adminis-

trations publiques licencié en application de la loi du 2 juin 1941 et qui n’a pas droit à une pension de retraite.

« Les grandes lignes du statut des Juifs » (18 mars). Xavier Vallat résume les

résultats obtenus : 3. 000 fonctionnaires juifs ont été éliminés des administra- tions de l’État, les mêmes mesures ayant été appliquées dans la presse, dans le cinéma et à la radio. La moitié des 3. 000 affaires juives se trouvant dans la zone libre ont été pourvues d’administrateurs provisoires19.

« Le Commissariat général aux questions juives placé sous l’autorité du chef du gouvernement» (15 mai). C’est l’annonce de la promulgation à Vichy le 14 mai,

d’une loi qui place le C.G.Q.J., rattaché primitivement au secrétariat d’État à l’Intérieur, sous l’autorité du chef du gouvernement.

« 80. 000 Juifs à Paris portent l’étoile jaune » (11 juin). A partir du 7 juin, les

Juifs résidant en zone occupée sont astreints par une ordonnance allemande à porter cousue sur le côté gauche de la poitrine une étoile jaune à six pointes portant en caractères noirs l’inscription « Juif ». La remise de l’insigne a permis un nouveau recensement : 80.000 Juifs environ se trouvaient à Paris et dans la banlieue, dont 4.200 à Clignancourt, 3.630 à Belleville, 3.570 à Gervais20

« Les Juifs ne pourront plus exercer un emploi artistique» (12 juin). Un décret du

6 juin interdit aux Juifs de tenir un emploi artistique dans des représentations théâtrales, dans des films cinématographiques et dans des spectacles quelcon- ques ou donner des concerts vocaux ou instrumentaux21.

De même, « Dans la profession de dentiste, le pourcentage des juifs ne pourra dé-

passer 2% » (12 juin). Un décret du 5 juin, en plus de la limitation à 2%, soumet

les Juifs à une déclaration dont il fixe la procédure ainsi que celle des deman- des d’inscription au tableau22.

« Avis aux étrangers» (4 septembre). « Les étrangers “et en particulier ceux

de confession israélite” ne peuvent sans autorisation franchir les limites de la commune où ils résident23 ».

« Les étudiants juifs» (10 septembre). Ceux qui désirent poursuivre leurs

études dans les facultés, doivent adresser avant le 15 septembre 1942, une de- mande d’admission auprès du doyen de la faculté intéressée (conformément à la loi du 21 juin 1941).

« Le nombre de Juifs en France» (6 octobre). Le C.G.Q.J., annonce que dans

les deux zones, d’après le recensement effectué en application de la loi du 2 juin 1941, le nombre de Juifs s’élève à environ 300. 000. Ce dernier ne com- prend pas les départements d’Afrique du Nord et « une très grande quantité de Juifs qui ne se sont pas fait recenser24 ».

« Création de deux commissions aux affaires juives » (8 octobre). A l’initiative

du commissaire Darquier de Pellepoix, sont créées, à l’intérieur du C.G.Q.J., une commission juridique consultative présidée par M. Saint Gernes, pro- fesseur de droit à la faculté de Caen et une commission de biologie raciale, présidée par Vacher de Lapouge.

« Au Commissariat aux questions juives » (9 décembre). Rappel de trois me-

sures : inscription obligatoire de l’appartenance juive sur la carte d’identité, interdiction aux Juifs étrangers et apatrides de la libre circulation hors des limites de leur commune de résidence, et élimination de « toute influence des éléments juifs au sein des groupements de jeunesse25 ».

« La mention “Juif” (13/14 décembre) est obligatoire sur les cartes d’iden-

tité des israélites». Loi parue au J.O. du 13 décembre ordonnant « à toute personne de race juive» de se présenter dans un délai d’un mois au commis- sariat de police ou à la brigade de gendarmerie pour faire apposer la mention « Juif » sur la carte d’identité et sur la carte individuelle d’alimentation.

b) A l’étranger

« Nouvelle ordonnance contre les Juifs en Allemagne» (5/6 avril). Dès le 15

avril, les Juifs habitant le Reich doivent placer sur la porte de leurs maisons et de leurs appartements la même étoile de David qu’ils portent sur leurs vêtements comme signe distinctif.

« La lutte contre les Juifs en Bulgarie» (1er juillet). Dès le 30 juin, les mesures

antijuives décidées par le conseil des ministres auront force de loi.

« En Bukovine les Juifs porteront un insigne particulier » (3 septembre). Dans

cette province du nord de la Roumanie, réoccupée par les armées roumaines et allemandes, tous les Juifs sans distinction d’âge et de sexe (à l’exception des Juifs baptisés avant le mois de septembre 1941) devront porter une étoile jaune d’une hauteur de 6 centimètres.

« Arrestation de Juifs en Roumanie » (11 septembre). Environ 700 Juifs rou-

mains dont les noms furent retrouvés dans les locaux de l’ancienne légation soviétique à Bucarest ont été emprisonnés.

« L’entrée de la Bolivie interdite aux Juifs » (24 septembre). Le Parlement de

La Paz a approuvé le 23 septembre le projet interdisant l’immigration des Juifs en Bolivie.

Ces vingt-et-un articles publiés dans L’Éclair, montrent que les lecteurs de ce quotidien étaient au courant des lois antijuives sévissant aussi bien en France qu’à l’étranger.

2. L’antisémitisme en France à travers l’arrestation des Juifs, des faits divers et des

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